Les Sidama ruraux sont pour la plupart des agropasteurs de subsistance. Les impacts croissants du changement climatique ont incité les agriculteurs à adapter leurs pratiques agricoles pour survivre et prospérer dans cet environnement semi-aride.

L'une des pionnières de la communauté est Arbe, qui cultive du maïs, de la canne à sucre, des haricots, de l'ensète, des poivrons, des goyaves et des bananes sur sa ferme de 0,5 ha. Elle commercialise la canne à sucre, les poulets et les œufs principalement sur le marché d'Hawassa, bien que certains acheteurs viennent également chez elle.

En 2016, Arbe a commencé à utiliser la technologie de type pousse-traction avec le soutien de l'ONG ICIPE, qui a fourni des semences et des éléments de formation. Après avoir testé avec succès la technologie pousse-traction dans l'un de ses champs, Arbe l'a appliquée dans d'autres champs. Elle pratique également la polyculture avec des plantes symbiotiques (maïs et haricots), la rotation des cultures et le paillage, et utilise la cendre de bois pour lutter contre les parasites.

En 20 ans, Arbe a transformé son agriculture de subsistance en un système agricole orienté vers le marché. La diversification des cultures et le retrait des engrais chimiques ont contribué à améliorer la biodiversité et la résilience de son exploitation. L'approche agroforestière qu'elle a mise en œuvre autour de la maison lui a permis de bénéficier de fruits à forte valeur ajoutée tels que la pêche (appelée localement kok), le kazmir (Casimiroa edulis), la goyave et la papaye. Elle a permis d'augmenter la production de bois, d'atténuer les effets des inondations et de réduire l'érosion des sols et du vent.

122 agriculteurs du village appliquent désormais ces techniques, y compris la technologie du pousse-traction, sur un total de 8,37 ha de terres. Arbe a servi de modèle aux autres agriculteurs de la communauté et a démontré la valeur des pratiques agroécologique. Elle joue un rôle central dans l'amélioration de la durabilité de sa communauté.

Cette fiche est réalisée dans le cadre du projet Avaclim, qui vise à créer les conditions nécessaires au déploiement de l'agroécologie dans les zones arides. L'association de solidarité internationale CARI coordonne le projet Avaclim tandis que l'Institut du développement durable (ISD pour son acronyme en anglais) en assure la mise en œuvre en Ethiopie.