Créer une dynamique politique en vue de lutter contre la résistance aux antimicrobiens
Rome, le 4 mai 2021 – M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, a aujourd’hui exhorté la communauté internationale à intensifier les efforts communs déployés pour promouvoir l’utilisation responsable et durable des antimicrobiens – des mesures qui peuvent sauver des vies humaines et animales.
Il est intervenu lors de la première réunion du Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens qui a eu lieu la semaine dernière, peu après le dialogue interactif de haut niveau de l’Assemblée générale sur la résistance aux antimicrobiens.
Au cours de la réunion, le Directeur général a annoncé le nouveau Plan d’action de la FAO contre la résistance aux antimicrobiens 2021-2025, en mettant l’accent sur le caractère crucial que revêt le renforcement des capacités au niveau national.
Le Plan d’action établit la vision, la finalité et les cinq objectifs clés qui orienteront les activités menées par la FAO au cours des cinq prochaines années, notamment l’amélioration de la sensibilisation et de l’engagement des parties prenantes, le renforcement de la surveillance et de la recherche, la promotion des bonnes pratiques et de l’utilisation responsable des antimicrobiens, le renforcement de la gouvernance et la pérennisation des moyens ainsi que l’allocation durable des ressources.
Dans son allocution d’ouverture, le Directeur général de la FAO a également mis l’accent sur les trois domaines clés de la mobilisation du Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens, qui pourraient servir de catalyseurs dans la lutte menée contre la résistance aux antimicrobiens.
Le Groupe de direction mondial pourrait renforcer, dans un premier temps, la participation cohérente des nombreuses parties prenantes à l’action menée contre la résistance aux antimicrobiens, y compris par l’intermédiaire de la Plateforme de partenariat consacrée à cette action, actuellement en cours d’élaboration par la collaboration tripartite FAO/OIE/OMS sur la résistance aux antimicrobiens.
M. Qu a ensuite insisté sur la participation du Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens à la mobilisation de ressources qui permettront d’appliquer l’approche «Une seule santé» aux interventions menées contre la résistance aux antimicrobiens. L’approche reconnaît les liens forts qui existent entre les humains, les animaux et l’environnement, ainsi que la nécessité de lutter de manière globale contre les menaces sanitaires d’envergure mondiale.
À cet effet, il a mis en évidence la nécessité d’investir dans la coordination multisectorielle à tous les niveaux, en s’appuyant sur des mécanismes tels que le Fonds fiduciaire multipartenaires pour la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
En conclusion, le Directeur général de la FAO a fait ressortir le rôle crucial que joue le Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens dans l’augmentation du niveau d’ambition mondial à mettre en œuvre les engagements en matière de lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
«Je suis certain que le Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens, parlant d’une seule voix pour une seule santé, aura un impact considérable sur la vision globale de la résistance aux antimicrobiens», a-t-il ajouté.
Le Directeur général a rappelé l’engagement de la FAO à fournir aux Membres une assistance cohérente et intégrée, notamment en ce qui concerne la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
La première réunion du Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens, présidée par Mme Mia Amor Mottley, Première Ministre de la Barbade, a également été marquée par la participation notamment de M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, de Mme Monique Eloit, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), de Mme Inger Andersen, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Mme Sheikh Hasina, Coprésidente et Première Ministre de la République populaire du Bangladesh, a communiqué ses observations par message vidéo. La manifestation d’une durée de deux jours examinera le Plan d’action du Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens, y compris les indicateurs de performance clés et les activités connexes, le recensement des principales opportunités de mobilisation et la stratégie de communication.
Lutter ensemble contre la menace que représente la résistance aux antimicrobiens
La FAO est convaincue que la menace que représente la résistance aux antimicrobiens ne peut être enrayée que si l’ensemble des acteurs œuvrent de concert.
Au niveau national, cela suppose qu’un éventail de ministères (tels que de la santé, de l’alimentation, de l’agriculture et de l’environnement) travaillent ensemble, en collaboration avec le secteur privé et d’autres acteurs non étatiques.
Au niveau mondial, le travail effectué par la collaboration tripartite FAO/OIE/OMS sur la résistance aux antimicrobiens et le PNUE est un exemple important des efforts collectifs menés pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens, et a une influence profonde et de grande portée.
Il s’agit notamment de la mise en place d’initiatives telles que le Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens intégrant le principe «Une seule santé» et la Plateforme de partenariat pour l’action contre la résistance aux antimicrobiens, qui ouvrent la voie à une vision commune et à des actions collectives à l’échelle mondiale pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens.
Activités menées par la FAO contre la résistance aux antimicrobiens
La résistance aux antimicrobiens des agents pathogènes provenant d’animaux touche déjà les animaux domestiques. Elle a donc des incidences sur la production animale et compromet la sécurité sanitaire des aliments ainsi que la sécurité alimentaire.
En outre, les pathogènes résistants aux antimicrobiens peuvent se développer et se propager tout au long de la chaîne alimentaire et contaminer les animaux, les êtres humains et l’environnement. Cela signifie qu’ils peuvent également se trouver dans les aliments que nous consommons et dans l’eau que nous buvons.
En sa qualité d’organisation multidisciplinaire, la FAO joue un rôle essentiel en fournissant aux pays une assistance intégrée et cohérente dans les efforts entrepris pour réglementer et surveiller l’utilisation des antimicrobiens ainsi que prévenir et limiter le plus possible l’apparition de la résistance aux antimicrobiens dans l’ensemble des systèmes agroalimentaires.
Par ailleurs, l’expérience de la FAO en matière de renforcement des capacités lui permet de répondre aux demandes d’assistance des pays, notamment en ce qui concerne l’utilisation des antimicrobiens ainsi que la prévention et la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
Afin d’aider ses Membres, la FAO a mis au point une série d’outils destinés à apporter un appui aux secteurs de l’alimentation et de l’agriculture dans la gestion de la résistance aux antimicrobiens. L’outil de la FAO d’évaluation de la surveillance nationale de l’antibiorésistance et des compétences des laboratoires (ATLASS) permet notamment d’évaluer et de définir des objectifs visant à améliorer les systèmes nationaux de surveillance de la résistance aux antimicrobiens dans les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture. L’approche de gestion progressive de la résistance aux antimicrobiens donne des orientations aux Membres et les aide à mettre à exécution leurs plans nationaux d’action contre la résistance aux antimicrobiens.