Directeur général QU Dongyu

Regards sur la FAO: l’Organisation mise sur l’innovation pour se doter d’un nouveau modèle d’activité

Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, visite un laboratoire météorologique à Vientiane (République démocratique populaire lao). © FAO/Chalinee Thirasupa

Au cours des 40 derniers mois, la FAO n’a pas été prise au dépourvu par les retombées d’une vague sans précédent de problèmes complexes et parfois enchevêtrés, notamment une pandémie mondiale, des conflits et des invasions de ravageurs. Au contraire, l’Organisation a prouvé qu’elle était prête à s’adapter rapidement et avec agilité, et ainsi à réagir aux changements de manière efficace et efficiente, conformément à son mandat.

La capacité de la FAO à remplir ses fonctions face à ces nouvelles réalités s’explique par sa transition, opérée sous la houlette du Directeur général, M. Qu Dongyu, vers un modèle d’activité redynamisé fondé sur des méthodes de travail innovantes.

Grâce à une série de réformes, notamment la révision de l’organigramme, la création de nouveaux bureaux et la mise en place de stratégies et d’initiatives thématiques, l’Organisation est devenue plus souple, plus ouverte et plus transparente, davantage axée sur le numérique et sur les partenaires, plus intégrée et davantage considérée comme un interlocuteur de confiance. Cette transformation est également inscrite dans le Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO, qui souligne combien il est important que la FAO modifie son modèle d’activité et définit des accélérateurs tels que l’innovation et les technologies ainsi que 20 domaines prioritaires du Programme fondés sur la science.

L’innovation au cœur du travail de la FAO

Fidèle à sa promesse de renforcer la position de la FAO en tant que pôle de connaissances, le Directeur général a créé un poste inédit au sein de la structure institutionnelle, celui de Scientifique en chef, pour asseoir la validité scientifique des interventions de l’Organisation, tandis que le Bureau de l’innovation, créé en 2019, veille à ce que la FAO intègre systématiquement l’innovation dans ses programmes, favorise la collaboration croisée entre ses différentes unités et contribue à établir et à renforcer des partenariats porteurs de transformation. De même, la création du tout premier bureau consacré aux objectifs de développement durable (ODD) au sein du système des Nations Unies montre à quel point les ODD occupent une place centrale dans la théorie générale du changement de la FAO, énoncée dans son Cadre stratégique.

En outre, la nouvelle Stratégie de la FAO en matière de science et d’innovation permettra à l’Organisation d’intensifier son action en faveur de la transformation des systèmes agroalimentaires en fournissant des orientations et en apportant cohérence et harmonisation à l’échelle de l’Organisation dans le domaine de la science et de l’innovation. La Stratégie se fonde sur sept principes directeurs, notamment la nécessité de favoriser l’égalité des genres, de se fonder sur des données factuelles, de répondre à des besoins, de tenir compte des risques et de s’appuyer sur des principes éthiques. Elle s’articule autour de trois piliers: renforcer une prise de décisions fondée sur des données scientifiques et factuelles; soutenir l’innovation et les technologies aux niveaux régional et national; renforcer les capacités de la FAO afin de lui permettre de mieux servir ses Membres. Deux facteurs de réussite sont intégrés à ces trois piliers: des partenariats porteurs de transformation et un mode de financement novateur.

La Stratégie sera mise en œuvre en synergie avec la Stratégie de la FAO relative au changement climatique, qui vise à agir au niveau mondial, régional, national et local et dans l’ensemble des secteurs concernés pour relever le défi mondial que constituent la lutte contre les effets de la crise climatique et l’accélération des mesures climatiques liées aux systèmes agroalimentaires, en veillant à ce que tous les acteurs, en particulier les petits producteurs, soient pleinement en mesure de prendre part aux processus de prise de décisions.

La transformation numérique de la FAO contribue au développement et à la diffusion des biens publics de la FAO grâce à l’utilisation des technologies de l’information, des mégadonnées et de l’intelligence artificielle. Ce processus continue de franchir de nouveaux caps, notamment avec la mise en ligne de la page web consacrée à la récente initiative de la FAO Un pays, un produit prioritaire qui sert de plateforme pour la mise en commun de données d’expérience entre pays participants.

 

 © FAO/Luis Tato © FAO/FAO/FameMedia

Visite d’exploitation agricole organisée par la FAO au Kenya, lors de laquelle des jeunes peuvent échanger avec des agriculteurs et des producteurs locaux. © FAO/Luis Tato;
La FAO prête un appui technique aux pays qui souhaitent investir dans des technologies modernes pour rendre la production aquacole durable et rentable. © FAO/FameMedia

Cibler les besoins des Membres

L’examen stratégique, conclu cette année, du Programme de coopération technique (PCT) – qui permet à la FAO de mettre son savoir-faire et ses connaissances techniques à la disposition des Membres qui en font la demande – a permis de donner une nouvelle orientation au PCT et d’en accroître la transparence grâce à des critères et des méthodes actualisés concernant l’allocation des ressources à l’échelle régionale et sous-régionale. En conséquence, la FAO a rationalisé, modernisé et simplifié le cycle des projets afin que celui-ci soit adapté aux différents types de projets.

En outre, la FAO a renforcé l’efficacité du travail qu’elle mène dans le cadre de ses projets grâce à l’utilisation de technologies modernes sur le terrain, notamment au moyen d’applications numériques qu’elle met à la disposition des exploitants et des communautés rurales pour faciliter leur accès à l’information, et elle est davantage en mesure d’apporter un appui en faveur d’investissements qui bénéficient directement aux petits exploitants.

Conscient de la nécessité pour la FAO de disposer d’un réseau de bureaux décentralisés moderne et efficace pour assurer un soutien optimal aux Membres au niveau national, le Directeur général a engagé la réorganisation des capacités au sein des structures des bureaux régionaux selon le nouveau modèle établi au siège, afin de favoriser une meilleure collaboration suivant le principe d’unité d’action au sein de la FAO. Le travail de la FAO au niveau des pays bénéficiera également du programme de mentorat conjoint, désormais doté d’un système en ligne qui met en relation les mentors et les mentorés et de moyens permettant d’offrir un soutien accru aux bureaux décentralisés, notamment par la nomination de conseillers régionaux.

© FAO/Mohammad Rakibul Hasan

© FAO/Mohammad Rakibul Hasan

Repositionner la FAO en tant que centre d’excellence

Depuis sa création, le Forum mondial de l’alimentation a contribué de façon importante à la transformation du modèle d’activité de la FAO, comme on a pu le constater lors de l’édition 2022 de cette manifestation phare, notamment dans le cadre de son Forum mondial de la jeunesse, à la mi octobre 2022. Cette semaine riche en événements, placée sous le signe de l’innovation, a également été marquée par la tenue du Forum de la science et de l’innovation et du Forum sur l’investissement de l’Initiative Main dans la main, ces deux forums représentant, avec le Forum mondial de la jeunesse, trois approches diverses mais interdépendantes.

L’inclusion était au cœur du Forum mondial de l’alimentation, qui a rassemblé des acteurs de tous les systèmes agroalimentaires et encouragé un dialogue intergénérationnel entre des dirigeants mondiaux, des groupes de jeunes, des investisseurs, des entités du secteur privé, des scientifiques, des innovateurs, des chercheurs, des membres de peuples autochtones, des artistes et autres personnalités influentes du milieu culturel, entre autres.

Le Forum de la science et de l’innovation, en particulier, était axé sur l’exploitation de la science, de la technologie et de l’innovation au service de la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux et a fait intervenir plus de 300 scientifiques, experts en innovation et décideurs de premier plan dans le cadre de discussions au sujet des avancées scientifiques et technologiques et des risques et possibilités qui leur sont associés. Pris conjointement avec les deux autres forums, il a contribué à repositionner la FAO en tant que centre d’excellence grâce à ses plateformes de connaissances.

La Scientifique en chef de la FAO, Mme Ismahane Elouafi, a déclaré: «Je vois s’opérer un changement très enthousiasmant: la science, la technologie et l’innovation deviennent les moteurs de notre façon de concevoir et d’aborder le travail de la FAO, aussi bien en interne que parmi nos Membres et parties prenantes. Au vu de son succès, le Forum de la science et de l’innovation se tiendra désormais tous les ans, et nous avons également lancé une importante publication phare biennale présentant les perspectives sur les technologies et l’innovation dans le domaine des systèmes agroalimentaires. L’objectif général de cette initiative est de rassembler les données et analyses établies à partir de nombreuses sources pour aider les décideurs du monde entier dans le domaine des systèmes agroalimentaires.»

Beth Crawford, responsable du Bureau de l’innovation, a quant à elle déclaré: «L’un des objectifs du nouveau modèle d’activité du Bureau de l’innovation consiste à catalyser et à mettre en avant des façons de penser et des pratiques innovantes dans l’ensemble de l’écosystème de la FAO. À cet égard, nous lancerons bientôt un appel à propositions pour le nouveau fonds d’innovation, alors restez à l’affût!»