FAO Regional Office for Africa

Au Tchad, le gouvernement, la FAO et l’Union européenne valident la nouvelle revue des dépenses publiques agricoles et alimentaires (RDPAA)

Validation de la nouvelle approche de revue des dépenses publiques agricoles et alimentaires (RDPAA)

©FAO

28 janvier 2021, N’Djaména – Dans le cadre du programme FIRST, la FAO, le gouvernement du Tchad et l’Union Européenne ont organisé un atelier de validation de la nouvelle approche de revue des dépenses publiques agricoles et alimentaires (RDPAA). Cet atelier a regroupé tous les acteurs clés de la sécurité alimentaire, la nutrition et l’agriculture durable (SANAD) et avait pour objectif de valider techniquement les résultats de l’étude.

Le Tchad avait déjà réalisé trois RDPAA couvrant respectivement les périodes 2003-2012, 2013-2015, et 2016. Celles-ci ont montré une évolution en dents de scies des dépenses agricoles financées par l’Etat (entre 3 et 8% du budget total selon les périodes considérées). Les ressources du budget de l’Etat allouées à l’Agriculture se rapprochent de l’engagement des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine (UA), pris à Maputo en 2003 et réaffirmé à Malabo en 2014, qui est de consacrer au moins 10% de leurs budgets nationaux à l’Agriculture.

La RDPAA comporte trois valeurs ajoutées majeures, à savoir : (i) réaliser les revues des dépenses publiques sur une base annuelle ; (ii) prendre en compte les dépenses dans les domaines de l’aide alimentaire et celles en soutien à l’Agriculture ; (iii) travailler au développement d’une culture de revue au sein de l’administration publique tchadienne et, par ricochet, son institutionnalisation.

C’est dans ce contexte que FIRST est sollicité par le Gouvernement pour appuyer la réalisation de la quatrième RDPAA couvrant la période 2017-2019. Cette étude réalisée avec le soutien d’une expertise internationale et des compétences locales s’est basée sur le modèle MAFAP.

Selon Brahim Mahamat Djamaladine, Ministre de l’Environnement, de l’Eau et de la Pêche « En dépit des énormes potentialités et atouts dont dispose le pays, les systèmes de production agricole, d’élevage et de pêche sont encore très peu performants. Les rendements sont très faibles comparés aux moyennes enregistrées dans certaines régions d’Afrique ou du monde. En réalité, le secteur Agricole peine à se moderniser et reste largement tributaire des aléas climatiques. Il souffre également d’un sous-financement et d’une insuffisance des réformes. […] La situation s’est aggravée au cours des dernières années avec la chute du prix du pétrole amorcé en 2014, plongeant le pays dans une crise économique et financière majeure. C’est dans ce contexte difficile qu’intervient la présente Revue des Dépenses Publiques du secteur Agricole et Alimentaire qui est un exercice noble pour notre secteur et également pour notre pays car elle permet de mesurer nos efforts en matière de financement consacré chaque année à ce secteur jugé prioritaire par nos plus Hautes Autorités », a-t-il ajouté.

Pour Didier Carton, Premier Conseiller de la Délégation de l’Union Européenne, cette revue doit constituer l’outil de dialogue entre tous les acteurs clés de la sécurité alimentaire, de la nutrition et de l’agriculture durable ; entre les partenaires financiers et l’Etat afin d’apporter à tous, de façon coordonnée, notre contribution à l’amélioration du secteur agro-alimentaire. C’est aussi un outil de redevabilité envers la population tchadienne qui reste et doit rester au centre de toutes les préoccupations.

Quant à Mohamadou Mansour N’DIAYE, Représentant de la FAO, « Cet atelier permet de rappeler l’importance de réaliser une RDPA, qui est avant tout un exercice nécessaire et utile pour les décideurs publics, les acteurs clés intervenant dans le domaine de la sécurité alimentaire, la nutrition et l’agriculture durable, notamment les partenaires techniques et financiers qui accompagnent les efforts de l’Etat dans ce domaine. Elle offre une situation de référence concernant le niveau des investissements publics dans le secteur Agricole et Alimentaire. Elle est aussi un moyen de rendre compte à qui de droit (Gouvernement, Assemblée Nationale et les communautés locales en premier lieu), des efforts du Gouvernement et de ses partenaires tout en donnant une visibilité sur le soutien reçu de chaque partie prenante.

Ce plaidoyer s’adresse aux plus Hautes Autorités du pays d’une part, et d’autre part aux partenaires techniques et financiers pour que des efforts supplémentaires dans la mobilisation de ressources financières en faveur du secteur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et l’Agriculture durable soit amplifiée afin de parvenir à l’amélioration des conditions de vie de la population.

La FAO va continuer à accompagner le gouvernement tchadien dans l’atteinte de l’objectif de développement durable N°2 visant la faim zéro à l’horizon 2030 ».