FAO au Burundi

Les lignes de défense contre la Fièvre de la Vallée du Rift fortifiées au Burundi

Formation à Bujumbura des acteurs de la chaine de valeur bétail
16/01/2023

C’est l’œuvre du « projet d’urgence pour faire face à la flambée de la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR) au Burundi » de la FAO. Les bonnes choses ne durent jamais, dit-on, le projet a clôturé ses interventions ce 14 janvier après six mois de travail assidu pour barrer la route à la FVR qui s’était révélée être une menace pour le cheptel burundais. Des formations techniques, des séances de sensibilisation et de vulgarisation ainsi que la diffusion des outils de sensibilisations à l’échelle nationale au profit des acteurs de la chaine de valeur bétail constituent, entre autres, l’arsenal d’outils de lutte contre la FVR déployé à travers le pays.

La population en général, plus particulièrement les acteurs de la chaine de valeur bétail - éleveurs, bouchers, le personnel des services vétérinaires et de l'élevage ainsi que l'administration – disposent des informations suffisantes sur la FVR et sont suffisamment équipés pour répondre efficacement à la résurgence de toute maladie zoonotique.  Désormais, la surveillance épidémiologique et l’alerte précoce des maladies animales ont été renforcées. Quant aux pratiques d’abattages, l’hygiène y relative ainsi que le transport des animaux, elles ont également été améliorées.

Aujourd’hui plus que jamais, les informations en rapport avec la FVR sont accessibles à la population à travers les affichages dans des lieux de haute fréquentation de la population notamment aux bureaux administratifs communaux, aux directions d’élevage communales et provinciales, aux abattoirs, etc. Pour faciliter le partage des informations sur les maladies animales, les bouchers et éleveurs ont créés 34 groupes au sein desquels les informations zoonotiques sont échangées en temps réel.

Dans la perspective d’assurer la séro-surveillance de la FVR, des échantillons ont été collectés sur 305 collines reparties dans toutes les provinces du pays. Au total, 5431 échantillons ont été collectés dont 3945 (72,7%) pour les caprins, 1152 (21,2%) pour les bovins et 334 (6,1%) pour les ovins. Avec les réactifs disponibles, 870 échantillons ont pu être analysés. Les résultats indiquent que la prévalence globale en anticorps IgG est de 14%. Les extrêmes de cette prévalence sont respectivement de 7% et de 21% dans les provinces de Ngozi et Kirundo.

De la formation et la sensibilisation des acteurs

A l’actif de la FAO à travers le projet, 12 formations techniques ont été menées à l’intention des représentants des éleveurs, bouchers, services vétérinaires et le personnel de la Direction Générale de l’Elevage pour bien équiper les acteurs du domaine d’élevage.

En vue de renforcer la surveillance et le diagnostic des maladies animales, une formation sur les techniques de diagnostic sérologique (ELISA) et moléculaire (RTqPCR) a été dispensée à l’endroit du personnel du laboratoire national vétérinaire. Comme résultat, 13 cadres et techniciens de laboratoire ont été formés. Le corolaire de cette formation est le matériel, réactifs et consommables de laboratoire qui ont été commandés afin de permettre aux services vétérinaires de mener une surveillance épidémiologique.

Dans la même perspective, au cours de 8 sessions, les capacités de 250 bouchers et représentants des associations des bouchers ont été renforcées, entre autres, sur la biosécurité, la protection personnelle, la contamination de l'homme par les maladies animales et vice-versa (zoonoses) et leur place dans surveillance et la lutte contre ces maladies.

Les responsables provinciaux d'élevage et techniciens vétérinaires ont suivi la même formation. 40 inspecteurs des services vétérinaires ont vu leurs capacités renforcées notamment sur les mesures de biosécurité et leur rôle prépondérant dans la limitation de la propagation des zoonoses dont la FVR et leur impact négatif sur la santé humaine, la sécurité alimentaire et les moyens d’existence dans les zones affectées par cette épizootie. Les inspecteurs des services vétérinaires ont également appris à effectuer correctement l'inspection ante et post-mortem.

Bien d’autres acteurs impliqués dans le secteur de l’élevage, en l’occurrence le personnel de la santé animale, ont bénéficié des séances de renforcement de capacité et de sensibilisation.

Plus de 8000 bouchers et plus de 6000 éleveurs ont directement été sensibilisés à travers le projet. Les bénéficiaires de la sensibilisation ont relayé, à leur tour, les messages reçus à d’autres éleveurs. Ainsi, près de 40000 éleveurs ont été indirectement sensibilisés par l’entremise de leurs pairs.

De la vulgarisation des moyens de lutte contre la FVR

Dans la visée de toucher le maximum des populations éleveurs, plus de 18000 outils de sensibilisation ont été produits et distribués à grande échelle à l’ensemble du pays. Tous sont des parchemins dans la lutte contre la FVR auxquels les acteurs de la chaîne de valeur bétail pourront se ressourcer au moment opportun.                                                                                     

Il sied de signaler que ces résultats sont le produit de la collaboration technique et financière de la FAO et de OCHA.