Trois années d’hivers rigoureux et d’étés secs ont eu des effets désastreux sur l’élevage et l’agriculture. Des millions de têtes de bétail ont péri et la production de blé, qui est pratiquement la seule céréale cultivée dans le pays, a fortement reculé, passant de 700 000 tonnes au début des années 90 à moins de 200 000 tonnes durant les cinq dernières campagnes. Ces problèmes sont aggravés par un passage difficile du socialisme à l’économie de marché, par une grande lourdeur bureaucratique et par la corruption. Le mode de vie traditionnel est gravement menacé, de nombreux ruraux en quête d’emploi rejoignant les villes.
En 2002, les pluies d’été, tombées de mai à fin août, ont été inférieures de plus de 50 pour cent à la moyenne et les plus faibles depuis cinq ans, causant de graves dommages tant à l’élevage qu’à la production céréalière. Dans les zones de culture du blé du nord, la pluviométrie s’est située à un niveau compris entre 42 et 51 pour cent de la normale. Aussi la récolte de blé, rentrée en principe ce mois-ci, devrait-elle être inférieure à la médiocre production de 190 000 tonnes obtenue en 2001. S’il veut couvrir les besoins intérieurs pour la campagne de commercialisation 2002/03 (octobre/septembre) le pays devra importer environ 200 000 tonnes de blé et à peu près 15 000 tonnes de riz. Étant donné que le pays est en butte à un sérieux problème de balance des paiements, les importations commerciales ne couvriront que partiellement ces besoins, et une aide alimentaire sera nécessaire pour le restant.