En dépit du bon démarrage de la campagne secondaire “belg” de 2002 et des premières perspectives de récoltes favorables, les perspectives alimentaires sont assez alarmantes dans plusieurs zones, du fait de la mauvaise répartition des pluies et de leur arrêt précoce. La culture belg représente près de 10 pour cent de la production céréalière totale, mais dans certains secteurs, elle fournit l’essentiel des céréales produites chaque année. La saison des pluies de la campagne principale “meher” commence également mal puisque les précipitations généralement élevées en juillet et en août ont été nettement inférieures aux autres années. Des pluies abondantes n’ont été relevées que dans de petits secteurs des hautes terres de l’ouest, bien que des averses modérées, voire fortes, aient arrosé certaines zones du centre-nord en août.
Face à cette situation alarmante, le gouvernement a lancé un nouvel appel à la communauté internationale le 3 septembre, afin de couvrir un déficit vivrier d’environ 104 000 tonnes. La situation des éleveurs des provinces d’Afar et de Kereyu dans les zones est et nord-est du pays où l’on signale d’importantes pertes de bétail et la migration inhabituelle des populations à la recherche d’eau et de pâturages est particulièrement préoccupante. Les conditions dans les basses terres de Bale et de Hararghe dans la région d’Oromia ainsi que dans les zones de Shinile, de Fik, de Dagahbour et de Jijiga dans la région Somali sont également inquiétantes. Le fléchissement sensible des prix céréaliers résultant de la récolte exceptionnelle de la campagne principale “meher” de 2001 s’est maintenant inversé et de brusques montées des cours ont été enregistrées dans certains secteurs.
La FAO et le PAM ont conjointement approuvé une opération d’urgence en mai 2002 pour fournir à 2,1 millions de petits exploitants agricoles et d’éleveurs victimes de la sécheresse une aide alimentaire évaluée à 51,1 millions de dollars E.-U., pendant 12 mois (du 1er avril 2002 au 31 mars 2003).