Département économique et social

 système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

 perspectives alimentaires
No. 3 Rome, juin 2003

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

Céréales

LA SITUATION D’URGENCE ALIMENTAIRE PERSISTE DANSDE NOMBREUX PAYS 1/

Production actuelle et perspectives des récoltes

Commerce

Stocks de report

Les approvisionnements céréaliers mondiaux risquent-ils d’être « vraiment serrés » si les stocks mondiaux continuent de dégringoler en 2004?

Prix à l’exportation

Taux de fret maritime

Manioc

Graines oléagineuses, huiles et farine d’oléagineux

Légumineuses

Sucre

Engrais

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Commerce1/

Les perspectives initiales concernant le commerce céréalier pour 2003/04 font présager un déclin marqué.

Les prévisions initiales de la FAO concernant le volume mondial du commerce de céréales en 2003/04 s'établissent à 231 millions de tonnes, soit un recul d'environ 8 millions de tonnes ou 3,5 pour cent par rapport à l'année précédente. Les échanges portant sur la quasi-totalité des grandes céréales, le blé en particulier, subiront une contraction au cours de la nouvelle campagne. Une partie du déclin prévu des échanges mondiaux se traduira par une réduction des importations des pays en développement; toutefois, la majeure partie de ce déclin concernera les pays développés, dont les achats retomberont à des niveaux normaux, après deux années d'importations supérieures à la moyenne. Quant aux pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV), leurs importations céréalières totales devraient rester voisines du volume estimatif des importations en 2002/03, soit environ 80 millions de tonnes.

Le commerce du blé au plus bas depuis cinq ans

Selon les dernières indications, le commerce international du blé pourrait atteindre en 2003/04 son point le plus bas depuis cinq ans, soit à peine 100 millions de tonnes, avec une réduction de 6 millions de tonnes des importations par rapport au niveau estimatif, déjà médiocre, de la campagne 2002/03. Deux facteurs, au moins, sont à l'origine de ce déclin. Tout d'abord, et c'est de loin le facteur le plus déterminant, le recul accentué des importations de l'UE qui devrait se produire en 2003/04. En effet, l'instauration en 2003 d'un régime de contingentement des importations, qui vise à contrer les approvisionnements en blé à bon marché provenant principalement de l'Ukraine et de la Fédération de Russie, devrait entraîner une réduction de 6 millions de tonnes des importations européennes. Ces dernières avaient atteint des niveaux sans précédent en 2001/02 et en 2002/03, faisant de l'une des premières régions exportatrices de blé le principal importateur mondial. Le deuxième facteur concerne l'amélioration prévisible des approvisionnements internes dans plusieurs pays importateurs, notamment les grands producteurs de blé. Il s'agit en premier lieu de pays d'Afrique du Nord, mais aussi de la plupart des pays d'Asie, y compris l'Afghanistan, où l'on prévoit une récolte exceptionnelle en 2003.

Cependant, un certain nombre de pays devraient augmenter leurs importations en 2003/04. La Chine, dont on prévoit que sa production chutera pendant que se poursuivra la hausse de la demande de blé de bonne qualité, augmentera probablement ses achats d'au moins un million de tonnes. Quant aux importations de l'Iraq, elles pourraient également progresser durant la campagne en cours, en fonction toutefois des résultats de la récolte et de la remise en état de ses réseaux internes de commercialisation et de transport. Les importations de blé de l'Éthiopie devraient augmenter de façon marquée, compte tenu de son déficit intérieur croissant depuis le démarrage de la campagne de commercialisation 2002/03.

Les principaux exportateurs de blé s'apprêtent à reconquérir les marchés.

En temps normal, la contraction prévue des importations mondiales au cours de la campagne 2003/04 aurait nui aux perspectives de vente des cinq exportateurs traditionnels de blé. Or, les expéditions provenant d'un certain nombre de pays exportateurs importants semblent au contraire amorcer une reprise vigoureuse, tandis que plusieurs pays exportateurs non traditionnels auront sans doute des excédents beaucoup plus modestes. On prévoit une réduction de près de 10 millions de tonnes des exportations en provenance de la Fédération de Russie, et celles de l'Ukraine pourraient reculer de près de 6 millions de tonnes. Une réduction des exportations est également prévue pour l'Inde et le Pakistan. Cependant, la progression des volumes en provenance des exportateurs traditionnels devrait compenser ces reculs, notamment en raison du redressement marqué des quantités exportables en Argentine, en Australie et au Canada. Parallèlement, toutefois, les expéditions provenant des États-Unis et de l'Union européenne risquent de demeurer virtuellement inchangées; en outre, compte tenu de la fermeté de l'euro, l'UE pourrait avoir encore plus de mal à accroître ses écoulements, à moins que les subventions de restitution aux exportations ne soient sensiblement augmentées.

Vue d'ensemble des importations mondiales de céréales

 BléCéréales secondairesRiz (usiné)Total
 2002/032003/04
prévis.
2002/032003/04
prévis.
200320042002/032003/04
prévis.
 ( millions de tonnes )
Asie42,943,556,057,913,3 112,2 
Afrique26,425,417,315,37,8 51,5 
Amérique centrale6,97,013,614,72,0 22,5 
Amérique du Sud11,711,15,95,81,4 19,0 
Amérique du Nord2,02,66,94,40,7 9,6 
Europe15,69,87,26,81,6 24,5 
Océanie0,80,60,20,10,4 1,3 
MONDE 105,4 100,0 107,1 105,0 27,1 26,0 1/ 239,6 231,0
Pays en déve-        
loppement78,277,371,072,123,222,1172,4171,5
Pays
développés
27,222,836,132,94,03,967,259,6

Source: FAO 1/ Très provisoire.

Le commerce des céréales secondaires devrait enregistrer un déclin en 2003/04.

Selon les premières indications, le commerce mondial des céréales secondaires pourrait atteindre, au cours de la campagne de commercialisation 2003/04, un niveau inférieur d'environ 1,5 million de tonnes à celui de 2002/03, pour s'établir à 105 millions de tonnes. La majeure partie de cette réduction serait concentrée dans les pays développés, dont le volume global d'importations devrait tomber à son étiage depuis cinq ans avec quelque 33 millions de tonnes, soit 3 millions de tonnes de moins qu'en 2002/03, ce déclin étant principalement attribuable à la réduction des achats de maïs de la part du Canada. En revanche, le montant global des importations de céréales secondaires des pays en développement devrait connaître une progression marginale, principalement due à la réduction des livraisons, sur les marchés mondiaux, de blé de qualité médiocre importé par certains pays comme substitut pour l'alimentation animale. La ventilation des flux des céréales secondaires fait ressortir que la réduction des échanges portant sur le maïs et sur l'orge est la principale raison du déclin prévu des échanges mondiaux, tandis que les importations des autres céréales secondaires devraient se maintenir à des niveaux semblables à ceux de 2002/03.

En Asie, les importations de maïs par la République de Corée devraient augmenter de façon marquée, par suite principalement de la réduction des importations de blé destiné à l'alimentation animale. Quant aux importations d'orge de la part de la Chine et de l'Arabie saoudite, elles pourraient progresser modestement en fonction de la demande croissante. Cependant, les importations devraient rester stables, voire décliner dans la plupart des pays d'Asie, du fait principalement de la croissance économique poussive et de la demande hésitante d’aliments pour animaux. En Afrique, la chute la plus marquée des importations devrait toucher le Maroc, la Tunisie, la Zambie et le Zimbabwe, où l'on attend une augmentation de la production intérieure. Toutefois, dans la majeure partie des pays d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud, les importations devraient se maintenir au niveau de l'année précédente. Au Mexique, les importations devraient augmenter sous l’effet de la vigueur de la demande, tandis que le Brésil, où l'on prévoit une récolte exceptionnelle cette année, devrait, lui, réduire ses achats.

L'augmentation des exportations de céréales secondaires des principaux pays exportateurs compense la réduction des ventes chinoises

En dépit du déclin que devraient subir les échanges mondiaux en 2003/04, les ventes de la plupart des grands pays exportateurs devraient suivre une progression marquée, due principalement à la chute des exportations chinoises. Les exportations en provenance du Canada et des États-Unis devraient en être les principales bénéficiaires, mais l'Argentine et l'Australie en profiteront probablement aussi. En revanche, les expéditions à partir de l'UE pourraient stagner en deçà du niveau de l'année précédente, du fait, notamment, de la réduction de la demande mondiale d'orge. En Chine, la baisse de la récolte de maïs devrait entraîner un recul très net des exportations, lesquelles s'établiront autour de 8 millions de tonnes, soit 45 pour cent de moins qu'en 2002/03. Quant aux exportations d'orge de la Fédération de Russie, elles pourraient décliner elles aussi de façon substantielle en raison de la réduction prévue du volume engrangé. Enfin, les ventes effectuées par l'Afrique du Sud pourraient connaître un léger déclin, tandis que les excédents de maïs enregistrés au Brésil et en Hongrie pourraient stimuler les exportations de ces deux pays.

Examen des importations céréalières mondiales en 2002/03

Les importations céréalières mondiales pour 2002/03 ont été estimées à 239,6 millions de tonnes, niveau légèrement inférieur à celui de la campagne précédente. Ce déclin se caractérise par une réduction des achats de blé et de riz, tandis que les importations de céréales secondaires devraient avoir augmenté.

Les prévisions font état d'un déclin, à 105 millions de tonnes, des échanges mondiaux portant sur le blé en 2002/03, soit une réduction de 2 millions de tonnes par rapport à l'an dernier. La majeure partie de cette baisse serait attribuable à la réduction des importations de plusieurs pays d'Asie, la plus marquée concernant la République islamique d'Iran, où, après une excellente récolte en 2002, les importations de blé sont estimées à 2,5 millions de tonnes - soit une chute de 60 pour cent par rapport à la campagne précédente et le niveau le plus bas depuis 1986/87. Par ailleurs, les bonnes récoltes engrangées dans de nombreux pays d'Asie devraient également limiter leurs importations, faisant tomber les importations du continent à 43 millions de tonnes, contre près de 47 millions de tonnes en 2002/03.

En Afrique, les estimations font état d'importations globales de blé proches du niveau élevé de la campagne précédente, soit plus de 26 millions de tonnes, les volumes accrus d'achats effectués par l'Algérie et la Tunisie compensant virtuellement le recul enregistré en Égypte et au Maroc. Dans la plupart des pays de la région subsaharienne, les importations devraient rester inchangées. Comme pour la campagne précédente, les importations du continent européen, qui restent sous-tendues par les importantes acquisitions de l'UE, devraient continuer de dépasser les niveaux habituels. Ses importations étant estimées à 11 millions de tonnes, l'UE fait aujourd'hui figure de principal acquéreur mondial de blé pour la deuxième année consécutive. Quant aux importations de la plupart des pays d'Amérique latine et des Caraïbes, elles sont restées proches du niveau de la campagne précédente, y compris au Mexique et au Brésil, les deux principaux importateurs de blé.

Les ventes réalisées en 2002/03 par les exportateurs non traditionnels de blé ont continué de jouer un rôle important sur les marchés mondiaux de cette céréale. Ainsi, les expéditions de la Fédération de Russie pourraient atteindre 13,5 millions de tonnes, plaçant le pays au troisième rang mondial des exportateurs de blé après les États-Unis et l'UE. Les exportations de l'Ukraine ont également augmenté très nettement, pour atteindre 8 millions de tonnes. En outre, le Kazakhstan et l'Inde auraient, selon les estimations, exporté au moins 5 millions de tonnes chacun. Dans l'ensemble, cependant, le volume combiné des ventes réalisées par les pays exportateurs non traditionnels est estimé à 32 millions de tonnes, soit environ 30 pour cent du marché mondial. En revanche, les expéditions réalisées par les cinq grands pays exportateurs ont, selon toute vraisemblance, enregistré un net déclin en 2002/03. La seule augmentation concernerait l'UE, et cela après une chute soudaine au cours de la campagne précédente. Les exportations des États-Unis auraient légèrement décliné, tandis que les chutes les plus marquées se sont produites en Australie, en Argentine et au Canada, par suite principalement de déficits de production.

Les importations mondiales de céréales secondaires pour 2002/03 sont estimées à 107 millions de tonnes, soit un million de tonnes de moins que pour la campagne précédente. Ce déclin est principalement attribuable à la légère réduction des importations d'orge et de sorgho, tandis que les importations de maïs, de seigle et d'avoine auraient progressé relativement à la campagne précédente. À l'échelle régionale, les importations totales de céréales secondaires par les pays d'Afrique ont très nettement progressé, atteignant, selon les estimations, le niveau record de 17 millions de tonnes. La majeure partie de cette expansion intéresse l'Afrique subsaharienne, avec au premier rang le Zimbabwe, dont les importations auraient progressé en flèche, grimpant de plus d'un million de tonnes. D'autres pays de la région ont également, selon les estimations, considérablement augmenté leurs importations en 2002/03, notamment l'Éthiopie, le Malawi et la Zambie. En Asie, les importations totales auraient connu un déclin d'environ 56 millions de tonnes. L'Arabie saoudite, pour l'orge, et la République islamique d'Iran, pour le maïs et l'orge, auraient nettement réduit leurs importations, tandis que l'Europe aurait également réduit ses achats en 2002/03, pour un niveau dépassant à peine 7 millions de tonnes. Ce déclin est principalement provoqué par la réduction des importations de l'UE face aux achats plus importants de blé – meilleur marché - d'alimentation animale. En revanche, en Amérique du Nord, la sécheresse qui a sévi au Canada a considérablement stimulé les importations de maïs, tandis qu'en Amérique centrale, le Mexique devrait lui aussi acheter davantage de maïs par suite du déclin de sa production. En Amérique du Sud, la plupart des pays devraient importer des volumes analogues à ceux de l'an dernier.

La Chine, qui a exporté d'importantes quantités de maïs, a compensé la réduction des écoulements de cette céréale par les principaux exportateurs au cours de la campagne 2002/03. Selon les estimations, la Chine aurait expédié un volume record de 14,5 millions de tonnes en 2002/03, soit plus du double de la quantité exportée l'année précédente. La Fédération de Russie et l'Ukraine ont, elles aussi, pu augmenter de façon marquée leurs expéditions, grâce à un volume accru d'approvisionnement. En revanche, les expéditions américaines ne devraient représenter que 52 millions de tonnes, soit un déclin de 4 millions de tonnes par rapport à 2001/02, par suite principalement des mauvaises récoltes et de la concurrence livrée par la Chine. Le Canada et l'Australie, dont les approvisionnements intérieurs ont subi un déclin, devraient eux aussi réduire leurs exportations. Quant aux ventes réalisées par l'Argentine et par l'UE, elles ont légèrement augmenté.

Le commerce international du riz en baisse par rapport aux résultats de 2002

Les prévisions de la FAO concernant le commerce international du riz pour 2003 ont été révisées à la hausse de 300 000 tonnes, relativement au dernier rapport qui faisait état de 27,1 millions de tonnes. Ce volume représenterait une contraction de un million de tonnes par rapport à l'année précédente. Le tassement enregistré d'une année sur l'autre traduit principalement les perspectives de recul marqué des exportations de l'Inde et de l'Australie, suite à des revers de production dans ces deux pays, tandis qu'au plan des importations, il découle d'une réduction des livraisons sur certains des principaux marchés du riz, y compris les Philippines, l'Indonésie, la République islamique d'Iran et l'Iraq.

En Asie, les prévisions officielles concernant les importations du Bangladesh s'établissent à 502 000 tonnes pour 2003, soit environ 40 000 tonnes de moins que l'an dernier et quelque 100 000 tonnes en deçà du volume antérieurement prévu. Ce déclin est une conséquence logique de l'excellente récolte engrangée par le pays en 2002.

Les prévisions concernant les livraisons de riz par l'Indonésie en 2003 restent établies à 3,4 millions de tonnes, soit 100 000 tonnes de moins que l'an dernier. Cependant, il faudra suivre encore les résultats du volume de la récolte de cette année. En effet, en dépit de sa détermination à atteindre l'autosuffisance en matière de riz, le pays n'a pas réalisé son objectif de production de paddy, soit 53 millions de tonnes, au cours des trois dernières années, si bien qu'il a dû continuer de s'approvisionner abondamment sur le marché international. Les importations sont effectuées aussi bien par le Bulog, organisme gouvernemental, que par le secteur privé, auquel est appliquée une taxe de 430 roupies par kilo, soit environ 50 dollars EU par tonne. En janvier 2003, le Bulog a été converti en entreprise commerciale d'État, assujettie aux règles du marché. Également chargé de distribuer du riz à bas prix à des groupes défavorisés ou spécialement désignés, le Bulog devra notamment parvenir à s'autofinancer et à tirer des bénéfices du commerce des denrées alimentaires de base.

La République de Corée, dont le contingent d'accès minimum au marché a été augmenté de 17 pour cent par l'OMC, s'est engagée à importer environ 180 000 tonnes de riz en 2003; cette mesure devrait principalement bénéficier à la Chine, fournisseur traditionnel de la majeure partie de ce contingent. La République de Corée, qui a choisi en 1995 de ne pas convertir ses barrières à l'importation du riz en équivalent tarifaire, devrait amorcer en 2004 des négociations en vue de l'introduction d'un nouveau régime d'importation.

Aux Philippines, par suite de prévisions moins optimistes que précédemment concernant la production pour 2002, les perspectives d'importation du pays ont été révisées à la hausse de 100 000 tonnes, pour atteindre 1,1 million de tonnes. Ce volume, inférieur de 1,3 million de tonnes aux estimations d'importations pour 2002, reste toutefois nettement supérieur à l'objectif national, soit 800 000 tonnes. Une partie des importations de riz seront effectuées par les associations de riziculteurs, dans le cadre des lignes directrices en matière de commerce, très sévères, adoptées cette année. Cependant, l'Agence nationale pour l'alimentation (National Food Agency) devrait continuer à assurer une part majeure des importations.

Au mois de mars dernier, le Sri Lanka a rétabli à 7 roupies/kg son droit d'importation sur le riz, qui avait été abaissé à 5 roupies/kg à la fin de 2002 afin de lutter contre la hausse des prix intérieurs. Cette mesure devrait avoir une incidence négative sur les importations, aujourd'hui estimées à 60 000 tonnes, contre 90 000 tonnes précédemment.

Le volume global des livraisons aux pays du Proche-Orient devrait chuter d'environ 400 000 tonnes en 2003, pour s'établir à 4,6 millions de tonnes environ. Une bonne partie de ce déclin est liée aux prévisions de livraisons réduites à l'Iraq, actuellement de l'ordre de un million de tonnes, soit 200 000 tonnes de moins que l'an dernier, et à la République islamique d'Iran, dont les achats pourraient tomber de un million de tonnes en 2002, à 700 000 tonnes cette année. Cependant, selon des prévisions officielles récemment publiées, un certain nombre de pays de la région pourraient accroître leurs achats, dont la Jordanie, Oman, la Syrie et la Turquie. En outre, les autorités de l'Arabie saoudite prévoient une progression des livraisons de riz, qui passeraient de 786 000 tonnes en 2002 à 835 000 tonnes cette année, soit un volume inférieur à celui de un million de tonnes initialement prévu par la FAO.

Parallèlement, les livraisons de riz à l'Afrique devraient décliner de 500 000 tonnes, pour se fixer à 7,8 millions de tonnes. Cette réduction serait en partie attribuable à la Côte d'Ivoire, toujours en proie à des problèmes d'insécurité, de même qu'au Nigéria, qui a instauré en février dernier de nouvelles procédures d'importation afin de limiter les pratiques de sous-facturation. En vertu du nouveau régime, tous les frais afférents au riz d'importation seraient calculés sur la base d'un prix minimum de 230 dollars EU la tonne, plus 40 dollars EU par tonne de fret. Aux termes du programme de production nationale de riz annoncé récemment, le gouvernement du Nigéria aurait envisagé d'en interdire les importations d'ici 2007 – une telle interdiction avait été instaurée entre 1986 et 1995, avant d'être remplacée par des barrières tarifaires élevées. D'autres gouvernements de la région se sont également efforcés de réduire les flux de riz étranger dans leurs pays, après un doublement entre 1995 et 2002 pour l'ensemble de l'Afrique. Ainsi, le Ghana a augmenté le tarif applicable au riz de 20 à 25 pour cent en février, et le pays devrait, cette année, acheter 400 000 tonnes de riz contre 500 000 tonnes l'an dernier. Le Cameroun, autre grand importateur de la région, a officiellement fixé le plafond de ses importations à 248 000 tonnes cette année, soit 20 pour cent de moins qu'en 2002. Le Sénégal, dont le gouvernement prévoit des importations pour un volume de 650 000 tonnes, devrait lui aussi enregistrer une réduction par rapport à l'an dernier. En revanche, les autorités libyennes prévoient une augmentation de 45 pour cent par rapport à l'an dernier, soit des importations dépassant 160 000 tonnes de riz.

Selon les prévisions actuelles, les importations de riz des pays d'Amérique latine et des Caraïbes devraient atteindre 3,3 millions de tonnes, soit un demi-million de tonnes de plus que selon les projections antérieures, et un dépassement de 600 000 tonnes par rapport à 2002. Cette évolution pour 2003 reflète une révision à la hausse concernant les importations du Brésil, qui devraient à présent dépasser un million de tonnes, suite à la récolte décevante à peine engrangée. Les prévisions d'importation pour les autres pays de la région demeurent inchangées relativement aux données du dernier rapport, avec une augmentation annuelle de 10 pour cent à Cuba et au Mexique, deux des principaux importateurs de la région, pour un volume d'environ 600 000 tonnes chacun.

Dans le reste du monde, les projections concernant les importations des principaux acteurs n'ont subi que quelques retouches. Selon les prévisions officielles, les achats des États-Unis devraient atteindre quelque 400 000 tonnes, volume analogue à celui de l'an dernier. Les importations de l'UE devraient également rester stables, à environ 700 000 tonnes. En revanche, les expéditions vers la Fédération de Russie devraient chuter du niveau officiel de 441 600 tonnes en 2002 à 350 000 tonnes cette année, par suite de l'augmentation prévue de la protection tarifaire. Rappelons qu'au mois d'avril, la Commission gouvernementale russe des mesures de protection du commerce a recommandé d'ajouter au droit ordinaire ad valorem de 10 pour cent actuellement appliqué une surtaxe de 0,03 euro/kg pour toutes les catégories de riz pendant une période de neuf mois.

S'agissant des exportations de riz en 2003, la majeure partie de la réduction de un million de tonnes prévue pour cette campagne serait imputable à l'Inde, dont les récoltes ont été très mauvaises au cours de la dernière campagne. Bien que le pays détienne encore des réserves importantes, la contraction des approvisionnements a incité la Food Corporation of India (FCI) à augmenter de 15 dollars EU/tonne, au mois de mai, le prix minimum d'écoulement de son riz à l'exportation. Cette mesure a fait perdre à l'Inde son titre de fournisseur de riz le moins cher du monde et il est probable que ses exportations s'en ressentiront. En conséquence, les expéditions de l'Inde devraient tomber du volume record de 6,6 millions de tonnes enregistrées en 2002 à 4 millions de tonnes cette année, soit un demi-million de tonnes de moins que les prévisions antérieures. Quant à l'Uruguay, contrairement aux attentes, ses exportations pourraient également reculer par suite du déficit de production qu'a encore connu le pays cette année. Selon les prévisions actuelles, ses expéditions devraient avoisiner 600 000 tonnes, soit 50 000 tonnes de moins que prévu antérieurement. Il en va de même pour l'Australie, dont les disponibilités sont très basses et dont les ventes, qui avaient déjà été sévèrement amputées en 2002, devraient cette année se trouver réduites de moitié.

En revanche, les exportations de la Thaïlande, principal exportateur de riz, devraient passer de 7,3 millions de tonnes l'an dernier à 7,5 millions de tonnes en 2003, grâce à la reconquête par ce pays des marchés qu'il avait cédés à l'Inde. L'atténuation de la concurrence livrée par cette dernière devrait également profiter aux exportations du Viet Nam, lequel, contrairement à 2002, détient une offre suffisante en quantité et en qualité pour demeurer concurrentiel. Selon les prévisions actuelles de la FAO, le Viet Nam devrait exporter 3,9 millions de tonnes de riz, en augmentation par rapport aux 3,2 millions de tonnes exportées en 2002. Au cours du premier trimestre de cette année, le Viet Nam a déjà expédié 1,4 million de tonnes de riz, soit deux fois plus qu'au cours de la même période en 2002. Quant au Pakistan, les projections concernant ses ventes ont également été augmentées depuis le dernier rapport, pour atteindre 1,9 million de tonnes, soit 300 000 tonnes de plus que l'an dernier, ce qui traduit une performance appréciable au cours des quatre premiers mois de 2003. Les exportations du Myanmar devraient augmenter, elles aussi, pour atteindre 1,1 million de tonnes, soit 16 pour cent de plus que l'an dernier et 400 000 tonnes au-dessus du niveau prévisionnel. La nouvelle politique commerciale concernant le riz annoncée par le gouvernement à la date du 23 avril confère aux opérateurs privés le droit d'entreprendre des opérations d'exportation du riz, ces dernières étant assujetties à une taxe de 10 pour cent et à un partage par moitié des bénéfices avec le gouvernement. Cependant, la nouvelle politique attribue des pouvoirs considérables au Myanmar Rice Trade Committee, organe mixte qui comptera des représentants du gouvernement et du secteur privé. Par ailleurs, les prévisions officielles concernant les exportations des États-Unis ont également été révisées à la hausse et donnent un nouveau record de 3,6 millions de tonnes, dont une bonne part continuera d'être expédiées sous forme de riz paddy. Enfin, les expéditions d'aide alimentaire devraient également stimuler les exportations du Japon.


1. Le volume du commerce mondial (exportations) de blé et de céréales secondaires est calculé pour la campagne de commercialisation allant de juillet à juin, tandis que les volumes de riz échangés sont calculés pour la période allant de janvier à décembre (année civile).

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