COREE, REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (4 août)
Bien que les pluies du mois de mai aient été supérieures à la normale, celles de juin et juillet ont été très faibles, ce qui a provoqué une grave sécheresse, la pire que le pays ait connue depuis soixante ans, selon les rapports officiels. De plus, les températures moyennes en juillet ont dépassé les 35 °C dans certaines régions, soit 3 à 5 °C au-dessus des normales. L'absence de précipitations conjuguée avec les températures élevées a provoqué l'assèchement de nombreux réservoirs, fleuves et rivières, ce qui a gravement affecté la croissance des cultures et les capacités d'irrigation. Les cultures de maïs des régions agricoles du nord du pays ont été particulièrement atteintes, et des rapports récents indiquent que les cultures de riz ont également subi des dégâts dans le sud. Eu égard à la gravité de la sécheresse, une mission FAO/PAM visite actuellement le pays afin d'évaluer l'ampleur des dégâts.
En juillet/août 1995 et 1996, des pluies abondantes et des inondations généralisées ont sensiblement réduit la production alimentaire intérieure et endommagé sur une grande échelle les structures agricoles et les terres arables. Outre les incertitudes météorologiques, la production alimentaire continue d'être gravement limitée par le manque d'intrants agricoles, et notamment d'engrais. Par suite de la limitation des intrants et des dommages subis dans ce secteur, la production céréalière de cette année devrait rester très inférieure aux besoins, même si le temps demeure favorable.
En mai 1997, face à la baisse de la productivité dans l'agriculture, le gouvernement a évalué à 50 000 tonnes la quantité d'engrais nécessaire aux semis de riz pour 1997. La FAO a transmis cette demande à la communauté internationale et s'est engagée à fournir quelque 29 000 tonnes. La FAO avait auparavant apporté son aide au pays pour un programme de double culture couvrant 37 000 hectares d'orge, afin de renforcer la production alimentaire. Ce programme devrait produire 37 000 tonnes.
Le déclin spectaculaire des approvisionnements alimentaires du pays au cours des deux dernières années a provoqué un accroissement sensible des problèmes alimentaires et de la malnutrition, qui est devenue chronique et met des vies en péril dans certains secteurs de la population. En mai, une mission commune FAO/PAM d'évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires a observé que l'apparition des indicateurs de pré-famine couramment admis prévoit que certaines catégories de la population seront victimes de la famine avant la prochaine récolte si l'on ne procède pas à des importations alimentaires substantielles. Afin de déterminer l'ampleur de la malnutrition dans le pays, le PAM, en collaboration avec la FAO, l'UNICEF et le SCF (Royaume-Uni), entreprendra en août-septembre une évaluation nutritionnelle.
En juin, on a estimé que le pays présentait encore un déficit considérable de quelque 940 000 tonnes, compte tenu de 430 000 tonnes d'importations commerciales de céréales, d'une aide alimentaire multilatérale/bilatérale de quelque 560 000 tonnes et de réductions dans l'utilisation de céréales pour l'alimentation animale et l'industrie. A la fin juillet, l'aide alimentaire multimatérale/bilatérale totalisait 710 000 tonnes. Le 2 juillet, la FAO et le PAM ont approuvé conjointement, après révision, une opération d'urgence de 46 millions de dollars destinée à fournir une assistance à 2,6 millions d'enfants jusqu'à six ans, à 250 000 agriculteurs pour des activités "vires-contre- travail" et à un million de personnes hospitalisées, ce qui représente un total de 4,7 millions de personnes visées. L'opération d'urgence révisée a pour objectif de faire passer la ration quotidienne de céréales des enfants de 100 à 250 grammes par tête, et à fournir des biscuits énergétiques et du lait en poudre écrémé aux enfants souffrant de malnutrition.