155. Garantir que les gouvernements fournissent des biens publics. Les gouvernements africains doivent s'assurer de la mise en place d'un environnement favorable au développement de sociétés privées (quelle que soit leur taille) dans le secteur agricole. Cet environnement doit inclure de solides politiques macro économiques, des investissements dans des infrastructures permettant de réduire les coûts, et un système juridique et judiciaire accessible aux petits agriculteurs et aux entrepreneurs commerciaux à un coût abordable. Les politiques et les dispositions doivent être conçues de manière transparente et par tous les acteurs concernés par l'agriculture, la forêt, la pêche, l'agro-alimentaire et le commerce afin de renforcer le sentiment d'appropriation des politiques, leur mise en uvre et leur efficacité. De plus, lorsque cela s'avère utile, les gouvernements doivent prendre les mesures nécessaires pour décentraliser et réellement déléguer les pouvoirs. La stabilité sociale est une condition essentielle à une croissance économique équitable et au progrès social à longue échéance; il est donc nécessaire donner une forte priorité à la bonne gouvernance et à la garantie de la sécurité.
156. Renforcer le secteur privé dans les secteurs de l'agriculture et du commerce. Tout en tenant compte des risques tant naturels qu'économiques, l'agriculture doit devenir une option d'investissement attrayante pour le secteur privé et c'est là une condition nécessaire pour créer un environnement économique fiable et rentable. L'objectif prioritaire est d'offrir un appui et des mesures d'encouragement supplémentaires pour favoriser l'implantation des marchés et des entreprises commerciales. Ce type d'appui doit s'adresser aux petits exploitants des zones reculées (en particulier en Afrique orientale et australe, mais aussi dans certains pays d'Afrique occidentale). Il faut aussi encourager les nouveaux arrivants du secteur privé et l'établissement de coopératives sur les marchés d'intrants et de produits.
157. Être sélectif dans les actions et les investissements. Pour permettre à l'Afrique de produire et de commercer de façon compétitive à l'intérieur du continent et avec le reste du monde, il faut centrer les actions et les investissements sur une sélection de produits dotés d'un avantage comparatif non exploité afin de profiter du potentiel et des opportunités de production existante.
158. Élaborer un cadre stratégique pour l'expansion des superficies cultivables. Il existe un potentiel important de développement des terres, des eaux et des capacités humaines en Afrique pour augmenter la production et donner un rôle prépondérant à l'agriculture, mais ce potentiel n'est pas encore inexploité. Selon les estimations relatives à l'Afrique subsaharienne, 233 millions d'hectares pourraient être mis en culture d'ici 2025. La productivité des nouvelles terres sera pourtant encore plus faible que celle des terres cultivées aujourd'hui. On estime que seulement 25 pour cent de la hausse de production proviendra de l'expansion de nouvelles terres arables. Il est donc urgent d'évaluer précisément la disponibilité réelle de nouvelles terres, de déterminer si elles sont adaptées à la production agricole et d'élaborer un cadre stratégique pour l'expansion des superficies cultivables.
159. Adopter une vision globale de la gestion des ressources naturelles fondée sur des études scientifiques. Le développement de «produits prioritaires» en Afrique doit s'appuyer sur des études de recherche scientifique qui tiennent compte des besoins technologiques des producteurs. Les gouvernements doivent souligner l'importance du rôle des progrès technologiques et en assurer la diffusion afin que les producteurs les adoptent rapidement. Les services de vulgarisation peuvent de plus en plus difficilement être séparés par discipline ou par secteur et doivent aujourd'hui être considérés comme une partie de l'économie rurale intégrée qui associe l'agriculture, l'élevage et d'autres secteurs. Pour améliorer la productivité et capitaliser les avantages comparatifs inexploités, il est nécessaire d'adopter une vision globale de la gestion des ressources naturelles.
160. Améliorer l'infrastructure matérielle rurale et l'accès aux données de marché. La priorité absolue pour la région est d'améliorer l'infrastructure (eau et assainissement, transports, stockage et traitement, énergie, technologie de l'information et de la communication). Les résultats risquent d'être mitigés. Grâce à ces améliorations, on pourra parvenir à une augmentation durable de la production et de la productivité agricoles, et de là, améliorer la sécurité alimentaire et les revenus. On pourra également accroître l'efficacité et diminuer les coûts d'accès aux marchés des intrants et des produits agricoles, ainsi que réduire les barrières physiques et coûts du commerce intra- et extra-régional (en particulier, les coûts démesurés qui frappent les importations et les exportations des pays enclavés). On pourra enfin réduire les pertes après récolte et les pertes de stockage qui pénalisent de nombreux agriculteurs et négociants tout en ajoutant de la valeur à la production de produits primaires. Par ailleurs, l'accès aux données de marché, qui est fondamentale pour le commerce moderne, pourra aussi être amélioré. Afin de permettre un meilleur accès aux technologies modernes, même dans les zones reculées, les gouvernements doivent prendre les mesures nécessaires qui permettront au public d'accéder plus largement aux télécommunications et aux services de l'Internet, ce qui est clairement une action d'intérêt public.
161. Élaborer des politiques visant à promouvoir le commerce régional et à éliminer les obstacles aux marchés mondiaux. Outre l'aide publique au développement (APD) et les flux de capitaux privés, les pays africains seront de plus en plus tributaires du commerce pour générer des ressources propres à financer la croissance et le développement. Leur participation au commerce international est cependant fortement limitée par plusieurs facteurs (notamment par les contraintes liées à l'offre et à la demande ainsi que par les conditions désavantageuses d'accès aux marchés qui sont les plus intéressants pour eux). Pour faire face à une compétitivité accrue du marché mondial, l'Afrique doit relever un défi politique de taille. Les pays africains devront donc prendre des actions concrètes pour surmonter ces obstacles et faire du commerce un puissant moteur pour la croissance et l'éradication de la pauvreté ainsi que pour une réelle internalisation des bénéfices de la mondialisation. Les éléments de base et les priorités des stratégies qu'ils devront adopter porteront sur: la promotion du commerce intra-régional; la diversification de la production et du commerce; la mise à niveau et l'harmonisation des normes de qualité et de sécurité sanitaire des aliments de manière à respecter les exigences internationales; enfin, l'amélioration de l'accès aux marchés étrangers et le renforcement de la capacité de l'offre en fonction des besoins du marché.
162. Se centrer sur l'ajout de valeur et la diversification des produits. Afin de générer une croissance économique plus équitable et plus durable, priorité doit être accordée à l'adoption de technologies plus performantes pour l'ensemble des produits potentiellement compétitifs sélectionnés au niveau sous-régional. Il faut également augmenter le contenu en valeur ajoutée des exportations et diversifier la production. Pour renforcer la compétitivité de l'Afrique, la première étape est d'accroître la productivité agricole (grâce à l'innovation technologique et à sa large mise en application) et d'augmenter les revenus tout en tenant compte des contraintes spécifiques aux diverses sous-régions. Le tableau 30 récapitule les actions et les types d'investissements nécessaires à l'élimination des contraintes liées à l'eau et aux terres en vue du développement de la production animale et des produits prioritaires prévu dans le cadre du PDDAA.
Tableau 30. Actions et types d'investissements nécessaires à l'élimination des contraintes liées à l'eau et à la terre, par sous-région
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Sous-région |
Terre |
Eau |
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Afrique du Nord |
Préservation des sols et des eaux |
Mesures aptes à lutter contre la raréfaction de l'eau |
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Afrique orientale |
Augmentation de la fertilité des sols |
Amélioration de la gestion et de la qualité de l'eau |
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Soutien aux petits exploitants éloignés et déshérités à l'aide de: |
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Afrique centrale (Tchad compris) |
Améliorations de la fertilité des sols |
Amélioration de la gestion des ressources en eau et de la qualité de l'eau douce |
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Afrique occidentale |
Augmentation de la fertilité des sols |
Amélioration de la gestion des ressources hydriques |
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Afrique australe |
Mesures préventives destinées à réduire la dégradation des sols |
Appui au renforcement de l'irrigation sur les petites exploitations |
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163. Pour résoudre le problème de raréfaction de l'eau, les pays d'Afrique du Nord devraient en premier lieu augmenter leur approvisionnement en eau à court terme en étendant l'utilisation des techniques existantes de desalinisation d'eau saumâtre. Bien que l'utilisation d'eau salée pour irriguer soit une pratique courante, l'eau saumâtre atteint l'aquifère et détériore les sols, ce qui peut aboutir, à long terme, à de graves problèmes. Il faut donc élaborer un programme complexe de dessalement des eaux saumâtres pendant quelques années. En second lieu, il serait souhaitable d'élaborer un plan directeur de préservation des eaux et des sols dans le but d'améliorer les bilans hydriques nationaux de façon significative. En troisième lieu, des investissements devraient être consacrés à l'amélioration des systèmes de drainage, ce qui pourrait permettre d'obtenir une hausse de la productivité.
164. En Afrique orientale, la majeure partie de la population rurale est constituée de petits exploitants agricoles dont le potentiel de croissance n'est pas exploité. Si ce potentiel était mis en valeur, la pauvreté rurale pourrait immédiatement reculer dans la plupart des pays. Si les services agricoles desservaient mieux les régions reculées, les conditions de vie des ménages qui y vivent et la sécurité alimentaire pourraient être améliorés sensiblement. En raison de leur éloignement, ces populations rurales ont généralement la plus faible capacité d'influence sur les politiques. Leur intégration dans le processus d'élaboration des politiques permettrait de renforcer le sentiment d'appropriation, la mise en uvre et l'efficacité de celles-ci.
165. En Afrique centrale, la seule façon de garantir la croissance de la productivité sous-régionale est de se concentrer sur des actions et des programmes visant à améliorer la gestion de l'eau et la fertilité des sols tout en prenant des dispositions préventives pour diminuer le rythme de déboisement (et de désertification au Tchad).
166. En Afrique occidentale, la meilleure stratégie pour accroître la fertilité des sols et les rendements consisterait à associer l'exploitation des arbres (en particulier des variétés qui constituent une source de revenus), les cultures alimentaires, les engrais, et l'agriculture favorisant la conservation des ressources (avec peu, ou pas, de labour). Cette stratégie est optimale pour combattre la dégradation des terres et établir des systèmes plus productifs et durables en zone humide. De même, dans les zones subhumides de l'Afrique occidentale et centrale, les cultures sans travail du sol, associées à l'utilisation de paillage à base de résidus de récolte, se sont avérées plus efficaces que le labourage. Malheureusement, compte tenu des difficultés de mise en uvre et des coûts de transition (y compris les outils ou l'équipement nécessaires), ce nouveau système a eu une portée limitée et a été peu adopté, aussi bien dans les zones humides que subhumides. Priorité devrait être accordée aux points suivants: réforme du régime foncier; adoption de mesures incitant les exploitants agricoles à investir dans l'amélioration de la fertilité des terres et dans la création de coopératives; enfin, réalisation d'investissements pour assurer des débouchés.
167. En Afrique australe, il est primordial d'améliorer les systèmes d'irrigation des petites exploitations. Afin d'augmenter la productivité des petites exploitations, il faut faciliter l'accès à l'eau et aux nouvelles technologies, et développer les capacités institutionnelles. Les pays qui sont confrontés à un manque d'eau et à une pluviométrie variable (comme la Zambie, le Zimbabwe, le Botswana, le Mozambique, le Malawi et la Namibie) doivent adopter une gestion rigoureuse et durable de l'eau.
168. Bien que la forme précise du développement du secteur forestier variera d'une sous-région ou d'un pays à l'autre, les investissements et les actions prioritaires devront toujours viser à:
s'attaquer au problème de la pauvreté et faire en sorte que les forêts, ainsi que la transformation et le commerce de leurs produits, jouent un rôle capital non seulement pour augmenter les recettes en devises étrangères, mais aussi pour améliorer les conditions de vie des pauvres en zone rurale;
inverser la tendance actuelle d'épuisement et de dégradation de la ressource forestière, en particulier grâce à la protection et à l'amélioration des réserves d'eau, à la lutte contre la désertification, aux actions de prévention de la dégradation des terres et à la préservation de la diversité biologique.
169. Ces priorités générales doivent inclure des actions et des programmes d'investissement conçus sur mesure en fonction des caractéristiques, des tendances et des contraintes de chaque grand écosystème forestier par pays. Les actions énumérées ci-après sont indispensables pour une capitalisation durable de la richesse en ressources forestières de l'Afrique.
170. Le secteur public doit être réhabilité en redéfinissant ses responsabilités et en lui donnant les moyens de créer les conditions propices au bon fonctionnement des autres communauté set acteurs économiques. Pour cela, il faudra renforcer les capacités d'analyse des politiques, la surveillance du développement global du secteur forestier et la mise en place de moyens permettant à tous les membres des communautés de participer à la production, à la transformation et au commerce. Le secteur public pourra conserver les hautes responsabilités de protection de l'environnement et de mise à disposition d'autres biens publics, tels que la recherche.
171. Le secteur de production de bois d'uvre industriel a déjà commencé à s'orienter vers les plantations. En Afrique du Sud, la quasi totalité de la production de bois d'uvre provient de plantations. Bien qu'il existe encore des contraintes critiques de disponibilité en eau et en terres productives, la production en Afrique orientale devrait, elle aussi, s'appuyer sur des plantations. Même en Afrique du Sud, l'expansion de nouvelles plantations est limitée par le manque d'eau disponible. Il existe cependant certaines possibilités d'accroissement des plantations au Mozambique, en Tanzanie et en Zambie. Par contre, en Afrique occidentale et centrale, les perspectives de plantations à grande échelle resteront modestes tant que les forêts naturelles permettront de répondre à la demande des industries du bois.
172. Pour favoriser la culture d'arbres dans des structures informelles ou non traditionnelles (propriétés familiales, terres à bois et petites exploitations), il est important de prendre des mesures d'incitation (en particulier en garantissant les régimes de propriété et d'exploitation des terres) et de mettre en uvre des programmes d'investissement. Ces incitations et ces programmes sont incontournables car ils peuvent stimuler la productivité en Afrique orientale et australe ainsi que dans les pays à haute densité de population en Afrique occidentale et centrale.
173. Les mesures suivantes sont importantes pour assurer le développement du commerce et des industries de transformation en Afrique:
adaptation des politiques de développement industriel et commercial, et des ajustements institutionnels. Ces mesures sont essentielles pour que les petites entreprises marginalisées puissent s'intégrer à l'économie moderne. L'expérience montre qu'en général les politiques, les lois et les procédures institutionnelles sont conçues à l'intention des grandes entreprises. Les petits acteurs ont du mal à remplir toutes les obligations en raison de coûts de transaction trop élevés;
analyse des secteurs de production informels. Il faut se tourner vers le modeste secteur informel d'autant plus attentivement qu'une croissance industrielle rapide est encore inconnue en Afrique. Des recherches doivent être menées pour comprendre l'ampleur et la répartition des gains générés par ce secteur, les ressources humaines qu'il mobilise, le niveau requis d'exploitation des ressources naturelles ainsi que sa contribution au bien-être social et à l'économie, tant au niveau national que régional et local. Il serait donc utile d'analyser ce secteur en détail;
amélioration et adaptation des dispositifs et des politiques de finance rurale. Des réformes et des innovations doivent être entreprises pour que le développement potentiel du secteur forestier puisse attirer les capitaux au même titre que l'agriculture;
encouragement et soutien des industries de transformation et du commerce modernes. Les pays humides, autrefois très riches en forêts naturelles (comme ceux du bassin du Congo et des pays côtiers de l'Afrique occidentale) disposent d'une industrie forestière en sommeil, ou ont déjà épuisé leurs ressources et exporté leur richesse en vendant des grumes de faible valeur marchande. Le manque d'entreprises de transformation apportant une valeur ajoutée, ou leur inefficacité, peuvent expliquer cette inactivité ou cette surproduction à faible valeur. Aujourd'hui, les entreprises de transformation fournissent de gros volumes de grumes à des usines de transformation en Europe (notamment en France), ce qui contribue peu au développement national, hormis la création d'emplois temporaires. Le désavantage comparatif en produits à valeur ajoutée de ces pays riches en ressources montre clairement l'urgence d'améliorer les capacités de transformation, en particulier dans les pays de la zone humide (pays côtiers de l'Afrique occidentale et Afrique centrale).
174. La richesse biologique des forêts africaines humides doit être considérée comme un élément critique lors de la programmation d'un développement économique. Avec un développement et une promotion commerciale adaptés, les forêts pourraient, grâce aux marchés de niches pour les variétés précieuses, générer plus de valeur par unité de surface. Il faut cerner et exploiter les opportunités économiques locales et commerciales que représentent les "produits de niche" tout en s'assurant que l'exploitation forestière à l'échelle industrielle et les mesures de régénération de la forêt restent compatibles avec la préservation de la biodiversité. Des études préliminaires devraient permettre:
d'identifier des espèces sauvages apparentées pour les principaux produits agricoles et des méthodes optimales de préservation de ces précieux produits. Cela est crucial car la pression exercée sur les terres menace d'extinction les espèces naturelles. Les habitats d'espèces animales uniques dans les hautes terres méritent aussi d'être préservés;
de déterminer et de promouvoir le potentiel commercial d'autres végétaux ou de produits végétaux à valeur ajoutée ayant un potentiel d'utilisation pour l'alimentation ou la médecine. Il faut accorder priorité aux plantes dont le potentiel d'utilisation est déjà connu. Peu d'investissements ont été consentis (que ce soit par des investisseurs nationaux ou étrangers) pour développer des technologies capables de convertir ce potentiel en réalité;
d'élaborer des politiques et de renforcer les capacités institutionnelles des entités et des réseaux de recherches nationales et sous-régionales aptes à réaliser ces tâches.
175. Une approche intégrée, intersectorielle et multidisciplinaire des politiques de développement nationales et régionales contribue à garantir une utilisation durable des ressources naturelles. Le secteur forestier, à lui seul, s'est révélé peu apte à lutter contre la pauvreté. En revanche, la foresterie peut faire partie des efforts de production visant à faire reculer la pauvreté et à préserver l'environnement. Ainsi, étant donné que l'eau est le facteur contraignant, des progrès, même marginaux, pour mieux l'utiliser, pourraient aboutir à des gains de productivité et à une amélioration de la qualité de l'environnement. D'autres actions et investissements dans ce domaine devraient concerner:
l'élaboration de méthodes, d'approches et de techniques améliorées de collecte des eaux en vue d'une utilisation plus efficace pour l'agriculture et pour la plantation d'arbres;
la promotion d'une meilleure gouvernance pour les ressources en terres, en eaux, en arbres et en forêts - ce qui doit recouvrir des questions critiques telles que l'accès aux ressources, les droits de propriété et d'utilisation;
la détermination des moyens d'éliminer les obstacles à l'accès aux informations utiles pour saisir les opportunités économiques et pour préserver l'environnement;
la démonstration des effets des externalités, telles que les politiques de développement et l'imprévisibilité du climat, sur l'assèchement des forêts et sur les opportunités économiques;
l'élaboration d'ajustements institutionnels et de dispositions politiques aptes à accroître la participation des communautés dans la gestion de la ressource forestière;
l'addition de valeur aux produits forestiers et le développement des marchés correspondants, ce qui pourrait permettre d'offrir de nouvelles perspectives économiques et de développer des entreprises pour les populations rurales appauvries.
176. Afin de développer le secteur de la pêche en mer en Afrique, priorité devrait être accordée aux larges domaines d'actions suivants:
surveillance étroite des incidences de l'aménagement de la pêche sur les performances économiques de l'industrie halieutique et de ses divers sous-secteur, ce qui pourrait permettre de maximiser les gains et minimiser les conséquences négatives;
suivi étroit des effets des subventions, des incitations économiques, des politiques et des mesures fiscales afin de montrer si les activités de la pêche sont rentables et durables;
conception et mise en uvre de mesures particulières pour protéger le secteur de la pêche artisanale. Ces mesures viseraient à sauvegarder le rôle économique et social important du secteur de la pêche à petite échelle en tant que source d'emplois, de revenus et d'alimentation. La performance économique de ce secteur souffre en général de la surexploitation des ressources halieutiques côtières et de la concurrence de bateaux de pêche commerciale plus efficaces, comme les senneurs et les chalutiers;
mise à disposition de conseils techniques et de formation ainsi que de soutien à l'investissement et au crédit Ces formes de soutien du gouvernement et du secteur privé à l'industrie de la pêche à petite et grande échelle sont primordiales pour permettre l'adaptation aux changements accompagnant la mise en place de pratiques de pêche durable et des réglementations et dispositions qui s'y appliquent;
élaboration de stratégies communes aux pays du Golfe de Guinée et aux pays de l'Afrique du nord-ouest et du sud-ouest pour l'exploitation des stocks des petites espèces pélagiques. Le coût de cette pêche est faible, et ces petites espèces peuvent être consommées localement et constituer ainsi un substitut à bon marché et nutritif à des produits de plus grande valeur, donc exportables. Les organisations régionales de gestion des pêches existantes doivent proposer un mécanisme institutionnel de coordination des politiques nationales en la matière;
participation accrue des communautés au développement de la pêche artisanale (depuis la programmation jusqu'aux aspects financiers). En reliant les institutions traditionnelles de crédit communautaire aux banques de prêt modernes, on pourrait capitaliser l'effort de développement sur une composante préexistante de la culture communautaire locale;
réduction des pertes grâce à l'amélioration de la manutention et de la transformation. En consolidant la valeur ajoutée des produits halieutiques, on peut développer l'industrie de la pêche sans augmenter les captures. Le développement futur des politiques et des pratiques de gestion de la pêche passera par une attention particulière aux communautés de petits pêcheurs. Il est également crucial de mieux comprendre l'organisation sociale et les traditions culturelles des communautés de pêcheurs;
compréhension et capitalisation des caractéristiques culturelles de la gestion de la pêche. Dans la plupart des cas, les caractéristiques culturelles d'une communauté de petits pêcheurs sont développées par ses membres dans le but de soutenir leurs moyens de subsistance et de subvenir à d'autres besoins humains. Dans d'autre cas, on peut, à l'aide d'une formation, minimiser l'incidence des coutumes locales qui s'opposent parfois à des changements positifs;