FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 10/00 - ARMÉNIE* (11 septembre)
Le temps sec qui persiste depuis le mois de juin, conjugué aux températures élevées et au vent chaud et sec, a causé d’importants dommages aux cultures. Une mission conjointe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires, qui s’est rendue dans le pays au mois d’août, a constaté une grave détérioration des perspectives concernant les récoltes. Dans la vallée de l’Ararat, qui a accès à l’eau d’irrigation, les cultures se sont développées de façon satisfaisantes; toutefois, ailleurs, les cultures et les pâturages ont été gravement affectés par la sécheresse, notamment dans le nord-est et dans tous les secteurs élevés. Selon les premières indications, la récolte céréalière globale de 2000 sera d’environ 116 000 tonnes, volume qui représente les trois-quarts de la production normale, tandis que la récolte de pommes de terre, denrée de base de l’alimentation des régions rurales de montagne, pourrait subir une réduction encore plus marquée.
En raison de la sécheresse, les
besoins en
importations céréalières, y compris sous
forme d’aide
alimentaire, augmenteront de façon
considérable en
2000/2001. Ce phénomène s’explique en
partie par la
réduction de la production céréalière. En
outre, bien
que la récolte de pommes de terre de cette
année ne soit pas encore achevée,
selon les premières
indications reçues, cette récolte
pourrait être
extrêmement médiocre. Or, si le pays doit y
prélever
des semences, il lui faudra remplacer une
partie de la
consommation humaine de pommes de terre
par du blé
d’importation.
Pour 2000/2001, les besoins céréaliers
destinés à la
consommation intérieure sont estimés à 731 000
tonnes,
dont 481 000 tonnes pour la consommation
humaine, ce
qui donne 192 kg par personne; ce montant,
supérieur à
l’ordinaire, s’explique par la moindre
disponibilité de
pommes de terre et de la plupart des
denrées
alimentaires produites dans le pays. Le
volume des
importations céréalières pour 2000/2001 est
estimé à
515 000 tonnes, dont 458 000 tonnes de
blé. En
1999/2000, les importations céréalières
ont été
estimées à 404 000 tonnes et elles devraient
être de
369 000 tonnes pour l’année en cours, par
suite de
l’aggravation de la dette et de la rigueur
budgétaire.
Les besoins en aide alimentaire sont
estimés à
146 000 tonnes; ils comprennent 109 000
tonnes de blé
destinées à la consommation humaine et 37
000 tonnes
d’orge qui devraient permettre à 60 000 têtes
de bétail
des régions les plus touchées de
survivre pendant
l’hiver; on pourrait alors les envoyer, au
printemps,
rejoindre les pâturages dans des conditions
se prêtant
à la production laitière. À ce jour, 70 000
tonnes ont
été promises, ce qui laisse un besoin non
couvert de
76 000 tonnes.
La répartition des revenus est très
inégale, et les
conditions de vie sont précaires pour de
nombreux
foyers. Le pouvoir d’achat demeure faible et,
parfois,
insuffisant pour couvrir le coût du panier
minimum de
consommation. Au total, environ 170 000
personnes
seront prises en charge par l’aide
alimentaire du PAM,
dont 110 000 réfugiés et personnes
vulnérables qui
reçoivent une aide alimentaire de secours,
tandis que
60 000 personnes bénéficieront des
programmes
communautaires d’échange de vivres-contre-
travail, à
l’appui du développement économique et
social. Ce
programme devrait se dérouler sur trois années
et revu
annuellement. L'Opération prolongée en
faveur des
réfugiés (PRRO 6120.01) expire le 30 juin
2001. On
envisage une opération d’urgence pour venir en
aide aux
victimes de la sécheresse qui a dévasté la
région et
affecté principalement la population rurale
en Arménie.