CL 120/2


Conseil

Cent vingtième session

Rome, 18 - 23 juin 2001

SITUATION ALIMENTAIRE MONDIALE ACTUELLE

Table des matières



I. INTRODUCTION

1. Le présent document passe en revue les principales tendances récentes en matière de sécurité alimentaire, de production, d'utilisation, de commerce et d'aide alimentaire dans le monde. Conformément à la suggestion de la cent seizième session du Conseil1, l'on a cherché à intégrer une vaste gamme d'informations dans ce bref document. Cela étant, pour plus de détails et pour une analyse plus poussée, les délégués sont invités à se rapporter à divers documents récents et pages web de la FAO, et plus particulièrement aux documents CFS 2001/2 et CCP 01/7, préparés respectivement pour la vingt-septième session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale et la soixante-troisième session du Comité des produits. On trouvera également des informations à jour dans les toutes dernières versions des rapports "Perspectives de l'alimentation" et "Cultures et pénuries alimentaires". En outre, des informations et une analyse plus complètes concernant l'alimentation et l'agriculture mondiales seront fournies dans le rapport "La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2001" à paraître prochainement.

II. RÉSUMÉ

2. Malgré la croissance constante de l'économie mondiale et l'existence de disponibilités alimentaires considérables dans les principaux pays exportateurs, la situation alimentaire du monde en développement pris globalement a peu évolué ces dernières années, avec toutefois des écarts notables d'une région et d'un pays à l'autre. Les dernières estimations faisaient état de 792 millions de personnes sous-alimentées dans les pays en développement en 1996-98 - soit un chiffre quasiment inchangé par rapport aux estimations de l'année précédente. La tendance à la baisse de la prévalence de la sous-alimentation s'est elle aussi pratiquement stabilisée à 18 pour cent. Les progrès enregistrés en Asie de l'Est ont été neutralisés par une aggravation de la situation dans d'autres sous-régions, notamment en Afrique subsaharienne et dans les Caraïbes. Selon les projections, si les tendances actuelles perdurent, l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation ne sera probablement pas atteint d'ici 2015. D'où la nécessité de revoir les stratégies et de déployer des efforts accrus, mieux ciblés et plus spécifiques pour réaliser les buts du SMA.

3. Plusieurs pays continuent d'enregistrer un déficit vivrier. En avril 2001, quelque 60 millions de personnes dans 36 pays connaissaient des pénuries alimentaires d'intensité variable, et les indications actuelles ne laissent présager aucun accroissement notable des expéditions d'aide alimentaire par rapport à la campagne précédente lorsque les envois d'aide alimentaire en céréales en faveur du monde en développement avaient fléchi de 1,3 million de tonnes, pour s'établir autour de 7,5 millions de tonnes.

4. La production alimentaire mondiale totale a augmenté à un rythme plus rapide pendant la période 1996-2000 qu'au cours des cinq années précédentes. À l'inverse, dans le monde en développement, la croissance annuelle moyenne de la production a été de 3,5 pour cent contre les 4,2 pour cent de la période quinquennale précédente.

5. D'après les estimations, la production céréalière mondiale de 2000 aurait reculé d'environ 2 pour cent par rapport à 1999, en raison principalement d'un fléchissement de 10 pour cent en Chine. Une avancée de près de 2 pour cent est prévue en 2001 grâce à de meilleures récoltes de céréales secondaires en Chine et dans certains pays d'Europe. En 2000/01, l'utilisation mondiale de céréales devrait être largement supérieure à la production céréalière totale, et ce pour la deuxième année consécutive, déterminant ainsi un recul de 7 pour cent des stocks mondiaux. Toutefois, en raison du volume des stocks de report détenus par les principaux exportateurs de céréales, les cours internationaux des céréales sont restés faibles dans l'ensemble. On prévoit une légère contraction du commerce céréalier mondial en 2000/01 après le niveau record atteint en 1999/2000.

6. Les estimations indiquent un ralentissement de la croissance de la production et du commerce mondiaux de matières grasses en 2000. Les cours internationaux de ces produits devraient rester faibles en raison d'une hausse des stocks de report dans les principaux pays exportateurs. L'économie mondiale de la viande a fléchi en 2000. Les préoccupations relatives à la sécurité sanitaire des aliments à la suite de la multiplication des cas d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) et de l'épidémie de fièvre aphteuse, ont bouleversé la production, la consommation et le commerce dans bien des pays, notamment en Europe.

7. La production mondiale de poisson a augmenté en 1999. La tendance à la hausse de la production aquacole enregistrée depuis quelques années se poursuit. En revanche, malgré un accroissement de 7 pour cent en 1999, la production des pêches de capture reste inférieure aux niveaux records de 1996 et de 1997.

III. SITUATION DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE

A. TENDANCES DE L'INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE

8. La diminution des populations sous-alimentées a ralenti dans les années 90, puis pratiquement cessé, selon les dernières estimations pour 1996-98. Pendant la période allant de 1979-81 à 1996-98, la prévalence de la sous-alimentation dans le monde en développement est passée de 29 pour cent à 18 pour cent. Ce résultat masque toutefois des écarts considérables entre les régions et les pays. Un fléchissement important a été observé dans la plus grande partie de l'Asie, en Afrique de l'Ouest et en Amérique du Sud, mais il a été en partie neutralisé par une augmentation dans le restant de l'Afrique subsaharienne, au Proche-Orient et dans les Caraïbes.

9. D'après les toutes dernières estimations, le nombre des personnes sous-alimentées dans le monde en développement serait pratiquement stationnaire par rapport à l'année précédente, avec 792 millions de sous-alimentés en 1996-98. L'Asie et le Pacifique qui totalisaient 515 millions de personnes sous-alimentées en 1996-98 abritent ainsi plus des deux tiers de la population sous-alimentée totale du monde en développement. Toutefois, la prévalence de la faim est plus grave en Afrique subsaharienne, où les sous-alimentés représentent encore 34 pour cent de la population totale. Le pourcentage est particulièrement élevé en Afrique centrale (50 pour cent), en Afrique de l'Est et en Afrique australe (42 pour cent dans les deux cas). Aucune tendance à la baisse n'apparaît clairement dans ces sous-régions du fait de la fréquence des catastrophes naturelles, des problèmes économiques et des troubles civils. En revanche, on observe en Asie et dans le Pacifique un fléchissement constant de la prévalence de la sous-alimentation, qui est passée de 32 pour cent en 1979-81 à 17 pour cent en 1996-98.


10. Comme le nombre des personnes sous-alimentées a pratiquement arrêté de baisser, la réalisation des objectifs du SMA demandera de toute évidence des stratégies et des efforts accrus, mieux ciblés et plus spécifiques. À elle seule la Chine a réduit de plus de 20 millions par an sa population sous-alimentée - l'objectif de réduction annuelle du SMA pour le monde entier. Cette diminution a toutefois été compensée par des augmentations dans d'autres régions, et notamment en Asie du Sud, au Proche-Orient et en Afrique subsaharienne.

11. Malgré une variation limitée du nombre des personnes sous-alimentées ces derniers temps dans les pays en développement, les projections à long terme indiquent une amélioration de la tendance avec une diminution du nombre des victimes de la faim qui devrait tomber à près de 580 millions d'ici 2015. Si les tendances actuelles perdurent, l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation de réduire de moitié ces populations, afin que leur nombre tombe à 400 millions, ne devrait pas être atteint avant 2030. Au niveau régional, l'Asie du Sud et l'Asie de l'Est semblent être en bonne voie pour atteindre l'objectif d'ici 2015, grâce notamment à une réduction de la sous-alimentation en Chine et en Inde. L'Afrique subsaharienne et le Proche-Orient resteraient loin de l'objectif, tandis que les résultats de l'Amérique latine s'inscriraient dans une catégorie intermédiaire.

B. CRISES ALIMENTAIRES ACTUELLES

12. Au début de 2001, 60 millions de personnes dans 36 pays vivaient en situation d'urgence alimentaire. Environ 46 pour cent de ces populations et 21 de ces pays se trouvaient en Afrique subsaharienne, où les catastrophes naturelles et les troubles civils ont été à l'origine de crises alimentaires exceptionnelles. En Afrique de l'Est, malgré une amélioration des conditions météorologiques, 18 millions de personnes ont encore besoin d'une aide internationale à la suite d'une grave sécheresse qui a causé des pertes de récolte généralisées. La situation est particulièrement précaire au Kenya, en Érythrée, au Soudan et en Éthiopie. Les conflits civils, notamment en République démocratique du Congo, en Angola, en Sierra Leone et en Guinée, ont rendu une bonne partie de la population tributaire de l'aide humanitaire, alimentaire et autre. Au Mozambique, au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe, de graves inondations ont fait récemment des victimes dans la population et causé des dégâts aux infrastructures et aux cultures, rendant nécessaire une aide urgente pour environ 900 000 personnes.

13. En Asie du Sud et de l'Est, plusieurs pays sont en proie à une situation alimentaire particulièrement difficile. En Mongolie, un hiver extrêmement rigoureux pour la deuxième année consécutive a tué des millions de têtes de bétail et aggravé considérablement la situation alimentaire des éleveurs nomades. En République populaire démocratique de Corée, la situation des approvisionnements alimentaires demeure précaire en raison des difficultés économiques. Dans certains pays du Proche-Orient et d'Afrique du Nord, des millions de personnes ont besoin d'aide après une deuxième année de sécheresse. En Afghanistan, les troubles civils et plusieurs sécheresses consécutives ont causé une grave crise alimentaire qui a rendu nécessaire une aide alimentaire urgente pour 3 millions de personnes. En Amérique centrale, les séismes qui ont frappé El Salvador plus tôt dans l'année auront des effets notables sur les disponibilités alimentaires en 2001.

C. DISPONIBILITÉS ALIMENTAIRES ET ACCÈS À LA NOURRITURE

14. La FAO utilise un certain nombre d'indicateurs pour évaluer la sécurité alimentaire. Comme ils sont indiqués dans le document CFS 2001/2 (Évaluation de la situation alimentaire mondiale) récemment préparé pour le CFS, on ne trouvera ici qu'un bref rappel des plus importants d'entre eux. En premier lieu, le ratio des disponibilités céréalières (production, importations et stocks d'ouverture) à la consommation apparente (c'est-à-dire la somme de l'utilisation intérieure de céréales et des exportations) des cinq principaux exportateurs de céréales, est estimé à 1,18 pour 2000/01. Bien qu'en léger fléchissement par rapport à l'année précédente, ce coefficient est néanmoins supérieur à la moyenne de 1,15 pour la période 1993/94-1997/98.

15. Deuxièmement, le ratio stocks-consommation apparente des trois principales céréales (blé, céréales secondaires et riz) devrait reculer de 2 points de pourcentage pour s'établir à 33 pour cent en 2000/01, mais il demeure toutefois légèrement supérieur à la moyenne pour la période 1993/94-1997/98.

16. Troisièmement, il est prévu que la production céréalière totale des principaux pays importateurs de céréales (Chine, Inde et CEI) marque en 2000/01 un fléchissement de 5 pour cent par rapport à l'année précédente. Cela est dû principalement au recul de la production enregistré en Chine en 2000, après une série de récoltes exceptionnelles. La production céréalière des pays de la CEI a été inégale, mais la Fédération de Russie a donné un élan considérable à la production de céréales en 2000 après deux années de mauvaises récoltes. L'Inde a enregistré une nouvelle récolte record, de blé principalement.

17. Enfin, la tendance à la baisse des cours internationaux des céréales, blé exclu, a persisté pendant la campagne 2000/01. Les cours du blé ont en revanche grimpé en début de campagne grâce à une demande d'importation accrue et à la diminution attendue des stocks de report dans les principaux pays exportateurs. Cette hausse a toutefois été limitée du fait de l'existence de disponibilités abondantes pour l'exportation, provenant de sources non traditionnelles, et parce que certains pays importateurs, comme la Chine, ont compté sur des prélèvements de stocks plutôt que sur un renforcement des importations.

18. L'existence d'un lien étroit entre la pauvreté et l'insécurité alimentaire est largement reconnue. Les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation (SMA) et du Sommet du Millénaire des Nations Unies de réduire à la fois la sous-alimentation et la pauvreté sont fortement interconnectés et interdépendants.

19. Le tableau 1 établit une comparaison entre les résultats des estimations de la FAO concernant le nombre des personnes sous-alimentées, et les conclusions d'une récente étude de la Banque mondiale2 sur la pauvreté de consommation, c'est-à-dire le pourcentage des personnes qui vivent dans un ménage consommant moins de 1 dollar E.-U. par jour à parité de pouvoir d'achat. Entre 1987 et 1998, l'incidence de la pauvreté a diminué en Asie et au Moyen-Orient/Afrique du Nord. Ce fléchissement coïncide avec les meilleurs résultats de ces régions en termes de réduction de la prévalence de la sous-alimentation. L'étude de la Banque mondiale soulignait également que malgré une diminution nette globale de l'incidence de la pauvreté de consommation, cela n'était pas suffisant toutefois pour réduire le nombre total des personnes pauvres. Le rapport attribuait cela au fait que dans bien des pays en développement, la faible croissance économique était associée à des inégalités persistantes qui empêchaient les populations pauvres d'y prendre part.

Tableau 1. Données comparatives concernant la pauvreté et la sous-alimentation

  1998 1996-98 1996-98 1998
Région Personnes vivant dans des ménages consommant moins de 1 $ E.-U. par jour Pourcentage de personnes sous-alimentées Nombre de personnes sous-alimentées Nombre de personnes pauvres
  (pourcentage) (pourcentage) (millions) (millions)
Asie de l'Est 15,32 12 155,0 278,32
Europe de l'Est et Asie centrale 5,14 6 26,4 23,98
Amérique latine et Caraïbes 15,57 11 54,9 78,16
Moyen-Orient et Afrique du Nord 1,95 10 35,9 5,55
Asie du Sud 39,99 23 294,2 522,00
Afrique subsaharienne 46,30 34 185,9 290,87

D. FLUX D'AIDE ALIMENTAIRE

20. En 1999/00 les expéditions d'aide céréalière totales ont atteint 10,2 millions de tonnes, soit 800 000 tonnes de moins que l'année précédente. Ce fléchissement modéré masque toutefois l'ampleur de la diminution de l'aide alimentaire en faveur des pays en développement, tombée à 7,7 millions de tonnes avec un recul de 1,3 million de tonnes (14 pour cent). Cette réduction concernait en grande partie l'Asie, les envois vers l'Afrique ayant en revanche légèrement progressé. Les expéditions vers les principaux destinataires en Asie, à savoir le Bangladesh, la République populaire démocratique de Corée et l'Indonésie, ont subi une contraction d'environ 1,4 million de tonnes. Par contre, les envois en faveur de l'Éthiopie ont doublé par rapport à 1998/99 pour atteindre 1,2 million de tonnes.

21. Les estimations concernant les expéditions totales d'aide alimentaire en céréales en 2000/01 font état d'un volume sans grande variation par rapport à la campagne précédente. Les envois vers la Fédération de Russie devraient chuter fortement grâce à une meilleure production en 2000, mais on prévoit des expéditions plus volumineuses en faveur des pays méridionaux de la CEI et de plusieurs pays d'Afrique et d'Asie.

IV. RÉCENTES TENDANCES DE LA PRODUCTION VIVRIÈRE

A. PRODUCTION VIVRIÈRE EN 1999 ET EN 2000

22. Selon les estimations, la production vivrière mondiale (végétale et animale) aurait progressé de 2,4 pour cent en 1999. Les résultats des pays en développement en tant que groupe sont une fois encore moins encourageants. La production vivrière de ces pays a augmenté de 3,0 pour cent, contre une progression de 3,2 pour cent les deux années précédentes, et l'avancée de 4 à 5 pour cent enregistrée entre 1992 et 1996.

23. Les estimations relatives à la production vivrière de 2000 sont encore provisoires, mais elles indiquent une expansion modeste de quelque 1,3 pour cent. La production végétale devrait progresser de moins de 1 pour cent. Cet affaiblissement est dû à une croissance réduite dans les pays développés et en développement, avec pour ces derniers une confirmation du ralentissement enregistré ces quatre dernières années.


Source: FAOSTAT

24. Concernant les régions en développement, en 1999 les meilleurs résultats ont été enregistrés en Amérique latine et dans les Caraïbes, où la production vivrière a avancé de 4,9 pour cent. Pour l'année 2000, les premières estimations font état d'une croissance de la production d'à peine 2 pour cent dans cette région.

25. Dans les pays en développement d'Asie de l'Est et du Pacifique, la production vivrière s'est également quelque peu renforcée en 1999, avec une progression de 3,6 pour cent. Le taux de croissance de la production alimentaire dans la région a toutefois fléchi ces dernières années et pour l'année 2000 on estime qu'il ne sera que de 1 à 2 pour cent. Le principal facteur de cette tendance à la baisse est le ralentissement de la croissance de la production en Chine, d'une moyenne annuelle d'environ 7 pour cent entre 1992 et 1997 à près de 3 pour cent ces deux dernières années.

26. En Afrique subsaharienne, 1999 a été une nouvelle année décevante, avec un accroissement de la production vivrière de 2,4 pour cent, inférieur à la croissance de la population pour la troisième année consécutive. Les estimations pour 2000 n'indiquent aucune amélioration de ces résultats médiocres, avec un renforcement d'à peine un demi-point de pourcentage. Les guerres et les troubles civils, actuels et passés, ainsi que la sécheresse et le VIH, pèsent lourdement sur les activités agricoles dans bien des pays.

Tableau 2. Variations annuelles de la production vivrière (végétale et animale)
mondiale et régionale

  1991-95
Moyenne
1996 1997 1998 1999 1996-99
Moyenne
2000*
     
Monde 1,8 4,2 2,5 1,8 2,4 2,7 1,3
   
Pays développés -1,3 3,7 1,4 -0,4 1,4 1,5 0,7
Amérique du Nord 1,8 4,9 3,2 2,3 1,5 2,9 2,2
Océanie 3,4 8,1 1,2 4,1 0,5 3,5 1,8
Europe occidentale -0,5 4,8 -0,2 0,2 2,1 1,7 -0,3
Pays en transition -6,5 -0,9 1,4 -6,1 0,3 -1,3 -0,8
   
Pays en développement 4,2 4,5 3,2 3,2 3,0 3,5 1,6
Afrique subsaharienne 2,7 6,5 0,3 2,2 2,4 2,9 0,5
Extrême-Orient et Océanie 4,8 4,5 4,2 2,8 3,6 3,8 1,8
Amérique latine et Caraïbes 3,5 1,6 4,3 1,5 4,9 3,1 2,0
Proche-Orient et Afrique du Nord 1,8 10,1 -3,3 9,4 -4,2 3,0 0,3

Source: FAOSTAT.
* Chiffres provisoires.

27. Au Proche-Orient et en Afrique du Nord, la production vivrière a reculé de 4,2 pour cent en 1999. Dans cette région, le principal facteur de cette contraction a été la sécheresse. En 2000, les conditions de sécheresse ont continué de nuire à la production dans bon nombre de pays, bien qu'un certain redressement soit attendu. D'après les estimations, la croissance de la production dans la région devrait être de moins de 0,5 pour cent en 2000.

28. Dans les pays en transition, la production vivrière n'a subi pratiquement aucune variation en 1999. La Fédération de Russie a enregistré un repli de 2,6 pour cent et beaucoup d'autres grands producteurs de la région ont connu un léger fléchissement de la production agricole. Pour 2000, les estimations indiquent une contraction de moins de 1 pour cent de la production vivrière. En Fédération de Russie, la production alimentaire devrait augmenter grâce notamment à un renforcement d'environ 20 pour cent des récoltes céréalières.

B. TENDANCES DE LA PRODUCTION VIVRIÈRE EN 1996-1999

29. Les estimations concernant la production vivrière en 1999 et les estimations provisoires pour l'année 2000 peuvent être lues utilement dans le contexte des tendances à moyen terme pour la période 1996-1999. Les principales caractéristiques sont les suivantes:

V. TENDANCES ET PERSPECTIVES MONDIALES POUR LES
PRINCIPALES DENRÉES ALIMENTAIRES DE BASE

A. CÉRÉALES3

30. En 2000, la production mondiale de céréales est tombée à 1 854 millions de tonnes (y compris le riz en équivalent usiné), soit un fléchissement de près de 2 pour cent par rapport à l'année précédente et un volume inférieur à la moyenne des cinq années écoulées. Plusieurs facteurs ont contribué à cette contraction de la production céréalière en 2000, allant des catastrophes naturelles et de la chute des prix ces dernières années, aux politiques gouvernementales visant à réduire les excédents. Le plus important d'entre eux a toutefois été la brusque contraction de la production en Chine, après plusieurs années de récoltes exceptionnelles.

Tableau 3. Production céréalière mondiale, disponibilités, commerce et stocks

  1998/99 1999/2000
estimation
2000/01
prévision
  (........................millions de tonnes.........................)
Production 1/ 1 901 1 887 1 854
Blé 598 591 585
Céréales secondaires 912 887 870
Riz (usiné) 390 408 399
Disponibilités 2/ 2 575 2 587 2 548
Utilisation 1 872 1 901 1 907
Commerce 3/ 216 235 233
Stocks de clôture 4/ 700 693 645

Source: FAO.
1/ Les données se rapportent à l'année civile de la première année indiquée. Riz en équivalent usiné.
2/ Production plus stocks d'ouverture.
3/ Les chiffres se réfèrent à la période juillet/juin pour le blé et les céréales secondaires, et à l'année civile (deuxième année indiquée) pour le riz.
4/ Le volume des stocks de clôture peut ne pas être égal à la différence entre les disponibilités et l'utilisation, du fait des différentes campagnes de commercialisation d'un pays à l'autre.

Tableau 4. Estimations concernant la production céréalière mondiale de
l'année 2000 et prévisions pour 2001

  Blé Céréales secondaires Riz (usiné) Total
  2000 2001 2000 2001 2000 2001 2000 2001
  (....................millions de tonnes ................)
Asie 251,9 242,3 193,0 211,5 543,2   988,1  
Afrique 14,2 15,9 78,7 76,3 17,2   110,1  
Amérique centrale 3,4 3,2 28,7 28,2 2,4   34,4  
Amérique du Sud 20,3 20,9 62,0 67,0 20,7   103,1  
Amérique du Nord 87,3 86,9 299,2 301,6 8,7   395,2  
Europe 186,4 192,0 198,1 210,9 3,1   387,7  
Océanie 21,4 23,6 10,7 9,6 1,1   33,2  
MONDE 585,0 584,8 870,4 905,1 596,4 596,7 2 051,8 2 086,6
Pays en développement 270,2 262,3 346,8 371,1 571,1 571,1 1 188,1 1 204,5
Pays développés 314,8 322,5 523,5 534,0 25,3 25,6 863,6 882,2

Source: FAO.

31. La production mondiale de blé a légèrement fléchi en 2000 passant à 585 millions de tonnes. Ce recul a été dû principalement à un temps défavorable dans certaines régions d'Europe et d'Afrique du Nord, ainsi que dans plusieurs pays d'Asie, notamment en Chine, où les réformes politiques ont, elles aussi, joué un rôle important dans la diminution des emblavures.

32. La production mondiale de céréales secondaires de l'année 2000 a reculé de 2 pour cent pour s'établir à 870 millions de tonnes. Cette contraction a été essentiellement imputable à des dégâts aux cultures dus aux conditions météorologiques dans certaines régions d'Asie et d'Europe. La production de maïs de la Chine a été fortement réduite par la sécheresse, avec un fléchissement de 24 millions de tonnes par rapport à l'année précédente. Les conditions de sécheresse enregistrées en 2000 dans la plupart des pays d'Europe de l'Est ont nui en particulier aux cultures de maïs et d'orge.

33. La production mondiale de riz est tombée à 399 millions de tonnes (en équivalent usiné), avec une diminution de plus de 2 pour cent sur 1999. Malgré un tel fléchissement, la production rizicole de l'année 2000 a néanmoins représenté la deuxième meilleure récolte jamais enregistrée. Cette contraction tient avant tout à la réaction des cultivateurs face à l'affaiblissement des prix du riz depuis 1999. En Chine, les politiques gouvernementales de réduction des excédents ont contribué au recul de la production.

34. D'après les premières indications concernant la récolte de blé de 2001 dans l'hémisphère Nord, la production pourrait au mieux rester proche du niveau déjà affaibli de l'année 2000. En Asie, on attend une récolte de blé amoindrie en Chine, en Inde et au Pakistan. En Europe, la production de blé devrait fléchir dans la CE, tandis qu'ailleurs dans la région une certaine amélioration est possible après la récolte réduite par la sécheresse de 2000. En Afrique du Nord, les conditions sont favorables dans l'ensemble pour les cultures de blé d'hiver et laissent présager une certain redressement de la production.

35. Les semis des céréales secondaires de 2001 ont déjà été effectués dans les principaux pays producteurs de l'hémisphère Sud. La production de l'Afrique australe pourrait fléchir à la suite d'une contraction des emblavures, tandis qu'en Amérique du Sud, les conditions de croissance ont été dans l'ensemble favorables.

36. L'utilisation mondiale de céréales en 2000/01 devrait être largement supérieure à la production mondiale pour la deuxième année consécutive. Les prévisions indiquent une utilisation totale de céréales de 1 907 millions de tonnes, en hausse de 0,3 pour cent par rapport à la campagne précédente, mais avec une progression d'environ 1 pour cent de l'utilisation pour la consommation humaine directe. Les avancées les plus notables devraient concerner les pays en développement d'Asie. On attend par ailleurs une légère augmentation, d'environ 0,6 pour cent, de l'utilisation de céréales pour l'alimentation des animaux en 2000/01.

37. Les estimations concernant les stocks céréaliers de report en Chine (à l'exclusion de la province de Taiwan et de la Région administrative spéciale de Hong Kong) ont été récemment révisées à la hausse. Il en est dérivé un accroissement notable du volume estimatif des stocks de la Chine, ce qui donne, pour les stocks mondiaux, des chiffres sensiblement plus élevés que ceux qui avaient été signalés auparavant. Ce rajustement unique des séries chronologiques concernant les stocks céréaliers en Chine ne devrait pas être considéré comme le reflet, ou la cause, de variations au niveau des indicateurs de base du marché.

38. Les stocks mondiaux de céréales à la clôture des campagnes s'achevant en 2001, devraient avoisiner les 645 millions de tonnes, soit un repli de 7 pour cent par rapport aux niveaux d'ouverture, et le volume le plus faible de ces quatre dernières années. Les contractions les plus sensibles devraient être observées dans les pays où l'on prévoit le fléchissement le plus net de la production, à savoir la Chine et les États-Unis. Les stocks céréaliers totaux de clôture dans les principaux pays exportateurs sont toutefois restés relativement volumineux, se situant à 240 millions de tonnes, soit 8 millions de tonnes de moins que leur niveau d'ouverture.

39. Les stocks mondiaux de blé pour les campagnes agricoles se terminant en 2001 atteignaient 243 millions de tonnes, avec un recul de 5 pour cent par rapport à l'année précédente. Les stocks de report devraient être en baisse dans les cinq principaux pays exportateurs, pris globalement, et notamment aux États-Unis. On indique pour cette même campagne agricole un fléchissement de 10 pour cent des stocks totaux de céréales secondaires, par rapport à l'année précédente, du fait principalement d'une brusque chute attendue en Chine à la suite d'une réduction notable de la production intérieure de maïs en 2000. Les stocks totaux des principaux pays exportateurs devraient augmenter de près de 2 pour cent, pour s'établir à quelque 79 millions de tonnes.

40. Selon les prévisions, les stocks mondiaux de riz à la clôture des campagnes de 2001 se situeraient à 153 millions de tonnes, soit environ 5 pour cent de moins que le niveau d'ouverture. Cette contraction devrait être en grande partie concentrée en Chine, après une réduction notable de la production en 2000.

41. Le commerce mondial de céréales en 2000/01 devrait atteindre un volume de 233 millions de tonnes, en légère baisse par rapport au niveau record de l'année précédente.

Tableau 5. Importations mondiales de céréales - Prévisions pour 2000/1

  1999/2000 2000/01
  ( ........... millions de tonnes ...............)
Asie 121,1 115,4
Afrique 42,6 44,9
Amérique centrale 20,4 20,8
Amérique du Sud 20,8 20,6
Amérique du Nord 6,7 7,3
Europe 22,7 23,1
Océanie 1,0 0,9
MONDE 235,4 233,1
Pays en développement 170,1 166,9
Pays développés 65,3 66,1

Source: FAO.

42. Le commerce mondial de céréales secondaires en 2000/01 (juillet/juin) pourrait rester stationnaire par rapport à la campagne précédente, avec un volume d'environ 104 millions de tonnes. En 2001, les échanges mondiaux de riz devraient marquer un recul très marginal, passant de 22,5 à 22,3 millions de tonnes. On prévoit également un fléchissement de 2 pour cent du commerce international de blé et de farine de blé (en équivalent céréales) en 2000/01, dont le volume tomberait à 107 millions de tonnes.

43. Les importations céréalières totales des pays en développement en 2000/01 devraient s'établir à 167 millions de tonnes, soit 2 pour cent de moins que le volume record atteint en 1999/00.

B. RACINES ET TUBERCULES

44. D'après les estimations, la production mondiale de racines et tubercules augmenterait d'environ 1,6 pour cent en 2000. Il s'agit d'un taux de croissance très réduit par rapport à l'avancée de 2,4 pour cent enregistrée l'année précédente.

45. On estime que la production mondiale de manioc progressera de près de 2 pour cent en 2000. Cet accroissement reflète une avancée en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes. En Afrique, la production devrait atteindre 93 millions de tonnes selon les estimations, soit 1 pour cent de plus qu'en 1999, grâce essentiellement à des augmentations au Nigeria, en Angola et au Malawi. Le secteur a enregistré une croissance bien plus forte, de 6 pour cent, au Brésil, le principal producteur d'Amérique latine. En revanche, la production est restée stable en Asie, la Thaïlande et l'Indonésie, les deux principaux producteurs de la région, ayant déclaré des volumes de production stationnaires.

C. MATIÈRES GRASSES

46. La production mondiale des sept principales graines oléagineuses en 1999/00 a enregistré une progression d'environ 1,1 pour cent, pour s'établir à 303 millions de tonnes. Pour la campagne 2000/01, on prévoit une avancée d'un peu moins de 1 pour cent, ce qui représente le plus faible pourcentage d'accroissement de ces dernières années. La croissance de la production est presque totalement due à une augmentation de la production de soja, notamment aux États-Unis, au Brésil et en Argentine. Selon les prévisions, la baisse de production la plus marquée, de 10 pour cent environ, concernera le colza et les graines de tournesol.

47. La production mondiale de matières grasses en 2000/01 devrait encore progresser pour suivre ainsi la tendance à la hausse observée au cours des dernières années, mais à un rythme moins soutenu. On prévoit que la production totale augmentera d'environ 1 pour cent, pour s'établir à 116 millions de tonnes, l'huile de soja représentant la plus forte part de la hausse attendue. D'après les prévisions, la production mondiale de tourteaux et de farines d'oléagineux, exprimée en équivalent protéines, augmentera d'environ 2 pour cent, après avoir stagné au cours de la campagne précédente. Cette avancée sera en quasi-totalité imputable aux tourteaux de soja.

48. Selon les estimations, l'utilisation totale de matières grasses continuera à croître en 2000/01, bien qu'à un rythme moins soutenu qu'au cours des campagnes précédentes. Cet accroissement de la demande concernera surtout les pays asiatiques, notamment la Chine et l'Inde. La consommation de tourteaux et de farines d'oléagineux devrait également progresser en 2000/01, mais le ralentissement graduel observé au cours des dernières années se poursuivra. Dans les pays d'Asie, on prévoit un renforcement de la demande à la suite de l'amélioration des conditions économiques. La consommation des farines d'oléagineux dans la CE devrait augmenter du fait de l'interdiction d'utiliser les farines animales dans les aliments composés pour animaux.

49. Le commerce mondial des matières grasses devrait progresser d'environ 1,3 pour cent en 2000/01. Ce taux de croissance sera toutefois nettement inférieur à celui des campagnes précédentes, en raison du niveau élevé des stocks et/ou de l'augmentation de la production dans certains des grands pays importateurs. L'Europe devrait être responsable de la majeure partie de l'expansion des échanges commerciaux, suivie par l'Asie. L'Inde enregistrera très probablement une nouvelle croissance notable, malgré la forte hausse des droits d'entrée.

50. Au cours de la campagne 1999/2000 (octobre/septembre), les cours internationaux des matières grasses ont en général baissé, du fait essentiellement d'une offre supérieure à la demande. Au commencement de la campagne 2000/01, les prix sont restés faibles. Des stocks d'ouverture records et l'attente d'une augmentation des disponibilités limitent les possibilités d'une reprise soutenue du prix des matières grasses en 2000/2001. Le redressement des cours internationaux des tourteaux et farines d'oléagineux, amorcé en 1999/2000, devrait se poursuivre pendant la campagne 2000/01, grâce à une augmentation de la demande qui devrait équilibrer la progression estimée des disponibilités.

D. PRODUCTION ANIMALE

51. En 2000, l'économie mondiale de la viande a été caractérisée par un ralentissement de la croissance de la production. Des préoccupations concernant la sécurité sanitaire des aliments ont surgi à la suite de la multiplication des cas d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) en Europe, tandis que des perturbations du marché et une réorientation des courants d'échange ont été observées pendant la deuxième partie de l'année, à la suite de nouvelles poussées épidémiques, notamment de fièvre aphteuse en Asie, en Amérique du Sud, en Afrique australe et plus tard en Europe, et de fièvre de la vallée du Rift en Afrique de l'Est et au Proche-Orient.

52. La production mondiale de viande a augmenté de moins de 2 pour cent en 2000, tandis que les pays en développement ont porté à 55 pour cent leur part du total. La production de viande bovine a progressé de 1 pour cent en 2000, la plupart des gains de production ayant été enregistrés dans des pays en développement, en particulier en Asie et en Amérique du Sud. Plus de la moitié des gains de production totaux ont été réalisés en Amérique du Sud. Dans les régions développées, la croissance de la production a fléchi de 1 pour cent, en conséquence de la réduction des abattages face à l'incertitude engendrée par la crise de l'ESB et du déclin de ce secteur, qui persiste depuis une dizaine d'années dans les pays de la CEI. La République de Corée a elle aussi enregistré une contraction du cheptel bovin et de la production à la suite d'une épidémie de fièvre aphteuse. En Égypte et en Afrique du Sud, la production de bœuf a continué d'augmenter, tandis que dans la Corne de l'Afrique, la sécheresse a causé de lourdes pertes de bétail.

53. Les perturbations du marché causées par la maladie ont été en grande partie responsables de la stagnation du volume des échanges commerciaux de viande bovine. La croissance des échanges a également été freinée par l'absence de programmes d'aide alimentaire et par les restrictions imposées aux subventions de la CE à l'exportation, notamment pour les livraisons à la Fédération de Russie. Cependant, les importations du Japon, du Mexique et des États-Unis ont fortement augmenté.

54. En 2001, la croissance des disponibilités devrait rester faible, aux alentours de 2 pour cent, les gains de production tenant essentiellement à l'avancée prévue de la production de viande porcine et de viande de volaille. Les maladies animales et les préoccupations des consommateurs du monde entier concernant la salubrité des aliments jouent un rôle considérable dans la détermination des perspectives pour 2001, et la croissance des échanges devrait être limitée par la hausse des prix de la viande, à la suite notamment des restrictions imposées pour cause de maladie aux exportations de viande de la CE.

55. La production mondiale de lait devrait augmenter de près de 2 pour cent en 2000, grâce à une progression dans la plupart des pays. Parmi les principaux producteurs de lait, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, les États-Unis et l'Inde devraient enregistrer un accroissement de production. Dans les pays en développement d'Asie et d'Amérique latine, la production de lait devrait continuer d'augmenter. On attend un recul de la production dans certains pays d'Europe de l'Est en raison des conditions de sécheresse enregistrées au cours de l'été 2000. Dans les deux principaux pays producteurs de la CEI, à savoir la Fédération de Russie et l'Ukraine, on prévoit que le fléchissement de la production se poursuivra en 2000.

VI. PÊCHES: PRODUCTION, DISPONIBILITÉS ET COMMERCE

56. La production mondiale de poissons, crustacés et autres animaux aquatiques a augmenté, passant de 117 millions de tonnes en 1998 à 125 millions de tonnes en 1999, la dernière année pour laquelle on dispose d'informations complètes. Pour les pêches de capture, la production s'est établie à 92,3 millions de tonnes; bien que cela représente une avancée de 7 pour cent par rapport à 1998, ce volume est encore inférieur de 1,4 million de tonnes aux niveaux records enregistrés en 1996 et 1997. La production aquacole a progressé de 2 millions de tonnes, atteignant 32,9 millions de tonnes en 1999.

Tableau 6. Captures et disponibilités mondiales de poisson

Disponibilités mondiales de poisson 1994 1995 1996 1997 1998 1999
Chiffres provisoires
  (.................millions de tonnes..................)
             
Captures marines 84,7 84,3 86,0 86,1 78,3 84,1
Mariculture 8,7 10,5 10,9 11,2 12,1 13,1
Captures continentales 6,7 7,2 7,4 7,5 8,0 8,2
Aquaculture continentale 12,1 14,1 16,0 17,6 18,7 19,8
Total 112,2 116,1 120,3 122,4 117,1 125,2

Source: FAO.

57. L'augmentation des prises en pêches de capture est survenue à la suite du redressement des stocks de poissons dans le Pacifique Sud-Est qui en 1997/98 s'étaient ressenti des effets du phénomène atmosphérique "El Niño". Les prises d'anchois du Pérou et de chinchards du Chili, qui avaient diminué tombant à 3,7 millions de tonnes en 1998, ont atteint 10,1 millions de tonnes en 1999.

58. La Chine a déclaré pour ses pêches de capture un volume de production de près de 17 millions de tonnes en 1999. Les autres grands producteurs de poisson ont été le Pérou (8,4 millions de tonnes), le Japon (5,2 millions de tonnes) et le Chili (5 millions de tonnes).

59. La croissance de la production aquacole, en eaux continentales comme en mer, s'est poursuivie en 1999. La région Asie (notamment la Chine) a continué de dominer la production mondiale.

60. En 1999, environ 30,4 millions de tonnes de poissons ont été utilisées pour la transformation, soit 6,5 millions de tonnes de plus que l'année précédente. Les disponibilités de poisson pour la consommation humaine se sont maintenues au niveau estimatif de 15,8 kg par habitant (en équivalent poids vif).

Tableau 7. Disponibilités de poisson par habitant pour la consommation alimentaire

Kg 1994 1995 1996 1997 1998 1999
Chiffres provisoires
    
Disponibilités par habitant (kg) 14.3 15.3 15.8 16.1 15.8

15.8


Source: FAO.

61. Les exportations de produits halieutiques ont atteint une valeur de 52 200 millions de dollars E.-U. en 1999. Près de 85 pour cent de la valeur des importations totales de produits de la pêche était attribuable aux pays développés. Le Japon a été de nouveau le principal importateur, absorbant quelque 25 pour cent du total mondial. Ce résultat marque toutefois un recul notable par rapport à la part habituelle de ce pays, à savoir 30 pour cent. Les importations du Japon ont diminué en 1997 et en 1998 du fait de la récession économique et n'ont pas encore pleinement repris. La dépendance de la CE à l'égard des importations pour son approvisionnement en poisson s'est accentuée. Sa part en pourcentage de la valeur des importations mondiales est passée à 35 pour cent; toutefois, la moitié environ des importations de la CE sont le fruit d'échanges intracommunautaires. Les États-Unis, qui sont le quatrième exportateur mondial, étaient également le deuxième importateur de poisson et de produits halieutiques en 1999, absorbant 16 pour cent du total.

62. La Thaïlande et la Norvège sont, en valeur, les principaux exportateurs mondiaux de produits halieutiques. Globalement, leurs expéditions ont représenté 15 pour cent du total mondial. Les pays en développement continuent d'enregistrer un excédent commercial impressionnant en produits halieutiques. Leurs exportations nettes de poisson se sont aujourd'hui stabilisées entre 16 et 17 milliards de dollars E.-U. par an, ce qui constitue pour ces pays une importante source de recettes en devises.

63. La crevette est le produit halieutique le plus important puisqu'en 1999 il représentait, en valeur, environ 20 pour cent du commerce international. Cette part est restée stable au cours des vingt dernières années. Le poisson de fond (c'est-à-dire les poissons démersaux) et le thon se sont stabilisés respectivement à 11 pour cent et 9 pour cent. L'importance relative de la farine de poisson et des encornets, seiches et poulpes a diminué ces dernières années pour s'établir en 1999 à 3 et 4 pour cent de la valeur des exportations mondiales. En revanche, les exportations de saumon frais, congelé, fumé et en conserve ont augmenté et représentaient 7 pour cent du total en 1999.

VII. QUESTIONS À EXAMINER

64. Le Conseil est invité à examiner la situation alimentaire mondiale actuelle, telle qu'elle a été présentée dans les paragraphes précédents, et dont les points principaux ont été résumés dans la section II.

65. Le Conseil est également invité à examiner les rapports sur la situation alimentaire mondiale que le Secrétariat lui soumettra par la suite. En effet, le Secrétariat a fait régulièrement rapport à la Conférence et au Conseil, ainsi qu'aux divers Comités, sur différents aspects de la situation alimentaire mondiale: Il présente à la Conférence ou au Conseil, à sa session d'octobre/novembre, un rapport annuel sur La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture. Il fournit chaque année au Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) une Évaluation de la situation alimentaire mondiale, dont le rapport est soumis au Conseil. Il présente au Comité des produits un rapport semestriel sur la Situation et perspectives mondiales des produits, qui est ensuite présenté au Conseil. Il présente au Conseil à sa session de juin un rapport semestriel sur La situation alimentaire mondiale actuelle (au moyen du présent document).
Par ailleurs, des informations pertinentes sont aussi fournies par le biais de diverses publications, notamment les rapports annuels La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture (SOFA) et L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde (SOFI), et les publications périodiques "Perspectives de l'alimentation" et "Cultures et pénuries alimentaires". Ces publications sont aujourd'hui également disponibles sur le site web de la FAO.

66. Il semble qu'il y ait une forte redondance entre le rapport semestriel au Conseil sur la situation alimentaire mondiale actuelle et le rapport sur la situation alimentaire mondiale présenté chaque année au CSA, et les rapports annuels sur la situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture qui sont soumis à la Conférence ou au Conseil. Le Conseil pourra donc, s'il le souhaite examiner la question et prendre une décision concernant l'éventuelle cessation du rapport semestriel sur la situation alimentaire mondiale actuelle.

 


1 La cent seizième session du Conseil "a insisté sur la nécessité d'une intégration plus poussée des informations sur la demande et les tendances de la consommation dans les futurs documents du Conseil".

2 Shaohua Chen et Martin Ravallion (2000), How did the world's poorest fare in the 1990s?, Groupe de recherche sur le développement, Banque mondiale. L'étude de la Banque mondiale exclut près de la moitié de la population du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, ce qui explique le nombre plus important de personnes sous-alimentées que de personnes pauvres dans cette région.

3 Ce rapport s'appuie sur les informations disponibles en avril 2001. Des données à jour sur le marché céréalier sont disponibles dans les rapports bimestriels de la FAO "Perspectives de l'alimentation".