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VINGT-DEUXIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE POUR L'AFRIQUE

LE CAIRE (ÉGYPTE), 4-8 FÉVRIER 2002

PLAN D'ACTION DE LA FAO - PARITÉ HOMMES-FEMMES ET DÉVELOPPEMENT(2002-2007) : MISE EN OEUVRE RÉGIONALE

Table des matières


4.1 Alimentation et nutrition
4.2 Ressources naturelles
4.3 Systèmes de soutien à l'agriculture
4.4 Politiques et planification en matière de développement agricole et rural


I. CONTEXTE, OBJET ET PORTÉE

1. À sa trentième session, tenue en novembre 1999, la Conférence avait invité la FAO à préparer et à soumettre à sa trente et unième session, prévue pour 2001, le troisième Plan d'action de la FAO - Parité hommes-femmes et développement (2002-2007), lequel devrait viser à remanier les concepts, les démarches et les mécanismes institutionnels en fonction de l'approche parité hommes-femmes et développement, aujourd'hui largement adoptée au sein des Nations Unies.

2. Le Plan d'action - Parité hommes-femmes et développement suit les recommandations de la Déclaration de Beijing et du Programme d'action de la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes (1995), reprend les engagements souscrits dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation de 1996 et intègre les résultats de la Consultation de haut niveau sur les femmes rurales et l'information (FAO, 1999) et de la Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies intitulée: Les femmes en l'an 2000: égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle, tenue en juin 2000 (Beijing +5).

3. Les objectifs du Plan découlent des objectifs généraux et des orientations stratégiques énoncés dans le Cadre stratégique 2000-2015 de la FAO. Il fait partie intégrante du Plan à moyen terme 2002-2007 de l'Organisation et présente un cadre pour l'intégration de la parité hommes-femmes aux activités de la FAO durant les trois prochains exercices biennaux.

4. Le Plan a été élaboré au cours d'un processus consultatif faisant appel aux services et unités techniques de la FAO, avec la participation du Bureau du programme, du budget et de l'évaluation (PBE). Les divisions ont sélectionné quelques-uns des principaux produits cités dans le projet de Plan à moyen terme, afin d'y incorporer de façon plus explicite et perceptible une dimension reflétant le souci d'équité entre les sexes.

5. L'objet du Plan d'action - Parité hommes-femmes et développement est quadruple:

  1. renforcer la capacité de la FAO d'aider les États Membres à parvenir à un développement agricole et rural équitable et durable en intégrant la problématique hommes-femmes dans les activités normatives et opérationnelles de l'Organisation;
  2. établir des objectifs à moyen terme mesurables et réalistes en matière d'intégration de la problématique hommes-femmes dans les secteurs prioritaires pertinents de la FAO;
  3. obtenir l'engagement et le soutien de l'ensemble de l'Organisation en faveur de la mise en œuvre du Plan d'action ;
  4. présenter un cadre habilitant le personnel de la FAO, au siège comme dans les bureaux décentralisés, à intégrer la problématique hommes-femmes dans leurs activités.

6. Le Plan couvre l'ensemble de l'Organisation, autrement dit les aspects opérationnels et normatifs du travail de la FAO, ainsi que les processus et mécanismes institutionnels pertinents. S'il propose des buts, des objectifs et des secteurs d'intervention prioritaires à l'échelle de l'Organisation, l'engagement des États Membres n'en reste pas moins indispensable à la réalisation de ses objectifs de développement et à l'obtention de résultats durables.

II. AMBITION ET OBJECTIFS

7. L'ambition du Plan d'action 2002-2007 est énoncée en ces termes:

"Au cours des six prochaines années, le personnel de la FAO verra s'accroître de façon considérable sa capacité d'intégration de la parité hommes-femmes à ses activités; parallèlement, la connaissance de la dimension représentée par la parité hommes-femmes dans l'agriculture aura progressé au sein de la FAO comme dans les États Membres; les politiques des États concernant l'agriculture et le développement rural seront beaucoup plus sensibles à la parité hommes-femmes; ... enfin, des mécanismes de soutien et des dispositions de suivi efficaces de l'intégration de la parité hommes-femmes à la FAO auront été mis en place. ... "

8. Constatant que la pleine participation, sur un pied d'égalité, des femmes et des hommes aux programmes de développement est essentielle à l'éradication de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté rurale et à la promotion du développement agricole et rural, la FAO a assigné quatre objectifs à moyen terme à son Plan d'action - Parité hommes-femmes et développement :

Objectif 1:  Promouvoir l'égalité hommes-femmes en matière d'accès à une alimentation suffisante et adéquate sur les plans sanitaire et nutritionnel.
Objectif 2:  Promouvoir l'égalité hommes-femmes en matière d'accès aux ressources naturelles, de contrôle et de gestion de ces ressources et d'accès aux services de soutien agricole.
Objectif 3:  Promouvoir l'égalité hommes-femmes dans les processus politiques et décisionnels, à tous les niveaux des secteurs agricole et rural.
Objectif 4:  Promouvoir l'égalité hommes-femmes, face aux perspectives d'emploi agricole et non agricole dans les régions rurales.

III. DOMAINES D'INTERVENTION PRIORITAIRES

9. La FAO poursuivra ces objectifs dans quatre domaines d'intervention prioritaires: alimentation et nutrition, ressources naturelles, systèmes de soutien à l'agriculture et politiques et planification en matière de développement agricole et rural.

10. Alimentation et nutrition. La sécurité alimentaire, telle qu'elle est définie par la FAO, ne couvre pas seulement l'accès à la nourriture et la disponibilité de celle-ci, mais aussi la répartition des ressources nécessaires pour produire des vivres et le pouvoir d'achat permettant de s'en procurer ailleurs que dans leur zone de production. Une disponibilité alimentaire suffisante à l'échelon national ne se répercute pas automatiquement à l'échelon des ménages ou de leurs membres.

11. L'accès aux ressources naturelles, notamment à la terre et à l'eau, concerne aussi bien les femmes que les hommes en milieu rural, étant donné que ces ressources sont indispensables à la production agricole et à l'accroissement de la productivité agricole. Si leurs droits fonciers ne sont pas garantis, les agriculteurs n'ont, dans le meilleur des cas, qu'un accès très limité au crédit, aux organisations rurales et à d'autres intrants et services agricoles. En outre, lorsque le régime foncier est précaire, les exploitants sont moins enclins à entretenir la qualité d'un sol sur lequel ils n'ont pas de droits permanents.

12. Systèmes de soutien à l'agriculture. En dépit du fait que les femmes prennent également part à la production agricole, les programmes destinés à fournir un appui agricole aux agriculteurs les ignorent généralement. L'élargissement de l'accès aux systèmes de soutien à l'agriculture, comme le crédit, les organisations rurales, la technologie, l'enseignement, les services de vulgarisation et de commercialisation, est une condition préalable indispensable à l'augmentation de la productivité tant des agricultrices que des agriculteurs.

13. Comme les politiques et la planification en matière de développement agricole et rural tiennent rarement compte des rôles et des besoins spécifiques de chaque sexe, les résultats des programmes de développement sont souvent loin d'être optimaux. Aussi est-on en train de revoir l'élaboration des politiques de développement, afin d'accroître la participation des intéressés (hommes et femmes) aux processus de planification et de prise de décisions à tous les niveaux.

IV. PRIORITÉS RÉGIONALES EN MATIÈRE DE PROMOTION DE LA PARITÉ HOMMES-FEMMES DANS LES DOMAINES D'INTERVENTION PRIORITAIRES

14. Bien que le Plan d'action - Parité hommes-femmes et développement ait une portée mondiale et s'étende à l'ensemble de l'Organisation, le présent document d'information se concentre sur les priorités régionales au sein de ce cadre général.

4.1 Alimentation et nutrition

15. La Division de l'alimentation et de la nutrition (ESN) s'attachera à promouvoir l'information en matière de nutrition et d'autres initiatives de nature à améliorer la nutrition dans les écoles et au niveau communautaire, en traitant de manière expresse les problèmes de parité hommes-femmes dans le cadre du système alimentaire d'une société donnée. ESN intensifiera sa promotion d'une meilleure nutrition au niveau communautaire, qui est fondée sur la participation et incorpore pleinement les questions de parité hommes-femmes. ESN continuera également à encourager la prise en compte de la parité hommes-femmes dans le cadre des mesures de préparation aux situations d'urgence et d'intervention. Par ailleurs, la FAO organise des consultations biennales d'experts sur les besoins nutritionnels humains, au cours desquelles les besoins en nutriments des femmes font l'objet d'un examen spécifique.

16. De plus, ESN réalisera des analyses portant sur des questions de nutrition propres à chaque sexe, qu'elle publiera dans les Aperçus nutritionnels par pays et dans le rapport intitulé: État de l'insécurité alimentaire dans le monde (SOFI). Afin d'améliorer la qualité et la sécurité sanitaire des approvisionnements alimentaires, ESN établira des manuels pertinents intégrant la problématique hommes-femmes, de manière à aider les États membres à mettre au point des programmes nationaux efficaces de contrôle des denrées alimentaires.

17. En ce qui concerne le Programme Informations en matière d'alimentation et d'agriculture, le Département économique et social (ES), soutenu en particulier par le Bureau sous-régional pour l'Afrique, continuera à renforcer les systèmes d'information nationaux, afin de faciliter l'évaluation de l'insécurité alimentaire et de la vulnérabilité, dans le cadre de l'initiative SICIAV (Système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité). Cette activité de suivi du Sommet mondial de l'alimentation consistera à évaluer la situation de groupes de population exposés à l'insécurité alimentaire et à la malnutrition et à mettre en place des systèmes de surveillance destinés à apprécier les progrès accomplis dans les différents groupes. On s'efforcera d'observer des indicateurs de sécurité alimentaire ventilés par sexe et âge, afin de mieux appréhender la prévalence du phénomène d'insécurité alimentaire et de malnutrition dans les ménages.

18. Dans le cadre du Programme Suivi, évaluations et perspectives de l'alimentation et de l'agriculture, ES continuera à collaborer avec le Système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture de la FAO (SMIAR) ainsi qu'avec les États Membres de la région Afrique au suivi de l'état général de la sécurité alimentaire aux niveaux national et régional.

4.2 Ressources naturelles

19. L'intégration de la problématique hommes-femmes dans les activités prioritaires pour la région Afrique en matière de production et santé animales se traduira par des changements de politique visant à offrir des emplois aussi bien aux femmes qu'aux hommes dans le secteur de l'élevage et à améliorer l'intégration de l'agriculture et de l'élevage. Une attention particulière est accordée à l'impact de la problématique hommes-femmes sur la gestion du bétail et sur le développement et la commercialisation des produits. Pour les systèmes de production animale classiques, on élaborera des objectifs et des lignes directrices sensibles aux disparités entre les sexes pour la résolution des conflits liés à la propriété des ressources et du bétail.

20. La parité hommes-femmes est intégrée à la plupart des mesures concernant la gestion des terres, du sol et des nutriments, telles que les plans d'action nationaux pour la gestion intégrée des sols et des phytonutriments. Cette dimension tient une place particulière dans l'élément de programme « politiques et planification des ressources en terres », puisque la capacité des agriculteurs et des agricultrices d'évaluer la terre est essentielle, tout spécialement dans les régions africaines où les ressources en terres sont insuffisantes. Les agricultrices reçoivent une formation dans le cadre de programmes régionaux de lutte contre la dégradation et l'érosion des sols et l'on s'attache à accroître la participation des femmes aux activités de recherche.

21. Les interventions au titre de la gestion et de la mise en valeur des ressources en eau visent à promouvoir des techniques de maîtrise de l'eau peu coûteuses, simples et économes en main-d'œuvre, afin d'accroître la productivité des agriculteurs et des agricultrices tout en leur permettant de réserver une partie de leur énergie à d'autres activités productives ou domestiques. Le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) prête une attention particulière aux femmes dans les formations en groupe et les activités de groupe qui en découlent. Les programmes participatifs de vulgarisation et de formation en matière d'irrigation et de gestion de l'eau s'adressent aussi aux agricultrices, en tenant dûment compte de leurs difficultés, de leurs capacités, des besoins qu'elles expriment et de leur désir de prendre en charge la gestion de leurs périmètres d'irrigation. Le transfert de la gestion de l'irrigation et la participation du secteur privé résultent de l'incapacité croissante des pouvoirs publics d'investir dans la gestion durable des périmètres d'irrigation et d'y pourvoir. La Division de la mise en valeur des terres et des eaux entend instaurer des conditions propices en renforçant la capacité de toutes les parties prenantes et notamment des agricultrices.

22. L'amélioration des moyens d'existence des communautés de pêcheurs artisanaux passera par la mise en pratique de l'approche axée sur l'acquisition de moyens d'existence durables préconisée par le Code de conduite pour une pêche responsable. Les activités mises en œuvre viseront à promouvoir l'égalité entre les sexes. Pour promouvoir une production halieutique durable et une utilisation accrue des produits de la pêche, en particulier pour l'alimentation humaine, la Division des industries de la pêche (FII) tiendra compte de la contribution des femmes à l'industrie dans la région (notamment à la transformation, à l'entreposage et à la commercialisation du poisson) dans ses publications, ses matériels didactiques et ses manuels offrant des conseils techniques sur la diversification et l'amélioration des méthodes de conservation et d'entreposage.

23. En promouvant la collaboration régionale et la coopération dans le secteur halieutique, le Département des pêches (FI) encouragera la participation des hommes comme des femmes au renforcement des institutions chargées de la mise en valeur et de la gestion des pêches. L'appui technique aux organisations régionales et nationales qui conservent, gèrent et mettent en valeur les ressources halieutiques marines et d'eau douce tiendra compte, comme il convient, de toutes les parties prenantes (hommes et femmes) des systèmes de gestion des pêches retenus, tels que l'aquaculture respectueuse de l'environnement.

24. Il est indispensable de disposer de données pertinentes sur les rôles respectifs des hommes et des femmes dans le secteur halieutique avant de prendre d'importantes décisions politiques en matière de pêche responsable. La disponibilité de données ventilées par sexe permet d'améliorer les politiques halieutiques nationales. Cette information est également utile à l'élaboration des politiques internationales qui visent les parties prenantes du secteur halieutique.

25. Prenant acte du fait que, dans de nombreuses régions, hommes et femmes ne jouissent pas des mêmes droits en matière d'accès, de maîtrise et d'utilisation des ressources en arbres et en terres, et sont affectés de façon différente par la dynamique des ressources, dans le temps et dans l'espace, le Département des forêts (FO) a inclus l'équité entre les sexes parmi les principes sous-tendant ses actions, conformément au paragraphe 8 du Plan stratégique de la FAO pour les forêts. S'agissant de la région Afrique, la parité hommes-femmes fera partie intégrante des objectifs visés par les programmes ci-après :

Dans le cadre des Études prospectives sur le secteur forestier en Afrique, FO se propose :

26. De plus, le Département des forêts aidera les pays membres d'Afrique subsaharienne à intégrer le souci d'équité entre les sexes dans leur stratégie forestière nationale, dans le cadre du programme de partenariat entre l'Union européenne et la FAO sur les politiques forestières et budgétaires nationales et d'autres initiatives sur le terrain (Sénégal, Cap-Vert, Burkina Faso, Niger, Zambie, Cameroun). FO aidera également les États membres à renforcer la participation des hommes et des femmes concernés à la gestion des ressources naturelles, et notamment à la formulation de politiques, lois et décisions ayant trait à la gestion des ressources locales, et à lier plus étroitement la foresterie et la création de moyens d'existence durables, en portant une attention particulière aux femmes.

27. FO fera en sorte que ses publications intègrent systématiquement, chaque fois que cela se justifiera, le souci d'équité entre les sexes. La Division s'y est d'ailleurs déjà appliquée, par exemple dans une publication sur la Participation des femmes aux programmes forestiers nationaux et dans les Directives pour l'intégration d'activités en faveur des femmes, ainsi que dans une étude sur le Commerce et la consommation de gibier en Afrique de l'Ouest, commandée par le Bureau régional pour l'Afrique.

4.3 Systèmes de soutien à l'agriculture

28. L'intégration de la problématique hommes-femmes dans les activités de production végétale et de protection des plantes dans la région Afrique s'opère par la promotion de stratégies visant à renforcer les systèmes de fourniture de semences, notamment la production et la distribution de semences sur l'exploitation, et répondant aux besoins et aux préférences des hommes et des femmes. Les besoins des femmes rurales en semences seront pris en compte lors de l'élaboration des stratégies d'appui aux entreprises locales viables de production de semences. Les programmes nationaux et régionaux de sécurité semencière et d'autres mécanismes prévus pour remettre en état les systèmes semenciers affectés par des calamités tiendront compte des espèces et des variétés cultivées préférées par les femmes. On encouragera la production de fourrage au niveau régional, en particulier dans les zones périurbaines, en vue d'accroître la production laitière et les revenus des agriculteurs pauvres, représentés en majorité par des femmes.

29. La gestion intégrée de la production et des ravageurs (GIPR), nouvelle démarche en matière de production végétale et de protection des plantes appliquée en Afrique, se fonde sur une méthode de formation participative prise en charge par les agriculteurs: les stages pratiques pour agriculteurs. Ces stages dispensent une formation à des groupes mixtes hommes-femmes, voire à des groupes constitués exclusivement de femmes. On a constaté qu'ils pouvaient procurer des avantages économiques tangibles au niveau de l'exploitation, en particulier aux agricultrices.

30. Le Sous-programme Développement des systèmes de culture évalue les tendances et l'adéquation des technologies à leurs utilisateurs, selon qu'il s'agit d'hommes ou de femmes, et sensibilise les populations concernées à la façon dont l'intensification modifie la répartition des ressources et des revenus ainsi que la charge de travail relative des agriculteurs et des agricultrices et à l'incidence des programmes et des politiques sur les revenus et la sécurité alimentaire de chaque ménage. Cet aspect est capital dans les zones marginalisées où les ménages agricoles disposent de peu de ressources ou dans des situations d'après-conflit, ou dans les zones rurales qui paient un très lourd tribut à l'épidémie de VIH/SIDA. Enfin, la Division des systèmes de soutien à l'agriculture attirera l'attention des populations sur les effets de l'intensification, de la diversification et de la commercialisation sur les charges de travail relatives des agriculteurs et des agricultrices et mettra au point des lignes directrices et des matériels d'information sur l'économie des nouveaux systèmes de production, en vue d'aider les agriculteurs et agricultrices à faire face aux incidences de ces changements, par exemple en agriculture urbaine et périurbaine.

31. La priorité régionale en matière de génie agricole est l'introduction et la promotion de l'agriculture de conservation. On s'attend à ce que le labour biologique finisse par remplacer le labour mécanique, ce qui réduira sensiblement la charge de travail, surtout dans les activités pratiquées par les femmes, comme le désherbage. Ensuite, compte tenu de la fréquence des erreurs accidentelles de manipulation, la promotion régionale de pulvérisateurs et de techniques d'épandage sans danger revêt une importance cruciale, puisqu'elle est susceptible d'avoir un impact direct sur la santé des femmes et d'accroître leurs responsabilités en matière de soins de santé.

32. Le Sous-programme, Finances rurales, considère les finances rurales dans leur globalité. À ce titre, il évalue les prêts en étudiant les besoins et le milieu socio-économique des familles agricoles, et tient automatiquement compte de la situation particulière des femmes (et des hommes). AGS facilitera l'établissement de services financiers en vue de l'introduction de technologies peu coûteuses, par exemple en irrigation et en horticulture, qui auront également des répercussions favorables sur la situation économique et sociale des femmes et leur bien-être. En outre, la FAO mettra au point une version française de son logiciel « Microbanker » pour Windows destiné au microfinancement et aux organismes financiers ruraux, qui permet de retrouver des informations de base sur les clients et les bénéficiaires, ventilées par sexe, en vue d'une évaluation ultérieure.

33. La Division de la Statistique (ESS) continuera d'aider les États Membres à prendre en compte les différences hommes-femmes lors de la collecte et de la tabulation des données, notamment par le biais des programmes nationaux de collecte de données agricoles. Consciente des difficultés rencontrées dans la collecte et l'analyse de données ventilées par sexe en vue de leur utilisation par les décideurs, ESS s'efforce d'améliorer les concepts actuels présidant à la collecte de données et d'élaborer de nouvelles méthodes pour évaluer les contributions des deux sexes à la création de revenu, afin que les décideurs, mieux informés, puissent adopter des programmes de développement agricole et rural fondés sur la parité hommes-femmes. À cet égard, de nombreux pays ont déjà bénéficié du soutien de la FAO, parmi lesquels le Bénin, le Botswana, le Cap Vert, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée, la Gambie, le Lesotho, le Mozambique, le Sénégal et le Togo. ESS préparera, en collaboration avec la Division de la femme et de la population (SDW), un document compilant les « enseignements tirés » de ces expériences, qui permettra à d'autres pays membres de la région de faire des choix éclairés pour intégrer la problématique hommes-femmes dans leurs programmes de collecte de données agricoles.

34. La Division du développement rural (SDA), dans le cadre de son Programme Développement rural, continuera à promouvoir un meilleur accès à la terre et aux autres ressources naturelles, dans le respect des rôles spécifiques de chaque sexe et de l'environnement, et à consolider les droits fonciers s'appliquant à ces ressources. Elle effectuera des études méthodologiques et élaborera des directives axées sur la parité hommes-femmes en vue de la formulation avec la participation des pouvoirs publics de politiques foncières visant à améliorer l'accès des groupes défavorisés à la terre. Seront inclus des conseils relatifs aux politiques régissant les transactions commerciales et à l'appui institutionnel nécessaire pour améliorer l'accès des pauvres aux ressources.

35. La Division du développement rural continuera à renforcer les capacités des institutions rurales afin qu'elles fournissent, de façon plus équitable et plus respectueuse de la parité hommes-femmes, des services utiles au développement des communautés rurales, notamment des groupes sujets à la marginalisation (tels que les pauvres, les jeunes et les handicapés des deux sexes). À cet égard, le Bureau régional pour l'Afrique cherche à étendre son programme sur les centres communautaires de transfert de technologies (Nigeria, Ghana), dans un premier temps, à tous les pays anglophones d'Afrique de l'Ouest. Le Bureau sous-régional pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe s'attachera particulièrement à renforcer l'accès et le droit des femmes à la terre en Afrique de l'Est et en Afrique australe, en prenant en considération les effets du VIH/SIDA sur le régime foncier, l'accent étant mis sur les femmes et en particulier sur les veuves du SIDA.

36. Le Programme Vulgarisation, enseignement et communication (agricoles) intègre la parité hommes-femmes dans tous ses travaux en mettant l'accent sur les besoins des agriculteurs des deux sexes, et notamment des jeunes. De plus, il s'attache tout spécialement à soutenir les activités de production et de transformation des denrées alimentaires menées par des femmes. En Afrique, ce programme se concentre sur les tâches suivantes :

37. En ce qui concerne la région Afrique, le Programme Recherche et transfert des technologies, s'appliquera à aider les États Membres à identifier les domaines de la recherche à financer en priorité, afin que les programmes de recherche s'adressent aussi bien aux femmes qu'aux hommes, et qu'ils deviennent ainsi plus sensibles à la parité entre les sexes et plus efficaces. Le programme recherchera des moyens d'accroître la participation des femmes aux instances décisionnelles qui s'occupent d'établir et de gérer les programmes de recherche, du niveau local au niveau national. En outre, il mettra au point des lignes directrices et des outils destinés à mieux intégrer les problèmes particuliers des femmes dans les programmes de recherche, tout en renforçant la participation des femmes aux projets de recherche conduits sur les exploitations.

38. La Division de la parité hommes-femmes et de la population (SDW) entend incorporer les considérations liées à la population et à la parité hommes-femmes dans ses programmes et ses conseils aux pays et se concentre sur la mise en valeur des ressources humaines par la formation, l'enseignement et l'élaboration de méthodes, outils et lignes directrices pour l'analyse des questions se rapportant à la population et à l'équité entre les sexes. À la FAO, le service assume la fonction de point de contact pour les questions liées au VIH/SIDA et à l'agriculture, lesquelles prennent un relief particulier en Afrique, le continent le plus touché par l'épidémie jusqu'à présent. S'agissant du VIH/SIDA, la FAO s'emploie à :

39. Par ailleurs, SDW conduit plusieurs programmes sous-régionaux en Afrique: notamment l'initiative sur La parité hommes-femmes, la biodiversité et les systèmes de connaissances traditionnels pour le renforcement du développement agricole et rural en Afrique australe (LinKs) qui aide de nombreuses organisations à mieux comprendre la façon dont le patrimoine de connaissances locales des hommes et des femmes peut favoriser la conservation de l'(agro)biodiversité et améliorer la sécurité alimentaire (Zimbabwe, Tanzanie et Mozambique); et le programme interdivisionnel Appui intégré au Programme de développement durable et de sécurité alimentaire qui vise à intensifier la collaboration intersectorielle et à promouvoir une approche holistique du développement durable qui tienne compte de la problématique hommes-femmes (Ouganda, Namibie, Zambie et Zimbabwe). La Division poursuivra la préparation et la tenue des ateliers de formation de formateurs à l'analyse des questions socio-économiques et des conditions spécifiques de chaque sexe afin de renforcer la capacité d'analyse de ces questions dans le contexte des politiques, programmes et projets de développement agricole et rural.

40. Dans le cadre des activités visant à appuyer la mise en œuvre du Programme d'action de Beijing, le Bureau régional pour l'Afrique a aidé certains pays membres (Ghana, Guinée, Togo) à mettre au point une Stratégie pour la parité hommes-femmes et le développement agricole, qui recense les interventions stratégiques dans ce domaine qui incombe aux Ministères de l'Agriculture, avec l'appui du « National Women's Machineries ». Les recommandations figurant dans ces documents sont parfois reprises dans la stratégie nationale de réduction de la pauvreté (Guinée) ou peuvent servir de base à l'élaboration d'un programme de formation à l'analyse des questions socio-économiques et des conditions spécifiques de chaque sexe (Ghana). Enfin, le Bureau régional pour l'Afrique étudie la manière d'aider les gouvernements à intégrer la parité hommes-femmes dans le processus de décentralisation des administrations publiques et d'aider les femmes rurales notamment à saisir les nouvelles possibilités de participer aux processus décisionnels locaux.

4.4 Politiques et planification en matière de développement agricole et rural

41. Si la région Afrique mesure de mieux en mieux l'urgente nécessité d'intégrer la problématique hommes-femmes dans les politiques et programmes de sécurité alimentaire et de développement agricole et rural à trois niveaux de la société (micro, méso et macro), un vaste écart sépare encore cette prise de conscience de sa traduction en actions et stratégies concrètes. Parmi les tâches prioritaires auxquelles s'attellera le Groupe des politiques du Bureau pour l'Afrique, citons :

42. La Division de l'assistance aux politiques (TCA) utilisera des analyses et des mesures intégrant la problématique hommes-femmes lors de l'élaboration de sa politique thématique, de son programme de terrain et des manuels de formation connexes. Le Centre d'investissement (TCI) s'efforcera de promouvoir l'incorporation des questions de parité hommes-femmes dans la conception des projets d'investissement dans le secteur agricole et aidera les pays membres à formuler des programmes intégrant cette dimension et à obtenir un financement de la part des bailleurs internationaux et nationaux. La Division des opérations de terrain (TCO) reconnaît que la parité hommes-femmes est un objectif prioritaire à tous les stades de la conception des programmes relevant du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA), qui seront conçus de façon à garantir une répartition équitable des avantages entre hommes et femmes, ainsi que la participation des agricultrices comme des agriculteurs.

V. MISE EN OEUVRE, SUIVI ET ÉVALUATION

43. La mise en œuvre du Plan d'action s'appuiera, à différents niveaux de l'Organisation, au siège et dans les bureaux décentralisés, sur des arrangements et des mécanismes opérationnels visant à fournir conseils et coordination.

44. SDW continuera de faire office de point de contact pour la parité au sein de l'Organisation et, à ce titre, de soutenir le Plan d'action Parité hommes-femmes et développement, en assurant le suivi et le compte rendu analytique des progrès accomplis dans la mise en œuvre du plan, ainsi qu'en appuyant les programmes de formation du personnel de la FAO à l'analyse et à la promotion des questions de parité hommes-femmes. De plus, dans le cadre de son programme de travail ordinaire, SDW continuera d'aider les États Membres de la FAO à incorporer la parité hommes-femmes dans leurs programmes et politiques de développement agricole et rural.

45. Le suivi et l'évaluation de la mise en œuvre du Plan d'action Parité hommes-femmes et développement feront partie intégrante de toutes les activités de suivi et d'évaluation du Programme ordinaire et du Programme de terrain: le Plan à moyen terme de l'Organisation est un plan évolutif et, en tant que tel, sera mis à jour tous les deux ans. Il incombera à chaque division de faire rapport sur l'intégration de la parité hommes-femmes dans ses activités. D'autre part, le Bureau du programme, du budget et de l'évaluation (PBE) accordera toute l'attention requise aux aspects liés à la parité hommes-femmes grâce aux liens établis avec les Rapports sur l'exécution du programme et les Rapports d'évaluation du programme.

46. Les activités de promotion de la parité hommes-femmes recensées dans le Plan d'action Parité hommes-femmes et développement seront mises en œuvre grâce aux ressources du Programme ordinaire allouées aux principales activités sélectionnées, avec un complément provenant de fonds extrabudgétaires.