Rendez-vous VirtualiTea de la FAO – Les voix de militantes du monde entier s’élèvent à l’unisson pour dénoncer la violence sexiste.
Rome, le 7 décembre 2020 – Des militantes du monde entier étaient réunies aujourd’hui en visioconférence, à l’occasion du rendez-vous VirtualiTea de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pour débattre des solutions qu’il serait possible d’appliquer afin de lutter contre la violence sexiste, dans le contexte de la condition des femmes, de la paix et de la sécurité. Elles ont échangé des idées au sujet des mesures à prendre pour autonomiser les femmes et, partant, pour rendre les systèmes agroalimentaires plus durables, la finalité étant de bâtir un monde plus résilient.
Le dernier rendez-vous VirtualiTea de l’année, qui a clos cette série de manifestations tenues par le Comité des femmes de la FAO, a été organisé à l’occasion de la campagne 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes. Cette campagne, lancée par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) le 25 novembre, vise à faire en sorte que les femmes et les filles du monde entier soient en sécurité et ne subissent pas de violence.
La manifestation a été ouverte par M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO. Ce dernier a créé le Comité des femmes, ainsi que le Comité de la jeunesse, dès qu’il a pris ses fonctions à la tête de la FAO, afin de favoriser la contribution des femmes à tous les niveaux de l’Organisation et le développement des jeunes talents. Dans son allocution d’ouverture, il a évoqué la contribution cruciale que les femmes et les filles peuvent apporter à la paix et à la stabilité si elles ont la possibilité de participer activement à l’ensemble de la chaîne de valeur des systèmes agroalimentaires.
Le Directeur général de la FAO a appelé à opérer les changements nécessaires pour autonomiser les femmes et les filles en zone rurale, en soulignant que le traitement réservé aux femmes était représentatif du niveau de développement des mentalités au sein d’une famille, d’une collectivité ou d’une organisation. «Joignons le geste à la parole et renforçons la solidarité pour une paix durable à l’échelle planétaire», a-t-il déclaré.
Dans son allocution, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, Ministre de la gouvernance coopérative et des affaires traditionnelles de l’Afrique du Sud, a évoqué la nécessité d’étendre la campagne à 365 jours, étant donné que la violence sexiste est quotidienne. Elle a indiqué que les inégalités et les conflits étaient les principales sources des difficultés que rencontraient les femmes. Elle a insisté sur le fait que, pour résoudre ces problèmes, il fallait disposer d’un système judiciaire efficace et investir dans l’éducation des filles et l’autonomisation économique des femmes, notamment permettre à ces dernières d’accéder plus facilement aux services financiers dans le secteur agricole.
Mme Bineta Diop, Envoyée spéciale de l’Union africaine pour les femmes, la paix et la sécurité, a souligné combien il était important que davantage de femmes occupent des postes à responsabilité dans notre société. S’agissant de l’agriculture, elle a rappelé à l’assemblée que les femmes jouaient un rôle crucial dans les chaînes de valeur et a appelé à redoubler d’efforts pour qu’elles puissent réaliser leur potentiel dans le secteur agroalimentaire. «Avant toute chose, nous devons veiller à ce que les femmes aient accès à la terre», a-t-elle ajouté.
Mme Maria Victoria Montalvo, Directrice de la Division de la sécurité du Programme alimentaire mondial (PAM), et M. Piergiorgio Trentinaglia, chef des Services de sécurité de la FAO, ont fait remarquer qu’il convenait de mener, à plusieurs niveaux, des interventions adaptées et axées sur la survie. Ils ont précisé qu’il fallait se concentrer sur les questions de sécurité, corriger les injustices sexistes aboutissant à la violence et sensibiliser aux multiples menaces que recouvre la violence sexiste.
Dans son allocution de clôture, Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO, qui préside le Comité des femmes, a déclaré que l’élimination de la violence sexiste commençait par la prévention et l’anticipation, ce pour quoi il importe tout particulièrement de disposer d’informations et d’agir à un stade précoce. Elle a également souligné qu’il était nécessaire d’adopter des politiques susceptibles de renforcer la confiance et de créer un mécanisme qui permettrait aux femmes d’obtenir des conseils et un soutien en toute sécurité.