Les droits fonciers et de pêche 2018

La Communauté de la pêche de Kompong Phluk (CFi)

La Communauté de la pêche de Kompong Phluk (CFi) fut établie  en 1999 avec le soutien de la FAO.  La Communauté de la pêche de Kompong Phluk se trouve dans le quartier de Prasat Bakong, à 12 km de la route nationale n.6. La Communauté se compose de 3 villages bien installés: celui de Dey Krahom, celui de Thnaut Kombot et celui de Kok Kdols. Elle borde le  Tonle Sap  au sud, les zones de pêche protégées au nord, Danrun à l’est et  la Communauté de Chong Khneas  à l’ouest. Le territoire de la CFi mesure 14,293 hectares et est inondé de 6 à 8 mois pendant la saison des pluies. Pendant cette saison, les gens vivent dans leur village respectif mais durant la saison sèche, 60% des familles se rapprochent des rives du Tonle Sap pour pêcher et retournent au village au retour des pluies.  

Kompong Phluk a une forêt fortement inondée de 48 hectares où évolue la plupart des espèces comme le Baringtonia et le Cocoscera, parmi d’autres. Jusqu’à présent, la forêt a atteint une hauteur de 15 mètres.  La gestion forestière dans la Communauté de Kompong Phluk remonte à 1916. A cette époque, il n'y avait que cinq familles qui vivaient de la capture du poisson et de la récolte agricole. En 1925, la population avait augmenté et les gens ont commencé à défricher la forêt pour cultiver la pastèque, le maïs et le sésame. L'impact de la destruction de la forêt a été perçu lorsque les communautés se sont senties impuissantes face aux vents forts pendant la saison des pluies. En 1930, les gens ont décidé de protéger leur forêt pour assurer la régénération. Ce territoire a également été décrété lieu de sépulture pour les morts pendant la saison des pluies.

Considérer la forêt comme un lieu sacré où les morts reposent a permis de la conserver et assurer sa regéneration pendant 70 ans. La croyance veut qu’avant 1940 Kompong Phluk était très riche en biodiversité, notamment en poisson, tel que le poisson-chat géant du Mékong, les dauphins, le Trey Proma et de nombreuses autres espèces qui sont désormais très rares ou extinctes, et en faune et flore  telle que les oiseaux aquatiques, les cicognes, les pélicans, les boas, les cobras, les singes et les grands chats sauvages. En 1980, les agriculteurs des zones montagneuses ont migré vers la forêt inondée et en ont défriché une grande partie pour planter des haricots mungo et de la pastèque. Cependant, en 1995, les autorités et la municipalité locales ont mis fin à cette pratique pour permettre la regénération de la forêt.  En 1999, sur initiative de la FAO et avec la  participation de la population locale,  des communautés de la pêche ont été aménagées pour gérer de façon durable les ressources naturelles.

La pêche est l’activité de subsistance la plus importante dans les communautés de la pêche, avec environ 94% de pêcheurs. Les autres activités de subsistance comprennent le commerce du poisson, les intermédiaires, les détaillants, les transformateurs des produits de la pêche, les porcheries, l'élevage en cage de poissons, la culture des légumes, et 6% de prêteurs et mécaniciens. Les engins de pêche sont essentiellement les filets maillants, les pièges à crevettes (Konsom et Sai yun), les pièges pour petits poissons, les palangres, les sennes boursantes et les pièges à flèche. La moyenne des captures de poisson par famille / semaine est de 30 à 60 kg avec une consommation de poisson journalière de 2 kg. Le poisson est généralement vendu frais, mais le traitement par fumage, séchage au soleil et fermentation pour obtenir du Prahok est aussi une pratique diffuse. 

La Communauté de la pêche de Kampong Khleang (CFi)

Situation

La Communauté de la pêche de Kampong Khleang fut établie en 1998 avec le soutien de la FAO. Elle se trouve à environ 30 km de voiture de la province de Siem Reap.   La Communauté de la pêche de Kampong Khleang  se compose de 9 villages et compte 9,715 habitants qui vivent principalement dans des maisons reposant sur des pilotis élevés pour faire face aux inondations saisonnières du lac Tonle Sap situé en proximité. En 2004, le projet de gestion environnementale du lac Tonle Sap (TSEMP) financé par un emprunt à la Banque asiatique de développement (BAsD)  a soutenu le 2ème tour de la réélection du Comité de la CFi (CfiC).

Occupation

Activités de la pêche  – La pêche est la source principale de revenu des locaux. Ils pêchent selon les saisons et recourrent à une multitude d’engins de pêche tels que les pièges à crevette qui sont fabriqués à la main au village par les pêcheurs. Ils peuvent capturer des crevettes tous les jours pour leur consommation ou pour la vente. Au cours de récentes interviews, les membres de la CFi ont déclaré que le prix moyen de la crevette est d'environ 2000-2300 riels par kilogramme. Les pêcheurs utilisent également des engins de la pêche artisanale, mais à cause de la diminution des stocks de poissons, ils en capturent très peu, ce qui s’est traduit, au cours des dernières années, par une réduction de leur revenu familial. Le sanctuaire de poissons dans la CFi jouera un rôle important dans l'augmentation des stocks de poissons.

Traitement du poisson – La traitement du poisson est une importante activité dans la région, étant donné que les villageois font, de façon saisonnière, de la pâte de poisson fermentée et du poisson séché et fumé. Le projet de gestion environnementale du lac Tonle Sap a soutenu les membres de la Cfi en leur procurant du matériel pour faire sécher les crevettes de façon hygiénique. Des séchoirs solaires, du matériel de marketing et des emballages ont été fournis ainsi qu’une formation, pour aider les membres de la communauté à obtenir davantage de bénéfices des crevettes séchées.

Agriculture – La culture du haricot mungo est un ultérieur moyen de subsistance des habitants de la région. Chaque année, dès le début du mois de janvier quand commence la saison sèche, ils plantent  des haricots mungo sur les terres qui longent la rivière. La culture de l’haricot mungo est la seconde source de revenu parmi les agriculteurs. De nombreux agriculteurs qui cultivent l’haricot mungo utilisent des pesticides et fertilisants chimiques. Dans cette région où la culture du haricot mungo est particulièrement intense, les pesticides peuvent avoir un impact sur l’environnement aquatique et la santé des agriculteurs.

Forêt inondée

A l’intérieur de la CFi, il y a une forêt fortement inondée d’environ 9,000 hectares. Cependant, la forêt située à l’intérieur de la CFi a subi une dégradation à cause de la culture du riz en saison sèche. Un rapport du Comité de la CFi (CFiC) estime à environ 200 hectares la superficie de forêt inondée qui a été coupée pour permettre la culture du riz pendant la saison sèche.

La CFi travaille en ce moment pour protéger la forêt inondée dans le cadre de son programme de gestion des zones de pêche communautaires. Le Comité de la CFi fait remarquer que les campagnes éducatives sont un moyen efficace d’encourager les gens à participer à la protection de la région.