FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 12/99 - CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE
CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (3 novembre)
Selon les observations de la mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays du 9 au 19 octobre, les disponibilités alimentaires demeureront précaires durant les 12 prochains mois, en dépit d'une augmentation de la production de riz cette année. Le progrès enregistré dans la production du riz s'explique principalement par l'utilisation accrue d'engrais, le niveau satisfaisant des réserves d'irrigation et l'absence d'attaques graves de ravageurs et de maladies. Si les quantités d'engrais disponibles (NPK) ont quasiment doublé cette année par rapport à 1998, pour s'établir aux alentours de 199 000 tonnes (équivalent nutriment), elles ont couvert moins du tiers de ce qui aurait été nécessaire pour obtenir des rendements optimaux et maintenir la productivité de départ des sols. En outre, compte tenu de l'important épuisement des sols dû au fait qu'on extrait plus d'éléments nutritifs qu'on n'en remplace, et de la place croissante prise par système de la double récolte en vue du renforcement de la sécurité alimentaire, les besoins en engrais vont probablement s'accroître considérablement. Les gains enregistrés dans la production rizicole, toutefois, ont été largement annulés par la baisse de la production de maïs. En effet, la zone cultivée a diminué brutalement sous les effets conjugués de plusieurs facteurs: le rôle de substitution joué par la pomme de terre et la priorité plus grande qui lui a été accordée sur le plan national, la réduction des cultures de maïs sur les pentes des collines afin de freiner la dégradation, et la présence d'une période de sécheresse prolongée durant les phases essentielles du cycle des cultures. En 1999, les conditions météorologiques ont été instables. Après un lent démarrage, les pluies tombées de mai à juillet, au cours des phases importantes du développement du maïs ont été très en dessous de la normale, ce qui a eu de graves répercussions sur les rendements. Dans l’ensemble, la production du paddy est donc établie à 2,34 millions de tonnes, soit environ 14 pour cent ou 280 000 tonnes de plus que la production évaluée en 1998. On estime, en revanche, que la production de maïs a baissé de près de 30 pour cent, selon les estimations de la FAO et du PAM, passant de 1,76 million de tonnes en 1998 à 1,24 million de tonnes. Outre le riz et le maïs, les perspectives concernant les disponibilités alimentaires en 1999/2000 seront également largement tributaires l'an prochain de la production de pommes de terre, ainsi que d'orge et de blé à double récolte. Même s'il ne s'agit pour l'instant que de prévisions préliminaires, basées sur les zones cibles, la production de ces cultures devrait se monter à 1,813 million de tonnes de pommes de terre (453 000 tonnes en équivalent céréales) et 241 000 tonnes de blé et d'orge. En équivalent céréales, y compris le riz usiné et les autres céréales secondaires comme le sorgho et le mil, l'ensemble des disponibilités céréalières du pays pour la prochaine année de commercialisation devrait atteindre 3,472 millions de tonnes. En s'appuyant sur les chiffres révisés de la population fournis par le Gouvernement, on prévoit pour 1999/2000 que la demande céréalière destinée à l'alimentation et aux autres utilisations sera de 4,76 millions de tonnes. Ceci laisse un déficit d'environ 1,29 millions de tonnes, dont le Gouvernement devrait importer commercialement 300 000 tonnes, 126 000 tonnes étant comblées par l'aide alimentaire déjà dans la filière. Compte tenu de ces chiffres, les besoins d'importation non couverts sont donc estimés à 867 000 tonnes et le pays continue d'avoir besoin d'aide. En outre, malgré la contribution non négligeable fournie l'an dernier pour redresser l'agriculture, il faudra une aide bien plus considérable pour assurer la sécurité alimentaire. En particulier, les contributions au Programme pour le redressement de l'agriculture et la protection de l'environnement (AREP), préparé conjointement par le Gouvernement et l'ONU, se sont jusqu'à présent avérées décevantes et devront être accrues.