FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 10/00 - GÉORGIE* (18 septembre)
La mission conjointe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires qui s’est rendue en Géorgie au mois d’août a constaté que le pays doit affronter une grave crise alimentaire. La production agricole de 2000 a enregistré une chute vertigineuse due à une grave sécheresse, qui a affecté tant les régions de culture pluviale que celles bénéficiant de l’irrigation. Six régions, à savoir celles de Kakheti, Mtskheta, Mtianeti, Kvemo Kartli, Shida Kartli, Samtskhe- Javakheti et Imereti ont été particulièrement touchées. Dans les régions orientales de la Géorgie, les récoltes céréalières ont été en grande partie perdues; par ailleurs, bien que l’on constate une amélioration de la production dans les régions situées plus à l’est et au nord, les réductions de rendement y restent supérieures ou égales à 50 pour cent, tandis que la qualité des céréales produites est des plus médiocres. Dans les régions bénéficiant de l’irrigation, cette dernière a ité généralement insuffisante, amputant parfois de moitié les rendements. La sécheresse a affecté toutes les cultures, et pas seulement les céréales. Ainsi, le rendement de la pomme de terre, denrée alimentaire de base des régions situées en altitude, est également mauvais, notamment dans les régions non irriguées. Dans le sud et dans le sud-est, le doryphore de la pomme de terre a encore aggravé les dommages subis par les cultures de pommes de terre. La production de tournesol a été durement touchée, de même que les fruits, les légumes et les raisins. Les pâturages et les cultures fourragères ont aussi été affectés, et il faudra procéder à une réduction du cheptel, notamment dans l’est.
La mission a fixé provisoirement la production céréalière totale de 2000 à 326 000 tonnes, dont 83 000 tonnes de blé (contre 226 000 tonnes en 1999). À titre provisoire, la production de maïs et d’orge est estimée à environ 225 000 tonnes et 15 000 tonnes respectivement, en attendant le bouclage de la récolte. Toujours au stade prévisionnel, la production globale de céréales de 2000 ne représenterait que 42 pour cent de la production céréalière totale de 1999 et 49 pour cent de la dernière moyenne quinquennale.
Étant donné que le niveau plancher des besoins nationaux de consommation céréalière, qui comprennent les denrées alimentaires, les semences de cultures fourragères et les pertes, a été estimé à 1,07 million de tonnes, les besoins estimatifs en importations céréalières de Géorgie pour 2000/2001 sont établis à 748 000 tonnes, dont 620 000 tonnes de blé, 88 000 tonnes de maïs, 35 000 tonnes d’orge et 5 000 tonnes de riz. Il est difficile d’évaluer avec précision les importations commerciales, compte tenu des importations informelles et du volume du commerce de transit; toutefois, leur volume a été estimé à 437 000 tonnes, tandis que les promesses d’aide alimentaire totalisent 88 000 tonnes. Il reste ainsi un déficit non couvert de 223 000 tonnes (112 000 tonnes de blé; 80 000 tonnes de maïs; 30 000 tonnes d’orge; 1 000 tonnes de riz), qui devra être couvert par une aide alimentaire additionnelle.
La mission a également constaté que la production de semences céréalières a été perdue dans sa quasi totalité et que le pays ne dispose que de 4 000 tonnes sur les 30 000 tonnes correspondant à ses besoins. Si l’on veut que la production se redresse et que les besoins d’aide alimentaire diminuent l’année prochaine, il faudra impérativement fournir des semences de blé d’hiver aux agriculteurs.
Une aide alimentaire d’urgence est nécessaire pour environ 696 000 personnes particulièrement affectées par la sécheresse, et le PAM a lancé un appel pour l’obtention d’environ 66 000 tonnes sur une période de huit mois (de novembre à juin), c’est-à-dire jusqu’à la prochaine récolte principale.