FAO en Côte d'Ivoire

La FAO renforce les capacités de quatorze professionnels aux bonnes pratiques de gestion des urgences sanitaires en Afrique de l’Ouest

24/04/2025

Abidjan, 18 avril 2025 – Quatorze professionnels de la santé animale, venus du Ghana, du Nigeria et de la Côte d’Ivoire ont renforcé leurs compétences en gestion des urgences sanitaires à l’occasion d’un atelier régional sur les bonnes pratiques de gestion des urgences sanitaires, tenu à Abidjan du 14 au 18 avril 2025.

Organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à travers son Centre d’urgence pour la lutte contre les maladies animales transfrontalières (ECTAD), cet atelier s’inscrit dans le cadre du Projet de l’Agence de réduction des menaces pour la défense (DTRA), Option 3 pour la lutte contre la peste porcine africaine (PPA). L’initiative vise à appuyer les pays d’Afrique de l’Ouest dans la réduction des menaces pesant sur la santé animale et la sécurité alimentaire.

Une formation nécessaire face à des menaces sanitaires persistantes

Lors de l’ouverture de l’atelier, M. Assoumani Gourominan, Directeur de Cabinet du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques de Côte d’Ivoire, a souligné la fréquence croissante des urgences sanitaires animales dans la sous-région. « Des maladies à fort potentiel épidémique comme la PPA, l’influenza aviaire hautement pathogène (HPAI), ou encore des zoonoses telles que le virus Ebola, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo et la variole du singe (Mpox) représentent de réelles menaces pour notre région.» a-t-il indiqué. S’agissant de la situation nationale, M. Gourominan a indiqué que la PPA en Côte d’Ivoire a connu un total de 44 foyers confirmés en 2024, avec un pic enregistré en juillet (15 foyers). Toutefois, une baisse significative a été observée depuis novembre, marquée par quatre semaines consécutives sans nouveau cas. En 2025, seuls quatre cas  ont été signalés en février et un en mars, soit une moyenne de deux cas par mois.

Des impacts économiques lourds

 Concernant l’influenza aviaire H5N1, présente en Afrique depuis 2006, la Côte d’Ivoire a enregistré plusieurs foyers, notamment en 2016, puis chaque année depuis 2021. En 2021, le secteur avicole du pays comptait 77,95 millions de volailles, dont 45,6 millions issues d’élevages modernes, pour une production de 224 842 tonnes d’œufs. Ce secteur génère plus de 250 milliards de FCFA de chiffre d’affaires par an, avec 50 000 emplois directs et 150 000 emplois indirects. Les pertes économiques liées à l’abattage sanitaire ont été estimées à 1,51 milliard FCFA en 2016 et à 1,15 milliard FCFA entre 2021 et 2023. La maladie à virus Ebola demeure également une menace constante dans la région. La Côte d’Ivoire avait enregistré un cas humain en 1994 dans la forêt de Taï, et des virus de la même famille ont été détectés chez des chauves-souris à Ferkessédougou en 2022.

Un appui essentiel de la FAO pour renforcer les capacités nationales

Face à ces enjeux, M. Gourominan a salué le soutien de la FAO, notamment à travers la mise à disposition d’un manuel de référence actualisé en 2022 sur la Gestion des urgences de maladies animales (GEMP).

« Cet outil vise à renforcer les capacités des services vétérinaires pour mieux prévenir, se préparer, répondre et se remettre des crises sanitaires » s’est-il félicité.

Pour sa part, M. Joseph Nyemah, Représentant de la FAO en Côte d’Ivoire, a réaffirmé l’engagement de l’organisation à accompagner les pays, en particulier la Côte d’Ivoire, dans le renforcement de leurs systèmes de santé animale plus résilients, à travers l’approche « Une seule santé ». « Ensemble, nous avons le devoir de protéger nos ressources animales, de préserver les moyens de subsistance de nos populations rurales et de renforcer la résilience de nos systèmes agroalimentaires », a-t-il déclaré.

À travers cet appui, la FAO réaffirme son engagement à accompagner les pays d’Afrique de l’Ouest dans la mise en œuvre de stratégies intégrées de prévention et de réponse aux maladies animales transfrontalières. L’organisation poursuivra ses efforts en matière de renforcement des capacités, de sensibilisation communautaire et de coordination régionale afin de consolider les acquis et d’anticiper les futures menaces sanitaires.

 

ContactCommunication

Anicet Bekrou

Chargé de Communication FAO Côte d'Ivoire

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 Yanira Santana

Spécialiste Rapportage d’Urgences et Communication

FAO ECTAD Africa

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