AFRIQUE DE L’OUEST

BENIN (5 juin)

Après l’arrivée des pluies début mars dans le sud et fin mars dans le nord, les précipitations ont été bien réparties et supérieures à la moyenne en avril et mai. Le maïs de la récolte principale se développe de façon satisfaisante dans le sud, tandis que les semis du mil et du sorgho s’achèvent dans le nord. Les conditions ayant été favorables en 1996, une bonne récolte de céréales a été engrangée, notamment dans les département de Borgou et d’Atacora. Selon l’estimation de l’ONASA (Office national d’appui à la sécurité alimentaire) concernant les cultures vivrières, la production céréalière s’établit à environ 666 000 tonnes. La production de racines et tubercules, qui constituent une part importante de la consommation alimentaire, est estimée à environ 2,9 millions de tonnes. La production de légumineuses s’établit à environ 147 000 tonnes.

La production nationale de cultures vivrières a été satisfaisante et supérieure à la moyenne, mais très inégalement répartie entre les différentes régions. La production a été supérieure à la moyenne dans les départements du nord et faible dans les départements du sud, à cause notamment de l’augmentation des superficies plantées en coton. Les prix devraient être en hausse dans le sud du fait de la faible production, des réserves constituées par les agriculteurs et par les négociants, et du coût élevé des transports. Le gouvernement met en place un stock de sécurité d’environ 1 000 tonnes de maïs et encourage la création de réserves au niveau de l’exploitation. Les prix intérieurs et la disponibilité de produits alimentaires sont également influencés par les échanges transfrontières informels avec les pays voisins. Le maïs et les haricots sont importés du Nigéria tandis que les haricots sont exportés vers le Togo et le Burkina Faso, l’igname et le gari vers le Niger. On dénombre environ 11 000 réfugiés togolais au Bénin. Les besoins d’importations céréalières pour 1997 (janvier/décembre) sont estimés à 195 000 tonnes (y compris les réexportations), surtout du blé et du riz, dont 21 000 tonnes d’aide alimentaire.


BURKINA FASO (9 juin)

Les premières pluies importantes ont atteint le sud-ouest et l’est du pays fin mars/début avril, ce qui a permis de commencer les travaux agricoles relativement tôt cette année. Les pluies ont diminué fin avril mais ont repris début mai. Elles ont progressé vers le nord sur l’ensemble du pays et sont tombées abondamment dans le sud-ouest et le centre fin mai. Les précipitations ont quelque peu diminué dans le centre pendant la première décade de juin mais ont été bien réparties sur l’ensemble du pays. Les semis des céréales secondaires sont maintenant bien avancés. La préparation du sol a commencé dans l’extrême nord.

Après cette bonne récolte, la situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante et les marchés sont en général bien fournis. Les prix des céréales sont demeurés stables au cours des premiers mois de 1997 mais ont été supérieurs à la moyenne dans plusieurs provinces en raison des exportations substantielles vers la capitale ou vers les pays voisins. Quelques départements risquent donc de connaître des difficultés d’approvisionnement, notamment dans le nord où le prix du mil se situe dans une fourchette de 170 à 220 francs CFA le kilo. Le gouvernement a fourni des céréales aux “banques de céréales” dans les zones à risque. Dans les provinces du nord, les déficits peuvent être couverts par des transferts de céréales provenant du sud, opération qui nécessitera peut-être une aide extérieure. Les besoins en céréales correspondant aux programmes d’aide alimentaire en cours peuvent également être couverts par des achats locaux. Les réfugiés touaregs en provenance du Mali reçoivent actuellement une aide alimentaire.


CAP-VERT (13 juin)

Un temps sec, normal pour la saison, prévaut. Les semis de maïs commencent habituellement en juillet après l’arrivée des pluies sur les îles principales. La production de maïs en 1996 a été particulièrement mauvaise, ce qui risque de poser des problèmes de disponibilités de semences dans certaines zones.

Dans la mesure où le pays importe l’essentiel de ses besoins de consommation, la situation des approvisionnements alimentaires demeurera satisfaisante malgré cette récolte très réduite. Toutefois, les populations rurales, notamment dans les zones semi-arides, seront gravement touchées et auront sans doute besoin d’être aidées. Le gouvernement a lancé un appel pour une aide extérieure, en particulier pour des projets prévoyant la fourniture d’eau potable, une aide à l’élevage et une assistance aux groupes vulnérables. Les besoins d’importations céréalières en 1997 sont estimés à 90 000 tonnes et les besoins d’aide alimentaire à 65 000 tonnes. Les annonces de contributions s’élèvent jusqu’ici à 55 000 tonnes.


COTE D'IVOIRE (2 juin)

Les pluies ont commencé dans le sud mais sont restées limitées au début du mois de mars. Elles ont été très fortes durant la troisième décade de mars sur l’ensemble du pays et sont restées bien réparties et abondantes en avril et mai. Le riz et la récolte principale de maïs se développent de façon satisfaisante dans le sud-ouest et les semis du mil et du sorgho s’achèvent. Selon les estimations officielles, la production de céréales de 1996 s’établira à environ 1,8 million de tonnes.

La situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante et les marchés sont bien approvisionnés. On a dénombré environ 305 000 réfugiés libériens dans les départements de l’ouest et leur situation nutritionnelle est considérée comme satisfaisante. Le PAM, les ONG et les donateurs ont estimé à 175 000 personnes le nombre de réfugiés libériens devant bénéficier d’une assistance alimentaire à compter de janvier 1997. Les besoins d’importations céréalières de 1997 (janvier/décembre) sont estimés à 505 000 tonnes, essentiellement du blé et du riz.


GAMBIE (13 juin)

Un climat sec, normal pour la saison, a prévalu jusqu’à fin mai, quand les premières pluies sont arrivées dans les régions de l’est et ont permis de commencer les travaux de préparation du sol. Les pluies se sont étendues sur l’ensemble du pays au début du mois de juin. Les semis en conditions humides progresseront dans les semaines à venir après l’établissement des pluies.

La situation des approvisionnements alimentatires est généralement satisfaisante, excepté dans la Division du Haut fleuve où les récoltes ont été affectées par les inondations du mois d’août 1996. Les stocks de riz et les importations prévues sont suffisants pour couvrir les besoins de consommation au cours des mois à venir. Le marché du riz est bien approvisionné, mais les prix sont plus élevés que l’an dernier. Après les inondations dans la Division du Haut fleuve, une équipe multidisciplinaire a estimé les besoins des 150 000 personnes touchées à 2 235 tonnes de riz usiné et a recommandé l’achat de semences de mil, de maïs et de riz précoces à distribuer avant la campagne agricole de 1997. Les importations de céréales destinées à la consommation intérieure et à la réexportation en 1996/97 sont estimées à 110 000 tonnes et les besoins d’aide alimentaire à 13 000 tonnes. Plus de 600 réfugiés provenant de Sierra Leone sont arrivés après le coup d’état de fin mai.


GHANA (3 juin)

Les pluies sont arrivées début mars dans le sud et ont été abondantes sur l’ensemble du pays à la fin du mois de mars, en avril et en mai. La principale récolte de maïs se développe de façon satisfaisante dans les régions du sud et du centre tandis que les semis du mil, du sorgho et du riz sont en cours dans le nord. Grâce aux bonnes conditions météorologiques de 1996 et à la fin des conflits ethniques dans le nord du pays, la production céréalière de 1996 est estimée officiellement à 1 770 000 tonnes, niveau supérieur à la moyenne.

Il reste encore au Ghana quelques réfugiés togolais après les vastes opérations de rapatriement en 1996. On dénombre également environ 135 000 réfugiés libériens dont l’état nutritionnel est jugé satisfaisant. Les besoins d’importations céréalières pour 1997 sont estimés à 387 000 tonnes surtout du blé et du riz.


GUINEE (2 juin)

Les pluies ont commencé fin février dans l’extrême sud-est, ont augmenté dans le sud en mars et sont devenues abondantes sur l’ensemble du pays en avril et mai. Les semis du maïs, du mil, du sorgho et du riz sont achevés et les cultures se développent de façon satisfaisante. En raison des précipitations inférieures à la normale mais très largement réparties en 1996, et de la pénurie d’engrais, la production céréalière totale est estimée à 894 000 tonnes, soit un niveau moyen.

En mars, le prix du riz local a augmenté mais est resté en- dessous du niveau de l’an dernier à la même époque. Les marchés étaient bien approvisionnés en riz local comme en riz d’importation. Les quantités de riz importées pendant le premier trimestre sont bien inférieures à celles de l’an dernier. En avril, le gouvernement a interdit les importations de pommes de terre; en effet, les pommes de terre locales sont actuellement récoltées et les prix baissaient considérablement du fait de la présence de grandes quantités de pommes de terre importées sur les marchés. On prévoit que les besoins d’importations céréalières de 1997 seront de 375 000 tonnes de blé et de riz. En mars, on estimait à environ 650 000 le nombre des ressortissants du Libéria et de la Sierra Leone réfugiés en Guinée, dont la plupart reçoivent une aide alimentaire d’urgence. Le gouvernement et le HCR procèdent actuellement au décompte exact des réfugiés encore présents. Le processus de paix en cours au Libéria devrait inciter ces personnes à rentrer dans leur pays, tandis que 5 000 réfugiés environ en provenance de la Sierra Leone sont arrivés fin mai. Le nombre de réfugiés retenu pour la distribution d’aide alimentaire à partir de janvier 1997 était de 293 000 Libériens et de 173 000 Sierra- Léoniens. Depuis les récents troubles en Sierra Leone et les mouvements de populations qui ont suivi, il faudra réexaminer le nombre de réfugiés provenant de la Sierra Leone.


GUINEE-BISSAU (13 juin)

Les premières pluies importantes sont arrivées dans l’est début mai; elles ont diminué ou cessé à la mi-mai, puis ont repris et se sont étendues vers l’ouest fin mai/début juin. La préparation du sol pour les semis des cérérales secondaires est en cours dans l’est et dans le nord. Les semis du riz en lits de semis ont également commencé. Le repiquage commencera en juillet/août après le dessalage des rizières de marais par les pluies plus fortes.

Après une récolte céréalière supérieure à la moyenne en 1996, la situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Dans l’ensemble, les marchés sont bien approvisionnés et les prix restent stables. En mai, par suite de l’entrée de la Guinée-Bissau dans l’Union monétaire ouest- africaine (UMOA) et dans la zone franc, le franc CFA a remplacé le peso, ce qui facilitera les échanges commerciaux avec le Sénégal et le Mali voisins, qui ont la même monnaie. Les importations de céréales destinées à la consommation intérieure et à la réexportation en 1996/97 sont estimées à environ 70 000 tonnes, surtout du riz. Les besoins d’aide alimentaire structurelle sont évalués à 6 000 tonnes.


LIBERIA* (9 juin)

Les pluies ont commencé fin février dans le sud-est, et ont été généralisées dans l’ensemble du pays à la fin mars, en avril et en mai. Les semis du riz sont en cours dans l’ouest, tandis que le manioc est planté dans tout le pays.

Après le désarmement et la démobilisation de 21 300 soldats, la situation redevient normale. Une force de maintien de la paix surveille le pays, mais les élections nationales prévues pour fin mai ont dû être reportées à la mi-juillet 1997. La situation des approvisionnements alimentaires s’améliore du fait de la reprise des transactions et des activités commerciales. Les personnes déplacées à l’intérieur du pays et les réfugiés reviennent chez eux et les activités économiques reprennent. Les activités agricoles repartent elles-aussi, en raison de la paix qui règne depuis le début de l’année. La distribution de semences et d’outils, organisée par le Comité des semences et des outils, est en cours dans l’ensemble du pays. Au total, 2 700 tonnes de riz et plus de 30 000 outils agricoles sont distribués à environ 118 000 ménages vulnérables. Une aide alimentaire est également distribuée pour couvrir les besoins de consommation pendant la période des semis. Toutefois, dans de nombreuses zones, la livraison des semences et des outils a été retardée, en raison de l’insécurité et du mauvais état des routes, notamment dans le sud, où la période de végétation a commencé en février/mars. En outre, les quantités de semences disponibles se sont révélées insuffisantes pour couvrir les besoins. Des quantités supplémentaires de semences ont bien été achetées, mais les expéditions transitant par Freetown ont dû être suspendues en raison des troubles intérieurs en Sierra Leone et arriveront après la fin de la période des semis.

La production vivrière de 1997 devrait s’améliorer par rapport à ces dernières années. Toutefois, le redressement restera freiné par la pénurie d’outils et de semences, le peu de temps dont les agriculteurs ont disposé pour la préparation du sol, notamment dans le sud-est, ainsi que par le mauvais état des infrastructures rurales. Une mission FAO d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires, qui s’est rendue au Libéria à la fin de l’année dernière, a estimé la production de paddy à environ 95 000 tonnes, soit près de 30 pour cent de la production antérieure aux troubles intérieurs. Pour 1997, compte tenu de l’augmentation de la population estimée à 2 millions, y compris les réfugiés rentrant chez eux, et si l’on se fonde sur une consommation moyenne par habitant égale à la moyenne des cinq dernières années, le déficit céréalier projeté devrait augmenter pour atteindre environ 165 000 tonnes. Les importations commerciales de céréales étant projetées à 50 000 tonnes, les besoins d’aide alimentaire en céréales sont estimés à 115 000 tonnes.

Afin d’améliorer la sécurité alimentaire dans le pays, la FAO participe à des activités de développement dans les secteurs de l’agriculture, des forêts et des pêches.


MALI (13 juin)

Les premières pluies substantielles ont couvert l’extrême sud début avril. Elles ont diminué fin avril, ont repris début mai, ont à nouveau diminué à la mi-mai, mais ont augmenté en même temps qu’elles se sont étendues au centre à la fin mai. Des précipitations abondantes sont tombées sur les régions de l’ouest début juin. La préparation du sol est en cours et les premiers semis ont commencé. Les semis s’étendront vers le nord après l’établissement des pluies.

On a signalé la présence, non confirmée, de petits groupes de criquets pèlerins ailés immatures dans le Timétrine près de Tinkar dans la deuxième décade de mai. Il y a peut-être quelques ailés en phase solitaire qui se concentrent dans certaines régions de l’Adrar des Iforas et du Timétrine. Ils devraient se maintenir et pourraient être rejoints par d’autres ailés et sans doute d’autres petits groupes en provenance de la région de la mer Rouge. Toutefois, leur nombre restera vraisemblablement peu élevé. Avec l’arrivée des pluies, il est possible que des pontes à petite échelle aient lieu.

La récolte de 1996 ayant été supérieure à la moyenne, la situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Les prix du sorgho et du maïs sont restés en avril inférieurs à ceux de l’an dernier et, d’une façon générale, sont aujourd’hui stables. L’approvisionnement en céréales est adéquat. D’après le Système national d’alerte rapide, aucune distribution d’aide alimentaire n’est nécessaire pour le moment, mais plusieurs arrondissements, dans le nord, notamment dans les régions de Kidal, de Gao et de Tombouctou, pourraient connaître des difficultés économiques en 1997. Les approvisionnements en fourrage sont rares dans la région de Kidal et dans l’arrondissement d’Almoustarat dans la région de Gao. Les termes de l’échange sont moins favorables que l’an dernier pour les éleveurs. A la suite de l’écroulement d’un barrage sur le lac Horo dans la région de Tombouctou, plus de 1 000 hectares consacrés habituellement à des cultures de contre-saison ont été inondés, de sorte que 30 000 personnes environ ne sont plus en mesure de produire et ont donc besoin d’une aide extérieure. Le système national d’alerte rapide a recommandé de garder un stock suffisant dans la région de Kidal et de reconstituer les stocks dans la région de Tombouctou afin de couvrir les besoins dans la région du Lac Horo. Des achats locaux d’environ 17 000 tonnes de céréales sont presque terminés dans les régions de Mopti et de Ségou, ce qui ramène le stock national de sécurité à son niveau d’ouverture de 35 000 tonnes. Pour la campagne commerciale 1996/97 (novembre/octobre), les besoins d’importations céréalières sont estimés à 110 000 tonnes et les besoins d’aide alimentaire à 35 000 tonnes. A ce jour, 7 200 tonnes ont été engagées. Une aide alimentaire est aussi fournie aux Touaregs qui sont revenus des pays voisins. De novembre 1995 à novembre 1996, environ 77 000 réfugiés maliens sont rentrés chez eux, en provenance de l’Algérie (42 300), de la Mauritanie (14 000), du Niger (8 500), du Burkina Faso (5 000) et du Sénégal (700). On prévoit qu’en 1997, quelque 62 000 autres réfugiés rentreront au Mali en provenance du Niger (18 000), du Burkina Faso (15 000), de la Mauritanie (15 000) et de l’Algérie (14 000).

Le PAM continuera de fournir une aide alimentaire aux réfugiés rentrant chez eux. Un nouveau programme d’aide commence en juillet. Dans le cadre de cette opération, l’aide aux réfugiés se fera sous forme d’activités “vivres-contre- travail” de relèvement et de réinstallation avec le concours des populations locales.


MAURITANIE (13 juin)

Un temps sec, normal pour la saison, a prévalu jusque fin mai. Les images obtenues par satellite montrent que les premières pluies importantes sont tombées dans les régions du centre et du sud début juin. Les semis des céréales secondaires ont dû commencer après les pluies. Toutefois, il faudra peut-être semer de nouveau si les pluies cessent.

Pendant le mois de mai, aucun criquet pèlerin n’a été observé dans le nord sauf un ailé isolé près d’Atar. Le 8 mai, un groupe d’ailés a été signalé dans le sud près de la frontière avec le Mali. La présence d’aucun autre acridien n’a été constatée dans le sud. Le nombre des acridiens devrait augmenter dans le sud avec l’apparition d’ailés arrivant du nord, qui seront sans doute rejoints par d’autres ailés et peut-être quelques petits groupes venant de la région de la mer Rouge. Cependant, le nombre de ces ailés devrait être faible et insignifiant. Des pontes à petite échelle pourraient avoir lieu avec l’arrivée des pluies.

La situation générale des approvisionnements devrait être précaire pour les populations touchées par une mauvaise récolte dans les régions de culture pluviale, notamment dans celles de Brakna, de Gorgol et de Tagant. Les prix des céréales sont beaucoup plus élevés que les années précédentes durant la même période. Une mission d’évaluation multi- institution des besoins des populations touchées a été organisée et a recommandé une aide alimentaire pour 200 000 personnes durant 6 mois pour un total de 16 500 tonnes (14 400 tonnes de céréales, 1 440 tonnes de haricots et 720 tonnes d’huile végétale). Une opération d’urgence a été approuvée conjointement par la FAO et le PAM pour couvrir ces besoins et la distribution a commencé en juin. Le gouvernement et les ONG ont également procédé à des distributions de vivres, ou ont prévu de le faire, dans les wilayas de Nouakchott, Nouadhibou et d’autres non couverts par le projet du PAM. Deux camps de réfugiés touaregs situés dans l’est près de Bassiknou doivent fermer fin juin après leur rapatriement au Mali. Il est prévu de fournir une aide à la population locale pour la remise en état des zones autour des camps. Pour la campagne commerciale 1996/97 (novembre/octobre), les besoins d’importations céréalières, y compris les réexportations, sont estimés à 310 000 tonnes et les besoins d’aide alimentaire à 75 000 tonnes. Des importations substantielles ont été enregistrées fin 1996 et début 1997.


NIGER (13 juin)

Les premières pluies ont été enregistrées dans le sud-ouest et le centre-sud fin avril. Elles sont restées limitées dans le sud-ouest début et mi-mai et se sont étendues vers l’ouest à la fin mai. Pendant la première décade de juin, les pluies ont augmenté dans les régions du centre et du sud-ouest. Dans l’est, le temps sec, normal pour la saison, prévaut et la préparation du sol a commencé. Les semis commenceront après l’arrivée de pluies régulières.

On a signalé la présence, non confirmée, de criquets pèlerins ailés en phase solitaire dans le Tamesna en mai. Si leur présence était confirmée, ils devraient se maintenir et être rejoints par d’autres ailés et peut-être quelques petits groupes en provenance de la région de la mer Rouge. Toutefois, leur nombre devrait rester faible. Une ponte à petite échelle pourrait se produire avec l’arrivée des pluies; autrement, les ailés nouveaux venus continueront sans doute leur progression vers l’ouest.

Malgré une récolte supérieure à la moyenne en 1996, la situation des approvisionnements alimentaires devrait rester précaire jusqu’à la prochaine moisson dans plusieurs zones où les récoltes ont été médiocres, parfois pour la seconde année consécutive. Le système national d’alerte rapide estime que les neuf arrondissements de Ouallam, Tahoua, Tanout, Tchintabaraden, N’Guigmi, Arlit, Tchirozerine, Bilma et Agadez sont particulièrement vulnérables. D’importants déplacements de population ont été signalés dans la zone du Tanout, dans le département de Zinder. De plus, vingt-quatre autres départements ont été classés comme modérement vulnérables et doivent être suivis étroitement. Les prix des céréales sont beaucoup plus élevés que l’an dernier durant la même période et des pénuries se sont produites. Les importations en provenance du nord du Nigéria sont également plus faibles que d’habitude du fait de disponibilités céréalières limitées.

A la fin du mois de février, une mission d’évaluation s’est rendue dans les zones vulnérables des départements de Maradi, Tanout et Zinder et a confirmé la précarité de la situation alimentaire et nutritionnelle. Les migrations de familles entières ont augmenté. Les familles qui restaient se nourrissaient d’aliments sauvages et vendaient du petit bétail ou empruntaient sur leur prochaine récolte. La situation varie beaucoup d’un village à l’autre, mais une assistance doit être fournie de toute urgence dans l’arrondissement de Tanout et les zones voisines de l’arrondissement de Dakoro. Il faudra également apporter une aide dans les centres urbains où se sont concentrés des migrants provenant des zones touchées, notamment dans le département de Zinder. Dans la zone de Tanout et du nord Mirria, le PAM élargit ses projets de développement en cours pour apporter des aliments à un nombre croissant d’écoles et de centres de santé. Le PAM fournit également des stocks de vivres pour créer 40 nouvelles banques de céréales et pour reconstituer les stocks des 72 banques de céréales existant déjà. Des distributions d’aide alimentaire ou des activités “vivres-contre-travail” sont en cours dans plusieurs arrondissements. Le stock national de sécurité s’établissait à 6 000 tonnes fin mai. Seules des quantités limitées (7 000 tonnes) ont pu être achetées auprès des négociants locaux après l’offre d’achat de 30 000 tonnes lancée en octobre pour la reconstitution partielle du stock. Plusieurs donateurs ont eu des difficultés à acheter localement les quantités prévues d’aide alimentaire, tandis qu’un donateur a converti l’aide alimentaire annoncée en distribution de semences à des agriculteurs qui les rembourseront avec des céréales de la prochaine moisson. Celles-ci serviront à reconstituer le stock national de sécurité. A la mi-avril, environ 40 000 tonnes de céréales étaient engagées par divers donateurs, sous forme d’achats locaux, d’achats dans les pays voisins ou d’aide alimentaire importée. Toutefois, la distribution de l’aide alimentaire dans les zones affectées est très lente. Des mesures urgentes doivent être prises pour accélerer la distribution ou les activités “vivres-contre- travail”.


NIGERIA (2 juin)

Les pluies ont commencé mi-mars dans le sud, sont restées généralisées et se sont déplacées vers le nord en mars et avril, où elles sont arrivées fin avril. Les précipitations sont restées abondantes et supérieures à la moyenne en mai. Dans le sud, la récolte principale de maïs arrive à maturation et, dans le nord, les semis sont en cours. Les semis du mil et du sorgho sont en cours dans le nord; il en est de même pour le riz pluvial et pour le riz irrigué dans le centre. Des pluies torrentielles fin avril et début mai ont provoqué de graves inondations à Ibadan.

Les approvisionnements alimentaires restent limités par l’importance des pertes après récolte et par les coûts de distribution élevés. Des pénuries d’engrais, de semences améliorées et de pesticides ont été signalées à l’époque des semis. De ce fait, les agriculteurs sont passés de la culture du maïs à celles du mil, du sorgho et des arachides, qui sont moins dépendantes des engrais. Cependant, grâce aux bonnes conditions météorologiques qui ont prévalu pendant la période de croissance et à la faiblesse des infestations de ravageurs, la production céréalière finale de 1996 est estimée à 21,6 millions de tonnes, soit plus que l’an dernier. Par ailleurs, on enregistre la production de 55 millions de tonnes de racines et tubercules qui représentent les principales récoltes vivrières. En 1997, le gouvernement a annoncé la déréglementation totale du marché des engrais, y compris la suppression totale des subventions du produit et des importations d’engrais hors-taxes. Les engrais seront donc disponibles, mais à des prix très élevés, et la plupart des petits agriculteurs qui produisent l’essentiel des cultures vivrières du Nigéria ne pourront pas y accéder. On s’attend à un nouveau recul de la production de maïs en 1997, compensé par une hausse de la production de mil et de sorgho, ce qui pourrait avoir une incidence dans les pays voisins, notamment au Niger et au Tchad, qui importent en général des céréales secondaires du Nigéria pour couvrir leurs besoins. Les besoins d’importations de céréales en 1997 sont estimés à 1 250 000 tonnes, dont 900 000 tonnes de blé et 250 000 tonnes de riz.


SENEGAL (13 juin)

Les premières pluies importantes ont été enregistrées dans le sud-est début mai. Elles ont cessé pendant la seconde décade de mai mais ont repris et se sont étendues au centre-est fin mai. Les précipitations ont fortement augmenté sur la plus grande partie du pays pendant la première décade de juin. Après ces bonnes pluies précoces, la préparation du sol et les premiers semis en condition humide sont maintenant bien avancés dans le sud et dans le centre. Aucun problème de ravageur n’a été signalé.

La situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés. Les prix des céréales ont baissé une fois la récolte rentrée mais ils remontent à l’approche de la saison maigre. Le pays importe de grandes quantités de riz pour couvrir ses besoins de consommation. Une aide extérieure sera peut-être nécessaire pour déplacer les céréales du sud vers les régions déficitaires du nord. Pour la campagne commerciale 1996/97 (novembre/octobre), les besoins d’importations de céréales sont estimés à 650 000 tonnes, principalement du riz et du blé, et les besoins d’aide alimentaire à 22 000 tonnes. A ce jour, 6 000 tonnes ont été annoncées.


SIERRA LEONE* (17 juin)

Les récents troubles politiques en Sierra Leone risquent d’aggraver la situation déjà précaire de la sécurité alimentaire dans le pays et ont anéanti l’optimisme et l’espoir d’un redressement rapide que le processus de paix avait fait naître. Depuis ces troubles, la situation reste très instable, les agents de l’aide internationale ont été évacués et les projets de reconstruction ont été interrompus. Près de 20 000 personnes ont fui vers les pays voisins, principalement la Guinée et la Gambie. Le rapatriement des réfugiés sierra-léoniens se trouvant dans les pays voisins a cessé.

La situation des approvisionnements alimentaires est tendue dans les villes principales. Le prix du riz a triplé à Freetown et les approvisionnements en vivres et en eau se dégradent. Un cinquième seulement des boutiques et des marchés ont réouvert depuis les troubles. Les institutions humanitaires prévoient de commencer des distributions limitées de vivres aux populations vulnérables de Freetown, Bo, Kenema et Makeni. Des opérations transfrontières à partir de la Côte d’Ivoire ou de la Guinée sont également envisagées pour apporter des vivres aux personnes affectées des zones rurales. Malgré le pillage, on signale que 21 000 tonnes de vivres de secours seraient disponibles dans le pays. A la fin de 1996, une mission FAO/PAM d’évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires a estimé la production de paddy à environ 391 000 tonnes, soit 10 pour cent de plus que l’année précédente. La production de plantes racines a également été estimée en hausse avec 328 000 tonnes, soit 7 pour cent de plus que l’année précédente. Les besoins d’importations céréalières pour 1997 ont été estimés à 260 000 tonnes et les besoins d’aide alimentaire à 80 000 tonnes. On a estimé à 60 500 tonnes l’aide alimentaire céréalière nécessaire aux activités de réinstallation et de reconstruction mises en place par le PAM et le Secours catholique. Du fait des troubles actuels, les besoins d’importations et d’aide alimentaires vont considérablement augmenter.

L’insécurité entrave gravement les activités agricoles, notamment les semis des récoltes principales qui ont lieu normalement d’avril à juin. Les pluies sont arrivées début avril dans le centre et l’est. Les précipitations ont augmenté et sont devenues abondantes sur l’ensemble du pays début mai, permettant les semis de riz et la préparation du sol pour le mil, le sorgho et le maïs. Toutefois, les combats et l’insécurité qui en découle, vont compromettre la production vivrière de 1997. Contrairement aux dernières prévisions, établies après le retour de la paix, les surfaces ensemencées vont probablement fortement diminuer car certains agriculteurs abandonneront leurs exploitations tandis que d’autres seront peu enclins à augmenter les superficies cultivées. En ce qui concerne le riz, qui est la céréale principale, les lits de semis ont déjà été plantés mais le repiquage reste encore à faire. Pour le mil et le sorgho, la préparation du sol était en cours et les semis sur le point de commencer. Pour ce qui est du manioc, l’incidence pourrait être moins lourde car celui-ci peut rester dans le sol. Pour toutes les récoltes déjà plantées, la baisse de l’activité dans les champs pendant la période de croissance se traduira par une diminution des rendements. L’insécurité entravera également la distribution des intrants. Ainsi, malgré les programmes de relèvement qui ont été mis en oeuvre jusqu’à la mi-mai, les perpectives concernant la production vivrière de 1997 se sont dégradées et le pays restera largement tributaire de l’aide alimentaire pour couvrir ses besoins de consommation. La situation sera suivie de très près par le FAO/SMIAR.


TCHAD (13 juin)

Après des pluies sporadiques dans l’extrême sud fin mars, les précipitations ont été mieux réparties dans le sud fin avril. Les quantités d’eau ont diminué début/mi-mai, sauf dans le sud-ouest, mais ont augmenté à nouveau fin mai. Les premières pluies sont arrivées dans la zone sahélienne pendant la première décade de juin. Les semis des céréales secondaires sont en cours dans le sud et se poursuivront dans le nord après l’arrivée de pluies régulières. Le sorgho commence à lever dans la région de Léré et le mil est déjà en phase de tallage dans la zone de Békao.

Des sauteriaux ont été signalés dans le Ouaddaï et ont été traités. Des vers ont fait également des dégâts importants dans le maïs sur les îles du lac Tchad. On a signalé la présence, non confirmée, de criquets pèlerins venant de l’est à la fin du mois de mai; cependant, il n’a pas été possible d’obtenir d’autres détails. Quelques ailés et peut-être quelques petits groupes peuvent apparaître dans le nord, en provenance de la zone de la mer Rouge, se dirigeant vers l’ouest s’il n’y a pas de pluies et que la sécheresse se poursuit dans ces régions.

Du fait d’une récolte inférieure à la moyenne en 1996, la situation des approvisionnements alimentaires restera précaire en 1997, notamment dans la zone sahélienne où les prix des céréales sont beaucoup plus élevés que les années précédentes. En outre, le stock national de sécurité, dont le niveau recommandé est de 22 000 tonnes, est complètement épuisé. Le Système national d’alerte rapide a estimé les besoins des populations vulnérables dans la zone sahélienne à 19 500 tonnes de céréales qui devront être distribuées sur un semestre à partir de mars. Les populations les plus touchées se trouvent dans la préfecture de Biltine, qui a subi une sécheresse, pour la deuxième année consécutive, et des infestations de ravageurs, mais également dans les préfectures de Batha et de Kanem. Le gouvernement a expédié du sorgho destiné à être vendu à un prix subventionné dans ces préfectures. Après l’appel lancé par le gouvernement en décembre 1996 pour une aide extérieure de 50 000 tonnes de céréales, plusieurs donateurs ont confirmé ou annoncé des contributions d’aide alimentaire, soit sous la forme d’importations de céréales, soit sous la forme d’achats locaux, notamment dans la région de Salamat. Toutefois, les quantités d’aide alimentaire engagées actuellement (36 000 tonnes) ne couvrent pas le déficit. Des contributions supplémentaires sont donc nécessaires. Dans le cadre d’une opération alimentaire d’urgence du Programme alimentaire mondial, des distributions d’aide alimentaire s’élevant à 7 700 tonnes et destinées à 356 000 bénéficiaires ont commencé en juin dans les régions de Biltine et de Kanem. Un projet FAO/PAM doit également aider l’unité nationale d’information et de coordination alimentaire pour le suivi de la situation des approvisionnements alimentaires et des contributions d’aide alimentaire.


TOGO (5 juin)

Les pluies sont arrivées début mars dans le sud et le centre, et sont devenues abondantes au cours de la dernière décade de mars et des mois d’avril et de mai. Le maïs de la campagne principale se développe de façon satisfaisante, tandis que les semis du mil et du sorgho s’achèvent. Après des précipitations abondantes mais irrégulières, la production céréalière de 1996 est estimée à environ 490 000 tonnes, légèrement en dessous de la moyenne et proche de celle de l’an dernier. La production de racines et tubercules est estimée à environ 980 000 tonnes, et celle de légumineuses à 56 000 tonnes, soit quelque 10 pour cent de plus que l’an dernier.

Il reste actuellement au Togo quelque 10 000 réfugiés provenant du Ghana, leur nombre total ayant nettement diminué en 1996 sous l’effet des retours encouragés non seulement par une réorientation de l’aide humanitaire qui, après le secours, met maintenant l’accent sur la remise en état (fourniture de semences et de crédits), mais aussi par une réduction des distributions d’aide alimentaire.


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