Les oies peuvent être utilisées pour le désherbage car elles aiment l'herbe mais ne consomment pas la plupart des plantes feuillues. Dans un passé récent, les oies ont été utilisées pour entretenir les cultures; vers les années 50, on leur a confié le désherbage des champs de coton aux Etats-Unis. On a ainsi utilisé efficacement les oies pour désherber des cultures comme: les asperges, les pommes de terre, les arbustes à baies rouges, les pépinières, le tabac, les noisetiers, la vigne, les vergers, les betteraves, les haricots, le houblon, les oignons, les fraises et les fleurs d'ornement. Outre l'intérêt qu'elles offrent en entretenant les cultures, les oies procurent dans ces conditions un revenu en profitant des mauvaises herbes qui croissent sous la culture principale.
Le nombre d'oies requis pour désherber un hectare dépend de la culture, mais surtout de la quantité et de la vitesse de croissance des mauvaises herbes. Pour un hectare de coton, 5 à 6 oies sont suffisantes, alors qu'il faut prévoir de 6 à 8 animaux pour un hectare de fraises. En plus du désherbage des cultures traditionnelles, les oies peuvent aussi être utilisées pour l'entretien des fossés et des douves et partout où l'accès d'engins est difficile. Il a par exemple été démontré que des oies de Chine placées dans de bonnes conditions peuvent consommer et réguler le développement des jacinthes d'eau dans les fossés.
La conduite d'un troupeau d'oies destiné au désherbage est simple, car elle fait appel à des jeunes en croissance. Le peu d'appétence que les oies montrent pour consommer les mauvaises herbes doit être contourné. Les fermiers ne doivent pas fournir auparavant une herbe trop appétissante ou trop riche avant de demander à des oisons de désherber les cultures, car cela dissuaderait les animaux de consommer des mauvaises herbes de piètre qualité. Les oies destinées au désherbage sont normalement rationnées avec un petit apport de grains le soir. Le niveau de la ration dépend bien sûr de ce que les oies sont susceptibles de trouver à manger dans la journée. Il faut surveiller attentivement les oies, car des animaux trop affamés sont capables de manger n'importe quoi et peuvent endommager gravement les cultures qu'on leur demande d'entretenir. Certaines cultures comme les betteraves sont plus susceptibles d'êtres dégradées que les arbres, par exemple. Comme pour tout élevage extensif, il faut fournir un abri ombragé et de l'eau. On peut maintenir les oies sur le secteur à entretenir, soit sans d'autre moyen qu'une surveillance visuelle directe, soit en les obligeant à rester dans la zone, parquées par une clôture traditionnelle de 70 à 90 cm de hauteur ou par une clôture électrique.
La pratique du désherbage de différentes cultures par les oies était très populaire dans les années 50, mais l'apparition sur le marché d'une large gamme de désherbants sélectifs très efficaces a considérablement limité cette pratique depuis les années 70. Toutefois, ce système de désherbage peut toujours être employé par des fermiers ou des propriétaires terriens qui ne veulent pas supporter des dépenses en herbicides. Les oies utilisées pour désherber ont par ailleurs un effet bénéfique sur l'environnement, dans la mesure où elles suppriment les substances chimiques destinées à tuer les mauvaises herbes. De plus, leurs excréments contribuent à la fertilisation des sols par apport d'azote.
Bien que l'objectif soit quelque peu différent du désherbage, un autre moyen de nourrir les oies à faible coût réside dans la possibilité de les installer sur des parcelles fraîchement récoltées. En Europe, cette pratique est très fréquente; elle permet de valoriser la part de la culture ou les restes qui n'ont pas pu être récoltés. Bon nombre de cultures peuvent être utilisées à cet effet après leur récolte: les céréales en particulier, mais aussi les légumes tels que les carottes, les choux et les salades qui sont parmi les plus appétissants pour les oies.