FAO au Bénin

TCP/BEN/3705 « Prévention de la Malnutrition et de Sécurité alimentaire à Za-Kpota » Un projet qui vise à améliorer la situation nutritionnelle et la sécurité alimentaire des ménages vulnérables.

08/06/2021

La FAO améliore la situation nutritionnelle et la sécurité alimentaire des ménages vulnérables dans dix (10) villages de la commune de Za-kpotoa. Il s’agit des villages de Za-Hla, Ganhoua, Mlinkpin-Guingni, Togadji, Lokoli, Sohoungo, Yohouè, Dètèkpa, Za-Kékérè et Za-Zounmè , tous bénéficiaires du Projet TCP/BEN/3705. Les ménages ont reçu des kits de production végétale, à raison de 1500 kg de semences certifiées de maïs, 300 boîtes de semence de tomate de 100g chacune; 30 tonnes de NPK et d'urée ; 2400 plants de manguier ; 600 plants de moringa, des boutures de manioc à haut rendement; des kits d'élevage constitués de 900 poules et 300 coqs tous vaccinés plus 3 tonnes de provende de volaille. Il est aussi prévu des actions de renforcement des capacités en matière d'éducation nutritionnelle pour le changement comportemental et social, de production vivrière et maraîchère et de gestion durable des terres. 

 Le Bénin fait partie des pays dans lesquels plusieurs problèmes nutritionnels cohabitent. Selon les résultats de l’enquête démographique et de santé réalisée en 2017-2018, l’anémie touche 72% des enfants de moins de 5 ans, environ un tiers des enfants (32%) souffrent d’un retard de croissance dont 11% de forme sévère, 5% sont émaciés et 17% présentent une insuffisance pondérale (INSAE, 2018). Le niveau de malnutrition chronique est considéré comme élevé et est révélateur d’une situation d’insécurité alimentaire (OMS, 1995 ; FAO, 2010). Quant aux femmes en âge de procréer (15-49 ans), 58% sont anémiées et 26% présentent une surcharge pondérale ou sont obèses.

Au niveau local, la commune de Za-kpota située dans le département du Zou, est l’une des communes où la malnutrition sous toutes ses formes est un problème important et récurrent au sein de la population notamment dans les villages les plus enclavés. Selon les résultats provisoires de l’enquête de référence du Projet Multisectoriel de l’Alimentation, de la Santé et de la Nutrition réalisée par le Conseil de l’Alimentation et de la Nutrition (CAN, 2018), environ 15% des nouveau-nés dans la commune présentent un faible poids à leur naissance. Le retard de croissance touche plus d’un enfant de moins de 5 ans sur trois (36,56%) et un peu moins de la moitié des enfants (44,63%) souffrent d’anémie. Environ 19% des femmes en âge de procréer sont en surpoids ou obèses et 5% souffrent de maigreur. L’anémie quant à elle, touche 62% des femmes enceintes (CAN, 2018).

En décembre 2020, l’étude de référence conduite par la FAO dans les 10 villages a montré que la prévalence de la malnutrition chronique (retard de croissance) globale chez les enfants de 6 à 59 mois est de 43% avec 14,7% sous sa forme sévère. Parmi ces enfants, 8,6% souffrent de la malnutrition aiguë et 25% de l’insuffisance pondérale. Les proportions de mères en sécurité alimentaire varient de 8,3 à 53,8% dans les dix villages. La stratégie d’adaptation la plus couramment adoptée en cas de pénurie alimentaire a été de diminuer le nombre de repas consommés par jour (90%), suivi de la stratégie qui consiste à recourir à des aliments moins chers et moins appréciés (88%). En ce qui concerne la qualité de l’alimentation des enfants de moins de cinq ans, il a été noté que l’allaitement est une pratique généralisée dans les dix villages. Plus de la moitié des enfants de 0 à 23 mois a reçu le lait maternel dans la première heure suivant la naissance dans les dix villages. Dans l’ensemble des dix villages, seulement 16% des enfants de 6 à 23 mois, 22% des enfants entre 24 et 59 mois et 27% des femmes allaitantes ou enceintes ont atteint la diversité alimentaire minimum la veille de la collecte. Le poisson représente l’aliment source de protéine le plus consommé par les enfants.

Par ce geste, « vous nous apprenez à pêcher au lieu de nous donner du poisson », a dit l'une des femmes bénéficiaires.

Dans son allocution de bienvenue, Dr Jean ADANGUIDI, représentant le Représentant de la FAO Bénin, Monsieur Sukati MPHUMUZI, a laissé entendre que le choix d'intervenir dans Za-Kpota est motivé par le fait que la commune fait partie des trois zones de convergence des Nations Unies au Bénin, que sont notamment les communes de Karimama et Malanville au nord et de Za-Kpota au sud. Financé par la FAO, le projet vise à améliorer la situation nutritionnelle et la sécurité alimentaire des ménages.

Le Bénin va jouer pleinement sa partition dans la lutte contre la malnutrition

Monsieur Innocent TOGLA, Secrétaire Général Adjoint, représentant le Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (MAEP), a souligné, à l’occasion de cette Cérémonie de remise des acquisitions aux bénéficiaires du Projet, que le Bénin va jouer pleinement sa partition dans la lutte contre la malnutrition. Le MAEP s'est engagé à rendre l'agriculture sensible à la nutrition, conformément au plan national d'investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnel du PSDSA à travers l'axe stratégique 3 intitulé "Renforcement de la résilience face aux changements climatiques et amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables". Il a ensuite remercié la FAO pour ces appuis techniques et financiers à travers ce Projet. 

La cérémonie, a connu la participation des autorités locales. Monsieur Hospice HONONTA, Premier Adjoint au Maire de Za-Kpota a dit ses remerciements à l’endroit, du Directeur général de la FAO pour les efforts qu’il fournit pour faire reculer la pauvreté des populations des villes et campagnes, notamment à Za-Kpota. Il a salué les efforts déployés dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.