FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 02/99 - RUSSIE, FÉDÉRATION DE (8

RUSSIE, FÉDÉRATION DE (8 février)

La sécheresse et les difficultés économiques ont fait chuter la production totale de céréales (céréales et légumineuses) de 1998 à 55 millions de tonnes, contre 88,6 millions de tonnes en 1997. Les estimations de la FAO sont de 15 pour cent supérieures aux estimations officielles de 47,8 millions de tonnes. Cette situation s’explique du fait que les agriculteurs ont déclaré cette année des rendements de blé inférieurs de 5 millions de tonnes par rapport aux rendements réels selon le Ministère de l’agriculture, et allant jusqu’à 20 millions de tonnes d’après des sources commerciales et d’autres sources informées. Dans l’ensemble, les disponibilités céréalières sont serrées mais la situation n’est pas critique grâce aux importants stocks de report (un excédent de 25 millions de tonnes) que la bonne récolte de l’an dernier a permis de constituer et grâce à la production, cette année, d’une part élevée de céréales alimentaires de haute qualité. Toutefois, la situation globale cache des inégalités importantes d’approvisionnements entre les régions. Ces disparités sont exacerbées par les contraintes locales touchant la vente des céréales, les prix d’achat officiels non compétitifs (45 dollars E.-U. la tonne pour le blé de troisième catégorie, taxes comprises), et par les répercussions de la détérioration économique et financière. En outre, la différence importante entre les prix des céréales sur les marchés intérieur et international a entraîné des exportations de 9 millions de tonnes jusqu’au mois de novembre 1997. Les régions isolées et très défavorisées sont particulièrement vulnérables du fait que la crise financière de l’automne a nui à la mobilisation et à la constitution de réserves en vue des durs mois d’hiver. Les groupes socio-économiques les plus vulnérables, les retraités, les orphelins, les chômeurs et les ménages dépendant de salaires du secteur public connaissent également des difficultés, en particulier dans les grandes villes industrielles touchées par la crise.

Malgré la faible récolte, on estime actuellement les importations céréalières de 1998-1999 à un peu plus de 4 millions de tonnes seulement, contre 3,5 millions de tonnes en 1997-1998. Pour couvrir ces besoins, on a annoncé une aide alimentaire constituée de 3,8 millions de tonnes de céréales (dont 2,8 millions de tonnes de blé) de même que d’importantes quantités de viande, de fèves oléagineuses et de farine. Pratiquement aucune aide alimentaire n’a été acheminée jusqu’à maintenant, et la plus grande partie des envois (non reconduits en 1999-2000) devrait parvenir vers la fin de la campagne de commercialisation actuelle où on prévoit une situation tendue concernant l’ensemble des disponibilités.

La forte baisse des stocks prévue cette année nécessitera une récolte de loin supérieure l’an prochain; toutefois les perspectives demeurent incertaines. On prévoit une campagne agricole difficile en 1999. Les affectations budgétaires au titre de l’agriculture ont été réduites de moitié, le crédit agricole demeure rare et, en outre, les deux tiers du fonds de crédit renouvelable assorti de conditions libérales destiné à l’agriculture ne sont toujours pas réglés. Près de 90 pour cent des agriculteurs auraient subi des pertes en 1998. Le carburant, l’équipement d’exploitation agricole et les produits agrochimiques font encore davantage défaut que l’an passé et les labours d’automne souffrent d’un retard considérable. Néanmoins, l’objectif des semis des céréales de printemps est fixé à 38 millions d’hectares. Les semis des céréales d’hiver ont couvert 13,15 millions d’hectares, une superficie inférieure de 3 pour cent seulement à celle de l’an passé. Toutefois, les cultures sont en mauvais état sur plus de 2 millions d’hectares.


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