FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 02/99

AMÉRIQUE CENTRALE (y compris les Caraïbes)

ANTIGUA-ET-BARBUDA (22 février)

En septembre dernier, l’ouragan Georges a occasionné des dégâts considérables aux habitations de même qu’aux secteurs de l’agriculture et de l’élevage. Ces dégâts importants, en particulier ceux touchant les récoltes de fruits, de plantes racines et de légumes, ont donné lieu à la mise en œuvre d’un programme visant la reprise immédiate des activités agricoles soutenu par la communauté internationale.

COSTA RICA (22 février)

La récolte de la deuxième campagne de céréales et de haricots de 1998-1999 est sur le point de s’achever. Malgré les dégâts occasionnés par les fortes pluies et les inondations que l’ouragan Mitch a provoquées, on prévoit que les niveaux de l’ensemble de la production de maïs et de paddy en 1998-1999 se situeront respectivement dans la moyenne et au-dessus de la moyenne. La récolte de haricots serait également supérieure à la moyenne et atteindrait 25 000 tonnes, une reprise par rapport à la récolte de 1997-1998 qui avait subi les effets de El Niño. En revanche, les récoltes de canne à sucre et de café, sources importantes de devises, ont souffert des effets de l’ouragan. Environ un tiers des plantations de canne à sucre a été touché et près de 5 pour cent de la production prévue de café de 1999 ont été détruites. La production de bananes qui constitue la principale source de devises a par ailleurs moins souffert des dégâts.

La préparation du sol a commencé en vue de la première campagne de semis du maïs et du paddy prévue pour avril 1999.

CUBA (22 février)

Les semis du paddy d’hiver se poursuivent alors que la récolte des pommes de terre est sur le point de commencer dans des conditions de sécheresse. On s’attend à ce que la production totale de paddy de 1998-1999 soit inférieure à la moyenne. Les perspectives vont probablement s’aggraver car la saison sèche ne fait que commencer et le déficit en eau s’est accumulé depuis le mois de novembre dans la province de La Havane, certaines parties de la province de Matanzas, la province de Camarguey et dans la plupart des provinces orientales déjà affectées par une sécheresse prolongée en 1998. La récolte de canne à sucre de 1998-1999 est en cours. Malgré les dégâts que l’ouragan Georges a causés aux plantations en septembre dernier, les prévisions officielles annoncent une production de 3,6 millions de tonnes, un résultat supérieur à la production de 3,2 millions de tonnes l’an dernier qui avait constitué une des campagnes les plus mauvaises des 50 dernières années. La production actuelle demeure inférieure de plus de la moitié à celle des années 1980 en raison des pénuries d’intrants agricoles, de carburant et de pièces de rechange qui continuent d’affecter l’industrie de la canne à sucre.

EL SALVADOR (22 février)

La récolte des céréales secondaires et des haricots de la deuxième campagne de 1998-1999 vient de s’achever, de même que les semis du maïs et des haricots de la troisième petite campagne. La production totale de maïs, la céréale principale, devrait s’élever à environ 554 000 tonnes, une augmentation par rapport à celle de l’année dernière qui s’était limitée à 508 000 tonnes en raison du phénomène El Niño. Le résultat sera toutefois sensiblement plus faible que les 682 000 tonnes prévues en raison des dommages causés par l’ouragan Mitch fin octobre 1998. Selon les estimations, les productions de sorgho et de paddy seront inférieures à la moyenne et atteindront respectivement 169 000 tonnes et 54 000 tonnes pour l’ensemble de l’année. La production de haricots a également été durement touchée. On prévoit un résultat d’environ 46 500 tonnes au lieu des 68 000 tonnes estimées alors que la production de l’an dernier atteignait 67 000 tonnes. Des cultures importantes, du fait qu’elles sont sources de devises, telles que le café, la canne à sucre et le coton ont subi de sérieux dommages. La communauté internationale fournit toujours une aide alimentaire à la population sinistrée. Environ 60 000 personnes bénéficient de ces mesures d’urgence. Des programmes de reprise des activités agricoles et de remise en état des infrastructures principales ont été mis en œuvre.

GUATEMALA (22 février)

La récolte de la deuxième campagne de céréales et de haricots de 1998-1999 est sur le point de s’achever. Selon les dernières prévisions officielles, la production totale de céréales secondaires, surtout du maïs, sera de 1,1 million de tonnes, un résultat inférieur à la moyenne attribuable à une réduction des semis conjuguée aux répercussions de l’ouragan Mitch de la fin octobre. Cette production marque toutefois une reprise par rapport aux cultures de céréales secondaires de l’année dernière dont la production n’avait atteint que 920 000 tonnes en raison du phénomène El Niño. (Les pertes ont été limitées du fait qu’environ 85 pour cent de la première campagne de maïs de 1998-1999 avaient été récoltés lorsque l’ouragan s’est abattu sur le pays.) On signale également des pertes en ce qui concerne les cultures de paddy et en particulier de haricots. Le contrecoup de l’ouragan s’est traduit par une augmentation sensible des prix à la consommation en ce qui concerne les haricots. Les prix se sont toutefois rapidement stabilisés, principalement suite aux importations provenant des pays voisins du nord. Les routes et les ponts qui avaient subi d’importants dommages ont été remis en état permettant ainsi la reprise des exportations de café, source de devises. Selon les prévisions, l’ensemble des exportations pour l’année 1998-1999 sera réduit de plus de 20 pour cent par rapport à celles de 1997-1998. Quelque 65 000 personnes continuent de recevoir une aide alimentaire. Des programmes de reprise des activités agricoles et de reconstruction des infrastructures principales ont été mis en œuvre.

HAÏTI* (22 février)

La récolte de céréales de la deuxième campagne de 1998- 1999 vient de se terminer. Malgré les dommages occasionnés par l’ouragan Georges à la mi-septembre, en particulier au sorgho, les estimations préliminaires prévoient, pour l’ensemble de l’année, une production totale de céréales s’établissant près de la moyenne à 349 000 tonnes, une reprise par rapport aux 310 000 tonnes produites l’année dernière les cultures ont souffert des intempéries causées par El Niño. La communauté internationale continue de fournir une aide alimentaire et des programmes de reprise d’urgence des activités agricoles ont été mis en œuvre.

La majorité des 106 000 tonnes de nourriture annoncées a été livrée.

La préparation du sol en vue des semis du maïs de 1999- 2000 est en cours alors que les semis des cultures de paddy irriguées viennent à peine de commencer.

HONDURAS (22 février)

La récolte de la deuxième campagne de 1998-1999 “postera” est presque terminée après avoir connu de sérieuses interruptions imputables à l’ouragan Mitch à la fin du mois d’octobre. Pour l’ensemble de l’année, la production totale de maïs, la principale céréale, s’établira à environ 411 000 tonnes, contre une estimation préalable de 611 000 tonnes et une production de 609 000 tonnes en 1997-1998. Des denrées alimentaires de base telles que les haricots et les bananes plantains ont également subi des destructions importantes. En raison des dommages occasionnés, la campagne de commercialisation de 1998-1999 (septembre- août) nécessitera des importations de près de 336 000 tonnes de maïs, 40 000 tonnes de riz, 46 000 tonnes de sorgho et 10 000 tonnes de haricots de même qu’une importation de près de 138 000 tonnes de blé. Le secteur de l’élevage a éprouvé des pertes d’une valeur de plus de 100 millions de dollars E.-U. et on estime à quelque 86 millions de dollars E.-U. les coûts de sa remise en état. Les dommages causés aux principaux produits agricoles d’exportation, première source de devises, ont atteint des proportions énormes. On évalue les pertes de production en 1998 et les pertes prévues pour 1999 à 480 millions de dollars E.-U., et à 210 millions de dollars E.-U. les dommages occasionnés aux infra- structures des produits d’exportation majeurs. Quelque 810 000 personnes, dont la plupart vivent en zone rurale, continuent de recevoir une aide alimentaire de la communauté internationale. Des programmes à grande échelle de reprise des activités agricoles et de remise en état des infrastructures principales ont été mis en œuvre.

MEXIQUE (22 février)

La récolte du blé irrigué de 1999 semé récemment doit commencer en avril. Malgré le temps sec qui prévaut, le niveau d’eau des réservoirs est jugé satisfaisant. On ne prévoit néanmoins qu’un faible accroissement de la production par rapport à celle de l’an dernier déjà inférieure à la moyenne et ce, en raison de la faible augmentation des semis. La récolte des céréales secondaires de la deuxième campagne de 1998-1999, dont les semis ont eu lieu au cours des mois de printemps et d’été 1998, s’est achevée et les estimations provisoires établissent la production totale de maïs pour 1998-1999 à 18,4 millions de tonnes, malgré les dommages que l’ouragan Mitch a causés aux cultures dans les régions sud-ouest du pays à la fin du mois d’octobre. La récolte de sorgho, quant à elle, a été nettement supérieure à la moyenne et a permis d’engranger 6,4 millions de tonnes.

NICARAGUA (22 février)

La récolte de la troisième campagne ”apante” de 1998- 1999 a commencé. Avec l’appui de la communauté internationale, le gouvernement a mis en place des mesures visant à accélérer la production et permettre ainsi de réparer les pertes importantes causées par l’ouragan Mitch à la deuxième campagne de maïs et de haricots. Si la campagne ”apante” réussit bien, la production totale de maïs (trois récoltes) pour l’ensemble de l’année serait de 296 000 tonnes, soit un résultat dans la moyenne et une reprise par rapport à la production de 267 000 tonnes de 1997-1998, quand les cultures ont souffert du mauvais temps associé à El Niño. La production de haricots, une denrée de base de la population, sera d’environ 85 000 tonnes contre 98 000 tonnes prévues avant que l’ouragan ne s’abatte sur le pays. En raison des dommages, on devra importer près de 50 000 tonnes de maïs, 26 000 tonnes de riz et 15 000 tonnes de haricots. Les estimations établissent à 102 000 tonnes les importations de blé. En ce qui concerne les cultures commerciales telles que les bananes, le café et la canne à sucre, les pertes encourues correspondraient à 13 pour cent de la valeur intérieure brute prévue. Le secteur de l’élevage aurait subi des dommages de 14 millions de dollars E.-U. Quelque 400 000 bénéficiaires reçoivent toujours de l’aide alimentaire et des programmes de reprise des activités agricoles ont été mis en œuvre.

PANAMA (22 février)

Selon les dernières informations, les pertes provoquées par l’ouragan Mitch dans les importantes cultures de café, en particulier dans l’ouest du pays, représentent près de 20 pour cent de la production prévue de 1998-1999. Les pertes englobent les dommages directs occasionnés aux plantations en plus du fléchissement des rendements actuels. On rapporte que les fortes précipitations ont également provoqué, à certains endroits, une prolifération de champignons et ces derniers risquent de se répandre et de menacer les cultures au cours des prochaines années.

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE (22 février)

La récolte de la deuxième campagne de maïs et de sorgho de 1998-1999 vient de prendre fin. Les estimations provisoires annoncent une production totale de céréales secondaires de 56 000 tonnes pour l’ensemble de l’année, un résultat inférieur à la moyenne attribuable aux dommages occasionnés aux cultures de la deuxième campagne par l’ouragan Georges fin septembre. Les cultures de paddy ont également souffert de l’ouragan et ultérieurement des ravageurs. La production de 1998 (janvier-décembre) s’établit à 440 000 tonnes, un résultat légèrement inférieur à la moyenne et en baisse par rapport à la production de 487 000 tonnes l’an dernier. Les agriculteurs touchés par l’ouragan reçoivent toujours une aide alimentaire.

ST-KITTS-ET-NEVIS (2 février)

Le pays a souffert des répercussions de l’ouragan Georges qui a frappé le pays à la fin du mois de septembre. Les habitations, les infrastructures, de même que les secteurs de l’agriculture, des pêches et de l’élevage ont subi de sérieux dégâts. En raison des dommages importants occasionnés dans les cultures, en particulier les cultures de bananes, de canne à sucre (principale source d’emploi du pays) et d’autres cultures vivrières mineures, comme les fruits et les légumes, un programme de reprise des activités agricoles a été mis en œuvre avec l’appui de la communauté internationale.


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