FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 02/99

AFRIQUE AUSTRALE

AFRIQUE DU SUD (5 février)

Les pluies abondantes du mois de janvier ont suscité de vives inquiétudes pour les rendements qui risquent de diminuer du fait de l’engorgement des sols. Selon les premières estimations officielles, la superficie ensemencée en maïs devrait passer à 2,8 millions d’hectares contre 3 millions d’hectares l’année dernière, soit le niveau le plus bas depuis des décennies. Cela s’explique en partie par les choix effectués par des agriculteurs qui préfèrent des cultures plus lucratives comme celle du tournesol (avec un accroissement des semis de 48 pour cent elle occupe 0,8 million d’hectares). Par ailleurs certains producteurs se sont reconvertis à la culture des arachides ou ont laissé les champs en friche.

Selon les estimations officielles, la récolte de blé d’hiver de 1998/99 devrait se monter actuellement à 1,47 million de tonnes, soit 36 pour cent de moins qu’en 1997/98 et moins que le niveau moyen, compte tenu de la faiblesse des prix internationaux et nationaux. La production totale de céréales en 1998 a atteint 9,6 millions de tonnes, soit 20 pour cent de moins que l’année précédente où le niveau s’était établi au-dessus de la moyenne. Malgré la diminution de la production, les disponibilités totales de céréales ont permis au pays de dégager des excédents pour l’exportation, grâce à d’importants stocks de report.

ANGOLA* (19 février)

Jusqu’à présent la saison des pluies de 1998/99 a été favorable aux cultures, des précipitations bien réparties ayant touché la plupart des régions, depuis octobre. Toutefois, la superficie ensemencée devrait considérablement diminuer cette année du fait de l’insécurité qui sévit dans de nombreuses zones depuis la reprise des troubles civils en décembre. Des combats acharnés sont signalés dans les principales zones de production céréalière du centre (Bie et Huambo) et se propagent vers le nord et l’est. De ce fait de nombreux agriculteurs ont abandonné leurs terres pour accroître le nombre des personnes déplacées ou réfugiées dans les pays voisins.

Dans le pays, les perspectives des disponibilités alimentaires sont de plus en plus sombres. On estime actuellement que plus de 500 000 personnes déplacées à l’intérieur du territoire et concentrées dans les provinces de Huambo, Bie, Mlanje, Huila et Uige ont un besoin d’aide urgent. Compte tenu de la forte dégradation des conditions de sécurité qui ont rendu nécessaire l’acheminement des vivres et des autres biens par avion, on devrait assister au relèvement du coût du transport, de la logistique et de l’assurance. Il est donc urgent d’assurer une aide humanitaire suffisante aux populations touchées, et notamment de renforcer les ressources des institutions humanitaires. Fin janvier, les engagements d’aide alimentaire, se montaient à environ 125 000 tonnes, dont 115 000 tonnes ont été livrées jusqu’à présent.

BOTSWANA (5 février)

La saison des pluies a été jusqu’à présent favorable aux cultures, mais d’autres précipitations sont encore nécessaires. Les pâturages ont été régénérés, ce qui devrait permettre d’améliorer la qualité du cheptel.

La situation des disponibilités alimentaires dans le pays est généralement satisfaisante car les disponibilités internes de céréales et les importations prévues devraient permettre de couvrir les besoins actuels

LESOTHO (5 février)

Les précipitations sont abondantes et bien réparties depuis octobre et fin janvier les niveaux cumulatifs étaient normaux ou supérieurs à la normale. L’état des cultures est satisfaisant. Dans les montagnes et les collines c’est la période de floraison du maïs alors que dans les plaines il est en phase végétative.

La situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble stable dans le pays. Les besoins d’importations de céréales de quelque 188 000 tonnes devraient être couverts largement par les circuits commerciaux. Les autorités, par le biais du Programme de lutte contre les effets de la sécheresse de l’Office chargé des sinistres, prévoient de venir en aide à 400 000 personnes, avec l’appui des donateurs.

MADAGASCAR (8 février)

Jusqu’à présent les précipitations ont été favorables aux récoltes de 1998/99. Les pluies sont abondantes depuis octobre. Elles ont démarré le long de la côte est, puis se sont propagées vers le nord-est en novembre, touchant progressivement la plus grande partie des régions cultivées. Dans le canal du Mozambique des orages, et ensuite le cyclone Ada à la mi-janvier, ont éclaté au large des côtes méridionales de Madagascar provoquant d’abondantes précipitations dans diverses régions, notamment dans le sud-ouest. De nombreuses régions du sud où les semis ont été retardés faute de précipitations ont tiré profit de la situation. Dans l’ensemble on signale de bonnes conditions de végétation dans la plupart des zones de culture.

La situation globale des disponibilités alimentaires du pays au cours de la campagne commerciale de 1998/99 reste relativement stable. Dans le sud, frappé par la sécheresse, les marchés sont approvisionnés avec du riz provenant d’autres régions du pays. Une aide d’urgence est encore fournie aux couches vulnérables de la population.

MALAWI (8 février)

Des pluies bien réparties sont enregistrées dans le sud et dans le centre du pays depuis novembre, ce qui est favorable au développement végétatif. Dans le nord, les pluies nécessaires aux semis n’ont commencé qu’en janvier dans certaines zones. Ce bon niveau de précipitations devra être maintenu au cours des deux ou trois prochains mois pour obtenir une bonne récolte.

Suite aux résultats satisfaisants de 1998/99, la situation des disponibilités alimentaires s’est considérablement améliorée. Les marchés sont approvisionnés en maïs local mais aussi par des importations en provenance pour l’essentiel du Zimbabwe et d’Afrique du Sud. Les couches vulnérables de la population, victimes de la sécheresse ou des inondations, reçoivent encore une aide du gouvernement.

MOZAMBIQUE (8 février)

Les conditions sont favorables au développement des cultures dans le sud et dans le centre où les précipitations sont abondantes depuis le mois d’octobre. Cette situation a provoqué des inondations dans plusieurs régions, notamment dans les provinces de Gaza et de Sofala où les cultures ont subi des dégâts dans les plaines. Cela dit la sécheresse a sévi jusqu’en décembre dans les provinces du nord et du nord-est (Cabo Delgado, Nampula et Niassa) où la campagne débute normalement plus tard. Fin janvier, dans plusieurs régions du nord, les précipitations étaient encore inférieures de 50 pour cent au niveau normal. Dans ces régions où la production céréalière est excédentaire, les perspectives sont encore favorables et une bonne récolte sera possible en 1999 si des pluies soutenues et bien réparties arrivent dans les prochaines semaines.

La situation des disponibilités alimentaires dans le pays pour la campagne commerciale 1998/99 est dans l’ensemble satisfaisante. Du fait de l’accroissement régulier de la production vivrière au cours des dernières années, le pays peut maintenant couvrir ses propres besoins de maïs, et réussit à dégager des excédents exportables disponibles pour les pays déficitaires de la sous-région. Les besoins d’importation de riz et de blé, estimés respectivement à 67 000 tonnes et 145 000 tonnes, seront couverts par les circuits privés.

NAMIBIE (8 février)

La saison de végétation de 1998/99 a débuté fin novembre/début décembre avec des pluies bien réparties sur le nord-est du pays, se déplaçant progressivement vers le sud et les autres parties du territoire. Les semis se poursuivent dans certaines zones. D’autres précipitations seront nécessaires au cours de la campagne afin que les cultures puissent achever normalement leur développement.

La situation des disponibilités alimentaires dans le pays pour la campagne commerciale en cours est encore précaire, car la récolte de céréales de 1998, réduite par la sécheresse, se monte à 59 000 tonnes seulement. Comme il ne s’agit là que d’un tiers de la production de l’année précédente on estime que les besoins d’importations de céréales se monteront à 155 000 tonnes pour 1998/99 (mai/avril) à couvrir essentiellement par les circuits commerciaux.

SWAZILAND (8 février)

Les cultures, qui sont actuellement en phase végétative, ont bénéficié jusqu’à présent de conditions favorables. La période de végétation de 1998/99 a débuté tôt, en octobre, avec des pluies légères à modérées réparties sur presque tout le territoire. En novembre et en décembre les précipitations ont été abondantes et en janvier les niveaux cumulatifs étaient normaux ou supérieurs à la normale dans la plupart des zones.

La situation des disponibilités alimentaires devrait rester satisfaisante jusqu’à la fin de la campagne commerciale 1998/99 en avril, du fait des quantités suffisantes de céréales disponibles à l’intérieur du pays et des importations commerciales programmées, principalement de blé et de riz.

ZAMBIE (8 février)

En décembre et en janvier les pluies abondantes, surtout au centre du pays, ont permis aux agriculteurs d’accroître les superficies cultivées. Les semis sont maintenant achevés dans la plupart des régions. Selon les premières indications la superficie consacrée aux céréales secondaires sera nettement supérieure à celle de l’an dernier. Après la récolte de 1997/98 compromise par la sécheresse et les inondations, il semblerait pour l’instant que les perspectives de récoltes de céréales en 1998/99 soient favorables.

La situation des disponibilités alimentaires est encore précaire pour la campagne commerciale en cours. Pour faire face au déficit vivrier intérieur, le pays importe du maïs en provenance essentiellement des pays de la sous-région, et notamment du Mozambique, d’Afrique du Sud et du Zimbabwe. Les groupes vulnérables et ceux touchés par la sécheresse continuent à avoir besoin d’une aide alimentaire d’urgence. Les engagements pris par les donateurs se montent à 25 500 tonnes dont 12 000 ont déjà été livrées.

ZIMBABWE* (8 février)

Les précipitations abondantes et bien réparties depuis le mois d’octobre sont devenues très fortes en maints endroits en décembre et pendant une partie du mois de janvier. Le niveau cumulatif des précipitations dépasse de 100 pour cent le niveau normal dans la plupart des régions. La situation suscite de vives inquiétudes pour les cultures de plaines et l’on craint notamment une chute des rendements à cause de l’engorgement des sols et des écoulements d’engrais. Les conditions des cultures semblent être satisfaisantes dans la plupart des zones et jusqu’à présent les perspectives de récolte sont favorables.

La situation des disponibilités alimentaires dans le pays est dans l’ensemble stable. Les quantités disponibles de céréales et les importations prévues devraient permettre de couvrir les besoins jusqu’à la nouvelle récolte en avril. Le gouvernement continue à fournir une aide d’urgence aux groupes vulnérables dans les régions à déficit alimentaire.


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