En Amérique centrale, le cyclone "Mitch" a occasionné des dégâts considérables aux cultures. Des milliers de personnes sont mortes et les maisons ainsi que les infrastructures ont été anéanties à cause des fortes pluies, des vents très violents et des inondations généralisées. Les pays les plus violemment touchés sont le Honduras et le Nicaragua. Le Guatemala, El Salvador, le Costa Rica, le Panama et certaines zones du Mexique, ont également souffert, à des degrés différents. Début septembre, des pluies d’ouragan et des inondations avaient frappé de façon similaire les Etats insulaires de Cuba, de la République dominicaine, d’Haïti, d’Antigua-et-Barbuda et de Saint-Kitts-et-Nevis.
En Asie, en plusieurs endroits, les cultures ont subi des dégâts importants à cause des intempéries dues à La Niña. En Chine et au Bangladesh, la production de paddy devrait chuter suite aux fortes pluies et aux inondations de l’été dernier. En Indonésie, les effets combinés de la crise économique et du mauvais temps se sont traduits par une diminution sensible de la production de riz, aliment de base du pays. Par ailleurs, on prévoit un déficit vivrier important en République populaire démocratique de Corée malgré la meilleure récolte de 1998. Aux Philippines, au Cambodge et au Laos, les conditions météorologiques défavorables ont également provoqué un fléchissement de la production céréalière.
En Afrique de l’Est, la situation alimentaire est difficile en Somalie à cause de la nette diminution des récoltes céréalières de la campagne principale. Au Soudan, malgré de graves inondations dans les régions du centre et du nord, les perspectives globales de récolte des céréales secondaires sont favorables. Toutefois, dans quelques zones du sud où les déplacements de population et l’insécurité prévalent, une aide alimentaire d’urgence est indispensable. Une mission FAO/PAM effectue actuellement une évaluation des besoins alimentaires et de reconstruction du pays. Ailleurs en Afrique de l’Est, grâce aux pluies suffisantes, les perspectives de récolte sont généralement bonnes.
En Afrique australe, des conditions favorables ont marqué le démarrage de la campagne agricole de cette année. Malgré une faible production céréalière en 1997/98, les disponibilités alimentaires de la sous-région restent en général stables. Cependant, en Angola, étant donné la situation instable en terme de sécurité, la situation alimentaire devrait être plus difficile dans les prochains mois.
En Afrique de l’Ouest, est attendue une récolte céréalière 1998 exceptionnelle et, dans l’ensemble, la situation des disponibilités alimentaires de la sous-région devrait s’améliorer. Cependant, en Guinée-Bissau et en Sierra Leone, les travaux agricoles ont été perturbés par les troubles intérieurs et la production devrait être inférieure à la moyenne. Au Libéria, la production vivrière s’améliore progressivement mais, comme pour la Guinée-Bissau et la Sierra Leone, une aide alimentaire sera toujours nécessaire en 1999.
Dans la CEI, la récolte des céréales et des légumineuses a nettement chuté en raison du mauvais temps, aggravé par la situation économique difficile dans la plupart des pays. Les premières perspectives de production pour 1999 ne sont pas prometteuses.
En Europe, la production céréalière de 1998 est légèrement inférieure à celle de l’an dernier, principalement à cause des faibles récoltes dans plusieurs pays d’Europe de l’Est. En ce qui concerne les céréales d’hiver, dont la moisson aura lieu en 1999, on prévoit des emblavures réduites. Plusieurs raisons sont à l’origine de cette diminution: le mauvais temps dans certains pays et, dans les pays de la CE, le relèvement du taux de gel des terres, ou dans les pays d’Europe de l’Est, les difficultés persistantes du secteur agricole.
Aux Etats-Unis, les semis du blé d’hiver, cultures qui seront engrangées en 1999, se sont achevés dans des conditions généralement bonnes et on signale que la majorité des cultures sont en bon état. D’après les premières indications, les emblavures subiront une certaine diminution.
En Australie, les perspectives pour les cultures céréalières d’hiver ont été revues quelque peu à la baisse suite au mauvais temps qui a sévi en plusieurs endroits ces deux derniers mois. Néanmoins, par rapport à l’an passé, une légère augmentation de la production est attendue.