FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 03/01 - MOZAMBIQUE (26 février)
Le niveau élevé du Zambèze, grossi par les pluies torrentielles qui sont tombées dans les pays voisins, ainsi que les fortes pluies continues qui ont détrempé les provinces centrales depuis les derniers jours de janvier ont causé des inondations dans les provinces centrales de Zambezia, Sofala, Manica et Tete, surtout à la fin de février. On estime que 41 personnes ont péri, que plus de 77 000 ont perdu leurs biens et que plus de 400 000 sont touchées par le désastre. Les transports sont rendus difficiles par suite des dommages causés aux infrastructures. L’accès au port de Beira est interrompu. Les évaluations préliminaires effectuées par le gouvernement des dégâts occasionnés à l’agriculture indiquent que, à la fin de février, 27 000 hectares de cultures vivrières avaient été détruites par les inondations, principalement dans la province de Zambezia, touchant 44 000 foyers agricoles.
À la suite de l’ouverture du barrage de Chaora Bassa, le plus grand du pays sur le Zambèze, de nouvelles inondations menacent les régions centrales. Près de 80 000 personnes sont évacuées des villes de Marromeu et Luabo et des régions avoisinantes. Les inondations menacent également les régions situées le long de la rivière Pungue dans les provinces de Manica et Sofala. Vers le sud, le haut niveau des eaux de la rivière Save met en danger 30 000 personnes. Le gouvernement a lancé un appel pour obtenir 30 millions de dollars E.-U. afin de faire face à la situation d’urgence des régions centrales. Les routes étant impraticables, davantage d’avions sont requis sans retard pour les opérations d’évacuation. Une aide alimentaire d’urgence est actuellement distribuée aux 20 000 personnes touchées. Les plants et les semences nécessaires pour permettre aux agriculteurs d’obtenir une récolte de deuxième campagne sont évaluées à 2,3 millions de dollars E.- U.
Dans les provinces du sud, qui ont le plus souffert des inondations de l’année dernière, les prévisions pour la récolte céréalière de cette année se sont détériorées du fait des faibles précipitations, bien inférieures à la moyenne, qui ont marqué le mois de janvier. Les pluies qui sont tombées à la mi-février sont peut-être arrivées trop tard pour empêcher une réduction trop grave du rendement. Dans les principales zones de culture céréalière du nord, des pluies favorables depuis le début de la saison ont favorisé le développement des cultures.
Les perspectives concernant la récolte céréalière de la campagne de cette année sont encore satisfaisantes, car les pertes de culture dues aux inondations ne sont pas significatives au niveau national. L’abondance générale des pluies et l’accroissement des superficies cultivées par rapport à l’année dernière devraient assurer, selon les estimations officielles, une augmentation de 6 pour cent de la récolte céréalière de la campagne de cette année. Toutefois, si les pluies continuaient d’être abondantes pendant le reste de la période de croissance, ces perspectives pourraient se détériorer rapidement.
La situation de l’approvisionnement alimentaire au niveau national reste satisfaisant. Le cours du maïs est inférieur à ce qu’il était il y a un an. Néanmoins, quelque 165 000 personnes sont en situation d’insécurité alimentaire dans 37 districts jusqu’à la prochaine récolte.