FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 11/98
La préparation du sol a commencé en vue des semis des céréales d’hiver de 1998/99. La production céréalière de 1998 est estimée à 3,9 millions de tonnes, soit 5 pour cent de plus que l’an dernier. Ce résultat, le meilleur depuis 1978, a été favorisé par les conditions météorologiques généralement propices au cours de la période de végétation. Il est prévu que les importations céréalières seront de 740 000 tonnes en 1998/99 (juillet/juin).
Les semis du blé sont en cours. Suite aux conditions météorologiques favorables, la production totale de blé et d’orge en 1998 a augmenté de 16 pour cent pour s’établir à 2,2 millions de tonnes. Il ne devrait pas y avoir de pontes importantes de criquets dans le sud du Tihama, aux abords de Jizan. Selon les prévisions, les importations d’orge seront de 5,1 millions de tonnes en 1998/99 (juillet/juin).
Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires a été effectuée dans le pays en octobre. Elle a calculé que les inondations sans précédent, liées aux pluies de la mousson, ont détruit, entre juillet et septembre, environ 2,2 millions de tonnes de riz. La production de riz de la mousson (‘Aus’ et ‘Aman’) devrait se situer autour de 9,2 millions de tonnes (riz usiné), soit un recul de 14 pour cent par rapport à la production réduite de l’année passée. Il est prévu que l’accroissement de la production de riz Boro ensemencé en hiver compense partiellement les pertes dues aux inondations.
Selon les estimations de la mission, la production totale de paddy de 1998/99 sera de 26,3 millions de tonnes (17,6 millions de tonnes de riz usiné), environ 6 pour cent de moins qu’en 1997/98. En revanche, par rapport à l’an dernier, la production de blé devrait augmenter de quelque 10 pour cent pour s’établir à 1,98 million de tonnes.
Les besoins d’importations céréalières pour 1998/99 sont estimés à environ 4 millions de tonnes, dont 1,6 million de riz et 2,4 millions de blé. Une aide internationale est nécessaire pour garantir des importations pour un volume tournant autour de 1,5 million de tonnes, dont 1,13 million ont déjà été annoncées.
Les pluies de la saison humide étant arrivées tardivement (juin/octobre) et ayant été inférieures à la moyenne, les cultures ont souffert et les moissons ont pris du retard, en particulier dans le sud du pays. De ce fait, on signale une augmentation des prix du riz sur le marché intérieur qui ont atteint le niveau le plus élevé des cinq dernières années, ce qui a aggravé la situation de la sécurité alimentaire pour les groupes vulnérables. De plus, des pénuries alimentaires ont été signalées dans le nord-est où des conditions de sécheresse ont sévi en début d’année et où de nombreux ménages reçoivent une aide alimentaire de secours. Selon des rapports officiels, la production de paddy de la saison humide devrait s’établir à 2,7 millions de tonnes contre 2,8 millions en 1997. Cette estimation laisse penser que l’objectif de production de paddy pour 1998/99, fixé à 3,77 millions de tonnes, ne sera vraisemblablement pas atteint.
Les rapports officiels font état de conditions de sécheresse qui ont compromis, dans le nord, le développement du blé d’hiver et, dans le sud, la maturation du riz tardif. Au début de l’été, des inondations avaient détruit, dans le centre et le sud du pays, plusieurs millions d’hectares de cultures. Elles ont en outre endommagé les infrastructures agricoles et, dans certains cas, retardé les semis des cultures associées tardives. Parmi les provinces touchées, la plupart sont des grandes zones productrices de riz.
Selon les estimations, les emblavures de blé et d’autres céréales d’hiver augmenteront d’environ 2,1 pour cent par rapport à l’an dernier. Quant à la production de paddy de 1998, on estime provisoirement qu’elle sera inférieure d’environ 9 millions de tonnes au chiffre record de 191 millions enregistré l’année passée.
Une opération d’urgence a été conjointement approuvée par la FAO et le PAM pour obtenir 247 214 tonnes de riz. Démarrée en octobre, elle est destinée à 5,8 millions de personnes vulnérables touchées par les inondations. Le 5 novembre, les contributions confirmées équivalaient à quelque 32 pour cent des besoins de l’opération.
Les semis des céréales d’hiver ont commencé. La production totale de blé et d’orge est estimée à 38 000 tonnes, soit un recul de 19 pour cent par rapport à l’an dernier. Selon les prévisions, les importations d’orge et de maïs seront respectivement de 400 000 tonnes et de 140 000 tonnes.
CORÉE, RÉPUBLIQUE DE (25 novembre)
Les fortes pluies tombées en juillet et août ont provoqué de graves inondations qui ont entraîné des pertes en vies humaines, des dégâts aux biens matériels et aux cultures. Selon les prévisions, la production de paddy de 1998 devrait chuter de 6 pour cent par rapport à l’an dernier et s’établir à 7 millions de tonnes, cela malgré une légère augmentation des superficies emblavées. Ce résultat peut s’expliquer par la baisse des rendements due aux intempéries.
CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (25 novembre)
Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, effectuée dans le pays du 10 au 27 octobre, a conclu qu’en dépit des meilleurs résultats obtenus, la République démocratique populaire de Corée commencera l’année 1999 avec un considérable déficit vivrier. La production céréalière est estimée à 3,48 millions de tonnes, contre 2,66 millions de tonnes l’an dernier, récolte fort réduite. De plus, au total, 4,83 millions de tonnes de céréales seraient nécessaires, dont 3,93 millions de tonnes, pour couvrir les besoins alimentaires, ce qui porte le niveau des importations requises à environ 1,35 million de tonnes. Si l’on part de l’hypothèse que le pays pourrait importer quelque 300 000 tonnes par des circuits commerciaux, le déficit global sera de 1,05 million de tonnes, ce qui confirme le besoin d’aide du pays. La mission a mis en évidence la nécessité d’un ciblage adéquat de l’aide alimentaire sur les groupes vulnérables les plus exposés et d’un appui des activités “vivres-contre-travail”.
La mission a également fait état du besoin d’un appui approprié pour la reprise du secteur agricole, la reconstruction et le développement afin que le pays puisse produire suffisamment de denrées alimentaires pour satisfaire ses besoins minimums. De façon plus immédiate, une aide est nécessaire au plus tôt pour améliorer les approvisionnements en intrants, surtout les engrais, les pièces de rechange et le combustible.
On signale que les pluies tombées en octobre, inhabituelles pour la saison, ont essentiellement endommagé les cultures de riz dans certaines zones du nord et du sud du pays. Ailleurs, le temps sec normal pour la saison a été bénéfique pour les cultures céréalières d’été et pour la récolte du paddy ‘kharif’. Au début de la campagne ‘Rabi’ de cette année, la hauteur globale des précipitations a été supérieure à celle de l’année passée. Entre le 1er octobre et le 4 novembre, la pluviométrie a été normale dans 33 des 35 sous-divisions surveillées, ce qui représente 86 pour cent de la production ‘Rabi’. En guise de comparaison, l’an dernier, sur la même période, elle avait été normale dans 22 sous- divisions, représentant 81 pour cent de la production ‘Rabi’ .
En dépit des pluies de la mousson généralement favorables cette année, les précipitations excessives et les inondations dans plusieurs zones du pays ont causé des dégâts considérables aux cultures.
Une récente mission FAO/PAM a conclu que la sécurité alimentaire du pays reste précaire dans la mesure où la production de riz a continué à marquer un recul et où la grave crise économique se poursuit. De plus, le nombre des chômeurs devrait monter en flèche avant la fin de l’année et atteindre plus de 20 millions de personnes. La mission a estimé à 45,4 millions de tonnes la production de paddy de 1998, environ 1 million de moins que les estimations précédentes, soit un fléchissement par rapport aux 49,4 millions de tonnes produits en 1997. La baisse peut s’expliquer par une combinaison de facteurs tels que la sécheresse liée au phénomène El Niño, la diminution des emblavures, ainsi que la pénurie d’intrants, notamment des engrais et des pesticides.
IRAN, RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’ (25 novembre)
On signale que les précipitations tombées au cours de la période de végétation ont été bénéfiques pour la production du blé de 1998 qui a progressé de plus de 3 pour cent par rapport à celle de 10,2 millions de tonnes enregistrée en 1997. Par conséquent, pour la campagne de commercialisation en cours (avril/mars), les importations de blé sont estimées à quelque 3,3 millions de tonnes, contre 4 millions pour la dernière campagne. Les importations de riz devraient vraisemblablement tomber à 900 000 tonnes, contre 1,2 million de tonnes l’an passé.
Les précipitations ont été largement inférieures à la normale du fait d’une vague inhabituelle de sécheresse qui a durement frappé le pays. De ce fait, les semis des céréales d’hiver ont été retardés. Les toutes premières perspectives de récolte pour 1998/99 ne sont pas favorables, en particulier dans le nord du pays. De surcroît, la production risque d’être une nouvelle fois limitée par les graves pénuries de semences de qualité, d’engrais et de machines agricoles. La situation des approvisionnements alimentaires s’est améliorée suite à l’application de l’accord “pétrole- contre-vivres”. Néanmoins, la malnutrition reste un problème grave dans tout le pays. Le Conseil de sécurité des Nations Unies vient d’approuver une cinquième phase de cet accord, pour un montant de 5,256 milliards de dollars de vente de pétrole sur une période de six mois, destiné à l’achat de nourriture, de médicaments et d’équipements médicaux, ainsi que pour les réparations urgentes aux infrastructures.
Les semis des cultures d’hiver ont commencé et se poursuivront jusqu’en décembre. Compte tenu des conditions météorologiques favorables, la production du blé a progressé en 1998 de quelque 20 pour cent et s’est établie à 168 000 tonnes. Pour 1998/99 (juillet/juin), les importations céréalières sont estimées à 2,7 millions de tonnes.
La moisson des cultures de 1998 est en cours. Compte tenu de la réduction des superficies cultivées et des inondations qui ont causé des dégâts au paddy, on estime actuellement que la production devrait reculer d’environ 11 pour cent et s’établir à 11,2 millions de tonnes.
Les semis des cultures d’hiver sont en cours dans les vallées et les hautes terres. Pour 1998, la production totale de blé et d’orge est estimée à 75 000 tonnes. Selon les prévisions, les importations totales de blé et d’orge (juillet/juin) seront de 1,4 million de tonnes, une augmentation de 8 pour cent par rapport à l’an dernier. Les importations de céréales secondaires sont estimées à 1,2 million de tonnes, résultat analogue à celui de l’année passée.
Les conditions de sécheresse qui ont sévi depuis le mois de juin ont causé des dégâts aux cultures principales de riz qui seront récoltées en novembre/décembre. Dans le sud du pays, en particulier dans la province de Savannakhet, des milliers d’hectares de riz auraient été endommagés; les pertes pourraient toucher jusqu’à 50 pour cent des cultures. Les provinces atteintes avaient déjà subi les effets des graves inondations des trois dernières années, raison pour laquelle les ménages ont eu du mal à contrecarrer les effets de la sécheresse. Le gouvernement a lancé un appel aux donateurs pour obtenir 35 000 tonnes de riz sous forme d’aide alimentaire.
Pour 1998, la production totale de blé et d’orge est estimée à 62 000 tonnes. Le pays est fortement tributaire des importations (autour de 90 pour cent) pour satisfaire la demande de riz et de sucre. Selon les prévisions, les importations de blé seront en 1998/99 (juillet/juin) d’environ 0,5 million de tonnes, résultat analogue à celui de l’an dernier.
Selon des estimations provisoires, la production totale de paddy de 1998 sera de 2 millions de tonnes, soit 5 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années. Cette baisse peut s’expliquer en grande partie par la réduction des emblavures. Les derniers rapports du gouvernement indiquent que la sécheresse ayant sévi en début d’année a compromis les rendements rizicoles dans 15 pour cent seulement des huit grandes zones productrices du pays.
La moisson du blé de cette année est presque terminée. En dépit des précipitations normales ou supérieures à la normale de cet été, on estime que les superficies cultivées en 1998 sont inférieures de près de 2 pour cent à celles de l’année passée et qu’elles intéressent 323 000 hectares.
En 1997/98, les Etats-Unis et le Japon ont fait, respectivement, un don de 10 000 tonnes et de 20 000 tonnes.
Les récoltes des cultures principales de riz sont en cours et on prévoit que la réduction des superficies emblavées se traduira par un léger recul de la production. On signale que les précipitations inférieures à la moyenne qui sont tombées pendant la période de végétation ont nui aux rendements. Les premières estimations font état d’une production de paddy de 17,8 millions de tonnes pour cette année.
On signale que plus de 70 000 hectares de terres cultivées ont été endommagées par les inondations et les glissements de terrain au cours de la mousson. Selon les prévisions, la production de paddy de cette année sera inférieure aux 3,6 millions de tonnes récoltées en 1997.
Les récoltes du paddy sont en cours et, selon les premières prévisions, la campagne de 1998 s’annonce bonne. Les emblavures ont augmenté d’environ 5 pour cent par rapport à l’an dernier et couvrent 2,4 millions d’hectares. Le gouvernement a également introduit des mesures d’incitation sous forme de services de crédit, de prix plus élevés à l’achat public et la disponibilité des intrants est plus grande. Selon des estimations provisoires, la production augmentera de 6 pour cent par rapport à 1997 pour atteindre le chiffre record de 6,9 millions de tonnes.
On signale que les effets combinés de El Niño et de La Niña auraient gravement compromis la production de riz et de maïs du pays. Les typhons Zeb et Babs, qui ont frappé à quelques jours d’intervalle, ont endommagé environ 650 000 tonnes de paddy à Luzon, la région rizicole du pays par excellence. Selon les prévisions actuelles, la production totale de paddy ne sera que de 8,99 millions de tonnes en 1998, un chiffre inférieur aux 10,8 millions de tonnes escomptées. De même, la production de maïs devrait chuter de 9 pour cent par rapport à l’an dernier pour s’établir à 3,9 millions de tonnes.
Les rapports du gouvernement indiquent que les importations de riz de cette année devraient atteindre 2,2 millions de tonnes. On prévoit que les stocks de riz du pays, importations inclues, seront d’environ 2 millions de tonnes avant la fin 1998.
Les pluies favorables de la mousson et le niveau adéquat d’eau dans les réservoirs ont été bénéfiques pour les cultures de paddy de la campagne ‘yala’. De ce fait, la production totale de paddy devrait augmenter de 16 pour cent en 1998 par rapport à l’an dernier et s’établir à 2,6 millions de tonnes.
Les précipitations de la mousson du nord-est, principale saison des pluies du pays, ont été inférieures à la moyenne. Entre le 1er octobre et le 11 novembre, la hauteur globale des pluies a été en dessous de la normale dans quatre des huit provinces surveillées, ce qui représente 54 pour cent de la production de paddy ‘maha’. En guise de comparaison, l’année passée, sur la même période, aucune province n’avait enregistré une hauteur des pluies inférieure à la normale.
Dans l’ensemble, la situation des disponibilités alimentaires est satisfaisante. Suite aux bonnes récoltes de l’an dernier, les stocks de riz dont disposent le gouvernement sont suffisants et on prévoit que les importations de riz seront largement inférieures pour la campagne 1998/99.
Les semis des céréales d’hiver ont commencé et se poursuivront jusqu’à la fin de l’année. Pour 1998, la production de blé est estimée à 4,1 millions de tonnes, une augmentation de 35 pour cent par rapport à 1997, tandis que celle d’orge devrait être de 983 000 tonnes, 8 pour cent de plus que l’année dernière. Selon les prévisions, les importations de farine de blé et de riz seront en 1998/99 de 150 000 tonnes dans les deux cas.
Les averses éparses de début novembre ont fait grimper le niveau des réservoirs d’eau dans l’ouest du pays, alors que le temps sec a favorisé les récoltes de riz dans le nord-est. Les moissons des cultures de la campagne principale de 1998/99 sont actuellement en cours. Le gouvernement prévoit une augmentation de la production dans la mesure où les fortes incitations par les prix ont contribué à stimuler les producteurs à accroître les emblavures de riz.
Les semis des cultures d’hiver sont actuellement en cours. La production de blé de 1998 est estimée à 21 millions de tonnes, soit une augmentation de 12 pour cent par rapport à l’année passée. La production d’orge et de maïs est estimée respectivement à 8,2 millions de tonnes et à 2,2 millions de tonnes. Les importations de blé prévues en 1998/99 devraient être de l’ordre de 1 million de tonnes, celles de maïs de 650 000 tonnes.
Une tempête tropicale s’est abattue sur les côtes du centre-sud du pays le 20 novembre, provoquant la mort de plus de 200 personnes. Elle a également causé des dégâts aux infrastructures et retardé la récolte du riz dans le sud. Début novembre, des averses violentes, signalées dans le centre et le sud du pays, ont ralenti la récolte du riz. Au début de cette année, la sécheresse prolongée et les crues subites dans différentes parties du pays avaient déjà endommagé les cultures et causé des dégâts matériels; elles pourraient avoir nui aux rendements. Néanmoins, selon des rapports récents, le delta du Mékong, qui assure environ la moitié de la production de riz du pays, a produit 15,45 millions de tonnes de paddy cette année, soit quelque 10 pour cent de plus que l’an dernier.
Les objectifs d’exportation pour 1998 ont été revus à la baisse et devraient passer des 4 millions prévus à l’origine à 3,6 millions de tonnes, et cela à cause d’une interdiction limitée d’exportation. A la mi- octobre, les exportations de riz étaient de 3,11 millions de tonnes.
La production des cultures principales de sorgho, qui sont actuellement moissonnées, est estimée à 439 000 tonnes, une augmentation de 23 pour cent par rapport à l’année passée. Ce résultat est à attribuer essentiellement aux conditions météorologiques favorables. A moins qu’il ne pleuve dans le Shabwah, les actuelles infestations acridiennes devraient probablement se concentrer en raison des conditions de sécheresse, et des petits groupes et des essaims pourraient se former. La ponte pourrait avoir lieu dans les plaines côtières.