Élaboration d’une nouvelle stratégie de collaboration avec le secteur privé aux fins de la concrétisation des ODD
Rome, le 9 octobre 2020 – M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, et des fonctionnaires principaux de haut niveau ont aujourd’hui tenu une réunion à distance avec les Membres sur la nouvelle stratégie de collaboration avec le secteur privé, stratégie qui devrait être présentée au Conseil de la FAO, pour approbation, en décembre 2020.
Dans son allocution d’ouverture, le Directeur général a souligné que les partenariats étaient fondamentaux pour mettre en œuvre le Programme 2030 et réaliser les objectifs de développement durable (ODD).
Il a déclaré que les ODD ne concernaient «pas que les gouvernements mais aussi le secteur privé, et qu’ils constituaient des forces motrices pour les marchés, la consommation et la production agricole», ajoutant qu’une participation accrue du secteur privé pouvait contribuer au renforcement des capacités et des investissements, et donner naissance à un nouveau modèle de gestion axé sur les marchés.
M. Qu a noté que la FAO accusait des retards en raison d’un manque de stratégie appropriée quant à la collaboration avec les entreprises privées et a cité la Chine, son pays d’origine, comme un exemple de la façon dont le secteur privé peut contribuer au développement et à la croissance. «Nous devons faire évoluer nos modes de pensée et considérer l’ensemble du secteur privé», a-t-il précisé.
Le Directeur général a mis en avant les partenaires qui composent le secteur privé, notamment les institutions financières et, en particulier, les banques régionales de développement, ainsi que les petites, moyennes et grandes entreprises, y compris les agriculteurs. «Les agriculteurs familiaux investissent eux-mêmes et prennent tous les risques. Ils représentent le secteur privé à proprement parler», a-t-il souligné.
M. Qu a déclaré que les partenariats avec les organisations de la société civile étaient extrêmement importants sur les plans de l’investissement, des services, des intrants agricoles et des technologies, tout comme ceux avec le monde universitaire, afin de contribuer à ce que les investissements et les politiques soient mis en œuvre de manière plus efficace et soient adaptés au but poursuivi.
En guise de conclusion à ses remarques, le Directeur général a souligné que la nouvelle stratégie de la FAO relative à la participation du secteur privé serait importante pour tous les pays qui doivent encourager l’innovation, mobiliser de nouveaux investissements, stimuler la concurrence et créer de nouveaux marchés. «Il s’agit d’un nouveau départ, profitons-en pour agir mieux», a-t-il déclaré.
La réunion était présidée par M. Hans Hoogeveen, Représentant permanent des Pays-Bas auprès de la FAO et Président du Comité du Programme de l’Organisation, qui a noté qu’une nouvelle stratégie revitaliserait la collaboration de la FAO avec le secteur privé. M. Hoogeveen a ensuite rappelé qu’il importait d’agir avec la diligence voulue et de veiller aux risques. Il a aussi souligné que le secteur privé ne concernait pas uniquement les investissements mais aussi les capacités techniques, les technologies et l’innovation.
Les Membres de la FAO ont insisté sur l’importance de l’intégration du secteur privé aux efforts consentis au niveau mondial pour réaliser les ODD, ainsi que d’une réaction favorable de celui-ci au projet de stratégie. Plusieurs Membres ont indiqué qu’il fallait tenir compte des biens publics élaborés par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), par exemple les Principes pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires. Des Membres ont aussi souligné qu’il importait d’encourager la transparence à tous les stades de la collaboration de l’Organisation avec les entités du secteur privé.
Nouvelle stratégie de la FAO relative à la participation du secteur privé
Mme Beth Bechdol, Directrice générale adjointe, a présenté les principes et les objectifs de la nouvelle stratégie, qui ont été élaborés à partir d’un processus consultatif auquel ont participé non seulement les Membres, mais aussi des entités du secteur privé, et compte tenu de l’expérience d’autres organismes du système des Nations Unies, ainsi que de celle de la FAO, dans le cadre de sa stratégie précédente, élaborée en 2013.
Grâce à sa nouvelle stratégie, la FAO a pour objectif d’établir des partenariats avec le secteur privé afin de favoriser et de transposer à une plus grande échelle l’innovation, de promouvoir les investissements, de mobiliser des compétences scientifiques et de produire des données au service du suivi des ODD, qui reposent notamment sur le partage des ressources, réseaux, connaissances et technologies.
Les partenaires potentiels recensés dans le cadre de la stratégie sont les institutions financières, les grandes entreprises nationales et les multinationales, les microentreprises et les petites et moyennes entreprises, les agriculteurs et les organisations d’agriculteurs, les associations sectorielles et professionnelles, les fondations philanthropiques, les organisations de producteurs et les coopératives.
La nouvelle stratégie a été conçue en tenant compte de la neutralité, de l’impartialité, de l’intégrité, de l’indépendance, de la crédibilité et de la réputation de la FAO. Elle vise à simplifier les processus d’examen menés avec la diligence voulue, sur la base de l’approche commune du Groupe des Nations Unies pour le développement durable en matière de recherche prospective et de diligence raisonnable concernant les partenariats avec les entreprises, ainsi qu’à garantir le respect de l’obligation de rendre des comptes au moyen de mécanismes de gestion des risques.
Elle prévoit par ailleurs la mise en place d’un portail internet et la création d’un groupe consultatif informel composé de représentants des principaux secteurs de la filière agricole, qui fera office de caisse de résonance aux contributions et perspectives en matière de mise en œuvre.
En outre, la stratégie vise à mesurer systématiquement les effets au moyen d’une approche transparente, en utilisant des indicateurs de résultats clés et des évaluations des avantages obtenus.
Elle sera alignée sur le nouveau Cadre stratégique de la FAO et sur l’Initiative Main dans la main.