AFRIQUE CENTRALE

CAMEROUN (17 novembre)

De la mi-août jusqu’au début de novembre, les pluies abondantes ont été supérieures à la moyenne. Le cumul des précipitations fin octobre et l’indice de végétation dépassent la moyenne dans l’ensemble du pays. Au nord, les récoltes de mil et de sorgho s’achèvent, tandis que les cultures de maïs se développent de façon satisfaisante au centre. Les perspectives de la production sont bonnes pour 1997. Toutefois le nord, en butte à des invasions de criquets migrateurs africains, dont les essaims avaient été récemment signalés dans le sud du Tchad, pourrait voir ses récoltes de mil et de sorgho endommagées. Ces criquets menacent également les cultures de décrue dont les semis sont en cours, et on procède actuellement à des opérations de lutte dans les régions atteintes.

On estime à 260 000 tonnes de blé et de riz, et 10 000 tonnes de céréales secondaires, les besoins d’importations céréalières en 1997/98 (juillet/juin).

CONGO, REPUBLIQUE DE (17 novembre)

Les pluies ont commencé à la mi-août. Abondantes à la fin du mois au nord et au centre, elles ont atteint le sud début octobre, permettant les semis du maïs. Comme la campagne principale commence en septembre au nord et au centre, les activités agricoles, et en particulier les semis de maïs, pourraient avoir souffert de l’insécurité, de la présence d’un nombre élevé de réfugiés, et de la pénurie de semences et autres intrants qui viennent d’habitude de Brazzaville ou de Pointe Noire. La production céréalière s’en trouvera peut-être affectée, mais de façon marginale par comparaison avec les plantes-racines et les tubercules, qui constituent l’essentiel de la production vivrière. La pêche sur le Congo, source importante de revenu pour les ménages, a souffert elle aussi du déclin des relations commerciales avec ces deux grandes villes.

On estime qu’environ 600 000 personnes ont quitté Brazzaville durant les troubles civils, dont 450 000 se sont dirigées vers les zones rurales, où elles ont considérablement accru la pression sur les ressources disponibles. Le cours normal des activités agricoles dans de nombreuses régions pourrait en souffrir, limitant la production de la campagne principale qui commence maintenant. A Brazzaville, 55 000 réfugiés environ, venus du Rwanda et de la République démocratique du Congo, ainsi que des Congolais déplacés, reçoivent une aide alimentaire. Près de 10 000 réfugiés rwandais continuent à recevoir une aide alimentaire à Loukolela et à Bilolo. Environ 40 000 Congolais ont fui dans la République démocratique du Congo, où ils ont trouvé refuge près de Kinshasa. Avant les combats, les approvisionnements alimentaires étaient satisfaisants, la production vivrière de base (racines, tubercules et plantains) atteignant environ 650 000 tonnes. Les marchés étaient bien approvisionnés. Les besoins d’importations céréalières pour la campagne commerciale de 1997/1998 (juillet/juin), sont évalués à 113 000 tonnes, principalement de blé, y compris une aide alimentaire structurelle de 2 000 tonnes.

CONGO, REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU* (28 novembre)

La saison des pluies a commencé en août dans le nord, puis s’est décalée vers le sud, avec d’abondantes précipitations sur l’ensemble du pays en octobre et début novembre. Les semis de la campagne principale de maïs ont suivi le début des pluies. A l’est, on récolte actuellement le mil et le sorgho, mais à Rutshuru, près de Goma, les pluies irrégulières, la pénurie d’intrants de base et le retard des semis dû aux troubles civils et aux déplacements de populations, ont fait chuter la production de sorgho, de maïs et de café. Tel sera probablement aussi le cas de beaucoup d’autres régions, en particulier à l’est, au centre et dans le sud, bien que la principale production vivrière, le manioc, puisse attendre dans le sol, et qu’elle soit moins touchée par la pénurie d’intrants. Il sera particulièrement utile de distribuer des semences et des outils au centre et au sud du pays, où sont en cours les semis de la campagne principale. La République démocratique du Congo a également commencé à acheter aux pays du Sahel de nombreuses têtes de bétail, pour reconstituer le cheptel du sous-secteur de l’élevage.

Les approvisionnements alimentaires sont toujours critiques à l’est, où on signale des cas de malnutrition grave parmi les réfugiés encore présents, et où la sécurité demeure précaire. Outre les 190 000 personnes déplacées de l’intérieur, dont quelque 95 000 à Masisi, des organisations humanitaires estiment que plus de 20 000 réfugiés sont encore sur place. L’aggravation des troubles civils au nord et au sud Kivu a entraîné des déplacements de populations et de graves désordres, et retardé l’arrivée de l’aide humanitaire. Le HCR a suspendu les opérations destinées aux réfugiés du Rwanda, ainsi que la remise en état de cette région, et le contrôle et la distribution de l’aide alimentaire restent très limités. A l’ouest, après les combats de Brazzaville, on estime que 40 000 Congolais environ ont cherché refuge à Kinshasa. En outre, on estime que 50 000 réfugiés angolais assistés, et 119 000 non assistés se trouvent dans le sud du pays. On prévoit un retour spontané de la population non assistée dès que la situation commencera à s’améliorer en Angola, le rapatriement des réfugiés assistés a commencé. Le pays compte aussi 92 000 réfugiés soudanais et 37 000 réfugiés ougandais.

Les besoins d’importations céréalières en 1997 (janvier/décembre) sont évalués à 180 000 tonnes de blé et de riz, et à 60 000 tonnes de céréales secondaires.

GABON (17 novembre)

Après des précipitations limitées en juillet et en août, les pluies ont augmenté en septembre. Tombées en abondance sur l’ensemble du pays en octobre et au début de novembre, elles ont permis de procéder aux semis de la récolte secondaire de maïs. L’indice de végétation d’octobre montre que la végétation est supérieure à la normale dans tout le pays. Le manioc et les plantains, évalués à 330 000 tonnes environ, constituent la production vivrière de base. La production céralière en 1997, principalement du maïs, est évaluée à 25 000 tonnes. Le pays importe l’essentiel de son blé et de son riz, soit 76 000 tonnes. Aucune aide alimentaire n’est nécessaire.

GUINEE EQUATORIALE (17 novembre)

Après des précipitations limitées en juillet et en août, les pluies ont augmenté au mois de septembre. Devenues abondantes dans l’ensemble du pays en octobre et début novembre, elles ont permis de procéder aux semis de la campagne secondaire de maïs. Les patates douces, le manioc et les bananes plantains constituent les productions vivrières de base. Les importations annuelles de blé et de riz atteignent 10 000 tonnes. Les besoins d’aide alimentaire en 1997 sont évalués à 2 000 tonnes de blé.

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (17 novembre)

Les conditions de végétation ont été favorables pendant toute la campagne. Les récoltes de mil et de sorgho s’achèvent, tandis que les cultures secondaires de maïs se développent de façon satisfaisante. Les premières estimations de 1997 prévoient une production céréalière d’environ 120 000 tonnes, ce qui est supérieur à la moyenne, et la récolte de manioc est évaluée à 580 000 tonnes.

En plus des 35 000 réfugiés au moins du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo, qui sont arrivés en République centrafricaine fin mai/début juin, 27 400 réfugiés soudanais reçoivent une assistance dans le pays. Environ 5 000 Tchadiens reçoivent aussi une aide alimentaire. Les besoins d’importations céréalières, blé et riz surtout, pour l’année commerciale 1997 (janvier/décembre), sont évalués à 39 000 tonnes.