FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 11/98

EUROPE

CE (4 juin)

Selon les dernières estimations de la FAO, la production céréalière globale de 1999 dans la Communauté européenne sera de 201,7 millions de tonnes, soit un niveau inférieur d’environ quatre pour cent à celui de l’année dernière, mais supérieur à la moyenne des cinq dernières années. Cette baisse s’explique d’une part par une réduction des superficies ensemencées, due en partie au mauvais temps, et par un accroissement de cinq pour cent des mises hors production obligatoires. De plus, des conditions météorologiques peu favorables en hiver et au printemps laissent présager des rendements plus faibles dans l’ensemble de la Communauté. On prévoit une production de blé de 98,6 millions de tonnes, soit un recul de quatre pour cent par rapport à 1998; la production globale de céréales secondaires devrait également connaître le même fléchissement et passer à 101,2 millions de tonnes. Dans la Communauté européenne, la campagne rizicole de 1999 est en cours. Les dernières indications font état de 400 000 hectares de superficie ensemencée et d’une production de 2,7 millions de tonnes, soit un niveau presque identique à celui de l’année dernière. Jusqu’à présent, la campagne a bénéficié de conditions météorologiques favorables dans la plupart des régions. Le blé a souffert de la sécheresse dans une des plus importantes régions productrices d’Espagne, ainsi que dans certains endroits au Portugal; de fortes précipitations ont également nui gravement aux semis de maïs dans le sud-ouest de la France.

ALBANIE (4 juin)

La crise qui secoue la région des Balkans et l’afflux massif en Albanie de réfugiés en provenance de la province du Kosovo, en République fédérative de Yougoslavie, ne devraient pas avoir une incidence trop importante sur la récolte de céréales de 1999. La production globale de céréales de 1999 est pour l’instant estimée entre 450 000 et 500 000 tonnes, ce qui représente un léger fléchissement par rapport à la moyenne des dernières années, qui s’explique principalement par une réduction des semis, imputable aux précipitations défavorables pendant les semis de l’automne dernier. La production de blé (la principale céréale vivrière) devrait se situer à un niveau compris entre 350 000 et 400 000 tonnes. Pour répondre aux besoins de consommation courants, il faudra donc couvrir par des importations un déficit de 300 000 à 350 000 tonnes, chiffre qui se situe dans la moyenne de ces dernières années.

La situation des approvisionnements alimentaires reste cependant précaire dans le nord-est du pays, région déjà menacée par l’insécurité alimentaire et dans laquelle se sont regroupés la plupart des réfugiés du Kosovo. Malgré l’ampleur des opérations de secours menés en faveur des réfugiés, il existe un risque de répercussions à long terme pour la sécurité alimentaire des groupes vulnérables. C'est la raison pour laquelle une mission conjointe de la FAO et du PAM s’est rendue sur place pour évaluer la situation alimentaire globale ainsi que les perspectives pour 1999/2000 et analyser les incidences de la crise sur le marché alimentaire, le marché de l’emploi et la sécurité alimentaire des ménages. Le rapport de cette mission sera publié prochainement.

BÉLARUS (25 mai)

Les semis des céréales de printemps sont en cours. Les conditions de végétation pour les céréales d'hiver ont jusqu’à présent été plutôt satisfaisantes, malgré des gelées tardives qui ont provoqué quelques dégâts en mai. Dans toutes les régions, l'ordre a été donné d’augmenter les emblavures, afin d’accroître l’auto- suffisance en céréales. Il semble toutefois que les rendements demeurent faibles, en raison des problèmes économiques, de l’insuffisance des crédits, et de l’absence d’une devise forte qui permettrait de financer les intrants indispensables. L’objectif officiel pour la production des céréales et des légumineuses de 1999 a été révisé à la baisse, de 7,3 à 6,3 millions de tonnes.

En raison de la faible production céréalière de 1998 (estimée officiellement à 4,9 millions de tonnes), le pays doit importer au moins 300 000 tonnes de céréales alimentaires. La quantité globale des importations de céréales en 1998/1999 ne devrait atteindre que 400 000 tonnes environ, car sur le marché, la demande de produits de l’élevage s’est effondrée, et le manque de devises limite les importations des céréales utilisées pour l'alimentation du bétail.

BOSNIE-HERZÉGOVINE* (28 mai)

Il ne semble pas que les cultures aient trop souffert, ni que la situation globale des approvisionnements alimentaires soit critique. Les importations alimentaires continuent à arriver dans le pays par la Croatie. Les informations détaillées concernant les cultures restent peu fiables, mais tout laisse à penser que les superficies consacrées aux cultures de printemps et d’hiver sont restées relativement stables. Toutefois, la présence de mines dans les zones cultivées restreint beaucoup la possibilité d’accroître les emblavures. Les conditions hivernales ont été satisfaisantes. Le secteur agro-alimentaire n'a pas de fonds de roulement suffisants pour rémunérer les agriculteurs et souffre d’une pénurie de matières premières.

BULGARIE (7 juin)

Au cours des deux derniers mois, les conditions météorologiques ont été dans l’ensemble propices à la culture du blé de 1999, et, alors que l'on craignait des problèmes d'approvisionnement en intrants, faute de ressources, on signale que les agriculteurs ont pu utiliser des engrais et des insecticides en quantités adéquates et sur une vaste échelle, surtout dans les principales régions productrices. Après une importante réduction des semis à l’automne dernier, la production de blé de 1999 est cependant estimée actuellement à 2,7 millions de tonnes, soit un niveau inférieur de quelques 18 pour cent à celui de l’année dernière. Les semis de printemps ont dû être retardés en raison de la fréquence des pluies. Selon les informations officielles, 320 000 hectares avaient été ensemencés en maïs à la mi-mai. Les semis ayant lieu habituellement jusqu’à la fin mai, il est vraisemblable que la superficie définitive sera plus vaste et pourra égaler les 380 000 hectares emblavés l’année dernière.

CROATIE (28 mai)

La superficie ensemencée en blé a fortement diminué, passant de 242 000 à 150 000 hectares, en raison du manque de fonds de roulement et d’une pénurie de semences. Les conditions hivernales ont été généralement satisfaisantes, mais la production n’atteindra probablement que les deux tiers environ du niveau de l’année dernière, qui était d’un million de tonnes. Il a été prévu d'étendre les cultures de printemps sur 711 000 hectares, tandis que la production de tournesol, de betterave à sucre, de soja et d’orge bénéficiera d'une aide accrue des pouvoirs publics portant sur les intrants. Cependant, étant donné que le commerce et l’économie continuent de souffrir de la guerre qui se déroule dans la région, il est peu probable que les objectifs concernant les semis soient atteints. Qui plus est, on prévoit également de réduire la superficie consacrée au maïs.

ESTONIE (28 mai)

Les semis et la levée des céréales de printemps sont en cours mais un temps froid perturbe le développement des cultures. La surface globale emblavée s’est stabilisée à un niveau annuel de 350 000 hectares. Les premières perspectives pour la production de céréales de 1999 sont satisfaisantes, et l’on avance le chiffre de 700 000 tonnes. Un régime d’assurances, subventionné par le gouvernement, a été mis en place pour couvrir les céréales, les pommes de terre et le colza. La tendance du PIB devrait rester positive en 1999, malgré les reculs que connaît l’industrie de l’élevage et la désorganisation des échanges commerciaux avec la Fédération de Russie.

EX-RÉPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACÉDOINE (16 juin)

La production céréalière de 1999 devrait s’établir à environ 750 000 tonnes, dont 300 000 tonnes de blé, niveau quasiment identique à celui de l’année dernière.

La crise qui secoue les Balkans et l’afflux d’un nombre important de réfugiés ont mis encore à rude épreuve les ressources locales dans le nord-est de l’ex-République yougoslave de Macédoine au cours de l'hiver et du printemps. Une mission, organisée conjointement par la FAO et le PAM, s’est rendue sur place en juin, afin d’évaluer la situation alimentaire et les perspectives pour 1999/2000 et entreprendre une analyse approfondie des répercussions de la crise sur le marché des aliments, le marché du travail et la sécurité alimentaire des ménages. Le rapport de la mission sera publié prochainement.

HONGRIE (7 juin)

On prévoit cette année que la production de blé chutera à 3,2 millions de tonnes, résultat inférieur de 35 pour cent à celui de 1998. Ce résultat peut s'expliquer par le découragement des agriculteurs, après les difficultés qu'ils ont rencontrées en 1998 pour commercialiser leurs produits; mais le mauvais temps a eu aussi un rôle déterminant. De plus, on signale que de fortes inondations, au début du printemps, ont gravement endommagé plusieurs milliers d’hectares. La superficie qui sera moissonnée en 1999 ne devrait atteindre que la moitié environ de celle de l’année dernière. Pour compenser cette réduction de la superficie ensemencée en blé et la médiocrité prévisible des récoltes, la superficie ensemencée en maïs a été augmentée de quelque 20 pour cent et s'étendra sur environ 1,2 million d’hectares. Le maïs pourrait remplacer le blé fourrager pour certains animaux d'élevage.

LETTONIE (28 mai)

L’industrie de l’élevage et l’économie dans son ensemble se ressentant de la crise financière, de la baisse de la demande d'importations dans la Fédération de Russie et du gonflement des stocks, la superficie ensemencée en céréales (d’hiver et de printemps) devrait rester relativement stable. Les perspectives de la production céréalière de 1999 demeurent satisfaisantes. Si le temps s’améliore, la production totale devrait se redresser par rapport au niveau médiocre de l’année dernière, qui était de 970 000 tonnes.

LITUANIE (29 mai)

Les semis des céréales de printemps sont bien avancés mais un temps froid a ralenti la levée et le développement des cultures au printemps. Les conditions de végétation du blé et du seigle semés cet hiver ont été satisfaisantes jusqu’à présent. Etant donné les difficultés que connaît l’industrie de l’élevage et le gonflement des stocks, les emblavures de 1999 ne devraient guère augmenter par rapport à celles de l’an dernier (1,2 million d’hectares). Des conditions météorologiques normales pourraient entraîner une légère progression des rendements, et la production est provisoirement estimée à 2,9 millions de tonnes, contre 2,8 millions de tonnes en 1998.

POLOGNE (7 juin)

La production céréalière de 1999 sera vraisemblablement réduite en Pologne. Bien que les superficies ensemencées en céréales d’hiver, qui seront récoltées en 1999, soient semblables à celles de l’année précédente, les rendements devraient diminuer, car de nombreux agriculteurs sont en butte à des difficultés financières qui les contraignent à utiliser moins d'intrants. La production de blé est provisoirement estimée à 8,7 millions de tonnes, contre le résultat exceptionnel de 9,5 millions de tonnes de 1998.

RÉPUBLIQUE DE MOLDOVA (26 juin)

Les perspectives de la production céréalière de 1999 sont satisfaisantes. Les conditions de végétation des céréales d’hiver (essentiellement le blé et le seigle) ont été dans l'ensemble très satisfaisantes, et les semis des céréales de printemps sont pratiquement terminés. Malgré les conditions météorologiques normales qui ont prévalu cette année, les rendements vont probablement rester bien en-deçà du potentiel réel, en raison d’un manque de capitaux, de la dévaluation de la monnaie, de la récession économique et de la pénurie de carburant.

Compte tenu des vastes disponibilités intérieures et des stocks de report, on ne prévoit aucune importation commerciale notable de céréales pour la campagne de commercialisation 1998/1999 (juillet - juin). Du fait du coût élevé de la production, les exportations ne sont pas compétitives aux prix actuels.

RÉPUBLIQUE SLOVAQUE (7 juin)

Les perspectives de la production céréalière de 1999 sont incertaines. Les semis de blé d’hiver auraient été limités à environ 250 000 hectares, contre un objectif de 400 000 hectares, à cause du mauvais temps qui a sévi en automne. Il était prévu d’accroître les semis de printemps pour compenser la réduction des emblavures d’hiver, mais on ignore encore le résultat de cette mesure.

RÉPUBLIQUE TCHÈQUE (7 juin)

Dans la République tchèque, la superficie totale emblavée pour la moisson de 1999 devrait être inférieure de 8 pour cent à celle de 1998. Si les rendements sont normaux, la production globale de céréales devrait reculer d'environ 5 pour cent et s’établir à 6,4 millions de tonnes.

ROUMANIE (7 juin)

On prévoit encore une production de blé réduite pour 1999. Compte tenu de la réduction des emblavures en août dernier, la production de blé est estimée à environ 5 millions de tonnes, contre les 5,2 millions de tonnes de l’année précédente, même si les rendements devaient être nettement supérieurs à ceux de 1998. La production de maïs d’été devrait cependant être bien supérieure au niveau médiocre de l’année dernière et atteindre environ 10,5 millions de tonnes.

RUSSIE, FÉDÉRATION DE (25 juin)

D’après les indications actuelles, la production céréalière devrait se rétablir par rapport au niveau de l’année dernière, estimée par la FAO à environ 55 millions de tonnes, tout en demeurant cependant légèrement inférieure à la moyenne. Favorisés par un printemps précoce et en dépit des problèmes économiques, les semis des céréales de printemps sont presque achevés, et il semble que l’objectif fixé à 38 millions d’hectares sera atteint, sinon dépassé. Les agriculteurs devraient également accroître les emblavures au maximum, car les prix sont élevés et les céréales sont un mode de paiement à l’abri de l’inflation. De bonnes précipitations cet hiver ont permis de reconstituer l’humidité des sols dans la plupart des régions, mais des gelées tardives en mai et des températures élevées en juin ont provoqué quelques dégâts. Cependant, même si le temps reste normal jusqu’à la récolte de septembre/octobre, on s’attend à ce que l’inflation et la pénurie endémique d’intrants maintiennent les rendements au-dessous du niveau moyen. L’essentiel des intrants devra venir du troc; or, du fait de la médiocre récolte de l'an passé, les ressources sont limitées. Difficulté supplémentaire pour les agriculteurs, le prix du carburant a considérablement augmenté.

Les perspectives des céréales d’hiver restent favorable. La superficie emblavée a été réduite de quatre pour cent et, sur les 13 millions d’hectares ensemencés, 1,9 million d’hectares de cultures ont été touchés par le gel (en 1998, 1,1 million d’hectares). Les conditions de végétation ont été généralement satisfaisantes, sauf dans certains endroits dans le nord du Caucase (Stavropol et Rostov) et d’une manière générale, les cultures d’hiver sont en meilleur état que l’année dernière. Si le temps reste favorable, les rendements moyens pourraient être supérieurs à ceux de l’année dernière, et la production globale de céréales pourrait s’accroître d’environ 10 pour cent et s'établir à 21 millions de tonnes, dont 15 millions de tonnes de blé, contre les 14 millions de 1998. La FAO estime provisoirement la récolte céréalière de 1999 à 65 millions de tonnes, dont quelque 33 millions de tonnes de blé (contre 30 millions en 1998) et 30 millions de tonnes de céréales secondaires (contre 22,6 millions en 1998).

Malgré la récolte médiocre de l’an dernier et la réduction des importations, la situation globale des approvisionnements alimentaires n’est pas critique, mais les prélèvements sur les stocks sont importants, et le prix nominal du blé a doublé, atteignant environ 95 à 100 dollars E.-U. la tonne. La pénurie et le prix élevé des céréales fourragères alimentaires ont fortement touché l’industrie de l’élevage et la production devrait décliner, même dans le domaine de l'aviculture, secteur qui jusqu’à cette année montrait des signes de redressement. Il est vrai que la demande de produits de l’élevage a régressé du fait de la diminution du pouvoir d’achat de la population. Dans les mois à venir, la croissance des pâturages naturels devrait remédier à la rareté des aliments du bétail. Selon les indications actuelles, les stocks du pays devraient suffire à satisfaire la demande intérieure jusqu’à la fin de la campagne de commercialisation en cours. La moitié environ de l’aide alimentaire promise en 1998/1999 (3,8 millions de tonnes de céréales, de même que de viande, de produits laitiers et de produits du soja) devrait parvenir dans le pays entre juillet et septembre 1999. Ces livraisons devraient permettre de soulager la situation des approvisionnements alimentaires jusqu’à la fin de la récolte et de contenir les prix. On prévoit cependant que l’approvisionnement en céréales sera également difficile en 1999/2000.

SLOVÉNIE (7 juin)

Les semis du blé d’hiver qui sera récolté en 1999 auraient diminué de 10 pour cent environ. Toutefois, les conditions météorologiques ont été excellentes jusqu’à présent et on prévoit de bons rendements. Si le temps est normal jusqu’à la fin de la campagne, la production de blé égalera celle de l’an dernier, soit 190 000 tonnes.

UKRAINE (25 juin)

Si le temps reste normal jusqu’à la fin de la moisson, la production de céréales et de légumineuses de 1999 devrait être supérieure au niveau réduit par la sécheresse de l’an dernier, estimé par la FAO à 29,5 millions de tonnes, et ce en dépit d’importantes difficultés économiques, des invasions de plantes adventices, des pénuries d’intrants et des gelées inopportunes survenues en mai.

Les semis de céréales de printemps sont presque terminés. Ils ont commencé assez tôt, mais ne progressent pas aussi rapidement que l'année dernière. On peut penser que l’objectif de 4,8 millions d’hectares ensemencés (et réensemencés) en céréales de printemps (à l’exclusion du maïs) sera atteint dans les exploitations agricoles de l'État. Environ 7 millions d’hectares ont été ensemencés en céréales d’hiver, ce qui signifie que la superficie globale consacrée aux céréales devrait décroître d’environ 1 million d’hectares et s'établir à 14 millions d'hectares. Cependant, si le temps s’améliore, la superficie moissonnée pourrait rester semblable à celle de l’année dernière et les rendements moyens devraient connaître un léger redressement. Les réserves en humidité du sol nécessaires aux cultures de printemps ont été reconstituées. Dans l’ensemble, les conditions de végétation ont été satisfaisantes, bien qu’un temps froid inhabituel en mai ait causé quelques dommages aux cultures, et que certaines cultures dans les régions du centre aient actuellement un besoin accru de pluies. Les rapports officiels concernant les dégâts qui auraient été infligés aux cultures sur 1,3 million d’hectares s'avèrent exagérés. Ils reflètent en partie une tentative de la part des agriculteurs de réduire leurs dettes et de réserver une partie de la production à leur propre usage. Les céréales d’hiver ont bénéficié d’un temps favorable au printemps et sont dans l’ensemble en bon état. Selon les dernières estimations officielles, seulement 0,8 million d’hectares, soit environ 11 pour cent des cultures, a été touché par le gel, contre 1 million d’hectares l’année dernière. La production de céréales sur les exploitations privées et les parcelles individuelles devrait augmenter.

Pour autant que le temps reste normal, la production céréalière de 1999 est pour l’instant estimée à 31,8 millions de tonnes, soit quelque 2 millions de tonnes de plus que l’année dernière. La production de blé pourrait augmenter d’au moins 1 million de tonnes et atteindre les 18 millions de tonnes, celle des céréales secondaires pourrait s'accroître d’un million de tonnes et parvenir à 14,5 millions de tonnes, si la reconversion en faveur de l'orge se produit effectivement. Compte tenu du temps sec qui règne actuellement, ces prévisions restent très incertaines. Le fait que des agriculteurs se soient mis à dissimuler d’importantes quantités de céréales commercialisables à la suite de la décision des autorités d’interdire les expéditions de céréales jusqu’à ce que toutes les dettes au titre du budget et du régime de retraite aient été épongées, ne fait qu’accroître les incertitudes quant aux prévisions et à l’analyse des disponibilités. En dépit de la récolte réduite, le pays exportera probablement jusqu’à 5 millions de tonnes de céréales pour la campagne de commercialisation en cours. A la fin du mois d'avril, 4,5 millions de tonnes de céréales (dont 3,4 millions de tonnes de blé) avaient déjà été exportées officiellement.

YOUGOSLAVIE, RÉP. FÉDÉRATIVE DE (SERBIE ET MONTÉNÉGRO)* (30 juin)

Il n’existe pas encore de données définitives, mais on peut vraisemblablement penser que la production de céréales de 1999 sera fortement compromise par une pénurie chronique d’intrants agricoles et par les dégâts infligés aux industries liées à l'agriculture et aux infrastructures. Les opérations de semis de printemps étaient désignées comme une priorité stratégique. Les plans officiels prévoyaient des semis sur 2,5 millions d’hectares, dont 1,5 million d’hectares de maïs et d’autres céréales de printemps, et il s'agissait de prendre toutes les dispositions nécessaires pour en assurer le financement. Des rapports officiels montrent que ce but a été atteint. La superficie ensemencée en betterave sucrière, en tournesol et en soja, dont la production est subventionnée par le gouvernement, a augmenté de 20 pour cent. Cependant, les pénuries d’intrants et de carburants, la désorganisation des travaux agricoles et les dommages infligés aux champs et aux infrastructures devraient maintenir les rendements à un niveau assez bas. Les semis d’hiver ont été nettement inférieurs à l’objectif prévu de 810 000 hectares, à cause surtout des difficultés économiques, d’une forte inflation, de l’absence de liquidités, ainsi que de pluies persistantes et hors saison. De source officieuse, la superficie consacrée au blé est passée de 795 000 hectares en 1998 à environ 638 000 hectares, mais cette estimation n’a pas non plus été confirmée.

Dans la province du Kosovo, la production de l’ensemble des cultures devrait être très faible en 1999, à cause du conflit intérieur qui, né en mars 1998, a dégénéré pour aboutir en mars 1999 à une crise qui a provoqué de vastes déplacements de la population. L’accord de paix signé le 10 juin a permis aux réfugiés de commencer à retourner dans leur foyer. Une importante assistance internationale a déjà été mise en place dans la province pour faire face aux besoins de milliers de personnes déplacées à l’intérieur du pays, qui ont vécu dans des conditions très difficiles pendant la crise et pour les personnes qui, ayant regagné leur foyer n’auront pas les moyens de subvenir à leurs besoins dans les prochains mois.


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