COFO-2003/6



COMITÉ DES FORÊTS

Point 9 de l’ordre du jour provisoire

SEIZIÈME SESSION

Rome (Italie), 10-14 mars 2003

L’AVENIR DES FORÊTS: RÉPERCUSSIONS DE L’ÉTUDE PROSPECTIVE DU SECTEUR FORESTIER EN AFRIQUE

Note du Secrétariat

Table des matières



RÉSUMÉ

1. L'Étude prospective du secteur forestier en Afrique (FOSA), récemment terminée, présente une perspective sur une vingtaine d'années et fournit un cadre de planification à long terme pour le développement du secteur. Les principaux produits de cette Étude sont un aperçu général et cinq rapports sous-régionaux consacrés aux enjeux propres à l'Afrique du Nord, à l’Afrique de l'Est, à l’Afrique australe, à l'Afrique centrale et à l’Afrique de l'Ouest. Ces rapports identifient les éléments moteurs, décrivent des scénarios de politique générale et institutionnels pour le développement du secteur forestier, évaluent leurs incidences sur l'avenir des forêts et présentent des formules possibles permettant d'accroître la contribution des forêts au développement durable.

2. Les facteurs dont on prévoit qu'ils auront une incidence sur le secteur forestier pendant les vingt prochaines années sont, notamment, le rythme variable des changements politiques et institutionnels, la fréquence des conflits et des guerres, les changements démographiques, le fardeau de la dette, le fléchissement de l'aide au développement et la persistance de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire. Si des changements de grande envergure n'interviennent pas, la situation des forêts africaines sera marquée par la persistance d’importantes pertes de couvert forestier, la détérioration de l'environnement, l'épuisement des produits forestiers non ligneux en général et des plantes médicinales en particulier et par un recul sensible de la productivité et du pouvoir d'achat sur les marchés nationaux et locaux en raison du VIH/SIDA.

3. Pour inverser les tendances actuelles, une volonté politique assortie de stratégies intégrées est nécessaire pour lutter contre la pauvreté et protéger l'environnement. Cette action suppose la dévolution de pouvoirs aux principales parties prenantes par une réorientation des politiques, des changements institutionnels et la création de conditions favorables à une gestion durable des ressources. À cet égard, des efforts sont nécessaires pour redonner vigueur au secteur public, améliorer le jeu des forces du marché, par l'adoption de mesures juridiques et institutionnelles, et appuyer le secteur non structuré.

INTRODUCTION

4. Le Cadre stratégique pour la FAO 2000-2015 (Rome, 1999) préconise un appui aux États Membres sous forme d'études prospectives à long terme qui identifient les tendances et possibilités dans des secteurs clés. Au fur et à mesure que la mondialisation progresse et que les économies deviennent de plus en plus interdépendantes, il est essentiel, pour la prise des décisions, de disposer de scénarios réalistes à long terme et de comprendre de quelle façon divers facteurs agissent sur le secteur forestier. C'est dans ce contexte que la FAO, en se conformant aux indications données par diverses Commissions régionales des forêts, a lancé une série d'études prospectives afin de fournir une base plus solide pour la formulation et la mise en oeuvre des programmes forestiers nationaux. À ce jour, les études suivantes ont été réalisées:

5. Une étude consacrée à l'Europe et une autre concernant l'Amérique latine devraient être achevées en 2004. Les travaux préparatoires concernant l'Étude prospective du secteur forestier au Proche-Orient et en Asie de l’Ouest ont commencé et cette étude devrait être achevée en 2005.

6. Ces études prospectives donnent une indication des tendances que l'on observe dans le secteur forestier, et tiennent compte a) des changements démographiques, b) des changements économiques et structurels, en particulier de la croissance et de la répartition des revenus et du degré de dépendance à l'égard des terres, c) des innovations technologiques et de leur degré d'adoption, d) des réactions de la société aux problèmes écologiques aux niveaux local, national et mondial et e) des changements d’orientation et d'environnement institutionnel. Des scénarios différents sont établis, en partie en appliquant des approches de modélisation type et des paramètres qualitatifs permettant de tenir compte des facteurs difficiles à quantifier. Sur la base d'une évaluation de la situation actuelle et des éléments moteurs, ces études prospectives définissent des scénarios probables dans des situations où le statu quo a toutes chances de persister. Les possibilités et les contraintes sont également prises en compte dans la formulation des priorités et stratégies nécessaires pour apporter des améliorations.

7. Le Comité a été mis au courant du Modèle de l'offre mondiale de fibres, de la Global Forest Products Outlook Study et de l'Asia-Pacific Forestry Sector Outlook Study à sa quatorzième session (voir le document COFO-99/3). Le présent document donne un aperçu de l'Étude prospective du secteur forestier en Afrique, dont il décrit notamment le processus, les principales conclusions, leurs incidences, ainsi que la suite qu'il est proposé de lui donner.

OBJECTIFS, PROCESSUS, COUVERTURE ET RÉALISATIONS

Objectifs

8. Les objectifs de l'Étude prospective du secteur forestier en Afrique étaient les suivants: analyser la situation, les tendances et les éléments moteurs qui façonnent le secteur forestier en Afrique, identifier les nouvelles possibilités et les contraintes à l'horizon 2020 et indiquer les stratégies qui pourraient améliorer la contribution des forêts au développement durable. On espère que l’Étude, qui donne une perspective à long terme comportant des dimensions intersectorielles, sera utilisée pour renforcer les programmes forestiers nationaux.

9. Si le principal objectif de l'Étude était de mettre au point une perspective à long terme, l'accent a également été mis sur a) la participation de tous les pays et des principaux partenaires, notamment les parties prenantes, afin de faire en sorte qu'ils s'approprient le processus et ses résultats; b) le renforcement de la capacité de planification à long terme des pays (voir Encadré).

Les partenaires de l'Étude prospective du secteur forestier en Afrique

Des experts de tous les pays et d'organisations internationales, régionales et sous-régionales ont participé à cette Étude et des groupes de travail nationaux des diverses parties prenantes ont facilité la préparation des documents nationaux. L’Union européenne et la Banque africaine de développement ont été les principaux partenaires de la FAO pour la coordination du processus. Une étroite collaboration technique a été instaurée avec la Commission économique pour l'Afrique (CEA), le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), la Banque mondiale et le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR).

Couverture géographique et produits

10. L’Étude prospective du secteur forestier en Afrique porte sur les 53 pays du continent. Étant donné les grandes différences écologiques, économiques et sociopolitiques, le continent a été divisé en cinq régions et les perspectives du secteur forestier ont été évaluées, compte tenu des circonstances particulières de chaque sous-région. Les principaux produits de l'Étude sont un aperçu régional des principaux faits nouveaux et du secteur forestier en Afrique dans le contexte mondial, complété par des rapports sur l'évolution du secteur forestier dans les cinq sous-régions.

PRINCIPALES CONCLUSIONS

Situation actuelle

11. Les rapports régionaux et sous-régionaux ont une structure et une présentation communes. L'aperçu comporte une brève description de l'état des ressources forestières et arborées, et notamment du déboisement, de la gestion durable des forêts, des plantations, du rôle des arbres non forestiers et de la gestion de la faune sauvage. Les questions relatives aux services écologiques forestiers sont également signalées dans les rapports, de même que la production et la consommation de produits ligneux et non ligneux, mettant en évidence d'importantes différences entre les régions (Tableau 1).

Éléments moteurs

12. Une évaluation détaillée des éléments moteurs est à la base des rapports de l'Étude prospective du secteur forestier en Afrique, parce que l'évolution du secteur forestier est en grande partie déterminée par celle des autres secteurs. L'Étude prend spécifiquement en compte les considérations suivantes.

Scénarios du développement du secteur forestier

13. Lorsqu’elle identifie les futurs scénarios du développement du secteur forestier, l'Étude prospective du secteur forestier en Afrique fait une grande place au contexte politique et institutionnel en raison de l'importance cruciale qu'il revêt en améliorant la liberté de choix et en donnant les moyens d'agir aux principaux acteurs. Les approches adoptées pour définir les scénarios élaborés par l'Institut de Stockholm pour l'environnement et adaptés par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) pour les études prospectives sur l'environnement mondial et africain ont été modifiées pour s'adapter à la situation du secteur forestier en Afrique. Les caractéristiques probables, à savoir la prédominance du secteur public, les forces du marché et le secteur non structuré, ont été examinées, de même que les modalités selon lesquelles elles pourraient évoluer.

Orientation future du secteur forestier en Afrique

14. L’une des principales idées forces de l'Étude consiste à donner un aperçu de la situation probable du secteur forestier si les pratiques actuelles de maintien du statu quo persistent. Les principales variables telles que le couvert forestier, le degré de gestion durable des forêts, le rôle des plantations et des arbres non forestiers dans l'accroissement des disponibilités en bois, la demande de bois et de produits ligneux, et la gestion des aires protégées et des produits forestiers non ligneux ont été utilisées pour établir les différents scénarios et identifier les changements qui se produiraient. Sur la base du modèle mondial pour les produits forestiers et d'autres outils de prévision, des tendances ont été dégagées pour la production et la consommation de bois de feu, de bois rond industriel, de sciages, de panneaux et de papiers d'impression et d'écriture. On trouvera au Tableau 2 une récapitulation de l'évolution probable des indicateurs retenus.

Tableau 2. La situation probable de l'Afrique en 2020

Principaux indicateurs

Situation probable en 2020

Couvert forestier

  • Pendant les deux prochaines décennies, importantes pertes de couvert forestier, analogues à celles des années 90.

Superficies faisant l'objet d'une gestion forestière durable

  • L'expansion des superficies faisant l'objet d'une gestion forestière durable sera lente. La baisse des capacités des gouvernements et des communautés indique que de vastes superficies continueront à être exploitées de façon non durable. Les coupes illicites demeureront un problème majeur.

Plantations

  • Il y aura une expansion limitée des forêts de plantation dans quelques pays. Étant donné que les disponibilités en bois issus de forêts de plantation augmenteront dans le monde pendant les deux prochaines décennies, il est peu probable que l'Afrique soit en mesure de produire du bois à des prix concurrentiels, par rapport à d'autres régions.

Arbres non forestiers

  • Les arbres des jardins familiaux et des parcelles boisées mises en place avec l'appui du secteur forestier vont augmenter, en particulier lorsque le régime foncier est bien défini. Cependant, la culture d’arbres sur les terres communes va faire baisser en raison de la surexploitation.

Bois de feu

  • Le bois continuera à être la principale source d'énergie et la consommation devrait passer de quelque 635 millions de m³ en 2000 à 850 millions de m³ environ en 2020.
  • L’accroissement de la demande urbaine, en particulier de charbon de bois, entraînera une dégradation ultérieure des forêts et des terres boisées périurbaines.

Autres produits ligneux

  • La demande intérieure de produits à forte valeur ajoutée ne devrait guère progresser, étant donné la faiblesse des revenus.
  • La plupart des produits transformés seront importés et le nombre limité d'unités de transformation intérieure devra faire face à une concurrence plus vive.
  • L'Afrique du Nord continuera à importer de grandes quantités de la plupart des produits.
  • Les échanges de produits forestiers subiront des changements importants, étant donné les divers arrangements commerciaux mondiaux, régionaux et sous-régionaux.

Produits forestiers non ligneux

  • Plusieurs produits vont rapidement disparaître, en particulier du fait de l'exploitation visant à répondre à la demande urbaine.
  • Des efforts limités seront faits pour acclimater et cultiver des arbres et des plantes pour l'obtention de produits non forestiers.

Commerce des produits forestiers

  • L'Afrique demeurera en marge des échanges mondiaux de produits forestiers en particulier du fait qu’elle produit surtout des produits à faible valeur ajoutée.
  • L’Asie va continuer à gagner des parts du marché.
  • La croissance des échanges intra-africains dépend de la levée de divers obstacles, notamment d'ordre institutionnel et infrastructurel.

Gestion de la faune sauvage

  • La persistance des conflits relatifs à l'utilisation des terres va compromettre l'aptitude à tirer tout le parti des possibilités de la faune sauvage pour la production de gibier, le tourisme et d'autres utilisations.
  • L'expansion sera limitée à quelques pays qui ont des infrastructures bien développées et des attractions renommées.
  • Les avantages du tourisme fondé sur la faune sauvage que retirent les communautés locales resteront limités malgré les efforts actuellement déployés pour favoriser des approches participatives.

Services écologiques

  • Les progrès en matière d'aménagement des bassins versants seront faibles.
  • La dégradation des terres et la désertification vont probablement s'aggraver.
  • La diversité biologique continuera à s'éroder.

Lutte contre la pauvreté

  • Les forêts continueront à jouer un rôle essentiel dans la satisfaction des besoins essentiels des populations pauvres, en grande partie dans le cadre du secteur non structuré.
  • Les activités du secteur structuré ne s'attaquent qu’indirectement à la pauvreté et le plus souvent de façon inappropriée.
  • La dévolution des pouvoirs grâce aux approches participatives sera limitée.

15. Les importantes différences sous-régionales entre les situations économiques (dimensions de l'économie, revenu par habitant, degré de diversification économique) et l'état des forêts (couvert forestier, productivité, capacité de gestion durable des ressources) mettent en évidence les énormes possibilités de coopération régionale. Par exemple, l'Afrique centrale pourrait devenir un important fournisseur des pays du continent déficitaires en bois, si elle disposait des infrastructures et adoptait les mesures nécessaires à l'amélioration des échanges. Il existe également des possibilités de réaliser des économies d'échelle dans les domaines de la recherche, de l'enseignement et de la formation et de renforcer la collaboration pour des éléments transfrontières tels que les aires protégées qui ont été mises en place. Ces aspects sont mis en évidence dans les rapports sous-régionaux.

Mesures à prendre

16. Les perspectives qui se dégagent du scénario de maintien du statu quo montrent qu'il est nécessaire d'adopter une approche très différente du secteur forestier en Afrique. Compte tenu des initiatives telles que le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), l'Étude prospective du secteur forestier en Afrique définit des priorités et stratégies pour améliorer la contribution du secteur forestier aux intérêts économiques, sociaux et environnementaux de l'Afrique. Étant donné que la pauvreté est très répandue et compte tenu de la détérioration rapide de l'environnement, la lutte contre la pauvreté et la protection de l'environnement demeureront les priorités les plus importantes des deux prochaines décennies.

17. La dévolution de pouvoirs aux principales parties prenantes grâce à des changements d’ordre politique et institutionnel et la création de conditions favorables à une gestion durable des ressources seraient les principales stratégies dans la plupart des pays. On s’efforcerait tout particulièrement de redonner vigueur au secteur public, d'améliorer le jeu des forces du marché grâce à des mesures juridiques et institutionnelles appropriées et de soutenir le secteur non structuré.

Tableau 3. Aperçu des stratégies

Principales orientations à donner

Interventions

Redonner vigueur au secteur public

  • Redéfinir la structure et les fonctions, les offices forestiers du secteur public et améliorer leur aptitude à faire appliquer les principes de la gestion durable des forêts.
  • Améliorer les capacités scientifiques et technologiques
  • Mettre en place des institutions transparentes et responsables
  • Renforcer la collaboration régionale et sous-régionale

Mettre les marchés au service des pauvres

  • Renforcer le cadre juridique et institutionnel pour un jeu efficace des forces du marché de façon à assurer l'égalité des chances
  • Veiller au respect des dispositions sociales et environnementales

Renforcer l'efficacité du secteur non structuré

  • Élaborer et mettre en place des cadres juridiques et institutionnels
  • Améliorer l'accès à l'information, en particulier relative aux technologies et aux marchés

L'AVENIR ET SES INCIDENCES

18. Toutes les études prospectives laissent prévoir d'importants changements à long terme, le plus souvent dus à des facteurs ne relevant pas du secteur forestier. Au fur et à mesure que la mondialisation progresse, le rythme de ces changements devrait s'accélérer. Si de nouvelles possibilités peuvent se présenter, il y aura également des menaces et des obstacles qui apparaîtront. Le secteur doit donc se tenir prêt à tirer parti des nouvelles possibilités, souvent de brève durée, qui se présenteront et que les études prospectives identifient. À cet égard, il est particulièrement important de mieux prévoir les changements au plan national et de déterminer les modalités d’une interaction positive avec les autres secteurs.

19. Étant donné que des problèmes tels que la croissance démographique, l’incertitude de la croissance économique, la baisse des ressources du secteur public, le recul de l’aide publique au développement et l'adoption limitée de technologies améliorées vont probablement persister, des efforts considérables doivent être faits aux plans national et mondial pour renforcer les capacités.

20. La valeur de l'Étude prospective du secteur forestier en Afrique tient au fait qu'elle associe un certain nombre de partenaires clés et de parties prenantes à la facilitation d'une réflexion de grande ampleur sur les problèmes à long terme. Elle fournit un cadre général qui doit être affiné et incorporé dans les processus de planification à divers niveaux.

21. L'Étude prospective du secteur forestier en Afrique met en évidence les liens entre le secteur forestier, la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté, notant que la plupart des solutions résident dans des secteurs tels que l'agriculture et l'industrie. Cependant, les mauvais résultats économiques, en particulier dans le domaine de l'agriculture, obligent les pauvres à être tributaires des forêts en ce qui concerne leurs moyens de subsistance. Cela met les forestiers et autres décideurs devant un dilemme et en l'absence de changements radicaux, il restera difficile de surmonter ce problème. Étant donné que les approches traditionnelles des forêts sont insuffisantes pour lutter contre la pauvreté et pour empêcher la dégradation de l'environnement, il faut trouver de nouvelles solutions afin d'apporter un changement positif.

22. Une autre grande question qui se pose est de savoir comment procéder aux opérations forestières alors que les ressources sont très limitées. Un grand nombre d'initiatives qui ont été prises avec une aide financière et technique extérieure se sont avérées non durables à long terme: l’exploitation des forêts pluviales, le développement de plantations à grande échelle, les cultures commerciales de certains produits forestiers non ligneux et la mise en place d'industries forestières à grande échelle, par exemple.

23. Le Comité pourra souhaiter s’interroger sur la meilleure façon d'utiliser les études prospectives au plan national, sur la façon d'améliorer la planification stratégique dans le secteur forestier et sur ce qui doit être fait aux échelles mondiale et régionale pour renforcer la capacité des pays. Plus précisément, le Comité souhaitera peut-être donner des avis à la FAO et à ses partenaires, notamment aux pays, sur une éventuelle collaboration dans les domaines suivants: