PC 90/3 b)


Comité du Programme

Quatre-vingt-dixième session

15-19 septembre 2003

Rapport faisant le point sur les suites données aux recommandations émises lors de l’évaluation thématique de l’objectif stratégique A.3

Table des matières



 

1. En réponse à la demande formulée par les membres du Comité du Programme, en septembre 2002, durant leur débat sur l'évaluation thématique de l'objectif stratégique A3 Plans d'intervention et action efficace et durable en cas de crises alimentaires ou agricoles, le présent document expose les principales mesures prises à la suite des recommandations de l'évaluation et les résultats ainsi obtenus.

I. Rappel des faits

2. Au cours du premier semestre de l'année 2002, la FAO a conduit sa première évaluation spécifiquement axée sur l'un des douze objectifs stratégiques approuvés par la trentième session de la Conférence de la FAO, tenue en novembre 1999. L'objectif stratégique A3 est bien choisi pour le premier exercice de ce type. La FAO mène depuis longtemps des activités liées aux situations de crise et bon nombre des tâches accomplies n'ont pas foncièrement changé. Par ailleurs, les secours agricoles fournis par l'Organisation se sont considérablement intensifiés durant la dernière décennie. Il était donc opportun de procéder à une évaluation approfondie des activités de secours en cas d'urgence de la FAO ainsi que de l'ensemble des travaux de l'Organisation se rattachant au cycle des catastrophes.

3. L'évaluation visait les activités du Programme ordinaire et du Programme de terrain relevant de l'objectif stratégique A3. Cette évaluation, qui se voulait transformatrice, a examiné si les interventions de la FAO étaient de nature à livrer les résultats attendus au regard de l'objectif stratégique, apprécié les points forts et les points faibles des activités relevant des quatre composantes de l'objectif et s'est achevée par des recommandations visant à améliorer la conception, la mise en oeuvre, les résultats et le suivi de ces activités. L'évaluation s'est notamment focalisée sur les activités liées aux situations de crise dans le cadre du Programme de coopération technique (PCT). De fait, le PCT a largement contribué au financement et cette évaluation a été combinée à un examen thématique des projets du PCT dans ce champ. L'évaluation a porté sur les activités liées aux situations de crise menées de 1996 à 2001.

4. Cette évaluation avait pour but de dégager les points forts et les faiblesses de l'Organisation dans ce domaine et d'estimer :

5. En juillet 2002, le Service d'évaluation a achevé son évaluation et formulé une série de recommandations qui ont été vérifiées par un groupe d'examinateurs externes, puis soumises à la direction. En septembre 2002, le Comité du Programme a examiné le rapport (PC 88/5a). Le rapport du Comité stipule que «Le Comité s'est félicité de l'approche exhaustive de la stratégie qui avait été adoptée dans l'évaluation grâce à un examen des activités normatives et d'un échantillon équilibré d'opérations de secours et de relèvement sur le terrain. (…) Le Comité a souscrit aux recommandations en général. Toutefois de nombreux membres ont estimé qu'étant donné leur grand nombre, il aurait été utile d'indiquer clairement la priorité des unes par rapport aux autres, comme l'avait proposé le groupe d'examinateurs externes. (…) Il a donc invité le Secrétariat à donner suite aux recommandations de l'évaluation et demandé que lui soit présenté, dans un an, un rapport intérimaire sur les mesures prises pour leur donner suite». En novembre 2002, le rapport du Conseil de la FAO stipulait : «Le Conseil a noté que le Comité du Programme avait aussi examiné une évaluation des activités de la FAO au titre de la stratégie A3 relative à la préparation et à la réaction aux crises alimentaires et agricoles, reconnaissant que c'était la première fois qu'une évaluation était spécifiquement axée sur un objectif stratégique de l'Organisation».

II. Principales recommandations du rapport

6. Le rapport d'évaluation recommande qu'à l'avenir, la FAO:

III. Mesures prises par la FAO

7. Afin de répondre aux recommandations de l'évaluation thématique, le Groupe de coordination des secours d'urgence (GCU) a parrainé la préparation d'un plan d'action s'inspirant des idées échangées par le Comité du Programme lors de sa session de septembre 2002. En février 2003, le GCU a examiné un bilan à moyen terme mettant en lumière les activités conduites jusqu'à cette date en vue de donner suite à des recommandations spécifiques ainsi que d'autres activités contribuant également à l'application des recommandations. Le GCU a approuvé les résultats obtenus et proposé de nouvelles étapes pour poursuivre la mise en pratique des recommandations.

8. Le présent document a été rédigé en juin 2003 et mentionne les actions déjà réalisées ou en cours. Le degré d'application de recommandations spécifiques est précisé dans le tableau de l'annexe 1.

PRÉPARATION D’UN CADRE STRATÉGIQUE POUR LES DPAI-REHAB

9. Lieu d'échanges entre les départements, le GCU a pour fonction de coordonner les dispositions prises par l'Organisation en cas de crise majeure. Il gère également le mécanisme des Domaines prioritaires d'action interdisciplinaire pour la prévention des catastrophes, l'atténuation de leurs effets et les plans de préparation, et pour les secours et le relèvement agricole après les crises (DPAI-REHAB), qui tend à favoriser les approches pluridisciplinaires dans la mise en oeuvre de l'objectif stratégique A3 de l'Organisation.

10. En juin 2002, le GCU a décidé de revoir le cadre des DPAI-REHAB, pour faire en sorte que les divisions techniques incorporent réellement les objectifs et priorités des DPAI-REHAB dans leur Programme de travail et budget 2004-2005. Un groupe de travail a donc été créé, afin i) d'élaborer un cadre stratégique pour les DPAI-REHAB, ii) de définir quatre actions interdisciplinaires à accomplir par les DPAI-REHAB durant la période 2004-2005, actions conformes aux priorités stratégiques de l'Organisation et iii) de proposer une démarche permettant d'identifier les activités du Programme ordinaire qui feraient l'objet de travaux interdisciplinaires et contribueraient aux quatre actions sélectionnées (susmentionnées en ii)). Les fruits des travaux de ce groupe ont été présentés au GCU au cours d'une réunion tenue en novembre 2002 et approuvés par ce dernier.

11. Le cadre stratégique des DPAI-REHAB repose sur une structure de gestion et un outil de planification. L'outil de planification livre un aperçu de l'équilibre des activités, d'une part par rapport aux objectifs à long terme des DPAI-REHAB:

Et, d’autre part, par rapport aux objectifs intermédiaires du Plan à moyen terme;

Cet outil de planification servira à dégager les synergies entre les actions menées par les divisions et à filtrer et équilibrer les propositions d’actions à accomplir par les DPAI-REHAB durant les futurs exercices biennaux.

12. La structure de gestion comprend trois groupes techniques affectés chacun à l'un des objectifs à long terme des DPAI-REHAB. Ces groupes se composent d'un président nommé par le GCU pour un exercice biennal, de coordinateurs des actions biennales des DPAI-REHAB et de personnels des unités concernées par l'objectif correspondant. Les présidents et les coordinateurs des actions biennales des DPAI-REHAB forment un groupe consultatif en matière stratégique pour les DPAI-REHAB. Le mandat de ces groupes a été défini.

13. Le plan de travail proposé pour les DPAI-REHAB en 2004-2005 s'articule sur les travaux de l'exercice en cours et porte sur:

14. Depuis l'approbation du cadre stratégique et du plan de travail par les membres du GCU, les efforts se sont concentrés sur la préparation du programme pour 2004-2005. En conséquence, les divisions techniques ont clairement identifié des actions biennales spécifiques se rapportant à la prévention, aux plans d'intervention et à l'intervention en cas de crise. Il reste encore à veiller au bon déroulement des actions des DPAI-REHAB en 2004-2005. Le groupe consultatif en matière stratégique s'est révélé très utile au Secrétariat du GCU, en facilitant les activités interdisciplinaires et en accélérant la mise en oeuvre du plan de travail s'appliquant aux DPAI-REHAB. Le GCU se penchera sur le fonctionnement de ce cadre stratégique, début 2004.

PRÉPARATION D’UN DOCUMENT DE FOND SUR L’«IMPACT DES CATASTROPHES SUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET SUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ À LONG TERME – INCIDENCES SUR LES POLITIQUES»

15. Un document intitulé «Impact des catastrophes sur la sécurité alimentaire et sur la lutte contre la pauvreté à long terme – implications politiques» a été préparé en vue d'être présenté et débattu au Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) à sa session de mai 2003.

16. Ce document décrit des mesures de réduction des catastrophes destinées à inverser la tendance à l'aggravation de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire à long terme induite par les catastrophes, mesures fondées sur l'étude de l'expérience de quelques pays, tels que le Bangladesh, l'Éthiopie, de petites îles des Caraïbes orientales, l'Ouganda et l'Afrique du Sud. Il dresse un cadre général pour l'incorporation de la maîtrise des catastrophes dans les politiques et programmes de développement.

17. Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale s'est félicité de cet exposé et a demandé à être tenu régulièrement informé des activités de la FAO liées aux situations d'urgence. Il a également formulé des recommandations à l'intention de l'Organisation, qui concordent parfaitement avec celles du rapport d'évaluation : i) continuer à appuyer et à renforcer les programmes d'alerte rapide, d'évaluation des risques et de plans d'intervention pour les pays membres ; ii) veiller, en étroite collaboration avec les Nations Unies et d'autres organisations, à coordonner de façon optimale ses programmes de secours d'urgence et de relèvement en privilégiant une maîtrise des catastrophes orientée vers le développement et iii) favoriser des stratégies de gestion globale des catastrophes associant une planification du développement à long terme à une action à court terme et intégrer ces stratégies aux échelons national et international.

18. Le GCU étudie les modalités suivant lesquelles il pourrait aider le Secrétariat du Comité de la sécurité alimentaire mondiale sur ce point.

PRÉPARATION D’UN SYSTÈME D’INFORMATION SUR LES CATASTROPHES

19. L'une des actions recommandées par le rapport d'évaluation du Service de l'évaluation était déjà en cours de réalisation dans le cadre des DPAI-REHAB, à savoir la «Base de données pour la maîtrise des catastrophes à la FAO». Le but étant de réunir en une seule base de données les très nombreuses informations dont dispose la FAO sur la sécurité alimentaire, la population, les ressources naturelles, les incidences des catastrophes, etc.

20. Un groupe de travail sur les DPAI-REHAB a dressé un inventaire des informations spatiales et non spatiales existant à la FAO, susceptibles d'être utilisées dans le contexte des interventions d'urgence. Cet inventaire contient des données de référence sur l'alerte rapide, l'évaluation rapide et la planification rapide des interventions d'urgence. Ces données incluent des indicateurs sur les caractéristiques physiques des zones d'intérêt, sur l'état et les tendances du développement, les crises potentielles ou existantes et sur des paramètres physiques et socio-économiques.

21. Cet inventaire permet d'identifier les informations à inclure dans un système d'information qui sera développé ultérieurement. Destiné en premier lieu au personnel de la FAO affecté aux opérations d'urgence, au siège de l'Organisation et sur le terrain, ce système devrait faciliter l'évaluation de l'impact et des besoins lors des catastrophes à venir. Une consultation a été organisée en mai 2003 avec les chargés des opérations afin de vérifier l'ergonomie du système, consultation qui a débouché sur une définition préliminaire des principales tâches qu'un système d'information devrait remplir. Cette définition demande à être affinée, tout d'abord avec la Division des opérations d'urgence et de la réhabilitation, et ensuite avec les fonctionnaires techniques des autres unités afin d'intégrer les aspects techniques à la conception du système.

PARFAIRE LE CADRE D’ÉVALUATION DES BESOINS EN CAS DE CRISE UTILISÉ PAR LA FAO

22. Afin de poursuivre et d'approfondir ses travaux sur l'information nécessaire à l'alerte rapide, la FAO a réexaminé les objectifs des Missions mixtes FAO/PAM d'évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires, qui évaluent l'incidence des catastrophes naturelles ou d'origine humaine, afin de déterminer les besoins en importations alimentaires et en aide alimentaire du pays jusqu'à la prochaine récolte. Le PAM (Programme alimentaire mondial) a conduit un exercice analogue. Une autre consultation d'experts approfondie a été programmée à la fin de l'année 2003, avec le concours de l'Union européenne et de l'Agence des États-Unis pour le développement international, et la participation d'autres partenaires et parties prenantes. Cette consultation étudiera les méthodes de travail des Missions mixtes FAO/PAM d'évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires, à la lumière de questions à l'ordre du jour telles que l'extension des bilans céréaliers aux bilans alimentaires, le perfectionnement des calculs des besoins en matière d'importations, le commerce transfrontalier, l'estimation du caractère chronique ou lié à des situations de crise de la vulnérabilité des populations, etc. Un guide pratique à l'intention du personnel de terrain et des consultants conduisant des missions d'évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires sera préparé à l'issue de cette consultation.

23. Entre-temps, la FAO a élaboré un guide de l'évaluation des besoins en cas de crise expliquant comment procéder rapidement à l'évaluation de l'impact d'une catastrophe naturelle ou d'origine humaine et à l'identification des besoins de la population touchée. Un groupe de travail sur les DPAI-REHAB a passé en revue les matériaux disponibles à la FAO et déterminé les éléments nécessaires à la confection d'un instrument interne à l'Organisation. Un outil pratique décrivant une procédure d'évaluation cohérente a ainsi été créé. Le guide contient une section générale exposant la démarche méthodologique et pratique appliquée à l'évaluation des besoins. La deuxième section présente les étapes méthodologiques et les questions clés permettant d'analyser les moyens de subsistance affectés par la catastrophe et d'identifier les secteurs qui requièrent une intervention. Ces questions sont liées à des modules techniques qui fournissent des indications supplémentaires concernant des secteurs particuliers. Ces modules techniques sont en cours d'élaboration, ceux concernant «la gestion des ravageurs» et «les semences» étant déjà bien avancés.

24. Ces outils fourniront à la FAO les évaluations dont elle a besoin pour mieux préparer des stratégies d'intervention adaptées aux situations de crise et concevoir des projets de haute qualité.

EXAMEN DES DÉMARCHES PERMETTANT D’ASSURER LA TRANSITION ENTRE LES SECOURS ET LE RELÈVEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT

25. La FAO a multiplié les initiatives visant à définir clairement des procédures facilitant le passage des secours au relèvement et au développement. Sur le plan théorique, l'Organisation a étudié d'autres modalités que celles des interventions actuelles dans différents domaines. Dans le secteur semencier, par exemple, des alternatives à la distribution directe de semences telles que les foires aux semences et les bons d'achat de semences ont été explorées lors des opérations d'urgence en cas de crise agricole. Des principes directeurs pour l'aide semencière ont été élaborés à l'issue d'un processus de consultation interne et externe intensif, puis débattus durant un atelier de trois jours et approuvés par le GCU. Des initiatives semblables sont en cours dans le secteur de l'élevage. En outre, différents documents visant à élargir le champ des opérations d'urgence de la FAO ont été préparés, notamment un tour d'horizon des mécanismes installant des filets de sécurité sociaux et un document de fond sur la mise en oeuvre des activités destinées à atténuer les incidences de l'épidémie de sida.

26. En ce qui concerne ses activités de terrain, la FAO mène actuellement deux évaluations d'envergure en Afghanistan et en Afrique australe, axées notamment sur le rôle de l'Organisation dans la transition entre l'aide et le relèvement. En Afghanistan, l'un des objectifs du bilan à moyen terme consiste à évaluer dans quelle mesure la FAO a été capable faire naître des synergies entre son programme d'aide d'urgence et son assistance au développement à long terme (par exemple, un programme de multiplication des semences fournissant des intrants pour les distributions d'urgence). En Afrique australe, la plupart des organisations voient désormais au-delà des interventions d'urgence pour s'intéresser à d'autres possibilités susceptibles de protéger et d'accroître les moyens de subsistance. L'Organisation entend notamment déterminer si les secours d'urgence et l'assistance au développement, fournis en parallèle au secteur de l'agriculture et aux autres secteurs ruraux sont réellement à même de prêter un appui adapté aux populations touchées. Les enseignements tirés de ces deux évaluations importantes permettront d'orienter les futures stratégies d'assistance sur le terrain de la FAO dans d'autres crises complexes.

27. Ces approches et les enseignements tirés sont analysés plus avant au Soudan et au Sri Lanka. Au Soudan, la contribution de la FAO au dispositif d'intervention pour la paix formulé par les Nations Unies a été préparée selon une démarche intégrée conduite au sein de l'Organisation et avec le concours de partenaires extérieurs, afin de mieux apprécier les besoins du pays et de proposer des solutions novatrices et pertinentes. Au Sri Lanka, l'Organisation a procédé à une évaluation des besoins et élaboré une stratégie en vue de redresser les secteurs agricole et halieutique, qui assurent la subsistance de la population locale; cette approche du développement comporte des filets de sécurité consistant, par exemple, à rémunérer les personnes qui travaillent à la réfection des infrastructures. Des actions complémentaires visant à améliorer la sécurité alimentaire des ménages, la nutrition et les moyens de subsistance ont également été entreprises au Sri Lanka grâce à une étroite collaboration entre le siège et le Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique.

PARTENARIATS

28. La FAO est particulièrement soucieuse de sa collaboration avec d'autres organes du système des Nations Unies, notamment le PAM. Ensemble, la FAO et le PAM ont recensé sous forme de tableau toutes leurs collaborations en cours, afin de favoriser davantage les synergies dans les projets, la coopération technique, les initiatives, les tribunes et les questions institutionnelles dont elles s'occupent conjointement. S'agissant des opérations sur le terrain, par exemple, ces deux organisations ont décidé de multiplier les activités qu'elles mettront conjointement en oeuvre, en vue de sauver des vies, préserver des biens et protéger les moyens de subsistance, d'améliorer la santé et l'alimentation, de soutenir les ménages frappés par le sida et d'améliorer l'enseignement et la formation. S'agissant de l'insécurité alimentaire, la démarche à double détente fait l'objet d'une attention toute particulière. Cette approche associe des actions visant à améliorer la production et les moyens de subsistance du sous-secteur de l’agriculture familiale et des mesures telles que des filets de sécurité social permettant de renforcer l’accès à l’alimentation et d’améliorer la nutrition.

29. La FAO poursuit également ses efforts de collaboration avec des partenaires extérieurs, tels que des instituts de recherche. Par exemple, l'Organisation participe à un projet de recherche commun sur «l'évolution du rôle des activités de relèvement agricole: enchaîner les secours, l'aide au développement et l'appui aux moyens de subsistance ruraux» conçu par l'Institut du développement outre-mer ayant son siège à Londres (Royaume-Uni), l'Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT) établi à Nairobi (Kenya) et l'Institute of Public Management (IPM) de Stockholm (Suède). Ce projet est financé par la Commission européenne et le Ministère du développement international (Royaume-Uni). Ce projet vise à clarifier les idées sur lesquelles se fondent l'action et à définir concrètement comment les nouvelles politiques de redressement agricole peuvent contribuer à associer l'aide humanitaire au développement à plus long terme grâce à un appui efficace et bien fondé aux moyens de subsistance ruraux dans des situations de conflits chroniques et consécutives à des conflits. Forte de la large représentativité de ses partenaires, la FAO est à même de garantir une démarche axée sur des résultats concrets. Le projet fera également intervenir la FAO en tant qu'instance normative dans la formulation de politiques agricoles internationales, de même qu'il fournira une base plus solide aux stratégies de l'Organisation, leur permettant de mieux aider les pays à faire évoluer leurs priorités lors de la transition de l'aide humanitaire vers le développement.

30. Au cours du premier semestre de l'année 2003, la FAO a passé en revue ses coopérations avec les ONG et les OSC dans le domaine des crises, en vue de préparer, en accord avec ces dernières, un plan d'action mixte FAO-ONG/OSC incluant un programme de stage au sein de l'Organisation/détachement auprès de cette dernière, entre la FAO et les ONG. À cette fin, l'Organisation a analysé et débattu la collaboration de la FAO avec les ONG/OSC sur les opérations d'urgence. Les possibilités d'élargir et d'intensifier la participation des ONG et des OSC aux activités de la FAO liées aux situations de crise ont été déterminées, de même que les mécanismes pour y parvenir. Un rapport paraîtra sous peu sur les synergies et les avantages potentiels pour la FAO, les ONG et les OSC d'une collaboration plus resserrée (par exemple, échange d'informations et d'idées, coordination, conseils et appui techniques, mise en place de capacités, soutien des innovations et des pratiques exemplaires des ONG et des OSC et enseignements à en retirer). L'Organisation rédigera une brochure décrivant comment elle entend améliorer ses relations avec les ONG et les OSC dans les situations d'urgence complexes. Dans un ou deux pays identifiés, la FAO s'entretiendra avec les ONG et les OSC afin de vérifier leur intérêt pour ce processus et organisera un atelier mixte FAO-ONG/OSC de remue-méninges sur les activités liées aux situations de crise complexe.

MISE EN PLACE D’UN FONDS SPÉCIAL POUR LES ACTIVITÉS D’AIDE D’URGENCE ET DE RELÈVEMENT

31. Comme indiqué dans sa réponse aux recommandations de l'évaluation, la direction a préparé une proposition concernant la création d'un fonds spécial pour les activités d'aide d'urgence et de relèvement (document FC 102/14) et l'a présentée au Comité financier. Eu égard à la dimension actuelle du programme d'aide d'urgence de la FAO et au fait qu'il continue à s'étendre, ce fonds spécial «permettra à l'Organisation de lancer sans délai les opérations d'urgence en participant aux activités interinstitutions d'évaluation des besoins et de coordination, en créant une Unité de coordination des mesures d'urgence chargée de l'assistance agricole et dotée du soutien logistique nécessaire, en préparant un cadre programmatique et des projets, et en avançant les fonds requis lorsqu'une aide aura été promise par un donateur pour l'achat d'intrants. Les dates des campagnes agricoles doivent être respectées et le temps à disposition est souvent limité. Si elle doit attendre le transfert des fonds des donateurs, l'Organisation n'est plus en mesure de fournir une assistance aux agriculteurs afin qu'ils puissent semer dès la première campagne suivant une catastrophe».

32. Le Comité financier a adhéré à cette proposition. Le fonds spécial a été instauré sous l'autorité du Sous-Directeur général du Département de la coopération technique avec une dotation visée de 2 millions de dollars É.-U. Un premier rapport sur l'utilisation du fonds spécial est attendu pour la session de mai 2004 du Comité financier.

IV. Prochaines étapes

33. Le Secrétariat continuera à appliquer les recommandations de l'évaluation thématique. Le Secrétariat est invité à dresser un rapport à l'intention du Comité du Programme chaque fois qu'une décision importante sera prise sur ce sujet ou à la demande du Comité.

 

Annexe 1

Tableau 1. Évaluation de l'objectif stratégique A3Point sur la suite donnée aux recommandations

Principales recommandations

Actions

Unité responsable

Point sur la suite donnée aux recommandations

Intégrer les opérations d'urgence dans les autres activités de la FAO

Programmation d'actions biennales liées aux situations de crise dans le PTB 2004-05
(voir recommandation 1)

GCU

Accomplie

Rédaction d'un document intitulé «Impact des catastrophes sur la sécurité alimentaire et sur la lutte contre la pauvreté à long terme – incidences politiques» (voir recommandation 2)

ESAF

Accomplie
Présenté au CSA en mai 2003

Participation des représentants de la FAO à des cours de formation organisés pour les coordinateurs des opérations d'urgence (voir recommandation 2)

TCEO

En cours
- réunion prévue en octobre 2003

Améliorer les plans d’intervention en cas de catastrophes

Définir la stratégie et les actions prioritaires de la FAO pour les plans d'intervention (Voir recommandation 3)

Pas encore entamée
Question à traiter par une approche sectorielle (c'est-à-dire la sécheresse)

Apprendre à vivre avec la sécheresse (action 3 des DPAI-REHAB) (voir recommandation 3)

AGLL

Entamée
- échange d'informations entre unités conduisant des activités liées à la sécheresse
- contribution à un atelier régional sur la mise en place de capacités pour la planification, les plans d'intervention et l'atténuation des effets de la sécheresse dans les pays membres de la région du Proche-Orient

Mise à jour du manuel destiné au personnel de terrain et aux consultants conduisant des missions d'évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires (voir recommandation 4)

ESCG

En cours
- première consultation avec le PAM ;
- attention plus grande aux moyens de subsistance et à la sécurité alimentaire

Amélioration des évaluations des cultures et des approvisionnements alimentaires pour la campagne agricole 2003/2004 en Afghanistan (voir recommandation 4)

ESCG/
ESAF

Accomplie

Mise en place et consolidation d'une unité d'évaluation de la sécurité alimentaire en Somalie et en Afghanistan par le biais de projets (voir recommandation 4)

ESAF/
TCEO

Accomplie

Système d'information pour la gestion des catastrophes (action 1 des DPAI-REHAB) (voir recommandation 4)

ESAF

En cours
- inventaire des bases de données existantes sur le sujet ;
- recensement des fonctions de base et des données nécessaires ;
- conception préliminaire d'un système d'information sur les crises

Identification des points agro-environnementaux critiques pour les zones vulnérables et surveillance régulière de El Nino (voir recommandation 4)

SDRN

En cours
- méthodologie définie

Préparation d'un manuel sur l'élaboration des politiques et la programmation en matière de nutrition: «Protecting and Promoting Good Nutrition: a key element linking emergency response and development» (voir recommandation 4)

ESNP

En cours
- manuel en voie d'achèvement ;
- CD-ROM et version en ligne disponible sur Internet vers la fin de l'année.

Augmentation de la synergie entre les travaux menés actuellement dans le cadre du projet financé par la CE sur les SARIA dans les situations d'urgence complexe et les SICIAV (voir recommandation 4)

ESDG/ ESAF

En cours
Une évaluation est en cours dans le SICIAV et le programme financé par la CE - les résultats concernant cette recommandation seront pris en compte

Renforcer les opérations de secours agricoles

Révision de la procédure d'achat. En particulier, étude des possibilités de décentraliser l'achat d'intrants et de relever les plafonds auxquels sont assujettis les représentants de la FAO pour les achats, si nécessaire (voir recommandation 5)

GCU

Action à mener au cours du dernier trimestre de l'année 2003

Nomination de coordinateurs des opérations d'urgence dans plus de 20 pays africains. Nomination d'un conseiller spécial pour l'Afrique et d'un coordinateur des opérations d'urgence pour l'Afrique australe (voir recommandation 6)

TCEO

Accomplie

Guide de la FAO sur l'évaluation des besoins, abordant notamment une meilleure sélection des bénéficiaires (action 2 des DPAI-REHAB) (voir recommandations 4 et 7)

TCER
AGPP
AGPS

En cours
- élaboration d'un outil pratique
- Modules techniques sur la gestion des ravageurs (AGPP) et sur les semences (AGPS) sur le point d'être achevés

Directives pour l'incorporation de la nutrition et de la sécurité alimentaire des ménages dans les opérations d'urgence agricole et alimentaire (voir recommandations 4 et 7)

ESNP

En cours
- version préliminaire en voie d'achèvement

Examiner d'autres moyens de distribution des semences et élaborer des principes directeurs pour l'aide semencière (voir recommandation 8)

AGPS

Accomplie

Inclusion des coûts appropriés du TSS dans les budgets des projets (voir recommandation 9)

TCEO/S

Entamée
- consultation interne avec les divisions techniques;
- examen systématique de la proposition de budget de projet

Passage en revue des mécanismes instaurant des filets de sécurité sociaux et préparation d'un document de fond pour la mise en oeuvre des activités destinées à atténuer les incidences du sida (voir recommandation 10)

TCER

Accomplie

Évaluation à moyen terme du programme de la FAO consécutif au conflit en Afghanistan et arrangement de coordination de la FAO pour guider la transition.
Évaluation formative des mesures prises par la FAO face à la crise permanente en Afrique australe (voir recommandation 11)

PBEE/TCE

En cours
Les évaluations devraient s'achever vers la fin de l'année 2003

Évaluer le Programme «Pétrole contre nourriture» en 2003-2004

Étendre l’évaluation du Programme «Pétrole contre nourriture» au Nord de l’Iraq, en 2003-2004 (voir recommandation 12)

TCES/PBEE

La nécessité d’effectuer cette évaluation (notamment la portée et le calendrier éventuels) est en cours d’examen pAr TCES et PBEE, à la lumière des événements récents.

Favoriser la transition entre les secours et le relèvement/développement

Approche intégrée de la programmation des activités de transition (voir recommandation 13)

TC

En cours
Appliquée, par exemple, au Soudan et au Sri Lanka

Nomination, de préférence immédiatement après le début de l’opération d’urgence, d’un gestionnaire de programme à temps complet, dans les pays où la FAO compte fournir une assistance post-urgence en matière de politiques et de programmation de la transition

TC

Recommandation appliquée au cas par cas (par exemple, nomination d’un gestionnaire de programme en Afghanistan)

Intensifier la collaboration avec les partenaires

Passage en revue des collaborations de la FAO et étude des possibilités de resserrer la coopération avec les ONG/OSC dans le domaine des situations de crise complexe (voir recommandation 15)

TCDS/ TCER

En cours
- information collectée ;
- identification de domaines de coopération potentiels

Examen mené conjointement par la FAO et le PAM de leurs méthodes respectives en matière d'évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires et des méthodes d'évaluation des besoins en situation de crise par la FAO et le PAM (voir recommandation 15)

ESCG/ TCER

En cours
- échange d'informations ;
- définition des possibilités d'amélioration

Point de contact du PAM auprès du GCU (voir recommandation 15)

GCU

Accomplie

Élaboration d'une matrice de collaboration FAO/PAM (voir recommandation 15)

TCER

Accomplie

Établir des mécanismes de financement adaptés aux effets des situations de crise et propres à les atténuer

Établissement d'un fonds spécial pour les opérations d'urgence et le relèvement (voir recommandations 16 et 17)

TCE

Accomplie

Réunions régulières avec les donateurs pour les opérations d'urgence (tenues en novembre 2002 et en mai 2003) (voir recommandation 18)
 

TCE

Accomplie