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La maladie

La péripneumonie contagieuse bovine est une maladie infectieuse très contagieuse des bovins et des buffles domestiques; elle est considérée comme l’une des maladies infectieuses les plus importantes. Les animaux atteints ont des difficultés respiratoires dues à des lésions pulmonaires; ils présentent un mauvais état général et certains d’entre eux meurent. Les animaux de tous âges sont sensibles à la maladie, mais les jeunes bovins présentent souvent une hypertrophie des articulations, plutôt que des infections pulmonaires. De nombreux animaux ne présentent pas de signes de maladie, bien qu’ils soient infectés; d’autres guérissent rapidement après une maladie bénigne passagère, mais ils peuvent être porteurs de l’infection pendant une période allant jusqu’à deux ans et transmettre plus tard l’infection à des animaux sensibles.

La cause

La maladie est due à une bactérie appelée Mycoplasma mycoides subsp. mycoides, variante petite colonie (MmmSC), qu’il est difficile d’observer même au microscope optique. Toutefois, la croissance de l’organisme peut être observée quand le matériel infectieux est cultivé sur un milieu approprié au laboratoire.

Animaux affectés

Tous les types de bovins (Bos taurus et Bos indicus) sont sensibles à la maladie; les buffles domestiques sont en général plus résistants. La PPCB a été signalée chez des yaks d’Asie et des bisons d’Amérique, mais jamais chez des buffles d’Afrique (Syncerus caffer). Les moutons et les chèvres sont résistants à la maladie.

Répartition géographique

La PPCB est largement répandue en Afrique, et sa présence est signalée dans certains pays d’Asie et d’Europe.

En Afrique, elle est présente dans une zone au sud du Sahara, entre le tropique du Cancer et le tropique du Capricorne, et entre l’océan Atlantique et l’océan Indien. L’infection sous forme endémique touche tous les troupeaux au pâturage dans une grande partie de l’Afrique occidentale, centrale et orientale; elle touche également l’Afrique australe, en Angola et au nord de la Namibie. Les régions nouvellement infectées dans les années 90 comprennent une grande partie de l’Ouganda, une partie du Kenya, la région d’Ituri en République démocratique du Congo, et une grande partie de la République-Unie de Tanzanie, où la maladie s’est récemment répandue de façon alarmante. Le Rwanda (1994), le Botswana (1995, maintenant indemne), le Burundi (1997) et la Zambie (1997) ont été récemment réinfectés, mais le Lesotho, le Malawi, le Mozambique, l’Afrique du Sud, le Swaziland et le Zimbabwe sont actuellement (2002) indemnes.

En Asie, la PPCB a été déclarée dernièrement à Assam en Inde, au Bangladesh et au Myanmar. Des cas isolés d’épidémie, probablement dus à l’importation de bovins d’Afrique, ont été confirmés au Proche-Orient.

La PPCB a été éradiquée des Etats-Unis d’Amérique en 1892, du Zimbabwe en 1904, d’Afrique du Sud en 1924, d’Australie en 1972 et de Chine dans les années 80.

En Europe, après avoir été pratiquement éliminée au XIXe siècle, la maladie est apparue de nouveau au Portugal en 1951 et en Espagne en 1957. Des foyers d’épidémie ont été signalés dans le sud de la France à plusieurs reprises, le dernier en 1984. En Italie, la maladie a refait une apparition en 1990, mais elle fût enrayée dès 1993.

Transmission et propagation

La PPCB est toujours introduite dans un troupeau par contact avec un animal infecté. La transmission a lieu suite à des contacts directs, rapprochés et répétés entre les animaux malades et les animaux sains, dans les étables où ils sont rassemblés pour la nuit, les points d’eau, les installations pour bains antiparasitaires, les marchés, les pâturages communs et tous les lieux de rassemblement. Il semble que la transmission indirecte par les pâtures, l’eau ou le transport, par exemple quand des sacs d’aliments sont transportés à dos d’homme, ne soit pas importante dans la transmission de la maladie.

L’organisme pathogène se trouve dans l’air sous forme de gouttelettes et dans l’urine. Bien que les agents de la PPCB meurent rapidement en milieu sec et chaud, la transmission par l’air semble possible sur des distances allant jusqu’à 200 mètres.

La transmission est favorisée par la promiscuité des bovins. Les épidémies sont plus fréquentes et prennent plus d’ampleur quand les bovins sont élevés en stabulation ou quand ils ont été transportés par train ou camion, ou bien acheminés à pied en troupeaux.

Les animaux qui présentent une infection chronique, sans symptôme clinique, sont grandement responsables de la persistance et de la propagation de la maladie. Ainsi, les troupeaux au pâturage sont particulièrement importants car ils peuvent compter de nombreux animaux touchés par une infection chronique. Le fait de fuir un foyer où la maladie est déclarée, en emmenant des animaux apparemment en bonne santé, contribue alors à disséminer largement l’épidémie.


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