Résistance aux antimicrobiens

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Résistance aux antimicrobiens : une menace mondiale?

Les antimicrobiens,[1] – antibiotiques, antiviraux, antifongiques et parasiticides – jouent un rôle crucial dans la prévention et le traitement des infections et des maladies chez les humains, les animaux et les plantes. Leur utilisation excessive ou à mauvais escient est le principal moteur de la résistance aux antimicrobiens.[2] Un mauvais assainissement, des pratiques de prévention et de lutte contre les infections insuffisantes ainsi que le manque d’accès à l’eau salubre aggravent le problème en facilitant la multiplication des microbes résistants aux traitements. La résistance aux antimicrobiens menace donc la santé publique, la sécurité sanitaire des animaux, la sécurité alimentaire et la prospérité économique mondiales ainsi que la biodiversité et les écosystèmes de la planète.

La résistance aux antimicrobiens est un défi mondial multiforme que l’on qualifie de « pandémie silencieuse ». Elle est l’une des 10 plus grandes menaces de santé publique qui pèsent sur l’humanité au XXIe siècle. Il faut absolument renforcer la coordination, l’action politique et les mesures interdisciplinaires et multisectorielles ciblées prises par la société dans son ensemble pour préserver la santé de la planète – qui englobe celle des humains, des animaux, des plantes et de l’environnement – ainsi que pour réaliser le Plan d’action mondial et les plans d’action nationaux contre la résistance aux antimicrobiens et, à terme, le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’adoption, en 2016, de la Déclaration politique issue de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la résistance aux agents antimicrobiens a marqué un tournant dans l’engagement mondial contre la résistance aux antimicrobiens et recommandait d’agir avec plus d’empressement pour faire face aux nombreuses difficultés qui en découlent. Les États membres y prient le Secrétaire général de l’ONU de constituer, en concertation avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un groupe spécial de coordination interinstitutions coprésidé par le Cabinet du Secrétaire général et le Directeur général de l’OMS qui a été chargé de donner des indications pratiques quant aux approches à suivre pour que l’action mondiale menée pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens soit efficace et durable. Par la suite, le groupe spécial de coordination interinstitutions a rédigé un rapport dans lequel des experts recommandent de créer les structures de gouvernance mondiales relatives à la résistance aux antimicrobiens que sont le Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens intégrant le principe «Une seule santé», le Groupe indépendant sur les données probantes concernant les mesures de lutte contre la résistance aux antimicrobiens et la Plateforme de partenariat multipartite sur la résistance aux antimicrobiens. 

Une meilleure gouvernance mondiale concernant la résistance aux antimicrobiens et l’approche « Une seule santé »: le pouvoir des partenariats

La collaboration établie entre l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) dans le cadre de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens et de l’approche « Une seule santé », baptisée la « Quadripartite », est dynamique et solide. Amorcée en 2019, cette alliance a été officialisée dans un protocole d’accord signé le 17 mars 2022, lorsque le PNUE s’est allié avec la FAO, l’OMS et l’OMSA. Le cadre juridique officiel solide de la Quadripartite constitue un plan de route que suivent les quatre organisations pour relever les défis qui se présentent à l’interface entre humains, animaux, plantes et écosystèmes selon une démarche plus intégrée et coordonnée.

Le Cadre stratégique de collaboration sur la résistance aux antimicrobiens de la Quadripartite énonce l’objectif ambitieux de préserver l’efficacité des antimicrobiens et d’assurer un accès durable et équitable à ces produits dans le cadre d’un usage responsable et prudent pour la santé humaine, animale et végétale afin de contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable.

La Plateforme de partenariat multipartite sur la résistance aux microbiens, l’une des trois structures de gouvernance mondiales évoquées à la section précédente, avec le Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens (GLG) intégrant le principe «Une seule santé» et le Groupe indépendant sur les données probantes concernant les mesures de lutte contre la résistance aux antimicrobiens (IPEA), a été mise sur pied par la Quadripartite en réponse à la recommandation formulée dans le rapport intitulé Pas le temps d’attendre: assurer l’avenir contre les infections résistantes aux médicaments, qui préconise l’instauration d’une plateforme de partenariat représentant différents groupes qui servirait à œuvrer en faveur d’une vision et d’objectifs mondiaux communs et d’une action coordonnée contre la résistance aux antimicrobiens.

Ambition et objectifs de la Plateforme

La Plateforme est un lieu international, inclusif et multipartite composée de parties prenantes actives à l’interface entre les humains, les animaux, les végétaux et l’environnement qui œuvrent pour préserver les médicaments d’importance vitale que sont les antimicrobiens et veiller à ce qu’ils soient utilisés de manière responsable selon les principes de l’approche «Une seule santé». La Quadripartite a créé ce mécanisme de coordination facultatif et collaboratif pour catalyser une action mondiale de lutte contre la résistance aux antimicrobiens et faciliter la mise en œuvre du Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens ainsi que des plans d’action nationaux. Cette mission aura des objectifs suivants :

  • Promouvoir une vision commune de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens : faire participer les parties prenantes qui travaillent à l’interface entre les humains, les animaux, les plantes et l’environnement à l’élaboration et la promotion d’une vision, d’un fil conducteur et d’objectifs pour combattre la résistance aux antimicrobiens.
  • Échanger des informations et tisser des relations : offrir un cadre destiné au partage d’informations et à la collaboration dans le but de parvenir à une compréhension commune et de faciliter la coordination des activités entre les différents secteurs;
  • Appuyer des mesures concrètes qui fassent sensiblement progresser les efforts menés pour maîtriser, combattre et, à terme, faire reculer la résistance aux antimicrobiens : s’appuyer sur les avis et les éléments de connaissance concrets provenant des mécanismes de gouvernance mondiaux et d’autres institutions académiques et scientifiques pour définir les domaines d’action prioritaires et mobiliser un soutien à cet égard.

Gouvernance :

La Plateforme entend atteindre ses objectifs grâce aux mécanismes suivants :

 


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Consultez les documents relatifs au fonctionnement de la Plateforme (Cadre de référence et Règles de fonctionnement) pour en savoir plus.


[1] Les agents antimicrobiens servent à prévenir, maîtriser et traiter les maladies infectieuses chez les humains, les animaux et les plantes. Il s’agit des antibiotiques, des fongicides, des agents antiviraux et des parasiticides; les désinfectants, antiseptiques et autres produits pharmaceutiques et naturels peuvent également avoir des propriétés antimicrobiennes.

[2] La résistance aux antimicrobiens apparaît lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites ne réagissent plus aux agents antimicrobiens. La résistance aux médicaments rend les antibiotiques et autres agents antimicrobiens inefficaces et les infections deviennent difficiles, voire impossibles à traiter, ce qui augmente le risque de propagation des maladies, de maladie grave et de décès.

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