FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 02/99 - SOUDAN* (5 février)
Selon les prévisions d’une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s’est rendue dans le pays en novembre/décembre 1998, la production de céréales secondaires devrait atteindre un niveau record du fait des précipitations suffisantes et bien réparties, de la disponibilité des intrants agricoles nécessaires au moment voulu et de l’incidence réduite des ravageurs et des maladies. La production de mil devrait se situer à 1 million de tonnes, soit le double du niveau de l’an dernier et celle de sorgho à 4,5 millions de tonnes, soit 60 pour cent de plus que la récolte inférieure à la moyenne de 1997. Par contre, les perspectives pour la récolte de blé de 1999, qui sera rentrée en mars, sont peu optimistes à cause de la diminution de la superficie emblavée.
Les cours du sorgho ont chuté au-dessous des coûts de production dans les principales zones de production, du fait des importantes disponibilités de céréales, ce qui devrait entraîner la diminution des superficies ensemencées l’année prochaine. Les exportations de sorgho ne sont plus interdites et les disponibilités pour l’exportation sont évaluées à 640 000 tonnes.
Malgré la situation satisfaisante des disponibilités alimentaires dans le nord, il sera nécessaire à cause du conflit en cours de fournir une aide alimentaire d’urgence à quelques 2,36 millions de personnes dans le sud du pays. Dans le nord, des groupes vulnérables, comprenant notamment les personnes déplacées dans le pays, et des communautés démunies dans certaines localités, auront besoin d’une aide alimentaire en 1999, surtout au cours de la période de soudure (avril- octobre). Les besoins d’aide alimentaire d’urgence pour les régions à déficit céréalier touchées par la guerre sont de l’ordre de 173 000 tonnes, dont 130 000 tonnes de céréales. Les disponibilités intérieures étant considérables il est fortement recommandé de procéder à des achats locaux d’aide alimentaire, pour soutenir les marchés.
Au Sud-Soudan, on a noté au cours des derniers mois une amélioration de la grave situation nutritionnelle grâce à l’accroissement des distributions d’aide alimentaire, notamment dans le Bahr El Ghazal, où la famine a sévit l’année dernière.