A Propos du Livre
 

Le Caucase du Sud est un centre d'origine et de diversité important pour de nombreuses espèces et variétés qui sont à la base de la production alimentaire mondiale. Cette biodiversité considérable est maintenue par les agriculteurs, et leurs jardins sont une source saine pour la production alimentaire, et ils constituent également des lieux d'expérimentation adéquats pour développer des technologies et des laboratoires durables pour la sauvegarde des semences et de la biodiversité.


Ce livre est divisé en neuf chapitres dont les titres composent un poème.

CHAPTER 1

À la croisée des chemins entre l’Orient et l’Occident

Le Caucase est une zone géographique charnière qui relie l'Europe et l'Asie. Elle est caractérisée par des chaînes de montagnes imposantes qui donnent leur nom à la région. Une attention particulière est portée dans ce livre sur le versant sud de la chaîne du Caucase et les régions voisines situées entre la mer Noire et la mer Caspienne. Les hautes montagnes (plus de 5 000 m) offrent une protection contre les excès du climat continental du Nord , mais la variété des terres et des sols (montagnes, plaines, les lowlands (basse terres) et les côtes) crée une combinaison unique de climats différents, allant de sec à humide et de subtropical à alpin. Grâce également à ces caractéristiques, le Caucase du Sud a été identifié comme l'un des centres d'origine de nombreuses espèces végétales, telles que le blé tendre, ainsi que comme un centre de différenciation génétique. Comme dans d'autres régions du monde, le Caucase du Sud subit les effets négatifs de la faiblesse des politiques et du mode de gestion des écosystèmes qui ont été adoptés dans le passé, ainsi que de la pollution, de la surexploitation et, plus récemment, du changement climatique. Mais le Caucase du Sud est également une terre d'espoir: de part et d’autre de ses territoires variés, des personnes et des institutions sont disposées à restaurer et à maintenir leurs ressources et la biodiversité.

 

CHAPITRE 2

Dans trois pays hospitaliers

Le territoire du Caucase du Sud est partagé entre trois pays: l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie (tout au long de ce livre, les noms des trois pays sont généralement indiqués par ordre alphabétique). Leurs identités sont étroitement liées aux caractéristiques de la région: ils sont différents et pourtant semblables. Ils partagent des traits communs, mais ont des caractéristiques qui leur sont propres ; l’histoire, la culture et les ressources naturelles de ces trois pays sont riches. L'Arménie est située au centre de la région, et est le plus petit des trois pays. Il est enclavé mais abrite le plus grand réservoir d'eau douce de la région (le lac Sevan). L'Azerbaïdjan s’étend de l'est au sud et se trouve face à la mer Caspienne. Il est le plus grand des trois pays. La Géorgie est située au nord-ouest, en face de la mer Noire. Il a le plus haut sommet du Caucase du Sud (Mount Shkhara, 5 201 m). La densité de la population des trois pays est comparable (80-100 habitants/km2).

 

CHAPITRE 3

L'Agriculture et l'élevage ont été développés depuis le Néolithique

En plus d'être l'un des centres d'origine et de différenciation des espèces de plantes, le Caucase du Sud est également un espace sur lequel l'agriculture et l'élevage ont été développés, il y a de cela 10 000 à 5 000 ans, au Néolithique. Des preuves existent d'une telle présence anticipée des agriculteurs et des éleveurs dans toute la région. Les espèces cultivées comprennent notamment plusieurs variétés de blé, de pommes, d’abricots, de poires, de raisins, de pois et d’haricots. L’agriculture et l’élevage ont prospéré au cours des siècles, mais de nombreuses variétés locales sont aujourd’hui menacées d'extinction. Il est important de conserver les ressources génétiques et d’associer les connaissances et des technologies avec les pratiques traditionnelles qui se sont révélées particulièrement efficaces dans le passé.

 

CHAPITRE 4

Pour faire face aux rythmes des saisons

Le Caucase du Sud s'étend de l'ouest à l’est le long d’une bande étroite de latitudes, entre le 38 ° et le 43 ° nord. Par voie de conséquence, ses modèles climatiques nombreux et variés, déterminés par la diversité géographique, l'influence des mers, etc…, partagent en commun le rythme annuel des quatre saisons. Au cours des siècles, les plantes et les animaux se sont adaptés à ce rythme et à ces climats variés, tandis que les hommes ont du adapter leurs pratiques agricoles à ces changements afin de développer un mode de vie durable. Par exemple, dans les climats froids, des variétés spécifiques ont été sélectionnées, telle que la pomme d'hiver, et de nombreuses méthodes de conservation des aliments (telles que confitures, les sirops, la viande séchée et le pain sec - le lavash) ont été développées pour rendre ces aliments plus résistants aux longs hivers. La riche biodiversité du Caucase du Sud, concentrée sur un si petit territoire, pourrait devenir un laboratoire naturel pour la conservation et la diffusion de matériel génétique précieux ainsi que pour faire face aux changements climatiques.

 

CHAPITRE 5

Un trésor de ressources génétiques est conservé dans les jardins

Le jardin familial représente historiquement la base de la production agricole dans la région. Le relief abrupt et la présence d'une importante population rurale ont présenté des conditions parfaites pour la diffusion d'un système agricole basé sur ces jardins. Mais le jardin représente encore davantage: il est le symbole d'un mode de vie, de la connaissance approfondie d'un territoire et de ses ressources, une recherche constante d’un équilibre entre l'exploitation et la conservation des ressources, et l'adaptation à des conditions variables sur le court, le moyen et le long terme. Il est le gardien de la biodiversité, ainsi que de la vie et de la culture familiales. Un espace de moins d'un hectare peut abriter différentes variétés d'arbres fruitiers, de légumes, quelques vaches, moutons ou chèvres, de la volaille, et éventuellement quelques ruches. Celui qui possède et gère un jardin possède un trésor de connaissances et d'expériences qui doit être préservé et partagé. Ce savoir se reflète à travers l’importance que les agriculteurs accordent à l'éducation et leur engagement pour permettre à leurs enfants d'étudier. En conséquence, les trois pays du Caucase, malgré le fait qu’ils figurent parmi les derniers dans le classement mondial des pays par habitant et par produit intérieur brut, sont classés parmi les premiers pays en termes de niveau d'alphabétisation et culturel. Le niveau d'éducation généralement élevé dans le Caucase du Sud peut contribuer à la réussite de toute politique de développement durable, car il permet au peuple qui en bénéficie de jouer un premier rôle.

 

CHAPITRE 6

Pour faire du pain, du fromage et du vin

La transformation locale des produits agricoles est une autre caractéristique importante du Caucase rural. La région offre une gamme impressionnante de produits alimentaires qui, à son tour, forme la base d'une cuisine riche et diversifiée. Le pain est un exemple qui illustre comment une simple chaîne de production-transformation-consommation peut contribuer à préserver la biodiversité et l'environnement. Il est dit que le Caucase est riche en blé et autres variétés de céréales, comme étant un centre d'origine et de différenciation. Les gens les utilisent pour faire différents types de pain, qui sont bien appréciés et font toujours partie d’un repas Caucasien. Par conséquent, la chaîne continu: la consommation soutient la production. De même, de nombreux et de différents types de fromage (provenant de vache, du buffle, du mouton, de chèvre et d’un mélange des laits) sont produits et consommés et sans parler de l'importance sociale de vin, comme témoin de la tradition de porter un toast.

 

CHAPITRE 7

Les pasteurs et les agriculteurs entretiennent les paysages

De nombreux paysages du Caucase du Sud montrent des signes d’agriculture non-durables et de politiques d’intensification d'élevage, tels que la dégradation des sols, la salinisation et la perte de l'hétérogénéité du paysage et de la biodiversité. Néanmoins, plusieurs facteurs pourraient induire des conditions favorables à l'amélioration de l'environnement, tout comme la présence généralisée des pasteurs et des agriculteurs (environ 46 pour cent de la population est rurale). Au cours des siècles, leur connaissance des pratiques traditionnelles a survécu, et leur bon niveau de culture leur permet d'introduire, d’adapter et de diffuser les nouvelles technologies. En revanche ils ont besoin de compréhension et de soutien. La conservation et l'utilisation durable de la biodiversité doivent devenir partie intégrante du développement social et économique afin de corriger les anciennes politiques et les imperfections du marché. Toutefois, l’intérêt principal doit demeurer sur les pasteurs et les agriculteurs. Leur compréhension des paysages dans lesquels ils vivent et travaillent doit être le point de départ pour l'application des technologies modernes et des nouvelles politiques.

 

CHAPITRE 8

Les populations rurales connaissent et utilisent les plantes et les animaux sauvages

Le système basé sur la production dans des jardins n'est pas un nouveau concept. La culture et l'élevage sont souvent intégrés à la collection d'espèces sauvages et à la chasse. Cela contribue à la diversité nutritionnelle du régime alimentaire et aide les gens à surmonter les moments difficiles comme les crises économiques, alimentaire et celle d’énergie. Les prairies jouent un rôle important dans ce scénario, car elles fournissent les conditions environnementales pour le développement de la flore et de la faune sauvages et représentent le lien entre l’agriculture, la production animale, la conservation, la protection et la gestion durable de la nature. Le Caucase du Sud est riche en prairies, mais aujourd'hui la plupart sont dégradées à cause de la surexploitation et la pollution. Les populations rurales utilisent judicieusement les ressources naturelles: elles ont juste besoin d'être soutenues par des politiques adéquates.

 

CHAPITRE 9

La combinaison de la biodiversité, des écosystèmes sains et l'engagement des petits exploitants: Construit un chemin vers l'avenir

L’Approche d’écosystème est le cadre d’action de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Il identifie 12 principes qui constituent les lignes directrices pour la conservation et l'utilisation durable des ressources naturelles. Chaque principe est résumé dans ce chapitre et les connexions sont faites à des sujets développés dans ce livre. Le rôle de la biodiversité et ses ressources génétiques est indispensable pour assurer la souveraineté et la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance durables, la résilience des écosystèmes, les stratégies d'adaptation au changement climatique et la production agricole durable. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) fournit une plate-forme de dialogue et de négociation à travers sa Commission des ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture, afin de parvenir à un consensus mondial sur les politiques applicables à la biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture, et accueille au siège de la FAO le Secrétariat pour le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture. La FAO aide ainsi les pays à renforcer leurs politiques sur ce sujet ainsi que dans leurs capacités techniques, pour répondre aux besoins de la sécurité alimentaire et la durabilité de l'environnement par l’approche d’écosystème.

 


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