Des précipitations anormalement abondantes dans les régions orientales, liées au phénomène El Niño, ont entraîné des inondations et des glissements de terrain, et provoqué des pertes humaines, des déplacements de population, et de graves dégâts aux biens. Le district de Mbale est la région la plus touchée, mais également ceux de Tororo, Bugiri et Pallisa. On ne dispose pas encore d’une évaluation des pertes agricoles, mais on a aussi signalé des inondations dans certaines régions occidentales.
Les perspectives de la seconde campagne vivrière de 1997, dont la récolte commencera en janvier prochain, demeurent incertaines. La saison des pluies a démarré avec un mois de retard, ce qui a réduit les semis, tandis que les fortes pluies généralisées de novembre risquent de provoquer des pertes localisées dues aux inondations. Au nord, dans les régions touchées par les troubles civils, les activités agricoles n’ont pas repris. Les perspectives de récolte pourraient empirer si les précipitations continuent ainsi en décembre.
Après le recul de la campagne vivrière de 1997, le second recul consécutif, les approvisionnements alimentaires sont mal assurés. Le prix des aliments de base, maïs et haricots, s’est stabilisé ces derniers mois, mais à des niveaux record. La situation apparaît d’une gravité particulière dans le district de Karamoja, où on signale des pénuries mais également dans d’autres zones du pays, à l’est et au nord-est, régions fragiles qui ont connu de mauvaises récoltes plusieurs années de suite. Plus de 200 000 personnes déplacées dans les districts du nord de Gulu et de Kitgum connaissent aussi de graves difficultés d’approvisionnement, ainsi que 80 000 autres dans les districts occidentaux de Kasese et Bundibugyo, terrains de troubles civils.