FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 11/98
Suite à l’arrivée tardive des pluies et aux précipitations irrégulières pendant la période de végétation, les perspectives de récolte sont inférieures à la moyenne. Les fortes pluies d’août et de septembre ont provoqué des inondations dans les régions du lac Tchad, du Mayo-Danay, du Faro et du Mayo-Rey. Les infrastructures et la production en ont souffert. Aucune activité notable de criquets migrateurs africains n’a été enregistrée depuis les infestations de fin 1997.
Avec le début de la récolte, les prix des denrées alimentaires sont en baisse et les disponibilités alimentaires sont satisfaisantes. Quelques difficultés d’approvisionnement alimentaire ont été enregistrées dans les zones inondées. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés à 250 000 tonnes de blé et de riz et à 10 000 tonnes de céréales secondaires. Suite à un appel du gouvernement pour l’obtention d’une aide alimentaire internationale, une opération d’urgence du PAM a permis de distribuer 6 000 tonnes de secours alimentaires à 210 000 personnes se trouvant dans l’extrême nord du pays. Une nouvelle opération est actuellement en cours de préparation.
CONGO, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU* (25 novembre)
Depuis le début du mois d’août, les troubles intérieurs se poursuivent, principalement dans l’est du pays. Au Kivu, les semis de la campagne A sont actuellement en cours, mais l’insécurité nuit aux travaux agricoles. De graves pénuries de denrées alimentaires et de médicaments ont été signalées. Le choléra demeure une préoccupation majeure, particulièrement dans la région de Shabunda du Sud Kivu. De plus, pendant la dernière campagne B, de nombreux ménages agricoles n’ont pas pu tirer pleinement avantage des conditions météorologiques favorables étant donné le manque d’intrants. D’importants mouvements de population ont été signalés, autant en République démocratique du Congo que dans les pays voisins. Les autorités locales de Goma ont requis une aide pour 31 750 personnes, dont la plupart ont perdu leur maison dans les zones de conflit. Les populations locales du Sud Kivu, notamment la région d’Uvira, ont accueilli plus de 11 000 réfugiés burundais dont l’état de santé est également précaire et le taux de malnutrition élevé. La situation est particulièrement préoccupante à Kindu et dans la province de Maniema, où toutes les communications routières ont été coupées.
La situation des approvisionnements alimentaires se dégrade également à Lubumbashi, où les inondations ont détruit, l’an dernier, plus de 70 pour cent des cultures. Les denrées alimentaires de base sont onéreuses et de plus en plus rares sur les marchés. De plus, Lubumbashi accueille des personnes déplacées qui, mi-octobre, sont arrivées des régions de Kalemi, de Nyunzu et de Nyemba. Entre 20 000 et 40 000 personnes déplacées ont été signalées dans les zones de Kabalo, Nyunzu, Nyemba, Manono et Ankoro. Dans la province de l’Est, à Kisangani, des dizaines de milliers de personnes sont en situation de vulnérabilité alors que sur les marchés locaux, les biens de consommation sont rares, d’autant que la ville n’a pas été approvisionnée depuis mi-août.
CONGO, RÉPUBLIQUE DU (25 novembre)
A Brazzaville, la situation s’est améliorée après les troubles intérieurs de 1997 qui ont gravement désorganisé le commerce des produits alimentaires et ont conduit la population urbaine à se déplacer massivement. Néanmoins, les récentes perturbations intérieures qui ont été signalées ont provoqué de nouveaux déplacements de population dans le sud. L’approvisionnement alimentaire à Brazzaville reste problématique étant donné l’interruption des communications ferroviaires à partir de Pointe-Noire et du trafic fluvial à partir de Kinshasa. Les prix des denrées alimentaires augmentent actuellement. Des ponts aériens alimentaires entre Pointe-Noire et la capitale ont été mis en place par des fournisseurs locaux et le PAM.
Les denrées alimentaires de base sont le manioc et les bananes plantains, dont la production est évaluée à environ 330 000 tonnes. Une grande partie des besoins nationaux de consommation de céréales sont couverts par les importations. Les besoins de blé et de riz pour 1998 sont estimés à 82 000 tonnes. Aucune aide alimentaire n’est nécessaire.
GUINÉE ÉQUATORIALE (25 novembre)
Les denrées alimentaires de base sont les patates douces, le manioc et les bananes plantains. Quelque 10 000 tonnes de blé et de riz sont importées chaque année. Pour 1998 (janvier/décembre), les besoins d’aide alimentaire sont estimés à 2 000 tonnes de blé et de riz.
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (25 novembre)
Compte tenu des précipitations généralisées et abondantes, une bonne récolte céréalière est attendue. La situation des approvisionnements alimentaires est satisfaisante.
Pour la campagne de commercialisation de 1998 (janvier/décembre), les besoins d’importations de céréales sont estimés à environ 40 000 tonnes, principalement du blé.