FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 03/01 - MONGOLIE* (5 février)

MONGOLIE* (5 février)

L’an dernier, l’hiver le plus rigoureux enregistré depuis des décennies avait gravement affecté la sécurité alimentaire d’un grand nombre de personnes, en particulier des éleveurs nomades. Cette année encore, le pays subit un hiver dévastateur qui exacerbera encore les problèmes d’approvisionnements alimentaires. Une neige épaisse recouvre les terres sur lesquelles le bétail est normalement mis en pâturage l’hiver et les températures sont parfois descendues à moins 50o. Le temps a déjà fait huit victimes parmi les éleveurs et environ 500 000 têtes de bétail sont mortes alors qu’un tiers de la population est entièrement tributaire de l’élevage pour assurer sa subsistance et se procurer des revenus. Les conditions climatiques entravent l’acheminement des vivres et des fournitures médicales vers les régions où la population est le plus fortement exposée aux pénuries alimentaires. De plus, l’hiver glacial fait suite à un été sec qui a réduit les cultures fourragères nécessaires au bétail. La situation devrait empirer au cours de l’hiver. En janvier, Les Nations Unies ont lancé un appel d’urgence à la communauté internationale pour venir en aide au pays.

Les répercussions d’un nouvel hiver rigoureux et de la diminution du fourrage sur l’élevage revêtent une importance capitale. Ce secteur joue en effet un rôle décisif dans l’économie car il constitue la principale source de revenus des ménages et contribue de manière importante à obtenir des devises étrangères. Les lourdes pertes de bétail et la réduction des produits carnés qui en a résulté ont conduit à une forte augmentation du prix du bétail (jusqu’à 40 pour cent), d’où un effet domino sur l’inflation et sur le coût de la vie, aggravant encore la sécurité alimentaire des groupes les plus pauvres et les plus vulnérables. Outre la viande, on note une grave pénurie de lait, surtout dans les campagnes, ce qui réduit davantage l’une des principales sources de protéines et de nutriments dans le régime alimentaire. Par ailleurs, les familles d’éleveurs nomades ont eu d’énormes difficultés à trouver d’autres sources de revenus, la plupart n’ayant pas reçu l’éducation ou la formation voulue pour d’autres emplois. Néanmoins, nombre d’entre elles ont migré vers les villes et les centres urbains, exacerbant les problèmes existants de chômage et de vulnérabilité aux pénuries alimentaires.

Les pénuries alimentaires actuelles font suite à plusieurs années de détérioration sensible de l’état nutritionnel résultant la profonde transformation de larges couches de la population à mesure que l’économie planifiée a cédé la place à l’économie de marché. Cette évolution a exposé aux incertitudes économiques de nombreux groupes qui dépendaient d’emplois et de services d’assistance publics, du fait qu’ils n’avaient guère d’autres sources de gains. Selon divers rapports reçus au milieu des années 90, la pauvreté et l’insécurité alimentaire touchaient plus particulièrement les chômeurs, les personnes âgées, les ménages dirigées par une femme, les enfants, les retraités et les petits éleveurs. D’après de récentes études réalisées par des ONG, un taux élevé de malnutrition chronique subsiste dans plusieurs régions de nomadisme, un grand nombre de familles vivant dans l’indigence la plus extrême.

En janvier, une mission inter-institutions des Nations Unies, dont la FAO, s’est rendue en Mongolie pour évaluer la situation et a lancé un appel pour que des secours soient fournis d’urgence. L’appel des Nations Unies concerne plus particulièrement les populations vulnérables des provinces les plus touchées et portera sur le renforcement des capacités de la Commission nationale d’urgence (SEC) et d’autres partenaires nationaux importants afin que la planification préalable aux catastrophes et les interventions nécessaires soient mieux gérées et coordonnées. L’appel couvre une période de quatre mois, allant du 1er février au 31 mai 2001, et porte sur 7 millions de dollars E.-U. en espèces et 4,7 millions de dollars E.-U. en nature, pour venir en aide à la population de 73 comtés touchés. Cet appel ciblera les secteurs suivants: l’élevage (4 millions de dollars E.-U. en espèces et 4,7 millions de dollars E.-U. en nature), la santé, l’eau et l’assainissement (2,3 millions de dollars E.-U.) ainsi que la nutrition (608 000 dollars E.-U.).


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