FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 11/98
ANTIGUA-ET-BARBUDA (2 novembre)
Fin septembre, le pays a été frappé par un ouragan, accompagné de pluies, d’inondations et de vents très violents, qui a causé des dégâts considérables aux habitations ainsi qu’aux secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la foresterie et des pêches. Le gouvernement a lancé un appel pour la reprise urgente des travaux agricoles.
L’ouragan Mitch, caractérisé par des pluies d’orage et des vents violents, a frappé le pays du 25 au 30 octobre. Les premières évaluations font état de dégâts aux cultures, notamment le café, le paddy, la canne à sucre et les légumes feuillus, en particulier dans le nord, le centre et le sud du pays. Le secteur de l’élevage aurait également souffert. Selon des estimations provisoires, la production de maïs de 1998/99 sera de 32 000 tonnes, contre 24 000 tonnes en 1997/98. La production de paddy de 1998 devrait être de l’ordre de 255 000/265 000 tonnes, variation dépendant des pertes encourues à cause de l’ouragan. En 1997, la production avait été de 250 000 tonnes. Les importations de riz devraient reculer en 1999 (janvier/décembre) par rapport aux 100 000 tonnes estimées pour 1998. Quand aux importations de haricots, elles ont atteint un volume record de 20 000 tonnes cette année. En effet, les intempéries liées au phénomène El Niño se sont traduites par une faible production nationale, surtout dans la première moitié de l’année.
Fin septembre, un ouragan accompagné de pluies, d’inondations et de vents très violents, s’est abattu sur l’île, frappant principalement les provinces de Guantánamo, Holguín, Las Tunas, Granma et Santiago de Cuba, dans les zones situées à l’extrême est de l’île. Ces dernières avaient déjà souffert au début de l’année des conditions de sécheresse imputables au phénomène El Niño. Les habitations et les infrastructures ont été fortement endommagées, tout comme certaines cultures de base comme les bananiers plantains. Les cultures de canne à sucre de la campagne 1998/99 (l’une des principales sources de devises pour le pays) ont subi de graves dégâts. On signale que plusieurs sucreries ont été abîmées. En outre, d’autres cultures commerciales comme le café et le cacao ont grandement souffert. En avril, la récolte de la canne à sucre avait été interrompue et le pays avait par la suite enregistré des pertes considérables de cultures vivrières à cause de la sécheresse prolongée. Les pertes actuelles dues à l’ouragan assènent un nouveau coup au secteur agricole déjà vulnérable du pays. Elles ont en outre aggravé la situation difficile des disponibilités alimentaires.
Un appel d’urgence a été lancé début septembre pour obtenir 34 000 tonnes d’aliments de secours destinés à quelque 615 000 personnes, dont la majorité sont des mères qui allaitent, des enfants en âge scolaire et des victimes de la sécheresse ayant sévi dans l’est de l’île. Le gouvernement a également lancé un appel pour la reprise urgente des travaux agricoles.
L’ouragan Mitch a causé la mort de 240 personnes et, le 15 novembre, plus de 235 personnes étaient encore portées disparues. La population sinistrée est estimée à 84 000 personnes, dont 10 370 se sont retrouvées complètement sans abri ou dont les biens matériels ont été fortement endommagés. On signale des dégâts énormes aux infrastructures du pays. Le secteur agricole a également été considérablement touché, en particulier les départements de Usulután, Morazán et le sud du département de San Miguel. Plusieurs villages sur la côte Pacifique ont été frappés de plein fouet par les crues. La récolte des céréales de la première campagne de 1998 était déjà bien avancée et les semis de la seconde campagne avaient débuté lorsque l’ouragan s’est abattu sur le pays. On ne dispose pas encore d’une évaluation détaillée des dégâts, mais on signale des dommages considérables aux cultures sur pied dans les zones mentionnées ci- dessus, lesquelles sont parmi les plus faibles du pays au plan économique. Selon les premières estimations, il est possible que jusqu’à 80 pour cent du maïs cultivé dans ces zones soit détruit. On signale que d’autres cultures importantes pour la population sinistrée, telles que le sorgho et les haricots, ont été sérieusement endommagées. De graves pertes sont à déplorer dans les plantations de café, dont l’importance vient du fait que le café est le principal produit d’exportation. Les estimations préliminaires indiquent qu’environ 10 pour cent des cultures de café de 1998/99 ont été détruites. Les importantes plantations de canne à sucre et celles de coton (source de devises) ont aussi souffert. Un secours alimentaire sera fourni sans tarder à 60 000 personnes pendant six mois, dans le cadre de l’aide de grande ampleur apportée par la communauté internationale. Une évaluation détaillée des dégâts est sur le point de commencer en vue de la reprise des travaux agricoles dans les zones sinistrées.
Le pays a été durement frappé fin octobre par les pluies torrentielles de l’ouragan Mitch et par les crues, en particulier dans le nord et le sud-est du pays. Le 15 novembre, la mort de 263 personnes était confirmée et 121 personnes étaient encore portées disparues. On estime que la population sinistrée est de 105 700 personnes, dont 21 111 se sont retrouvées complètement sans abri ou dont les biens matériels ont été fortement endommagés. Plusieurs zones sont restées isolées et certains des grands axes routiers sont fermés. Les premières évaluations officielles font état de dégâts considérables aux plantations de café, de tabac et de bananes, ainsi qu’aux cultures de melons, d’autres fruits et de légumes de jardin potager. Quelque 80 pour cent des plantations de bananes, source vitale de devises, ont gravement souffert, tandis qu’environ 15 pour cent du café serait complètement perdu. Les pertes pourraient être encore plus grandes car l’accès aux plantations de café est bloqué. Des milliers de personnes ont perdu leur emploi à cause des dégâts aux plantations. De graves pertes sont également à signaler en ce qui concerne plusieurs cultures, telles que le maïs, le sorgho, le paddy, les haricots, les légumes et autres cultures vivrières pratiquées dans les grandes zones productrices de Izabal, Zacapa et Jutiapa. Dans cette dernière zone, les réseaux d’irrigation auraient été fort abîmés. On signale une augmentation des prix à la consommation pour la plupart des denrées alimentaires de base. Le secteur de l’élevage n’a pas non plus été épargné par l’ouragan. D’importantes pertes sont signalées dans les principales zones d’élevage du pays. Un projet d’urgence FAO pour la reprise des travaux agricoles est sur le point de démarrer dans certaines des zones les plus touchées du pays. Une aide d’urgence de grande ampleur est actuellement fournie par la communauté internationale. Quelque 65 000 personnes recevront une aide alimentaire dans les six prochains mois.
Fin septembre, l’ouragan Georges s’est abattu sur pratiquement tout le pays, accompagné de pluies, d’inondations, de coulées de boue et de vents très violents. Des dégâts importants sont à signaler aux cultures de sorgho de la deuxième campagne de 1998, ainsi qu’aux cultures de mil, pratiquées essentiellement sur le plateau central, la vallée d’Artibonite (grande zone productrice), dans le sud- ouest et le nord du pays. Dans les zones inondées, les pertes concernent en particulier les haricots, mais aussi les légumes, les racines et tubercules et d’autres cultures vivrières mineures. Environ 80 pour cent des importantes plantations de bananes ont été détruites dans le sud-ouest. Le secteur du petit élevage a également été durement frappé. L’aide alimentaire de la communauté internationale devrait se poursuivre. Un projet de reprise immédiate des travaux agricoles dans les zones les plus touchées est sur le point d’être approuvé.
L’ouragan Mitch qui s’est abattu sur le pays pendant une semaine entière, entre le 26 et le 31 octobre, s’est accompagné de pluies torrentielles, de crues, de glissements de terrain et de vents d’intensité variable. Il est parti de la côte des Caraïbes et a balayé le pays de part en part, comme une tempête tropicale, avant de changer de direction et de se déplacer, le 30 octobre, du nord à l’ouest, vers le Guatemala. Le 15 novembre, le décès de 6 600 personnes était confirmé et 8 000 personnes étaient encore portées disparues. On estime que la population sinistrée est d’environ 2 100 000 personnes, dont 70 000 se sont retrouvées complètement sans abri ou dont les biens matériels ont été gravement endommagés. Des inondations catastrophiques ont rayé de la carte plus de 25 petits villages au nord du pays et jusqu’à 60 pour cent des infrastructures du pays auraient été détruites ou fortement abîmées. Le secteur agricole a été durement frappé. Toutes les grandes zones productrices de café, source vitale de devises, ont été touchées et les grands entrepôts et stocks de café des principaux exportateurs ont été inondés. Selon des estimations provisoires, les pertes de café représentent quelque 20 pour cent de la production escomptée pour cette année, chiffre destiné à augmenter car l’accès aux plantations de café est encore bloqué. Les semis des céréales de la campagne principale de 1998, dont environ 80 pour cent de la production annuelle de maïs, étaient en cours lorsque l’ouragan s’est abattu sur le pays. Les haricots, les palmiers à huile, les agrumes et autres espèces fruitières, dont certaines d’exportation, notamment les bananes, ont également subi des dégâts immenses. Le secteur de l’élevage n’a pas été épargné et on déplore la perte de très nombreux animaux. Les sites touristiques ont également été touchés. Toute ces pertes assènent un coup très dur à l’économie du pays, l’un des plus pauvres d’Amérique latine. Une aide alimentaire de grande ampleur est actuellement fournie par la communauté internationale. Environ 600 000 personnes recevront une aide alimentaire au cours des six prochains mois. Des plans sont en préparation afin de stimuler une reprise immédiate de la production agricole.
Fin octobre, le sud-ouest du pays a été frappé par des pluies torrentielles et par des vents causés par l’ouragan Mitch. La région avait déjà souffert en septembre de la tempête tropicale “Javier” et les cultures avaient subi des dégâts considérables dans certaines zones. Dans le nord-ouest, les semis du blé de la campagne 1998/99 se poursuivent sur les grands périmètres irrigués, dans des conditions météorologiques généralement sèches. Des pluies supérieures à la normale sont tombées en septembre, contribuant à reconstituer les réserves d’eau dans les principaux Etats producteurs de Sonora et de Sinaloa, ainsi qu’en Basse-Californie, dernièrement touchée par une longue vague de sécheresse. Les perspectives sont bonnes: les emblavures devraient être proches de la valeur moyenne de 1997/98, mais on prévoit de meilleurs rendements. Dans le sud, la récolte des importantes cultures de maïs printemps/été a été favorisée par le temps sec enregistré récemment, qui a permis une reprise après les fortes pluies causées par l’ouragan Mitch dans ces zones. Pour l’ensemble du pays, on prévoit une production de maïs dans la moyenne malgré les dégâts causés par les intempéries. La récolte du sorgho ensemencé dernièrement (printemps/été) a commencé. Les récoltes automne/hiver sont meilleures que ne le laissaient présager les premières estimations et la production totale de sorgho pour cette année devrait s’établir à 6,4 millions de tonnes, résultat supérieur à la moyenne. Toutefois, il manque encore quelque 3 millions de tonnes de sorgho pour satisfaire la demande intérieure.
La catastrophe causée par l’ouragan Mitch atteint des proportions énormes. Le 15 novembre, la mort de 2 447 personnes était confirmée et quelque 885 personnes étaient encore portées disparues. On estime que 20 pour cent de la population du pays a été touchée, soit environ 868 000 personnes, dont 36 368 se sont retrouvées sans abri ou dont les biens matériels ont été gravement endommagés. L’impact de l’ouragan a surtout été ressenti dans les régions du centre-nord et du nord-ouest du pays. Dans cette dernière, près de la frontière avec le Honduras, un immense glissement de terrain provoqué par les pluies torrentielles a littéralement rayé de la carte un groupe de petits villages. Nombre des zones habitées et cultivées sur la côte Atlantique ont été recouvertes par les eaux à la suite des fortes crues et des débordements des rivières. Les infrastructures ont subi des dégâts immenses. On signale qu’environ 2 500 km de routes principales et secondaires et 174 ponts ont été abîmés ou détruits, isolant villes et villages de la capitale et du reste du pays. Des pertes considérables sont à signaler dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et des pêches. Les semis des céréales et des haricots de la seconde campagne de 1998 étaient en cours lorsque l’ouragan a frappé. Les cultures pluviales de paddy ont été gravement endommagées, tout comme celles de maïs et de haricots, culture importante car principale source de protéines pour la population rurale. En ce qui concerne les haricots, les pertes encourues correspondent à quelque 6 mois de la consommation nationale. En outre, d’autres cultures vivrières et commerciales ont considérablement souffert. Selon les premières indications, environ 20 pour cent du café, source de devises pour le pays, aurait été détruit, mais les pertes pourraient s’avérer plus grandes car l’accès aux plantations de café est encore bloqué. Environ 400 000 personnes recevront une aide alimentaire pendant six mois. Un projet FAO pour la reprise immédiate des travaux agricoles dans le département de Matagalpa, l’une des zones les plus durement frappées par l’ouragan, est sur le point d’être mis en œuvre. Il sera destiné à quelque 5 120 petits agriculteurs. Une aide massive est actuellement apportée par la communauté internationale.
Des fortes pluies causées par l’ouragan Mitch et des inondations ont frappé le pays fin octobre, affectant quelque 7 000 personnes uniquement dans la province de Darién, au sud du pays, près de la frontière colombienne. La protection civile du pays signale que des milliers de personnes se sont retrouvées sans abri. Des pertes en vies humaines sont à déplorer. Les cultures de café ont été sérieusement endommagées. Selon les estimations officielles, environ 20 pour cent du café de 1998/99 aurait été détruit. On ne dispose pas encore d’une évaluation détaillée des dégâts.
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE (23 novembre)
Fin septembre, l’ouragan Georges, accompagné de pluies torrentielles, d’inondations et de vents continus très violents, a provoqué de lourdes pertes en vies humaines. Plus de 100 000 personnes se sont retrouvées sans abri. Certaines des zones touchées sont parmi les principales régions agricoles du pays. Selon une évaluation des dégâts subis par le secteur agricole, 90 pour cent des cultures vivrières et d’exportation ont été, à des degrés divers, endommagées dans les zones sinistrées. Environ 190 000 hectares de cultures vivrières ont énormément souffert, notamment quelque 20 000 hectares de paddy et de grands champs de racines et tubercules, aliments de base pour la population. Les plantations de tabac et de canne à sucre, cultures importantes car elles représentent une source de devises, ont également subi des dommages importants. De graves pertes sont également à déplorer dans les bananeraies, en particulier dans le sud-ouest du pays. Les prix à la consommation des bananes ont fortement augmenté. On signale aussi des pertes substantielles dans les secteurs de l’aviculture et du petit élevage. Une aide alimentaire d’urgence destinée à environ 25 000 personnes et d’autres types d’aide de secours sont actuellement fournies par la communauté internationale. On formule actuellement des plans pour la reprise des travaux agricoles dans les zones sinistrées.
SAINT-KITTS-ET-NEVIS (16 novembre)
Fin septembre, le pays a été frappé par un ouragan, accompagné de pluies, d’inondations et de vents très violents. Environ 85 pour cent des habitations ont subi des dégâts et entre 3 000 et 3 500 personnes se sont retrouvées sans abri (sur un total de 39 000 habitants). Le secteur agricole a également souffert, en particulier les importantes cultures de canne à sucre, l’une des sources de devises du pays. Selon les premières estimations, environ 50 pour cent de ces cultures auraient été détruites. Les bananeraies ont aussi subi de graves dégâts, ainsi que d’autres cultures vivrières mineures et les espèces fruitières. Le gouvernement a lancé un appel pour obtenir une aide alimentaire d’urgence et pour la reprise immédiate des travaux agricoles.