FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 02/99
La production de céréales de 1998 devrait se situer dans la moyenne. Les prix des denrées alimentaires ont diminué à la suite de la récolte et les disponibilités alimentaires sont suffisantes. Des difficultés d’approvisionnement pourraient se produire dans le nord. Une Opération d’urgence du PAM a fourni 6 000 tonnes de vivres au titre de l’aide alimentaire d’urgence à 210 000 personnes dans l’extrême nord en 1998. Le PAM est en train de mettre au point une nouvelle opération afin de distribuer 9 500 tonnes de vivres à 660 000 personnes pendant 6 mois.
CONGO, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU* (22 février)
On signale un accroissement des mouvements de populations dus au conflit armé dans la région de Goma dans l’est de la RDC. Une mission des Nations Unies s’est rendue dans les régions qui se trouvent sous le contrôle de la RDC afin d’examiner les possibilités de fournir une aide d’urgence aux populations déplacées dans les régions qui sont sous le contrôle des rebelles. L’aide portera sur la distribution de semences, de matériel agricole et de vivres. A Kinshasa l’état nutritionnel continue à se détériorer. Les prix des denrées de base ont grimpé en flèche. De nombreuses zones agricoles qui assurent le ravitaillement de Kinshasa sont isolées, ce qui réduit la quantité de vivres disponibles pour de nombreux ménages. En outre l’acheminement de certaines denrées de Kinshasa à Brazzaville ont diminué les disponibilités alimentaires. Une enquête récente effectuée sur les familles qui vivent dans la banlieue de Kinshasa signale que 90 pour cent des dépenses quotidiennes sont consacrées à l’alimentation.
La situation des disponibilités alimentaires reste précaire à Lubumbashi où les inondations ont, l’an dernier, détruit jusqu’à 70 pour cent des récoltes et où l’on signale un grand nombre de personnes déplacées en provenance des régions de Kalemie, de Nyunzu et de Nyemba. On signale aussi dans les provinces du Bas Congo, de Bamdudu et du Katanga, la présence de dizaines de milliers de réfugiés en provenance de la région de Pool, (en République du Congo) ou du nord de l’Angola, touchés par la reprise des combats.
CONGO, RÉPUBLIQUE DU (15 février)
La situation des disponibilités alimentaires s’est considérablement détériorée à Brazzaville à la suite d’une intensification des combats qui a provoqué de nouveaux mouvements de population dans la capitale, notamment en provenance des deux districts de Bacongo et Makelekele situés dans le sud. En 1997, les conflits internes ont gravement perturbé la commercialisation des denrées alimentaires et ont entraîné de grands déplacements de la population urbaine. Le prix des denrées a augmenté en flèche. Quelque 31 000 personnes déplacées dépendent entièrement de l’aide humanitaire, et vivent dans plusieurs camps situés au nord de la ville. Les vivres et les médicaments disponibles suffiront seulement jusqu’à la fin de février. Les hostilités ont également été engagées dans la région de Pool, dans le sud du pays, où les personnes déplacées ont grandement besoin d’aide humanitaire. Environ 21 000 personnes ont fui la région pour se réfugier dans la province du Bas-Congo en RDC. On signale aussi la présence d’environ 20 000 réfugiés à Pointe Noire.
Les aliments de base sont le manioc et les plantains, dont la production est évaluée à environ 330 000 tonnes. La majeure partie des besoins de consommation de céréales sont couverts par les importations qui sont estimées à 85 000 tonnes environ pour 1999, et qui seront toutes effectuées par les circuits commerciaux.
GUINÉE ÉQUATORIALE (29 janvier)
Les besoins annuels d’importations de céréales s’élèvent à 10 000 tonnes et viennent s’ajouter aux aliments de base (patates douces, manioc et plantains) Les besoins d’aide alimentaire pour 1999 (janvier/décembre) sont estimés à 2 000 tonnes de blé et de riz.
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (15 février)
A la suite de précipitations abondantes et bien réparties dans l’ensemble, une bonne récolte de céréales a été rentrée fin 1998. La situation des disponibilités alimentaires est satisfaisante. Pour la campagne commerciale 1999 (janvier/décembre), les besoins d’importation de céréales (essentiellement du blé) resteront pratiquement inchangées par rapport au niveau de 1998, qui s’établissait à 40 000 tonnes. La réinstallation d’environ 4 400 réfugiés congolais dans un nouveau camp situé dans la région de Boubou est en cours.