FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 03/01 - RUSSIE, FÉDÉRATION DE (13 février)

RUSSIE, FÉDÉRATION DE (13 février)

Les premières perspectives concernant les céréales d’hiver de 2001 sont bonnes. La superficie ensemencée en cultures d’hiver, qui seront récoltées au printemps/été de cette année, a progressé de 0,5 million d’hectares, passant à 14,66 millions d’hectares, en raison essentiellement des emblavures plus étendues dans le Caucase Nord. Dans l’ensemble, les conditions de végétation ont été bonnes. D’après les images satellites, le développement des cultures serait plus satisfaisant dans la plupart des régions, à l’exception des oblasts de Volgograd et de Saratov. Le temps généralement doux de cet hiver leur a été favorable. Les habitants ont été durement éprouvés par les périodes de froid intense mais, dans l’ensemble, les cultures ont été suffisamment protégées.

La FAO estime la récolte de céréales et de légumineuses de 2000 à 71 millions de tonnes, chiffre proche de la moyenne et supérieur de quelque 11 millions de tonnes aux estimations de la production effectuées par la FAO en 1999. Les estimations de la FAO pour les deux années dépassent d’environ 10 pour cent les estimations officielles (2000: 65,4 ; 1999: 54,7 millions de tonnes), du fait de la sous-comptabilisation systématique. La production de blé est maintenant estimée par la FAO à 38 millions de tonnes (quelque 10 pour cent de plus que les prévisions officielles) et la proportion de blé de bonne qualité est plus élevée que l’an dernier. La production de céréales secondaires est estimée par la FAO à 31 millions de tonnes, contre 25 millions de tonnes l’an dernier.

Selon certaines indications, la récolte de 2000 serait suffisante pour couvrir les besoins intérieurs de produits alimentaires et d’aliments du bétail et permettre de reconstituer un peu les stocks. Pendant la campagne de commercialisation 2000/01, il est prévu que les importations céréalières soient ramenées à la moitié du volume de l’an dernier (8,4 millions de tonnes) et partiellement compensées par des exportations s’élevant à environ 2 millions de tonnes.

L’insécurité alimentaire est essentiellement liée à l’accès aux vivres plutôt qu’à leur disponibilité, car les revenus sont répartis de manière très inégale. Environ la moitié de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté (4,30 dollars E.-U./personne/jour). Parmi les causes spécifiques de la pauvreté figurent les arriérés de paiements des pensions, des salaires et des traitements.

En Tchétchénie, on signale que les perspectives concernant les semis des céréales d’hiver qui seront récoltées l’année prochaine sont également sombres en raison du manque de ressources financières et de carburant. La production agricole de 2000 a énormément souffert des problèmes d’insécurité ainsi que des pénuries de machines, de carburant et d’intrants.

Le conflit de Tchétchénie continue à éprouver durement la population locale et les personnes déplacées, en particulier en ce moment pendant les mois d’hiver rigoureux. On estime qu’il reste 170 000 personnes déplacées à l’intérieur de la Tchétchénie. Les opérations de secours sont sérieusement entravées par les problèmes de sécurité et de pénuries de ressources. Le PAM et les ONG fournissent en outre une aide alimentaire de base et d’appoint à pratiquement toutes les personnes déplacées en Ingoutchie, qui sont au nombre de 160 000, dont 30 000 environ vivent encore sous la tente dans des camps.


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