DIRECTION NATIONALE DES FORETS ET CHASSE
3. Action prioritaire
Gestion durable du domaine classé
3.1 Opération: Aménagement des Forêts classées
Objectifs.
Assurer une gestion pérenne du domaine classé permanent permettant de:
- protéger les écosystèmes guinéens en vue de maintenir la biodiversité;
- obtenir une production économique soutenue du domaine classé.
Cette action prioritaire portera sur une superficie de 528.642 ha, soit 21 forêts du domaine classé national, reparties dans les quatre (4) régions naturelles du pays.
Le choix a porté spécifiquement sur les massifs de superficie dépassant 10.000 ha (voir la liste des forêts classées concernées en annexe), et a tenu compte du programme d'aménagement forestier des projets en cours.
Pour ce qui est des forêts de moindre importance, les travaux correspondants seraient intégrés dans les Plans d'action forestiers régionaux et préfectoraux.
Rattachement au Plan d'action forestier de Guinée (PAFG) et à la LPDA
- PAFG: champ d'action 2 "Agir énergiquement contre les facteurs de régression qualitative et quantitative".- LPDA: bloc H.3.0 activité B.1.
Autres projets ayant tout ou partie les mêmes objectifs:
Le projet PROGERFOR (cofinancé par le Gouvernement, la Banque mondiale et la KfW), a entre autres pour objectif l'aménagement des forêts de Ziama et de Diécké en Guinée forestière, ainsi que la préparation de dossiers de base pour l'aménagement des forêts de Tinkisso (150.000 ha) en Haute Guinée.
Le programme des Hauts bassins du Niger prévoit de prendre en compte (réhabilitation et si possible aménagement) les forêts classées de La Mafou (Faranah), de l'Amana (Kouroussa), Koumbankourou (Kankan) et Yardo (Kissidougou).
L'aide bilatérale allemande (GTZ) a intégré dans son projet d'appui institutionnel l'aménagement du Mont Kakoulima (Forecariah) et des forêts de Kamalaya (Forecariah) et Kouradi (Kindia). L'objectif de ce projet est de réaliser les plans d'aménagement des principales forêts classées des préfectures de Guinée maritime.
Justifications.
La Guinée disposait il y a encore peu de temps d'importantes ressources forestières. A peine cinq ans après l'indépendance, en 1964, la superficie productive était estimée à 2.400.000 hectares.
Aujourd'hui, celle-ci n'est représentée que par quelques lambeaux de forêts classées dont la superficie totale est légèrement inférieure à 1 140 000 ha: en un quart de siècle, la superficie de forets classées a ainsi diminué de 50 %.
Ce fait a une double origine:
- la situation particulière du secteur marquée par:- le peu d'intérêt que lui portent les populations rurales,- la marginalisation des activités forestières considérées, à tort, comme sans intérêt,
- l'opposition séculaire et communément admise, mais non justifiée, entre agriculture et forêt et tout récemment entre urbanisation et reforestation.
- et, d'autre part, un manque de clairvoyance, de patriotisme, de savoir-faire et de volonté politique affirmée pouvant contribuer au maintien et au développement du secteur forestier. Plus que dans tous les autres secteurs d'activité, la sécheresse particulière et les perturbations écologiques des années 1966 à 1987 ont montré que les erreurs commises dans ce domaine ont des conséquences douloureuses10.
10 Extrait de la communication de la Direction Nationale des Forêts et des Chasses lors de la réunion de la LPDA
Il n'est pas utile d'insister sur la gravité des conséquences de la disparition de la forêt et, s'il n'est pas envisageable, dans un premier temps, de reconstituer un domaine classé à la hauteur de ce qu'il était il y a quelques décennies, il y a lieu, par contre, de mettre tout en oeuvre pour sauver ce qu'il en reste. A juste titre, le Gouvernement a classé cette opération au second rang de ses préoccupations, le premier étant destiné à forger les outils de sa politique forestière.
Cette reconstitution du Domaine classé devra prendre en compte le fait que les aménagements doivent concilier deux impératifs: conserver la biodiversité ainsi que protéger l'environnement et le cadre de vie d'une part, participer à l'économie locale et/ou nationale d'autre part (Xème Congrès forestier mondial).
Actions proposées
Il résulte de ce qui précède que les opérations d'aménagement forestier doivent:
- s'intégrer dans le plan de développement régional, de façon à s'assurer que l'existence même de la forêt classée ne sera pas remise en cause, du moins dans un proche avenir;- être couplé, s'il y a lieu, avec des opérations ou projets de développement permettant de compenser les éventuelles contraintes que l'aménagement imposerait aux populations environnantes.
Pour atteindre les objectifs précités, il y a lieu, globalement:
- de matérialiser les limites réelles des forêts classées;- d'inventorier les ressources forestières disponibles dans les parties à vocation de production;
- de sensibiliser, intéresser et motiver les populations en vue d'une utilisation rationnelle des ressources forestières;
- d'élaborer et de mettre en oeuvre les plans d'aménagement de ces forêts.
D'une manière plus précise, les actions à entreprendre concerneraient:
1) Le rétablissement de l'identité domaniale des forêts classées; ceci comporte:
- la localisation des limites définies lors du classement;- l'étude des dites limites en vue de leur actualisation, étant entendu qu'il ne pourra y avoir déclassement d'une partie de la forêt classée sans compensation par classement d'une superficie équivalente ou supérieure;
- l'actualisation juridique de ces limites, leur matérialisation, leur cartographie et le bornage.
2) La rédaction et l'approbation des aménagements comprenant:
- l'inventaire;- les enquêtes socio-économiques et la sensibilisation/motivation des populations avoisinantes;
- l'identification des opérations permettant de compenser les éventuelles contraintes que l'aménagement impose aux populations environnantes;
- l'approbation proprement dite;
- l'évaluation du coût de l'opération;
3) l'assise des aménagements, comprenant:
- parcellaire,
- l'ouverture des pistes d'accès,
- la construction des postes de surveillance,
4) La formation des cadres (voir fiche formation).
Mise en oeuvre de l'opération.
L'ampleur des réalisations proposées interdit leur prise en charge en régie par le service forestier. Ce dernier tout en restant le maître d'oeuvre, devra porter spécifiquement son effort sur:
- la phase 1, rétablissement de l'identité domaniale des forêts classées;- l'approbation des plans d'aménagement;
- au contrôle des travaux qui seraient l'objet d'adjudications, notamment les travaux de génie civil.
Afin de faciliter la tâche de la Division Aménagement des Forêts de la Direction Nationale du Service des Forêts et Chasse, il est nécessaire que l'assistance technique en aménagement assurée jusqu'à la fin de 1991 soit reconduite pour l'ensemble de la durée de l'opération; une assistance technique serait également indispensable pour la gestion.
Cette division serait relayée au niveau de chaque Région par une équipe comprenant un Ingénieur confirmé secondé par autant d'assistants que de forêts à traiter dans la Région. Enfin, les cadres forestiers des Régions et des Préfectures seront systématiquement engagés dans la réalisation de l'opération puisque, à son issue, ce seraient eux qui auraient la charge de suivre les aménagements.
Résultats attendus.
Immédiat:
- élaboration de plans d'aménagement pour une meilleure connaissance du milieu et l'organisation de sa gestion.
A court terme:
- les autorités politiques, administratives, les techniciens et l'ensemble des populations seraient sensibilisés au danger que représente la disparition du domaine classé;- sauvegarde de ce qui reste du domaine classée;
- création d'emplois au bénéfice des populations environnantes;
- initiation des techniciens forestiers et de tous les usagers de la forêt aux méthodes de gestion rationnelle des ressources forestières.
A moyen et long termes:
- assise d'un domaine classé permanent,- participation des populations rurales à la protection et à la gestion rationnelle des ressources,
- montée en puissance des massifs ainsi protégés,
- augmentation de la production de bois d'oeuvre et autres produits.
- protection de la biodiversité et du capital génétique floristique (et faunique).
Calendrier des opérations.
Tant pour tenir compte des ordres de priorité fixés dans la communication du service forestier faite lors de la réunion de la table ronde de la LPDA, que pour rationaliser la mise en route de l'opération, le calendrier d'exécution des cinq premières années pourrait être tel que proposé dans le tableau ci-dessous (en ha).
|
Localisation |
Années |
TOTAL |
||||
|
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
||
|
Haute Guinée |
||||||
|
La Kouya |
30.000 |
37.400 |
- |
- |
|
67.400 |
|
Balayan Sourounba |
- |
25.000 |
- |
- |
|
25.000 |
|
Kourani Oulété |
- |
- |
30.000 |
29.000 |
|
59.000 |
|
Sources du Niger |
- |
- |
- |
5.000 |
|
5.000 |
|
Moyenne Guinée |
||||||
|
N'dama |
- |
30.000 |
37.000 |
- |
|
67.000 |
|
Tominé Koumba |
- |
- |
30.000 |
- |
|
30.000 |
|
Bakoun |
- |
- |
- |
28.000 |
|
28.000 |
|
Basse Guinée |
|
|||||
|
Counsignaki |
- |
- |
- |
15.000 |
|
15.000 |
|
Guinée forestière |
||||||
|
Mont Béro |
|
|
|
24.000 |
|
24.000 |
|
Pic de Fon |
|
|
|
|
26.000 |
26.000 |
|
Mont Têt i ni |
|
|
|
|
24.000 |
24.000 |
|
TOTAL |
30.000 |
92.400 |
97.000 |
101.000 |
50.000 |
370.000 |
Coût de l'opération.
Le coût de l'opération s'établit à 59 milliards de FG (arrondi) en quinze ans selon les détails des tableaux des pages suivantes.
Coût de l'opération AMÉNAGEMENT
|
Poste |
Années |
|||||||
|
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
|
|
Personnel national |
|
|||||||
|
Coût ('000) |
2.586,1 |
24.186,6 |
279.390,9 |
942.683,6 |
1.603.662,0 |
1.986.815,8 |
1.496.251,3 |
972.490,5 |
|
Nombre mois |
21,4 |
248,0 |
5.272,0 |
19.519,2 |
34.543,7 |
43.647,7 |
33.202,4 |
21.205,2 |
|
Personnel expatrié |
|
|||||||
|
Coût ('000) |
- |
60.000,0 |
270.000,0 |
450.000,0 |
420.000,0 |
225.000,0 |
- |
- |
|
Nombre de mois |
- |
4,0 |
18,0 |
30,0 |
28,0 |
15,0 |
- |
- |
|
Coût des investissements ('000) |
15.551,4 |
54.075,8 |
537.566,4 |
2.298.345.9 |
4.814.576,6 |
6.901.927,9 |
6.608.400,9 |
4.677.641,2 |
|
Coût des Constructions ('000) |
- |
|
25.000.0 |
100.300,0 |
176.500,0 |
216.100,0 |
143.650,0 |
70,300.0 |
|
Coût de l'équipement ('000) |
- |
180.000,0 |
420.000.0 |
197.000,0 |
153.500,0 |
-205.750,0 |
85.250.0 |
41.250.0 |
|
Coût de la formation ('000) |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
|
COUT TOTAL |
19.951.3 |
350.088,6 |
1.685.703,0 |
4.387.162,5 |
7.885.062,4 |
10.036.503,0 |
9.166.948,0 |
6.337.849.9 |
N.B. Le (s) chiffre (s) négatif (s) représentent des valeurs résiduelles
Coût de l'opération AMÉNAGEMENT (suite)
|
Poste |
Années |
||||||
|
9 |
10 |
11 |
12 |
13 |
14 |
15 |
|
|
Personnel national |
|
||||||
|
Coût ('000) |
494.876,5 |
455.691,6 |
455.691,6 |
455.691,6 |
455.691,6 |
455.691,6 |
455.691,6 |
|
Nombre mois |
10.346,2 |
9.518,5 |
9.518,5 |
9.518,5 |
9.518,5 |
9.518,5 |
9.518,5 |
|
Personnel expatrié |
|||||||
|
Coût ('000) |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
|
Nombre de mois |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
|
Coût des investissements ('000) |
2.758.580,5 |
1.885.781,4 |
1.885.781,4 |
1.885.781,4 |
1.885.781,4 |
1.885.781,4 |
1.885.781,4 |
|
Coût des Constructions ('000) |
8.550,0 |
8.550,0 |
8.550,0 |
8.550,0 |
8.550,0 |
8.550,0 |
8.550,0 |
|
Coût de l'équipement ('000) |
10.000,0 |
17.500,0 |
21.250,0 |
13.750,0 |
8.750,0 |
10.000,0 |
17.500,0 |
|
Coût de la formation ('000) |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
|
COUT TOTAL |
3.599.207,7 |
2.604.253,3 |
2.608.378,3 |
2.601.128,3 |
2.594.628,3 |
2.596.003,3 |
2.604.253,3 |
Coût de l'opération AMÉNAGEMENT (fin)
|
Poste |
TOTAL |
|
Personnel national |
|
|
Coût ('000) |
10.537.092,8 |
|
Nombre mois |
225.116,8 |
|
Personnel expatrié |
|
|
Coût ('000) |
1.425.000,0 |
|
Nombre de mois |
2.850,0 |
|
Coût des investissements ('000) |
41.158.470,3 |
|
Coût des Constructions ('000) |
791.700,0 |
|
Coût de l'équipement ('000) |
970.500,0 |
|
Coût de la formation ('000) |
|
|
COUT TOTAL |
59.076.121,2 |
LISTE DES FORETS CLASSÉES RETENUES DANS LE CADRE DE L'OPÉRATION "AMÉNAGEMENT DES FORETS CLASSÉES"
|
NOMS DES FORETS |
LOCALISATION |
N° ARRETE DE CLASSEMENT ANNEE |
SUPERFICIE |
OBSERV. |
|
La Kouya |
Kouroussa |
1838/SEF/1952 |
64.400 |
|
|
N'dama |
Koundara |
9939/SEF/1956 |
67.000 |
|
|
Tomme Koumba |
Gaoual |
128/SEF/1954 |
36.000 |
|
|
Kourani Oulété |
Kankan |
3142/SEF/1942 |
59.000 |
|
|
Bakoun |
Tougué |
3110/SEF/1955 |
28.000 |
* |
|
Balayan Sourounba |
Dabola |
7087/SEF/1951 |
25.000 |
|
|
Counsignaki |
Télimélé |
1583/SEF/1955 |
13.700 |
|
|
Sources du Niger |
Faranah |
1206/SEF/1945 |
4.770 |
|
|
|
|
|
300.870 |
|
* aucun dossier dans les archives du service forestier