FAO au Cameroun

Réduction des conflits lies à la transhumance transfrontalière : enjeu majeur pour la paix et la sécurité dans la sous-région Afrique centrale

28/09/2021

Douala — Depuis plusieurs années, les corridors Cameroun/Tchad/Centrafrique sont le théâtre de conflits agro-pastoraux liés à la pratique de la transhumance par des éleveurs et leur bétail, en quête de pâturage et d’eau. Sur fond de raréfaction de ces ressources, les mouvements de transhumance tendent aujourd’hui à provoquer des conflits de partage entre éleveurs pastoralistes et agriculteurs sédentaires. Les affrontements entre communautés se sont parfois soldés par des pertes en vies humaines et en bétail, ainsi que de la destruction de cultures.

Afin de contribuer à apaiser les tensions et améliorer le climat social entre les communautés des zones de pratiques de la transhumance, le Fonds de consolidation de la paix des Nations Unies (UNPBF) finance un projet de réduction des tensions/conflits liés à l’utilisation des ressources naturelles pour les activités agropastorales visant à apporter une solution durable dans les régions cibles (Est, Adamaoua et Nord). Ce projet, qui vise principalement la consolidation de la paix et la cohésion sociale, intervient comme le maillon manquant de la chaine d’intervention de la problématique des conflits agro-pastoraux le long des corridors de transhumance aussi bien sur le territoire camerounais que dans les zones frontalières des pays voisins (Tchad et Centrafrique).

Dans le souci de créer un cadre d’échanges et de partage d’ex­périences, un atelier regroupant les acteurs nationaux et sous régionaux impliqués dans la gestion de la transhumance, a été organisé à Douala. L’objectif poursuivi par les participants est de s’accorder sur les enseignements tirés de la mise en œuvre du projet et retenir des orientations visant à améliorer les contributions des différentes parties prenantes dans le processus de consoli­dation de la paix autour de l’utilisation des ressources naturelles. Il se tient en présentiel et en virtuelle de manière simultanée au Cameroun, au Tchad et en RCA, conjointement avec le gouvernement du Cameroun et le département paix et sécurité de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC).

Déroulement et approche méthodologique de l’atelier

A l’ouverture de la cérémonie ce Lundi 27 septembre 2021, le Représentant de la FAO au Cameroun, Dr. Athman Mravili, a souligné que la mise en œuvre du projet s’inscrit dans un contexte marqué par une flambée de conflits autour des ressources naturelles sous tendus par des facteurs multiples. Il a également déploré les effets négatifs des dynamiques migratoires en lien avec la transhumance pastorale dans la sous-région.  Notamment en termes de conflits opposant les communautés nomades et sédentaires en général et les femmes et les jeunes en particulier, eu égard à leur vulnérabilité particulière.

 

Outre la cérémonie protocolaire, l’atelier qui se sera tenu sur deux jours se sera décliné autour de deux sessions en plénière, ponctuées par des travaux de groupes et d’échanges. La première avait vocation à se pencher sur une présentation de la situation de la transhumance et des conflits entre agriculteurs et éleveurs dans lazone CEEAC. L’occasion de faire l’état des lieux de la situation sociale, institutionnelle et sécu­ritaire de la sous-région Afrique centrale.

Quant à la seconde, elle aura permis d’évaluer la réglementation et les mécanismes de gestion inter-Etats de la transhumance et les initiatives précédemment engagées au niveau régional. Elle a également permis d’ex­plorer les options et solutions les plus adaptées à la sous-région pour une gestion apaisée et efficiente de la transhumance dans un esprit de consolidation de la paix pour, in fine, formuler des recommandations concrètes pour les 3 Etats de la sous-région, au niveau local et au niveau régional.

A la suite de ces sessions, il aura été procédé à une phase de mise en commun des travaux en ateliers. L’un traitant de la stratégie d’amélioration de la mobilisation des par­tenaires et des ressources. Un groupe de travail s’est attaché à explorer les orientations stratégiques à proposer pour les différents niveaux de partenariat, de mobilisation des ressources et de mise en œuvre des initiatives en lien avec les dynamiques agropastorales. En parallèle, le deuxième groupe s’est penché dans un premier temps sur les régimes fonciers et la problématique des aires protégées, puis sur la gestion de la transhumance ainsi que l’impact du change­ment climatique sur la résilience des communautés pastorales. Ces réflexions auront été clôturées lors d’une phase de restitution et de consolidation de l’ensemble des travaux effectués en groupe.

Défis sécuritaires de la transhumance dans la sous-région et pistes de solution

La pénétration du pastoralisme qui s’accentue depuis plusieurs années en Afrique centrale génère des conflits à la fois fréquents et ignorés dans un monde rural où l’empreinte de l’Etat est particulièrement faible. Ces conflits s’intensifient sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs : l’insécurité croissante, le changement climatique qui pousse les pasteurs toujours plus au sud, l’éclatement des couloirs traditionnels de transhumance, notamment transfrontaliers, l’extension des cultures et l’augmenta­tion des cheptels qui entrainent une compétition accrue sur les ressources naturelles. Même si les défis sécuritaires du pastoralisme ne sont pas de même intensité au Cameroun, au Tchad et en RCA, ils ont deux dénominateurs communs : l’impéra­tif d’une prise en compte de ce problème par les pouvoirs publics et la nécessité d’une régulation de la transhumance qui inclue les différents acteurs concernés.

Pour plus de renseignements

Contacts

 

Aissatou Vamoulke Mbond, Spécialiste en Communication, FAO Cameroun 

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Ce communiqué de presse a été publié par la FAO Cameroun

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