LA SITUATION ALIMENTAIRE DANS LES PAYS LES MOINS AVANCES ET LES PAYS
EN DEVELOPPEMENT IMPORTATEURS NETS DE PRODUITS ALIMENTAIRESCet exposé sommaire
présente les récents développements dans la situation de la sécurité
alimentaire dans les pays les moins avancés (PMA) et dans les pays en
développement importateurs nets de produits alimentaires (PDNIPA), les
pays qui sont éligibles pour l'assistance conformément à la décision
ministérielle de Marrakech sur les Mesures relatives aux éventuels
effets négatifs du processus de réforme sur les pays en développement
importateurs nets de produits alimentaires.
LE PROFIL SOCIO-ECONOMIQUE DES PAYS CONCERNES PAR LA
DECISIONLa population totale des 48 PMA et 19 PDNIPA était
de 995 millions en 1997, soit environ 22 pour cent de la population de
l'ensemble des pays en développement. En moyenne, ces pays se retrouvent
derrière les autres pays en développement en ce qui concerne la plupart
des indicateurs de développement social. Par exemple, le revenu per capita
des PMA représente 17% du revenu des pays en développement et 70% de celui
des PDNIPA. Le pourcentage de la population malnutrié dans les PMA,
environ 38 pour-cent, a à peine changé depuis le début des années 1970.
Pour ce qui est des PDNIPA, l'incidence de la malnutrition, bien que plus
basse à 17 pour-cent, n'a pas beaucoup varié dans le temps.
PERFORMANCE DE LA PRODUCTION ALIMENTAIRE NATIONALELes
céréales fournissent approximativement 52 pour cent de l'énergie totale
pour les PMA et 45 pour cent pour les PDNIPA. Cependant la production
céréalière per capita aussi bien dans les PMA que dans les PDNIPA, entre
130 et 160 kg par an, est inférieure d'environ 80 - 90 kg par rapport à la
production des autres pays en développement (Figure 1). La production
céréalière per capita suivait une courbe décroissante dans les PMA.
Cependant dans les PDNIPA, la courbe est modérément croissante par rapport
aux autres pays en développement.
Figure 1 : la production céréalière per capita |
Figure 2: Le ratio des importations de produits alimentaires par
rapport aux exportations des marchandises. |
DEPENDANCE VIS A VIS DES IMPORTATIONS ALIMENTAIRES ET DE LA CAPACITE
D'IMPORTATIONLa valeur totale des importations de tous les
produits alimentaires a augmenté de près de 50 pour cent pour les PMA, de
3,9 milliards de dollars E.U. au début des années 1980 à 6 milliards de
dollars E.U. en 1997. Quant aux PDNIPA, les factures d'importation
correspondantes étaient respectivement de 9,4 milliards et 13 milliards de
dollars E.U., soit une augmentation d'environ 40 pour cent. En ce qui
concerne la capacité d'importation de produits alimentaires, le ratio de
la valeur de toutes les importations de produits alimentaires par rapport
aux exportations de marchandises est très élevé pour les PMA, soit 0,27.
Pour ce qui est des PDNIPA, le ratio est inférieur à 0,17 mais presque
trois fois supérieur à celui des autres pays en développement. Il faut
noter par ailleurs que la situation n'a pas beaucoup varié au cours du
temps (Figure 2).
L'EXPERIENCE PENDANT LES FLAMBEES DES PRIX EN 1995 / 96 ET
APRESL'expérience des quelques dernières années, notamment
en 1995-96, période pendant laquelle les prix mondiaux de produits
alimentaires de base étaient très élevés, est d'une importance capitale.
Si l'on se réfère des deux années précédant 1995, l'augmentation des
factures d'importation céréalière de 1995/96 à 1996/97 représentait 49
pour cent pour les deux groupes de pays pris ensemble. Pratiquement toute
cette augmentation (47 pour cent) était due aux augmentations du prix
unitaire des céréales importées comme les volumes importées n'avaient
varié que marginalement.
Le retour du prix mondial à des niveaux normaux depuis l'année
commerciale 1997/98 a-t-il entraîné une diminution (une amélioration) des
factures d'importations céréalières ? La réponse à cette question est un
oui mitigé (Figure 3). Bien que les prix soient plus bas que le prix
maximum enregistré en 1995/96, il est inquiétant de constater que les
factures d'importation céréalière sont maintenant à un niveau plus élevé
que celui où elles se situaient avant 1995.
Figure 3 : L'évolution des factures d'importation
céréalière Une analyse plus détaillée des données, comparant
les années de commercialisation les plus récentes avec la situation
d'avant le cycle de l'Uruguay, montre que les importations céréalières en
terme de volume a augmenté de 17 pour cent seulement. Au cours de la même
période, le coût des céréales importées a augmenté d'environ 36 pour cent.
Autrement dit, de l'augmentation totale de la facture de l'importation
céréalière des PMA et des PDNIPA entre ces deux périodes, environ la
moitié provient de l'augmentation du volume et l'autre moitié provient de
l'augmentation du coût unitaire des importations céréalières. En fait, le
coût unitaire des importations céréalières a augmenté entre 1993/94 -
94/95 et 1996/97 -97/98 de 143 dollars la tonne à 166 dollars la tonne,
malgré la baisse des prix du marché mondial des produits alimentaires de
base. Par ailleurs, en prenant en compte les différentes composantes du
coût unitaire, on constate que l'augmentation du coût des factures de
l'importation céréalière des PMA et des PDNIPA pendant cette période est
en partie due aux augmentations du volume (environ 23 pour cent) et en
partie due aux augmentations du prix nominal (environ 18 pour cent),
attribuant ainsi presque 60 pour cent de l'augmentation totale au
changement draconien des conditions financières des importations (Figure
4).
 Le retour du prix mondial à des niveaux normaux
depuis l'année de commercialisation 1997/98 a-t-il entraîné une diminution
(une amélioration) des factures d'importations céréalières ? La réponse à
cette question est un oui mitigé (Figure 3). Bien que les prix soient plus
bas que le prix maximum enregistré en 1995/96, il est inquiétant de
constater que les factures d'importation céréalière sont maintenant à un
niveau plus élevé que celui où elles se situaient avant 1995.
La part des importations subventionnées, qui a joué un rôle important
dans le passé en permettant à ces pays de couvrir leur besoin
d'importation de céréales, a substantiellement diminué ces dernières
années. Ce qui constitue une des raisons principales du niveau
continuellement élevé de la facture d'importation des produits
alimentaires.
Bien que largement prévues dans le contexte du nouvel environnement
politique du cycle de l'Uruguay, ces deux tendances ont pour conséquence
une importation d'un volume de céréales plus important sous les conditions
commerciales en vigueur.
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