DIRECTION NATIONALE DES FORETS ET CHASSE
5. Action prioritaire:
Protection de la Biodiversité et Conservation des Écosystèmes fragiles
5.2 Opération: Inventaire des sites a protéger
Objectifs.
Compléter, en vue de leur protection et de leur intégration aux réseaux régionaux d'aires protégées, la liste des sites à protéger en Guinée.
Ces aires peuvent être des Forêts classées qui devraient alors être soustraites à divers types d'exploitation.
Rattachement au Plan d'action forestier de Guinée (PAFG) et à la LPDA.
- PAFG: champ d'action 2 "Agir efficacement contre les facteurs de régression quantitative et qualitative".- LPDA: bloc H 3.0 activité B2.
Projets ayant des objectifs tout ou partie semblables.
- étude et élaboration d'un schéma directeur de la mangrove;- étude et aménagement du parc national de Badiar;
- étude et aménagement de la forêt de la Mafou;
- protection et aménagement des massifs forestiers classés de Ziama et de Diécké (PROGERFOR);
- projet pilote d'études et de suivi écologique de la réserve du mont Nimba et étude d'impact sur l'environnement du projet minier;
- inventaire ornithologique des zones humides côtières en Guinée et désignation d'aires prioritaires à protéger et de sites à lister selon la convention de Ramsar;
- programmes régionaux de restauration et d'aménagement intégrés du massif du Fouta Djallon et des hauts bassins du Niger et de la Gambie et de leurs affluents en Guinée;
- étude et cartographie des potentialités et possibilités de relance de l'activité forestière 1989;
- évaluation de l'état actuel des principales zones forestières, TCP/FAO/1992.
Justifications.
Du fait de la grande variété de ses conditions écologiques, la République de Guinée possède à travers tout son territoire un très important patrimoine floristique et faunistique.
La conservation de ce patrimoine de biodiversité n'a été considérée jusqu'à ces dernières années ni comme une nécessité ni comme une obligation. Mis à part la création du parc national de Badiar et de réserves de biosphère (Ziama, Monts Ninba), la promulgation des codes de l'environnement, forestier et de protection de la faune, l'élaboration et de l'adoption d'un plan d'action forestier national, l'étude d'un Plan national d'action environnemental (PNAE) et la préparation de plans d'aménagement de quelques forêts classées incluant ces considérations, quasiment rien de concret sur le terrain n'a été fait en Guinée pour conserver la biodiversité en dehors de la création, il y a un demi-siècle, et de la protection (gardiennage) de forêts classées et de réserves de faune depuis lors bien dégradées.
Plus récemment, l'approche de l'environnement s'est enrichie de la notion de gestion des ressources naturelles, avec, entre autres, la mise en route d'opérations d'inventaires forestiers et d'oiseaux migrateurs, d'élaboration de plans et de schémas d'aménagement de massifs forestiers, de bassins versants et du parc national de Badiar, et le lancement d'une opération pilote de plan foncier rural.
Toutefois les nécessités du développement économique, l'accroissement démographique, la relance de l'agriculture et de l'exploitation du bois, l'ouverture de nouvelles mines, l'éradication progressive de l'onchocercose et le désenclavement routier de nouvelles régions vont se traduire par une pression accrue sur le milieu naturel et, partant, par sa probable dégradation: il faut réaliser, en effet, que la population guinéenne atteint le seuil de sept (7) million d'habitants et que la surface agricole ne représente que les 25% du pays pour plus de quatre millions de ruraux inégalement repartis sur le territoire national. De ce fait, il y a, au moins localement, dégradation du milieu naturel et appauvrissement de la diversité biologique animale et végétale, et on peut craindre d'arriver à des situations irréversibles, telles que la disparition d'espèces ou d'écotypes.
Il convient donc de se préoccuper très activement de sauvegarder la richesse et la diversité écologiques du pays.
Actions proposées.
- étude de la documentation disponible;- identification, à partir de cette documentation et de visites sur le terrain, des zones appropriées pour faire partie d'un réseau national ou/et international d'aires protégées, représentatif des écosystèmes guinéens. Établissement d'une liste hiérarchisée selon l'importance, l'urgence et la faisabilité technique, économique et sociale.
- réalisation d'une étude de faisabilité pour chacune des zones jugées les plus prioritaires (hors zones faisant l'objet d'une opération en cours), après accord des autorités guinéennes sur la liste et ses priorités. Ces études comprendraient, au moins, les justifications écologiques détaillées du choix, des propositions de classement selon la typologie internationale des aires protégées et la législation nationale, et des propositions en matière d'aménagement et de gestion.
- avis et suggestions relatifs à la prise en compte de la sauvegarde de la biodiversité et le maintien de leurs propriétés écologiques et biologiques, si nécessaire, pour les zones faisant déjà l'objet d'une opération.
- sensibilisation et formation du personnel national affecté à la réalisation de l'opération aux problèmes et aux méthodes de sauvegarde de la biodiversité, à l'aménagement et à la gestion des aires protégées.
Résultats attendus.
- identification des zones fragiles à protéger;- connaissance des sites à classer;
- disponibilité de documents permettant d'entamer la procédure de classement des sites reconnus devoir et pouvoir être érigés en aires protégées.
Calendrier d'exécution.
Dans l'état actuel des connaissances du service, les zones à prospecter en priorité seraient les suivantes, étant entendu que la liste ci-dessous n'est pas exhaustive:
Sansalé alkatraz, Tristao (préfecture de Boké)
Oudada (préfecture de Debola)
Gboda (préfecture de Macenta)
Ourekaba (préfecture de Kindia)
Gadha Woundou (préfecture de Koubia)
Bafing Tinkisso (préfecture de Siguiri).
L'opération pourrait être lancée dés que les moyens seraient mis en place et dès que les résultats de l'inventaire général, qualitatif, de la faune seraient connus.
Coût de l'opération.
Le coût de l'opération s'établit à 91.3 MFG (arrondi) en deux ans selon les détails du tableau ci-dessous
Coût de l'opération INVENTAIRE DES AIRES À PROTÉGER ('000 FG)
|
Poste |
Années |
TOTAL |
|
|
1 |
2 |
||
|
Personnel national |
|
||
|
Coût ('000) |
1.500,0 |
2.000,0 |
3.500,0 |
|
Nombre mois |
9,0 |
12,0 |
21,0 |
|
Personnel expatrié |
|
|
|
|
Coût ('000) |
15.000,0 |
22.500,0 |
37.500,0 |
|
Nombre de mois |
1,0 |
1, 5 |
2.5 |
|
Coût des investissements ('000) |
13.000,0 |
14.000,0 |
27.000,0 |
|
Coût de la formation ('000) |
5.500,0 |
9.500,0 |
15.000,0 |
|
COUT TOTAL (a) |
38.500,0 |
52.800,0 |
91.300,0 |
(a) Y compris 10% imprévus