COMITE DES PRODUITS

Soixante-deuxième session

Rome, 12-15 janvier 1999

Rapport du deuxième groupe d'experts de haut niveau sur le département économique et social
(Rome, 26-27 janvier 1998)

Table des matières

1. SUITES DONNÉES À LA PREMIÈRE RÉUNION DU GROUPE

2. ENJEUX FUTURS DU DÉPARTEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

3. LES PROGRAMMES DU DÉPARTEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET LES ENJEUX FUTURS

4. RENFORCER LA MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME

RÉSUMÉ DES RECOMMANDATIONS CLÉS

Enjeux à long terme pour l'avenir de l'agriculture

Priorités du Département

Aspects spécifiques de la mise en oeuvre

1. Suites données à la première réunion du groupe

1.1. Mise en oeuvre des recommandations du premier groupe

Le Groupe a passé en revue les recommandations du premier groupe (septembre 1995) qui avait examiné les travaux de la Division de l'analyse du développement agricole et économique (ESA), créée alors depuis peu. Les conclusions et les recommandations du groupe en ce qui concerne l'exécution des recommandations du premier groupe ont été les suivantes:

Reconnu les efforts de la Division visant à appliquer les recommandations, en particulier, la participation directe du personnel de la Division à la recherche en coopération avec des partenaires externes, et confirmé la validité de l'orientation thématique que la Division avait prise dès lors.

Noté que les postes d'administrateurs et de fonctionnaires de rang supérieur étaient difficiles à remplir. Reconnu qu'il était souhaitable de recruter un effectif complet dès que possible, et, en attendant, d'utiliser des ressources humaines externes, en particulier grâce aux programmes de partenariat, pour mener à bien les activités prioritaires.

Considéré toutefois que, même lorsque le personnel de la Division était au complet, il serait difficile d'avoir la masse critique de cadres nécessaire aux recherches rentrant dans le cadre du mandat général de la Division, sauf pour quelques sujets, et que, dans ces conditions, il serait difficile de définir la Division comme "centre d'excellence" au premier plan de la recherche économique agricole. Souligné qu'il faudrait accorder une plus haute priorité à l'identification systématique des questions émergentes, comme l'ont montré l'aide aux politiques et autres conseils économiques dispensés par la FAO dans certaines régions et pays, et à leur analyse dans des rapports de synthèse réguliers sur l'état actuel des connaissances et de la recherche.

Appuyé les méthodes innovatrices visant à valoriser au maximum les administrateurs et les ressources externes qui permettraient à la Division de mieux traiter les éléments du programme qui lui sont dévolus, notamment:

· l'identification systématique et la diffusion des grandes questions actuelles et émergentes, des progrès et lacunes dans l'état des connaissances, et la "synthèse" des recherches effectuées par la communauté scientifique;

· le renforcement de la collaboration avec d'autres services de l'Organisation, en particulier la Division de l'assistance aux politiques (TCA) et son réseau de conseillers en politique détachés dans les régions;

· développer la collaboration avec d'autres organisations et donateurs, et s'assurer leur soutien, pour la réalisation d'activités spécifiques de recherche/synthèse, en recourant, en particulier, au Programme de partenariat avec les universités et les instituts de recherche;

· utiliser et, par conséquent, améliorer les compétences techniques locales des pays en développement;

· reconaître la paternité des publications pour attirer les chercheurs de qualité.

Souligné la nécessité d'empêcher une partie des cadres disponibles d'effectuer des tâches ponctuelles.

1.2. Principales réalisations en 1996-97

Le Groupe a passé en revue les réalisations du Département économique et social en 1996-97, présentées dans les notes d'information préparées pour le Groupe, et a souligné l'intérêt en particulier des questions suivantes:

Nutrition

· les informations techniques et les directives sur la qualité des aliments et la protection des consommateurs avec les normes alimentaires FAO/OMS (CODEX) pour la qualité et la sécurité des disponibilités alimentaires et du commerce international;
· les plans nationaux d'action pour l'amélioration de la nutrition dans plus de 110 pays de 1993 à 1997, dans le cadre du suivi de la CIN et du Sommet mondial de l'alimentation, y compris la promotion d'approches communautaires de sécurité alimentaire des ménages et de stratégies alimentaires pour combattre les carences en oligo-éléments; et
· les travaux des consultations d'experts pour des mises à jour scientifiques dans certains domaines clés.

Informations sur l'alimentation et l'agriculture

· création du CMIA et en particulier de FAOSTAT, qui a été lancé au sein de la Division des statistiques et dont le Département a été un fournisseur et un utilisateur clé;
· lancement du système d'information et de cartographie sur l'insécurité et la vulnérabilité alimentaires (FIVIMS) dans le cadre d'un programme interdisciplinaire d'information sur la production et les disponibilités vivrières, les revenus, la nutrition, l'alerte rapide, la vulnérabilité et autres données et indicateurs pertinents, associant toutes les divisions du Département économique et social, d'autres services de la FAO, le système des Nations Unies et d'autres partenaires, et
· amélioration du suivi et de la diffusion des informations sur la production agricole actuelle et future et de la situation des approvisionnements et de la demande alimentaires dans les pays à risque grâce au Système mondial d'information et d'alerte rapide (SMIAR).

Développement agricole et économique

· coordination et préparation de documents techniques et du Plan d'action pour le Sommet mondial de l'alimentation,
· analyse de projets agricoles par (a) l'élaboration d'un cadre théorique pour les stratégies de planification préalable et d'intervention en cas de catastrophe naturelle et technologique ou d'urgence complexe, et (b) l'analyse des problèmes pour le Programme spécial sur la sécurité alimentaire, et
· amélioration des fondations théoriques pour la formulation de conseils sur la sécurité alimentaire et le développement rural grâce à la recherche coopérative associant d'autres services de l'Organisation et des partenaires externes.

Politique alimentaire et agricole

· Une stratégie de la FAO pour l'appui au commerce des pays en développement dans leur suivi aux Négociations d'Uruguay, comprenant le renforcement des capacités, la formulation de normes, les conseils en matière de politique générale et l'assistance technique,
· projets de mise en valeur des denrées pour le Fonds commun pour les produits de base pour un montant total actuel de 55 millions de dollars E.-U., les organismes intergouvernementaux de produits de la FAO devenant ainsi de loin les premiers partenaires du Fonds commun, et
· parution de l'Etude mondiale de perspectives: l'agriculture vers l'an 2010, et lancement d'une nouvelle étude, AT 2015/30, avec la participation d'autres services techniques de la FAO ainsi que de partenaires externes.

2. Enjeux futurs du Département économique et social

Le Groupe s'est penché sur la question: "Quel développement agricole le Groupe envisage-t-il pour les 10 à 15 prochaines années? " en s'inspirant de la section "Une vision pour l'avenir", présentée dans les notes d'information préparées par le Département économique et social.

Le Groupe partage l'avis du Département sur les principaux facteurs externes qui auront probablement les répercussions les plus profondes sur le développement agricole au cours des 10 à 15 prochaines années, notamment:

1. progrès de la biotechnologie

2. progrès des technologies de l'information

3. plus grande sensibilisation du public sur la qualité et la sécurité des aliments et sur l'interaction entre agriculture et environnement

4. évolution du contexte politique mondial et des rôles des gouvernements au niveau international, national et local.

Le Groupe a approuvé les cinq grandes orientations du Département:

1. sécurité alimentaire -réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d'ici 2015;

2. durabilité -faire en sorte que les ressources et les technologies soient en mesure d'assurer "des vivres pour tous" à long terme;

3. globalisation - accroître les opportunités d'échanges, atténuer la marginalisation;

4. information/données - améliorer leur accès, en particulier dans les pays en développement;

5. situations d'urgence - améliorer la planification préalable et les secours.

Le Groupe a proposé que les trois volets suivants fassent l'objet d'une mention plus explicite:

6. sécurité et qualité des aliments - assurer une alimentation sûre et de qualité pour tous;

7. secteurs (à valeur ajoutée) en amont/aval - améliorer l'interaction de l'agriculture primaire avec les secteurs croissants des intrants/services, du traitement des aliments et de la distribution;

8. réduction de la pauvreté - améliorer les possibilités d'emploi et de revenus ruraux grâce à l'agriculture et à ses relations avec les secteurs non agricoles.

En ce qui concerne les perspectives à l'an 2015, le Groupe a reconnu la prévision selon laquelle la capacité de charge mondiale suffirait à produire des vivres pour tous sur une base durable. Les enjeux consisteraient à prévoir des investissements suffisants, y compris dans la recherche agricole, et de reconnaître la primauté des secteurs agricole et rural dans les politiques de nombreux pays en développement. Il a convenu, toutefois, que l'autosatisfaction n'était pas de mise, car la pauvreté et la sous-alimentation persistaient, l'une des causes principales étant la répartition inégale de la capacité de charge. L'éradication de la pauvreté ne serait possible, dans de nombreux cas, que grâce à la formation de revenus fondée sur l'accroissement de la production agricole.

3. Les programmes du Département économique et social et les enjeux futurs

Le Groupe s'est concentré sur la question "Comment le Groupe voit-il l'exécution du mandat du Départment économique et social dans le cadre de cette perspective?" Il a examiné les programmes actuels du Département et est parvenu aux conclusions et recommandations suivantes:

3.1. Généralités

Recommandé que les Divisions du Département économique et social et la Division de l'assistance aux politiques collaborent plus étroitement dans les domaines de l'analyse des politiques, de la sécurité alimentaire, de la nutrition et du commerce afin d'assurer un retour d'informations du terrain au Département pour ses travaux normatifs et de renforcer les avis en matière de politique aux pays membres.

3.2. Nutrition

S'est déclaré satisfait des travaux des plus utiles sur la qualité et la sécurité des aliments, notamment du Codex, sur les consultations d'experts fournissant des recommandations sur des bases scientifiques en matière de nutrition, de qualité et de sécurité des aliments, et sur l'interaction et la collaboration avec les organisations s'occupant de commerce. Recommandé que le Département joue un rôle actif dans le débat public concernant la qualité et la sécurité des aliments et dialogue avec les médias afin de promouvoir la transparence et la diffusion à plus grande échelle des informations pertinentes. Recommandé que les travaux sur la composition des aliments tiennent compte de l'évolution des habitudes alimentaires de sorte que les données puissent servir à estimer la teneur en nutriments de repas complets aussi bien que de denrées alimentaires isolées.

A approuvé les travaux sur l'élaboration et la mise en oeuvre de plans nationaux d'action pour l'amélioration de la nutrition dans quelque 110 pays de 1993 à 1997, dans le cadre du suivi de la Conférence internationale sur la nutrition et du Sommet mondial de l'alimentation, y compris la promotion d'approches communautaires de sécurité alimentaire des ménages et de stratégies alimentaires pour combattre les carences en oligo-éléments.

3.3 Informations sur l'alimentation et l'agriculture

A approuvé les travaux du Département sur la collecte, le traitement et l'analyse de statistiques sur l'alimentation et l'agriculture et sur le maintien de bases de données complètes. A proposé de s'efforcer d'améliorer la cohérence et la qualité des données, ce qui revête une importance particulière, étant donné leur diffusion rapide par les moyens de communication électronique. A souligné l'importance de l'aide aux pays membres pour améliorer la mise à jour, la qualité et la disponibilité de données statistiques et d'informations liées à l'alimentation et l'agriculture. A recommandé le renforcement des capacités et des services d'appui technique aux pays membres. S'est déclaré satisfait de l'initiative FAO/Banque mondiale/USDA sur les statistiques agricoles en Afrique et a recommandé d'utiliser cette initiative pour élaborer une démarche globale de soutien au développement rendu nécessaire dans cette région.

A fait l'éloge du système d'information et de cartographie sur l'insécurité et la vulnérabilité alimentaires (FIVIMS) qui est de la plus haute importance dans le cadre du suivi du Sommet mondial de l'alimentation et de l'atteinte de ses objectifs. A proposé que les états membres participent à un processus de révision et d'amélioration des estimations du nombre de sous-alimentés (publiées en 1996 à l'occasion du Sommet mondial) et qu'ils créent des repères nationaux pour suivre les progrès réalisés vers la réduction de moitié du nombre de personnes souffrant de la faim d'ici 2015. A appuyé les efforts visant à exploiter au mieux toutes les données disponibles sur la consommation des ménages et sur les bilans alimentaires, afin d'améliorer les estimations sur l'ampleur de la faim et de la malnutrition dans le monde. Afin d'aider les pays à cet égard, a recommandé d'élaborer des directives pour les enquêtes sur la consommation et les dépenses alimentaires des ménages, qui soient simples, économiques et faciles à appliquer, en particulier dans les pays en développement. A préconisé d'allouer des ressources adéquates au système d'information et de cartographie et d'inscrire le suivi de la Conférence mondiale sur la nutrition dans le cadre de ce système.

S'est félicité de la bonne visibilité des publications régulières d'information et d'alerte rapide, notamment Perspectives de l'alimentation, Cultures et pénuries alimentaires, Situation alimentaire en Afrique subsaharienne, et Alertes spéciales pour les pays exposés à de graves problèmes d'approvisionnements alimentaires.

A approuvé les travaux du Département sur les denrées et le commerce visant à rassembler et à analyser des données actualisées sur les statistiques et les réformes de politique, en formulant des recommandations aux pays sur les questions interdisciplinaires par les Groupes intergouvernementaux de produits et en établissant des rapports sur les perspectives à court terme dans le Rapport sur les marchés des produits, l'Examen des politiques céréalières et autres études spécifiques. A considéré que les travaux continus sur les projections liées aux produits et les évaluations de l'impact des variantes de politique devraient être limités à la quantification des effets sur les marchés des denrées, sans tenir compte des évaluations au niveau des pays, exercice plus difficile qui requiert des informations beaucoup plus détaillées.

3.4. Développement agricole et économique

A estimé que, même lorsque le personnel de la Division ESA serait au complet, il serait difficile d'atteindre la masse critique de cadres nécessaires pour en faire un "centre d'excellence" au premier plan de la recherche économique agricole, étant donné les ressources limitées de l'Organisation. A recommandé d'accorder la priorité à la recherche, en mettant l'accent sur l'identification systématique des principales questions actuelles et émergentes pour l'analyse politique et économique, en faisant fond notamment sur les travaux et l'expérience de la Division de l'assistance aux politiques au niveau des pays, et des progrès et lacunes correspondants dans l'état des connaissances. A recommandé de passer de la collecte de données et de la recherche initiales à la production régulière de rapports récapitulatifs fondés sur les travaux de recherche existants de la communauté scientifique sur certaines questions intéressant particulièrement les conseils en politique de la FAO et l'aide aux états membres.

A souligné l'importance, dans les travaux de la FAO sur le rôle du secteur agricole dans le développement économique, de l'analyse de la question primordiale des revenus non agricoles et, en particulier, des facteurs à l'origine de l'offre d'emplois non agricoles et d'activités rémunératrices pour les communautés rurales. A noté les déficiences dans les publications scientifiques sur la microéconomie des activités non agricoles, et a conseillé à la FAO de contribuer efficacement en formulant des questions pertinentes et en récapitulant la documentation éparpillée existante. A proposé une synthèse des études de cas où les activités rurales non agricoles avaient donné des résultats positifs.

A exprimé son appréciation pour la publication Situation de l'alimentation et de l'agriculture qui offre une analyse des plus utiles au niveau mondial et régional, et se concentre sur l'analyse approfondie de certains thèmes actuels. A souligné l'importance d'une analyse critique des problèmes. A noté que le SOFA était un document d'information ciblé sur un public général instruit, plutôt qu'un document d'intervention destiné aux analystes au niveau des pays, même s'il fournissait des perspectives mondiales et régionales pouvant les intéresser.

A recommandé de donner plus de place à l'identification et l'analyse de facteurs à l'origine de la réussite ou de l'échec des stratégies de sécurité alimentaire. A approuvé l'importance des travaux d'analyse de projets agricoles sur la préparation et l'intervention en cas d'urgence, tenant compte des progrès réalisés dans la compréhension des problèmes au cours des vingt dernières années. S'est félicité du travail sur l'analyse des obstacles aux projets à l'appui du Programme spécial pour la sécurité alimentaire. A reconnu le manque général d'outils analytiques pour aborder les questions au niveau intermédiaire, (c'est-à-dire entre les ménages ruraux et le niveau global national) qui sont essentiels pour comprendre les problèmes de développement agricole.

3.5. Politique alimentaire et agricole

A appuyé les trois grands volets des travaux en cours sur le suivi des négociations d'Uruguay, à savoir: l'évaluation des effets des réformes de politique sur les marchés mondiaux des produits; l'interprétation des engagements de l'Uruguay Round et des ajustements qui pourraient être nécessaires pour satisfaire ces engagements; et l'aide aux pays en développement pour leur permettre de devenir des partenaires à part entière dans les futures négociations commerciales sur l'agriculture. A approuvé le passage progressif vers ce dernier secteur. A souligné l'importance de l'intégration des politiques commerciales dans le processus de prises de décisions agricoles au niveau des pays, en application des négociations d'Uruguay, et a considéré qu'il fallait une intégration plus étroite de l'aide en matière de politique commerciale et de produits fournie par la Division des produits et du commerce international (ESC) avec les conseils de politique agricole dispensés par la Division de l'assistance aux politiques (TCA).

A reconnu que la fourniture d'une assistance technique liée à l'Uruguay Round était une tâche considérable du fait de la complexité des questions (y compris les liens avec les questions d'environnement, de biotechnologies et l'incidence croissante des restrictions non tarifaires ayant un fondement scientifique) et de l'hétérogénéité des situations dans les pays. A apprécié la démarche interdisciplinaire adoptée par la FAO pour le suivi des négociations d'Uruguay, associant non seulement ESC mais aussi ESN/AGP sur les questions SPS et AGP/bureau juridique sur TRIPS, ainsi que TCA et ses filiales décentralisées sur l'assistance en matière de politique agricole aux états membres. S'est demandé si le Département avait suffisamment de ressources humaines et budgétaires pour donner suite à la grande demande d'assistance en matière de politique liée au commerce. A soutenu les efforts visant à continuer à jouer un rôle de catalyseur pour la recherche de collaborations avec d'autres organisations et la mobilisation de toutes les ressources possibles au sein et à l'extérieur de l'Organisation. A recommandé que l'Organisation contracte un engagement à long terme pour une assistance technique dans ce domaine, pour plus d'efficacité.

A fait l'éloge des études mondiales de perspectives à long terme de la FAO d'ici à 2015/30 pour son optique singulière caractérisée par une gamme étendue de produits traités, des études par pays, et un recours tant aux avis d'experts interdisciplinaires qu'aux techniques formelles. A recommandé la mise à jour périodique des projections à long terme, selon les circonstances, et l'évaluation des estimations pour les années intermédiaires sur la base des éléments concrets disponibles. A suggéré la possibilité de (a) rédiger des variantes pour atteindre les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation, (b) mettre au point des outils analytiques simples pour l'évaluation rapide de l'incidence des changements des principales variables exogènes (ex. population), et (c) identifier et cibler des pays et des régions où la fiabilité des données est la plus incertaine et les possibilités d'amélioration sont les meilleures.

4. Renforcer la mise en oeuvre du programme

Le Groupe a examiné les trois points de l'ordre du jour restants dans le cadre de la réponse des programmes du Département économique et social aux enjeux futurs, à savoir:
· le rôle du Département économique et social sur la base de ses avantages comparatifs
· les relations avec les universités et les institutions oeuvrant dans le domaine socio-économique
· les opportunités de financement avec les institutions bilatérales et multilatérales.

4.1. Avantages comparatifs

A examiné le rôle du Département économique et social sur la base de ses avantages comparatifs, à savoir:
· son caractère international
· son impartialité
· ses compétences vastes et approfondies
· son accès aux services spécialisés de l'Organisation dans d'autres disciplines connexes
· la synergie entre ses programmes normatifs et ses programmes de terrain
· une information complète et des bases de données étoffées.

A conclu que les objectifs stratégiques du Département étaient valables et que son programme de travail correspondait à ses avantages comparatifs.

A conseillé au Département d'intensifier ses efforts, en particulier en ce qui concerne les enjeux de l'agriculture mondiale au cours des prochains 10 à 15 ans, pour mettre à profit et maintenir ces avantages, par le biais de mesures comme:

· promouvoir des partenariats avec des institutions similaires, nationales et internationales, s'occupant des aspects économiques et sociaux de l'alimentation et de l'agriculture,
· renforcer les liens de programme entre le siège et les bureaux décentralisés,
· renforcer les synergies entre les activités normatives et les activités de terrain,
· promouvoir une culture interdisciplinaire au sein du Département et avec les autres départements de l'Organisation,
· attirer et recruter les meilleures compétences des états membres dans le monde entier,
· continuer à améliorer la qualité de l'information et des bases de données.

A jugé important que le Département ait une attitude ouverte à l'égard de toute une série de points de vue et d'observations ainsi que de témoignages scientifiques fondés pour se former sa propre opinion.

4.2. Relations avec les universités et autres institutions

A rendu hommage au Directeur général pour l'ouverture de l'Organisation aux partenaires externes et pour l'institution de programmes innovateurs visant à favoriser la collaboration (dont ce groupe de haut niveau est un exemple).

A noté le grand nombre et la variété des rapports de collaboration existant déjà entre les services du Département et les universités et autres institutions s'occupant des aspects économiques et sociaux de l'alimentation et du développement agricole. A caractérisé ces rapports de diverses façons:

· collaboration sur des projets conjoints ayant des objectifs communs avec un apport d'informations et/ou de connaissances complémentaires au projet,
· échange d'information, c'est-à-dire ne pas ignorer les travaux des autres et les contributions à la pensée collective, afin d'éviter les chevauchements, identifier les secteurs d'avantages comparatifs, partager la vision des problèmes, des solutions, des priorités, tester de nouvelles idées, hypothèses, etc.
· consultations sur des projets, des études, etc. en utilisant les compétences des centres d'excellence,
· renforcement des capacités, en collaborant avec les universités et les instituts de recherche des pays en développement pour des recherches et autres projets.

A constaté que les accords du Programme de partenariat constituaient un moyen de formaliser la collaboration qui s'était fortement intensifiée au cours des deux dernières années. A proposé un arrangement de "partenariat réciproque" en complément du programme existant avec les institutions académiques. A ce titre, les administrateurs pourraient conduire certains de leurs travaux dans les centres d'excellence externes qui bénéficieraient ainsi d'une meilleure interaction avec la communauté scientifique.

A recommandé que le Département continue à étudier d'autres moyens de promouvoir la collaboration avec les institutions externes, comme par exemple, exploiter les possibilités pour les fonctionnaires techniques de participer à des missions/programmes conjoints avec d'autres départements (ex.TCI) et d'autres institutions (ex. la Banque mondiale) et créer des réseaux avec d'autres institutions s'intéressant à des thèmes où le Département a un rôle de chef de file, c'est-à-dire un avantage comparatif (le programme commun ESS/Banque mondiale/USDA pour l'élaboration de systèmes statistiques en Afrique et dans d'autres régions a été cité en exemple).

4.3. Opportunités de financement

A noté que, étant donné la nature du mandat du Département, une grande partie de ses travaux étaient normatifs et que les financements extrabudgétaires prenaient en charge actuellement plusieurs programmes normatifs, notamment:

· le Système mondial d'information et d'alerte rapide,
· le système d'information et de cartographie sur l'insécurité et la vulnérabilité alimentaires (FIVIMS),
· le suivi de la CIN,
· le soutien des activités de la Commission Asie-Pacifique sur les statistiques agricoles.

A préconisé que le Département adopte une démarche plus active pour obtenir des ressources supplémentaires extrabudgétaires pour les programmes fortement prioritaires, notamment:

· renforcer la mise en application des accords des Négociations d'Uruguay,
· aider les pays en développement à se préparer pour la prochaine série de négociations commerciales multilatérales,
· aider à mettre en oeuvre le FIVIMS au niveau des pays, et
· créer des systèmes de prévention des catastrophes, de planification préalable et d'alerte rapide.

A recommandé au Département d'étudier des méthodes innovatrices pour entreprendre d'autres activités de programme (avec ou sans financement extra-budgétaire supplémentaire), et a loué diverses initiatives en cours dans le Département, telles que:

· le renforcement des systèmes statistiques en Afrique en collaboration avec la Banque mondiale et l'USDA,
· la collaboration avec les fondations de recherche partageant des intérêts en commun, par ex. pour l'organisation d'ateliers, à coût faible ou nul pour le Département,
· obtenir le parrainage de l'industrie/du secteur privé en s'assurant de ne pas nuire à l'impartialité.

A noté que, en dépit des possibilités de création de sources de financement innovatrices, les sources traditionnelles pour le financement des programmes normatifs (bilatérales) et des programmes de terrain (bilatérales, PNUD et PCT), continueraient à jouer un rôle important.