Renforcement des capacités

Planification de financements et d'investissements novateurs pour les ressources naturelles au Bangladesh

La FAO s'emploie à renforcer les capacités du Ministère de l'environnement et des forêts pour faire face aux défis liés à l'environnement, au changement climatique et aux forêts
26/11/2014

Le Bangladesh est un pays très peuplé dont les habitants sont fortement tributaires des ressources naturelles. Ils sont aussi vulnérables aux effets du changement climatique en raison de la pauvreté, des faibles capacités d'adaptation et de la forte dépendance à l'égard des ressources naturelles. Les catastrophes naturelles sont chaque année la cause de pertes estimées à 1,8 pour cent du PIB (soit 2,3 milliards de dollars) et compromettent les moyens d'existence de 10 millions de personnes.

La mobilisation et l'usage efficace de ressources financières dans les secteurs de l'environnement, du changement climatique et des forêts au Bangladesh sont freinés par des problèmes d'ordre organisationnel. Il s'agit notamment de la faiblesse des capacités dans le domaine de la coordination intersectorielle des investissements nationaux et internationaux et du suivi et de l'évaluation des flux financiers et de leurs impacts.

Une évaluation appuyée par la FAO et menée en 2012 conjointement avec le Gouvernement du Bangladesh, a permis de déterminer les lacunes et les moyens de renforcer les capacités au sein du Ministère de l'environnement et des forêts et de ses institutions afin de mieux répondre aux défis liés à l'environnement, aux forêts et au changement climatique. L'évaluation a aidé à planifier des interventions visant combler les lacunesidentifiées.

Avec le soutien technique d'un projet de la FAO, financé par l'Agence des États-Unis pour le développement international, le Bangladesh expérimente un plan d’investissement national multisectoriel novateur qui doit permettre de planifier, de coordonner et de suivre plus efficacement les flux financiers et leurs impacts dans les secteurs de l'environnement, des forêts et du changement climatique.

Grandes lignes du renforcement des capacités
Une approche innovante en matière de renforcement des capacités principalement aux niveaux organisationnel et individuel a été adoptée pour le projet. Un groupe de travail ministériel a été créé afin d'assurer une meilleure coordination et de permettre aux ministères de partager les informations se rapportant au plan d'investissement national. De plus, afin de s'assurer que les nouvelles compétences en matière de planification, de suivi et d'évaluation des investissement étaient appliquées, diverses techniques d'apprentissage ont été mises en place notamment l'apprentissage sur le lieu de travail, des actions de formation formelles et des accords de détachement. Afin de remédier aux difficultés que crée le taux élevé de rotation du personnel, des dispositifs d'incitation ont été mis en œuvre pour les responsables qui avaient acquis de nouvelles compétences et faisaient preuve d'excellence; il s'agissait notamment de reconnaissances officielles et de plans de progression de carrière.

Appropriation nationale
L'attention est aussi accordée à l'appropriation, au leadership et à la motivation au niveau national. Un membre du Ministère de l'environnement et des forêts nommé Directeur national du projet, est aux commandes du projet au niveau du pays. Il est appuyé par un conseiller technique international qui fournit un accompagnement et une formation en cours d'emploi afin de lui donner les moyens d'exercer son rôle de chef de file avec excellence. En outre, un Comité directeur national est chargé de guider le projet. Le Comité comprend des hauts responsables de différents ministères, des représentants d'organismes nationaux, des points de contact pour les questions de parité et le personnel international du projet. Cette gestion participative contribue à la pertinence et à l'appropriation du projet.

« Champions » de haut niveau
Lors d'une session d'orientation tenue au Siège de la FAO à Rome en octobre 2014, 11 hauts fonctionnaires du Bangladesh, du Myanmar, du Pérou et de la Tanzanie ont acquis une connaissance plus approfondie sur l'élaboration d'un plan national d'investissement et ses liens avec la définition des politiques, sur les systèmes de suivi permettant de suivre les investissements et leurs impacts, et sur les principes de gouvernance concernant les instruments de financement dans le domaine du changement climatique et des forêts.

Lors de cette session d'orientation, ces hauts fonctionnaires ont pu participer à des conférences interactives menées par des spécialistes et à des discussions de groupe facilitées sur les capacités institutionnelles nécessaires pour élaborer et mettre en œuvre un plan national d'investissement. Ils ont aussi identifié les organismes susceptibles d'agir en tant que « champions » du renforcement des capacités des plans nationaux d'investissements dans leurs pays respectifs. L'accent mis sur l'analyse des succès remportés et des obstacles rencontrés face au changement institutionnel, notamment la coordination et le suivi, s'est avéré très efficace pour obtenir les résultats voulus: À la suite de cette session d'orientation, les responsables participants sont devenus des champions et des personnes ressources au niveau national, agissant comme des « leviers multiplicateurs » de l'apprentissage et du changement.

En résumé, le projet utilise des approches innovantes de renforcement des capacités au Bangladesh afin de mettre en œuvre de manière plus efficace le plan national d'investissement, notamment le partage d'information entre les ministères, des approches d'apprentissage innovantes, des programmes d'incitation visant à fidéliser les fonctionnaires des ministères, la gestion avec la participation de tous des projets et la mise en place de « champions » de haut niveau.

« Le partage des expériences entre pays est une excellente façon d'apprendre. La promotion de l'appropriation nationale et le renforcement des mécanismes d'apprentissage organisationnel sont déterminants pour faire progresser le plan national d'investissement au Bangladesh. Cette approche est conforme aux trois piliers de l'efficacité organisationnelle: l'action axée sur les résultats, l'engagement de qualité des acteurs nationaux et l'apprentissage continu » a fait observer Marco Boscolo, Fonctionnaire chargé des forêts.

"Strengthening the environment, forestry and climate change capacities of the Ministry of Environment and Forests and its agencies"

Site web des institutions forestières de la FAO

Présentation vidéo sur les éléments constitutifs de l'efficacité organisationnelle

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