L’accès à des semences de qualité, pilier de la sécurité alimentaire et de la nutrition
Rome – Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a appelé aujourd’hui à agir concrètement pour produire des semences de qualité, qui sont indispensables à la culture d’espèces végétales nutritives et résistantes aux aléas climatiques.
Le Directeur général a prononcé une allocution à l’occasion du premier forum de discussion sur la gestion de systèmes semenciers durables, qui s’est déroulé en ligne.
«L’industrie semencière joue un rôle de taille dans la création de solutions en concertation avec les agriculteurs et agricultrices, et cette collaboration n’est pas près de s’arrêter. Il reste néanmoins nécessaire de mettre en place des politiques publiques visant à consolider la chaîne de valeur des semences et à instaurer un environnement favorable à toutes et à tous», a déclaré M. Qu.
La manifestation a bénéficié des interventions de M. Michael Keller, Secrétaire général de la Fédération internationale des semences, de M. Ian Barker, Directeur principal de la stratégie, de l’exécution et du développement en innovation génétique au sein du Système CGIAR, et de M. Csaba Gaspar, Directeur de programme des systèmes de l’OCDE pour les semences et plants forestiers et pour la certification variétale de semences.
Il faudra augmenter la production alimentaire de moitié pour nourrir la population mondiale qui, d’ici à 2050, aura atteint 9,7 milliards d’individus, a précisé M. Qu. «L’amélioration de la production joue un rôle central dans la réponse à apporter à ces enjeux, et elle passe en premier lieu par une amélioration des semences. En l’absence de semences de qualité, il ne peut y avoir de cultures de qualité», a-t-il ajouté.
Le forum qui se tient aujourd’hui est l’occasion d’un dialogue donnant suite à la Conférence mondiale de la FAO sur le développement vert du secteur semencier, tenue en novembre 2021. Des Membres de la FAO, des partenaires, des agriculteurs et agricultrices, des entités de la filière semencière, des groupes influents et d’autres parties prenantes s’étaient réunis pour réfléchir à des stratégies permettant de fournir rapidement aux exploitants agricoles des semences de qualité à l’origine de variétés végétales améliorées, bien adaptées, productives, nutritives et résistantes, notamment dans les régions du monde en situation d’insécurité alimentaire, qui sont au cœur des interventions de la FAO. Les délibérations de la Conférence mondiale sur le secteur semencier, notamment les dix recommandations qui ont été formulées, feront date. Elles ont été officiellement présentées aux parties prenantes lors du forum.
Les agriculteurs et agricultrices obtiennent de meilleurs rendements lorsqu’ils choisissent de travailler avec des variétés améliorées. Pourtant, dans de nombreuses régions du monde en proie à l’insécurité alimentaire, où la faim et la malnutrition sont accentuées par le changement climatique, la pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine, peu d’entre eux cultivent des variétés végétales améliorées ou utilisent des semences et du matériel végétal de qualité.
Le forum vise à changer la donne en réunissant toutes les parties prenantes autour de la table pour chercher à appliquer concrètement les dix recommandations de la Conférence mondiale sur le secteur semencier, parmi lesquelles figurent l’adoption d’innovations qui mettent à profit les avancées scientifiques et technologiques appropriées, le renforcement des capacités institutionnelles et humaines, la préservation des ressources génétiques des cultures, notamment dans leurs habitats naturels, la sélection d’un portefeuille diversifié de variétés végétales bien adaptées et de meilleure qualité, et le renforcement des capacités tout au long de la chaîne de valeur des semences.
«Il nous faut à présent passer de la planification à la mise en œuvre, ce qui nous permettra d’enclencher un réel changement et d’obtenir des résultats. Nous devons continuer de nourrir le débat sur les systèmes semenciers et sur les solutions à adopter pour les rendre plus durables», a conclu le Directeur général.