FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 02/99

AFRIQUE DE L'OUEST

BÉNIN (8 février)

En 1998, la superficie ensemencée a été supérieure à la normale, sauf pour les arachides. La production totale de céréales devrait en 1998 être proche de la moyenne mais inférieure à celle de 1997, et s’établir selon les estimations actuelles à 800 000 tonnes environ.

La situation des disponibilités alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante, après les principales récoltes. Compte tenu de la réduction de la demande des pays du Sahel, qui ont enregistré aussi de bonnes récoltes, les prix sont restés bas. Les besoins d’importations de céréales pour 1999 (janvier/ décembre) sont estimés à 200 000 tonnes (réexportations comprises) de blé et de riz.

BURKINA FASO (15 février)

Il fait un temps sec de saison. Le développement des cultures de contre-saison est satisfaisant. Selon une mission conjointe FAO/CILSS d’évaluation des récoltes, la production totale de céréales devrait atteindre 2 387 800 tonnes en 1998, chiffre nettement supérieur à celui de l’année passée, mais qui reste dans la moyenne.

Dans l’ensemble, la situation des disponibilités alimentaires s’est améliorée, la dernière récolte ayant été plus satisfaisante. En conséquence, les prix des céréales ont nettement baissé après la moisson, mais ont enregistré une légère hausse fin janvier/ début février. En janvier, les pouvoirs publics ont lancé un appel d’offres pour l’achat d’environ 15 000 tonnes de céréales locales afin de reporter le stock national de sécurité au niveau recommandé de 35 000 tonnes. Certaines zones à déficit vivrier restent vulnérables et pourraient avoir besoin d’une aide pendant la période de soudure.

CAP-VERT (15 février)

En 1998, la production de maïs a été estimée à 3 400 tonnes, résultat inférieur à celui de la récolte réduite de l’année précédente et qui se situe bien au- dessous de la moyenne. A la suite de plusieurs récoltes médiocres, certaines couches de la population rurale pourraient avoir besoin de vivres et/ou de semences pour la prochaine campagne. La situation des disponibilités alimentaires reste toutefois satisfaisante dans l’ensemble car le pays couvre, par les importations, ses besoins de consommation. Les besoins d’aide alimentaire s’élèvent en 1998/99 à 95 000 tonnes de céréales. Des engagements ont été annoncés pour 48 400 tonnes et 14 000 tonnes ont déjà été livrées.

CÔTE D'IVOIRE (8 février)

Des précipitations inférieures à la normale et irrégulières ont été enregistrées en Côte d’Ivoire, notamment dans le sud. Dans le nord par contre, le régime des précipitations a été satisfaisant et a permis en partie de compenser la diminution de production du sud. Selon les estimations la production céréalière en 1998/99 devrait atteindre environ 1,6 million de tonnes en 1998/99 contre 1,55 million de tonnes en 1997/98.

Avec l’arrivée de la nouvelle récolte sur le marché, la situation des disponibilités alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante. Le rapatriement d’environ 140 000 réfugiés libériens actuellement dans le pays, est en cours. Les besoins d’importations de céréales (essentiellement du blé et du riz) pour 1999 (janvier/décembre) sont estimés à 645 000 tonnes.

GAMBIE (15 février)

Comme il est normal en cette saison, le temps est sec. Selon une mission conjointe CILSS/FAO d’évaluation des récoltes la production céréalière totale devrait se monter à 120 980 tonnes, soit 16 pour cent de plus qu’en 1997 et 18 pour cent de mieux que la moyenne des cinq dernières années.

La situation globale des disponibilités alimentaires s’annonce satisfaisante car la récolte a été relativement bonne. On a enregistré une chute du prix des céréales après la récolte. La situation des disponibilités alimentaires pourrait toutefois devenir précaire au cours de la période de soudure dans la Lower River Division et notamment dans les districts de Nuimis, à cause de la diminution de la production de mil.

GHANA (1er février)

Il fait un temps sec, normal pour la saison. La production totale de céréales de 1998, estimée à 1,78 million de tonnes, est légèrement supérieure à celle de 1997. La production a repris dans l'extrême nord, où les récoltes avaient diminué en 1997. La production des racines et tubercules est évaluée à environ 13,44 millions de tonnes, chiffre nettement supérieur à la moyenne.

La situation des disponibilités alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante après les principales récoltes. Environ 30 000 réfugiés libériens installés dans le pays bénéficient d’une aide alimentaire. On estime qu’en 1999 les besoins d’importations de céréales (pour l’essentiel du blé et du riz) se monteront à 500 000 tonnes.

GUINÉE (3 février)

Les précipitations ayant été abondantes et bien réparties pendant toute la période de végétation, on s’attend à une production de 900 000 tonnes en 1999, chiffre qui se situe dans la moyenne. La situation des disponibilités alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante.

On estime qu’il y a actuellement en Guinée 614 000 réfugiés dont 414 000 Sierra-léoniens et 200 000 Libériens, concentrés pour l’essentiel dans le sud du pays où ils exercent une forte pression sur les ressources naturelles et vivrières de cette région. En 1999, les besoins d’importations de céréales (pour l’essentiel du blé et du riz) devraient se monter à 410 000 tonnes.

GUINÉE-BISSAU* (22 février)

La reprise des combats dans la capitale le 31 janvier a provoqué des dégâts dans l’infrastructure et a entraîné de nouveaux déplacements de population. Bien que la situation des disponibilités alimentaires se soit quelque peu améliorée fin 1998, grâce à la récolte de riz, la production a été inférieure à celle des années précédentes du fait de l’insécurité, des combats et du mauvais temps qui ont sévi dans certaines régions. Les distributions de vivres ont repris et on estime que 250 000 personnes ont actuellement un besoin urgent d’aide, notamment dans la capitale Bissau et ses environs, ainsi qu’aux alentours de Cumura, Prabis et Safim.

LIBÉRIA* (8 février)

Une Mission FAO d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s’est rendue au Libéria à la fin de l’année dernière et a noté une amélioration sensible de la situation alimentaire. Selon les estimations de la mission, la production rizicole en 1998 devrait être de 210 100 tonnes, soit 25 pour cent de plus que les estimations pour 1997 et environ 70 pour cent de la moyenne obtenue dans les années 1986-90, avant les hostilités. La production de manioc est évaluée à 313 300 tonnes (poids frais) ce qui représente 96 pour cent de la moyenne d’avant la crise. L’accroissement de la production est dû pour l’essentiel à l’extension de la superficie ensemencée et aux rendements plus élevés. En outre, il est devenu plus facile de se procurer des variétés améliorées de manioc dans le cadre d’un certain nombre de projets soutenus par des ONG.

L’état nutritionnel de la population s’est quelque peu amélioré mais le pays continue a dépendre étroitement de l’aide humanitaire. Près de 1,7 million de personnes déplacées à l’intérieur du territoire et de réfugiés de la Sierra Leone bénéficient d’une aide alimentaire. Le rapatriement d’environ 480 000 réfugiés libériens dans des pays voisins est actuellement en cours. Les besoins d’importations de céréales sont évalués à 155 000 tonnes pour 1999 dont 105 000 tonnes devraient être acheminées par les circuits commerciaux.

MALI (15 février)

Le temps est sec, comme il est normal en cette saison. Les cultures de contre-saison se développent de manière satisfaisante. Selon les estimations d’une mission conjointe CILSS/FAO d’évaluation des récoltes effectuée en octobre, la production de céréales devrait être exceptionnelle en 1998 et atteindre 2,5 millions de tonnes, soit 13 pour cent de plus que la moyenne et 3 pour cent de mieux que le précédent record de 1994. On signale le risque de la présence d’un petit nombre de criquets pèlerins dans certains régions de l’Adrar des Iforas.

Grâce à cette production exceptionnelle, les disponibilités alimentaires sont satisfaisantes. Le prix des céréales a diminué et des excédents importants sont disponibles pour les achats locaux, les exportations et les opérations triangulaires.

MAURITANIE (22 février)

Le temps est sec, comme il est normal en cette saison. Les cultures de contre-saison et de décrue se développent de manière satisfaisante. Les estimations de la mission conjointe FAO/CILSS d’évaluation des récoltes d’octobre/novembre qui faisaient état d’une production céréalière de 202 600 tonnes ont dû être révisées à la baisse (164 000 tonnes). Il s’agit d’une augmentation de 7,4 pour cent par rapport à l’année précédente, mais le niveau reste inférieur à la moyenne. Début janvier, on a signalé la présence de criquets pèlerins ailés épars dans le sud-ouest, à Brakna, à l’est d’Aleg. On s’attend également à la présence persistante d’ailés dans certaines régions du nord.

Dans l’ensemble la situation des disponibilités alimentaires est satisfaisante mais des pénuries locales pourraient se manifester par suite de la diminution des récoltes dans certaines zones. Les besoins d’importations de céréales (réexportations comprises) pour 1998/99 (novembre/octobre) sont estimées à 305 000 tonnes et les besoins d’aide alimentaire à 35 000 tonnes.

NIGER (15 février)

Le temps est sec, ce qui est normal pour la saison. Selon les estimations de la mission conjointe FAO/CILSS d’évaluation des récoltes effectuée en octobre, la production totale de céréales devrait s’établir en 1998 au niveau record de 3 millions de tonnes, soit 77 pour cent de plus qu’en 1997 et environ 45 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. On signale le risque de la présence de criquets pèlerins dans certaines zones du Tamesna.

La situation des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Le faible cours des céréales devrait permettre des achats locaux en vue de la reconstitution des stocks nationaux de sécurité pour lesquels l’aide extérieure est nécessaire. La situation des approvisionnements alimentaires devrait toutefois être précaire dans certaines zones qui souffrent d’un déficit alimentaire chronique, notamment les départements d’Agadez, Diffa ou Tillabery.

NIGERIA (8 février)

Selon les estimations officielles, la production de céréales se monte à 22,8 millions de tonnes en 1998 soit environ 4 pour cent de plus qu’en 1997, grâce aux bonnes conditions de végétation. Quant à la production de racines et de tubercules (essentiellement du manioc et des ignames) elle devrait atteindre 62 millions de tonnes, ce qui se situe bien au-dessus de la moyenne.

Les disponibilités alimentaires ont accusé les effets négatifs du niveau élevé des pertes après- récolte et des coûts de distribution, mais sont satisfaisantes. Les besoins d’importations de céréales pour 1999 sont estimés à 1 250 000 tonnes, dont 1,05 million de tonnes de blé et 150 000 tonnes de riz.

SÉNÉGAL (15 février)

Le temps est sec, comme de saison. Fin octobre, une mission conjointe FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé la production des céréales pluviales de 1998 à 976 400 tonnes, soit 24 pour cent, de plus que la production réduite de 1997 mais 3 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années. Les perspectives des cultures de décrue et de contre- saison étant favorables, la production céréalière totale pourrait dépasser légèrement 1 million de tonnes.

Dans l’ensemble, les disponibilités alimentaires devraient s’améliorer. Les marchés sont bien approvisionnés. Les cours du riz sont en général stables. Au début du mois de février, les prix du mil et du sorgho étaient en recul et bien inférieurs à ceux de 1998. On prévoit toutefois quelques difficultés d’approvisionnement au niveau local pour les populations vulnérables touchées par plusieurs récoltes médiocres, notamment au centre et au nord du pays. Les besoins d’importations de céréales (surtout du riz et du blé) pour la campagne commerciale 1998/99 (novembre/octobre) devraient se situer autour de 800 000 tonnes.

SIERRA LEONE* (9 février)

La situation des disponibilités alimentaires reste critique à Freetown, à la suite des récentes montées de violence. On a enregistré environ 117 000 personnes déplacées à l’intérieur du territoire en six points différents dans l’ouest de Freetown et des distributions de vivres limitées sont en cours. Il existe de graves pénuries de denrées alimentaires et de carburant dans la ville et la plupart des négociants et des importateurs sont partis. Les entrepôts des organismes d’aide ont été pillés et les distributions au titre de l’aide humanitaire sont très circonscrites. Si l’insécurité persiste, la plupart des activités de relance prévues et notamment la distribution de semences et d’outils et l’assistance technique, seront retardées ou resteront limitées. De ce fait on prévoit la réduction de la production agricole au cours de la prochaine campagne qui débutera en mai.

Les combats en cours dans l’est du pays, notamment à Bo, Kenema, Koidu et Makeni à la fin de 1998 et au début de 1999 ont gravement entravé la distribution de vivres dans ces régions et provoqué de grands mouvements de populations. Selon les estimations du HCR environ 350 000 personnes sont actuellement déplacées à l’intérieur du pays, la plupart à Kenema, Bo (deuxième ville du Sierra Leone) et le long de la frontière occidentale, dans la région de Kambia. Des îlots de pénuries alimentaires graves sont localisés dans ces régions où l’insécurité fait obstacle au déroulement des activités humanitaires.

Malgré les conditions favorables, on estime que la superficie ensemencée en 1998 devrait être nettement inférieure à celle de 1997 du fait de l’insécurité, et l’on prévoit une production céréalière de 400 000 tonnes, soit un recul de 20 pour cent. En Sierra Leone on évalue les besoins d’importations de céréales pour 1999 à environ 290 000 tonnes, dont 140 000 tonnes d’aide alimentaire.

TCHAD (15 janvier)

Il fait un temps sec de saison. Les cultures de décrue se développent de manière satisfaisante. Une mission conjointe CILSS/FAO d’évaluation des récoltes a estimé qu’en 1998 la production céréalière atteindrait le niveau record de 1 277 000 tonnes, soit 30 pour cent de plus que l’année précédente.

La situation des disponibilités alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante, notamment dans la région du Sahel où les récoltes sont nettement supérieures à la moyenne. Le prix des céréales a chuté après la récolte ce qui devrait faciliter les achats locaux en vue de la reconstitution du stock national de sécurité (pratiquement épuisé), pour laquelle il sera nécessaire de faire appel à l’aide extérieure. On prévoit certaines difficultés liées aux approvisionnements alimentaires dans la région soudanienne touchée par les inondations en 1998.

TOGO (8 février)

A cause des précipitations tardives et insuffisantes, la production de céréales de 1998 devrait s’établir environ à 590 000 tonnes soit une baisse de 15 pour cent environ par rapport au niveau record de l’année précédente. La production de racines et tubercules, qui est moins sensible à la sécheresse, a enregistré un accroissement de 5 pour cent par rapport à l’an dernier et atteint 1,29 million de tonnes.

La situation des disponibilités alimentaires est satisfaisante. Depuis le début de la moisson on a enregistré une baisse du prix des denrées alimentaires. Les besoins d’importations de céréales (réexportations comprises) pour 1999 (janvier/décembre) sont estimés à 115 000 tonnes.


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